La nuit de la démocratie et des territoires

Des dizaines de groupes réfléchissent en même temps à la démocratie que l’on souhaite sur nos territoires… tel était le défi de la « Nuit de la démocratie et des territoires » à laquelle nous avons participé le 12 décembre.

 

Les groupes ont travaillé à partir d’une interview de Jo Spiegel qui a été maire de la commune de Kingersheim pendant plus de 30 ans en Alsace. Il y raconte son parcours personnel, ses changements dans sa manière de penser son rôle et les dispositifs mis en place pour « décider ensemble ». Ensuite, au sein de petits groupes (5-10 personnes), chacun était invité à réagir sur ce qui l’a inspiré ou posé question et sur la manière dont il a envie de s’engager sur son territoire.

L’initiative est née des Localos et de l’association LIRES, des collectifs français qui explorent et expérimentent des démarches et des projets qui incarnent des alternatives crédibles et viables au système actuel, cherchant à promouvoir l’autonomie des individus et des territoires, une autonomie solidaire et ouverte, une démocratie active.

Nous nous sommes emparés de cette initiative pour nourrir le projet que Periferia accompagne dans le Sud-Ouest de la France, plus particulièrement dans le Pays Portes de Gascogne (territoire de 5 communautés de communes du département du Gers, avec une population de ±70.000 habitants). Ici l’enjeu est d’impulser une nouvelle dynamique participative où citoyens et élus puissent collaborer à l’élaboration et mise en œuvre d’un projet de territoire, basé sur les initiatives des citoyens et des équipes municipales.

A l’occasion de la « Nuit de la démocratie », nous avons animé cette soirée à l’échelle de ce territoire spécifique en mobilisant une dizaine de groupes, soit ±65 personnes parmi lesquelles une vingtaine d’élus, des citoyens et des membres d’associations.

En 2021, nous poursuivons la dynamique entre ces groupes pour soutenir – avec l’association LIRES et l’équipe du Pays – les initiatives qui ont émergé grâce à cette impulsion et au témoignage de Jo Spiegel.
A suivre...

Enfin, la « Nuit de la démocratie » a aussi donné lieu à un groupe belge qui s’est réuni avec plusieurs personnes qui participent à la dynamique « Pour une véritable démocratie participative ».

Pour aller plus loin :

  • Le dernier livre de Jo Spiegel d’octobre 2020 : « Nous avons décidé de décider ensemble – une expérience de renouveau démocratique» aux éditions de l’Atelier
  • Regarder l’interview de Jo Spiegel - via cet accès
  • Utiliser le “kit de réunion” proposé par les organisateurs de la soirée (les Localos et l’association LIRES) - disponible ici

Action Capacitation Citoyenne à Charleroi « Exprimez-vous ! : Et après ? »

RencontreKapa

En mars 2020, des citoyen·ne·s de Charleroi, Molenbeek, Namur, Watermael, Huy, Louvain-La-Neuve, Schaerbeek et bien d’autres avaient prévus de se retrouver lors d’une rencontre "(Em)brassons nos combats". Une occasion de se relier, de découvrir des initiatives et de partager nos luttes, combats et modes de faire pour en tirer du commun.

 

Arrêtée net par le confinement, la dynamique a finalement pris un format virtuel et permis de se croiser une dizaine de fois entre avril et octobre 2020, pour partager nos vécus de la crise sanitaire, nos coups de gueule, nos espoirs et nos craintes. Très vite, est apparue l’envie d’offrir cet espace d’expression à d’autres… et notamment aux plus isolé·e·s. A la veille du 2e confinement, une poignée d’entre nous sont ainsi parti·e·s à la rencontre d’autres citoyen·ne·s, dans les rues de Charleroi, pour les interroger sur « l’après Covid » en leur proposant d’adopter des lunettes différentes sur la situation : « Comment envisageriez-vous l’après Covid, si vous étiez premier·e ministre, si vous étiez un·e petit·e enfant, si vous étiez la plus grosse fortune du monde… ? »

Des échanges d’une incroyable diversité que nous avons captés de manière sonore ou par écrit et que nous vous proposons de découvrir ici. Si chacun·e a un vécu différent, un constat s’impose…en octobre, peu de citoyen·ne·s parvenaient à envisager un futur sans la Covid. Le constat d’une épreuve qui a plus que certainement marqué nos vies et modifié nos regards…

Cliquez sur les images pour entendre les témoignages !

« Après la Covid ? … On ne sait pas. Personne ne sait…

C'est pour les jeunes que ça va être dur. Vous savez, moi j'ai connu la guerre, et c'est après que ça a été pire… Ici ce sera pareil, c'est après que ce sera pire. Même socialement, on ne côtoie plus ses voisins :  ils parlent avec des gens à l'autre bout du monde via internet mais à moi, ils ne me parlent plus : Bonjour, Comment ça va ?... Moi, je ne vois plus personne…

Ma vie a été difficile, vous savez. D'un bout à l'autre. L’immigration, la guerre, l’après-guerre et ma santé. Les patrons aussi étaient durs avec nous, vous savez. A l'époque, il n'y avait même pas de syndicat. Point.

Donc c'est vrai, il y a quand même des choses qui vont un peu mieux pour les jeunes mais... je vous souhaite quand même bien du courage. »

(M. Di Lorenzo, 82 ans, immigré italien)

 « Après la Covid... ?  Ça serait une catastrophe !

Ce sera pire pour la santé et pour la santé mentale. De toute façon, je crois qu'on nous ment et qu'on nous donne des chiffres à la hausse pour nous faire peur. Je vous laisse car mon métro arrive. 

Au revoir… »

(Madame M., 21 ans)

« Pour moi, le plus important, c’est de s’occuper de la justice, des pauvres et des animaux…Mais…

S’il suffisait de le vouloir, alors je souhaiterais qu’il n’y ait plus de guerres et que tous les enfants puissent grandir heureux. »

(Madame Dhyon, une grand-mère qui se promène avec son petit-fils)

Une démarche menée par les membres de Capacitation citoyenne,

Et soutenue par les asbl C-Prévu, Fedactio, Periferia, Vie Féminine Charleroi-Thuin, le CEC et Centre Culturel l’Eden de Charleroi, ainsi que par la Fédération Wallonie – Bruxelles (Éducation Permanente)

Brussels Takes Care : un panel citoyen pour se réapproprier les questions de santé et de social !

baniereCOCOM

Aujourd’hui encore, trop de Bruxellois.es n’ont pas accès aux soins de santé et aux services sociaux dont ils ont besoin et sont rarement entendus sur ces questions.  Pourtant, s’il est bien une thématique qui nous concerne toutes et tous, d’autant plus en cette année 2020, c’est bien l’accès aux soins de santé et aux services sociaux ! Il était temps de se pencher sur la réappropriation de ces questions par les citoyen.ne.s.

C’est pourquoi Periferia avec 21 Solutions, Twisted Studio et JosWorld ont mis en place depuis l’automne 2020 une dynamique visant la participation des bruxellois·es dans la construction de recommandations politiques pour le futur plan intégré du social et de la santé de la région Bruxelloise. Cette démarche, initiée par le Ministre Maron est soutenue par l’Observatoire de la Santé et du Social et de la Commission Communautaire Commune.  

L'ambition du dispositif est de construire ce plan avec une diversité de regards : les professionnel·le·s de terrain mais aussi les citoyen·ne·s, expert·e·s de leur vécu afin d'identifier les différents besoins, d’évaluer les dispositifs actuels (expériences, obstacles) et d’imaginer ensemble des solutions concrètes à mettre en place.

Qu’est-ce que le bien-être pour vous ? Comment améliorer l’accès aux services sociaux et de santé ? Quels changements majeurs aimeriez-vous apporter ? Autant de questions qui permettront d’alimenter le débat sur l’avenir du social et de la santé à Bruxelles. 

Le futur plan régional se construit avec les apports de Bruxellois.es venu.e.s d’horizons très différents.  

Le processus de participation a débuté en septembre 2020 par une enquête en ligne, où différents thèmes ont été questionnés (accès aux services de santé, soins aux personnes âgées, santé mentale, accès aux droits sociaux...). En parallèle, des entretiens individuels et collectifs ont été organisés pour recueillir des témoignages citoyens.

Entre décembre 2020 et janvier 2021, un panel d’une trentaine de citoyen.ne.s qui représente la diversité des bruxellois·es vont travailler lors de 3 séances sur la formulation de recommandations qui seront directement adressées au politique. 

Le défi pour le ministre Alain Maron sera alors de  coordonner les efforts des différentes compétences politiques afin de parvenir à un plan intégré du social et de la santé. 

processus-global-cocom

 

PLUS D’INFOS : 

Site : https://www.brusselstakescare.be
Facebook : @brusselstakescare

processuspanel

Vidéo – Combattre les injustices par le pouvoir d’agir

Nous vivons tou.te.s des injustices qui nous mettent en colère et nous donnent envie que les choses changent.. Mais comment agir ? Sortir du sentiment d’impuissance et s’organiser collectivement ? 

Cette vidéo revient sur les principes de l’organisation des citoyen.ne.s. 

Cliquez sur l'image pour visionner la vidéo

La Guinguette à Mots : une nouvelle liaison Schaerbeek-Brésil

PhotoGuinguette

La crise sanitaire liée au COVID-19 a obligé 4 milliards d’habitants à se confiner, une situation inédite où des citoyens sur l’ensemble de la planète ont vécu la même expérience à des moments différents.

Cet été, certains étaient encore confinés sur le continent américain notamment, quand d’autres comme en Belgique commençaient à pouvoir sortir de nouveau : redécouverte de l’espace public et construction du « monde de l’après ». Beaucoup de questions des deux côtés, des temps qui se croisent.

Afin de créer des liens entre ces réalités différentes, nous avons imaginé la construction de dialogues à travers l’envoi de cartes postales (symbole de vacances et de voyage) entre des habitants encore confinés au Brésil dans la ville de Fortaleza et des habitants du quartier Stephenson (Schaerbeek) !

Les mercredis de l’été, sur la place Stephenson, les passants étaient invités à venir s’assoir à une table, siroter un cocktail de fruits et écrire une carte postale en écoutant de la musique. Comme au café, mais le paiement se faisait en mots !

Chaque semaine, les cartes étaient « postées » sur notre compte Instagram. Les brésiliens pouvaient réagir et nous transmettre leurs cartes.

Cette dynamique a permis de tisser des premiers liens entre Stephenson et Fortaleza, le début d’aller-retour qui ne font que commencer…

Quand les citoyens se mêlent de ce qui les regarde – Plusieurs approches du contrôle citoyen

Quel contrôle les citoyens peuvent avoir sur les décisions prises par les pouvoirs publics (élus et administrations) ? Quel devoir ont les représentants de « rendre des comptes » des actions mises en place et de l’utilisation des fonds publics ?

Les formes d’actions de « contrôle citoyen » sont souvent mal perçues par les décideurs et rarement abordées comme le témoignage sain d’une vigilance citoyenne et d’un intérêt pour les affaires publiques…

C’est pour proposer un autre regard sur le contrôle citoyen que Periferia a décidé de se plonger dans cette publication. Pour en ré-explorer le sens et les fondements démocratiques. Pour insuffler le message que le contrôle citoyen est légitime, nécessaire et juste. Pour en livrer des exemples inspirants en Belgique et ailleurs. L’enjeu de ce texte n’est pas de fournir un manuel, mais davantage d’offrir quelques balises pour se positionner et de proposer des tremplins à celles et ceux qui voudraient aller un pas plus loin.

Pour télécharger la publication en format PDF, cliquez sur l'image !

Education populaire et community organizing

Comment l'éducation populaire et le community organizing peuvent-ils nous aider à repenser les bases de l'organisation collective? 

C'est la question que nous avons souhaité aborder

Le community organizing - ou organisation communautaire - est une approche qui privilégie la recherche de résultats concrets et rapides, en visant des petites « victoires » dans l'objectif de construire des organisation réunissant le plus grand nombre de personnes concernées par une même problématique.

L’éducation populaire cherche, quant à elle, davantage à travailler notre compréhension du monde et notre capacité à avoir prise sur celui-ci en vue de le transformer. Comment ces deux approches peuvent-elles cohabiter ? La recherche d’efficacité se ferait-elle nécessairement au détriment de démarches plus réflexives ? Comment développer notre pouvoir, indispensable pour établir un rapport de force favorable, sans valider la légitimité de celles et ceux qui utilisent le leur pour exploiter et opprimer ? La rationalisation est-elle forcément le synonyme d’une perte de sens dans nos pratiques ?

LIVRE / Organisons-nous ! Manuel critique

Croisant des démarches à visée émancipatrice de l'éducation populaire et des stratégies venues des États-Unis « d'organizing », le livre Organisons-nous ! Manuel critique (Edition Hors d’Atteinte, 2019) d’Adeline de Lepinay veut contribuer aux réflexions militantes qui cherchent à agir concrètement contre les injustices.

VIDEO / Conférence ” Organisons-nous ! Manuel critique “

Vidéo de la conférence organisée le 5 mars 2020 au DK à Saint-Gilles (Bruxelles, Belgique) avec Adeline de Lépinay autour de son livre.

 

VIDEO / Éducation populaire et Community Organizing - Entretien avec Adeline de Lépinay

Interview d'Adeline de Lépinay.

HISTOIRES / Faire changer le regard sur le sans-abrisme avec le collectif C-Prévu à Charleroi

bleu reduit

 

Contacter C-Prévu :

Téléphone : 0499/22.66.79.

Mail : info@cprevu.be

Siteweb : www.cprevu.be

Page Facebook : @cprevu

Récit de Maurice Assez, Sandra Bullido-Iglesias et Jean-Mi Lamy

« L’aventure a débuté lorsque nous étions tous les trois à la rue… »

Jean-mi, Sandra et Maurice c’est avant tout une histoire d’amitié qui est née au sein de l’asbl Comme chez Nous (lieu d’accueil et d’accompagnement de personnes sans-abris). Ils s’engagent dans divers projets au sein de l’association dont l’écriture d’un livret sur les pratiques d’accueil et en octobre 2018, Jean-mi et Sandra partent pour Grenoble présenter leurs actions lors d’un « silence, on parle » .

« Quand on est situation de précarité, quand on vit une exclusion ou que l’on n’a pas accès à ses droits, on n’est pas assez écoutés ni pris en compte. Malgré les récits qu’on porte et les luttes qu’on construit, on a du mal à se faire entendre. «Silence! On parle!» est un dispositif pour porter ces voix dans la ville, interpeller les habitants et déclencher du débat avec les passants.»
Cliquez sur l'image pour découvrir la publication
02_Silence, on parle
Cliquez ici pour voir la vidéo de leur intervention !
Une « claque dans la figure, on s’est dit que c’était ça qu’on devait faire à Charleroi ! »

Plusieurs choses se sont passées à Grenoble qui ont permis ce déclic : des échanges avec une travailleuse sans diplôme sur son parcours peu banal et la présentation d’une expérience lilloise autour de la pair-aidance à savoir mettre son expertise et savoir-faire au profit d’autres personnes qui vivent des expériences de vie similaires.

« On a pris conscience que l’on a pas besoin de diplôme pour montrer ses capacités et s’engager. »

De retour en Belgique, le groupe décide d’organiser un « silence, on parle » sur la nouvelle place fraichement rénovée de Charleroi pour remettre le sujet de la précarité au cœur de l’espace public !

« On sait que ce n’est pas du jour au lendemain que Charleroi va tolérer les SDF, mais il faut bien commencer quelque part, en abordant le sujet »

Une question de reconnaissance et de confiance en soi !

« A la rue, on se sent transparent. Même pire, on dirait que tu es une cible mouvante. Bien que tu sois habillé normalement c’est comme-ci c’était inscrit sur ton front. Sans-abris, la confiance en soi et la valorisation sont à zéro. Les rencontres avec Comme Chez Nous, Periferia et d’autres collectifs nous ont aidé à reprendre confiance tout doucement. On essaye de participer à un maximum de projets et ça nous fait changer tous les jours, on se sent exister et fiers que l’on pense à nous pour mener des projets. »

L’asbl comme un premier pas vers l’emploi pour reprendre confiance en soi et en ses capacités

« Je fais plein de choses que je n’aurais pas osé avant. »
« Le plus important ce n’est pas que quelqu’un ait confiance en toi mais que tu aies confiance en toi-même »

Aujourd’hui, bien qu’ils aient un toit, ils vivent encore dans des situations précaires et le chemin vers l’emploi est semé d’embuches… trop jeune, trop vieux, pas assez de diplôme, trop gros… les excuses ne manquent pas. Alors que les compétences, ils les ont !

Le meilleur moyen est alors de créer son propre emploi et cela commence par leur engagement au sein de l’asbl qu’ils prennent avec autant de sérieux qu’un travail. « Nous sommes des travailleurs bénévoles » (mise à jour du site internet, compte rendu des activités réalisées,  se tenir informés de l’évolution de la législation autour des ASBL, remplir des demandes de subside, arriver préparé au RDV…). Cela leur a permis d’être soutenu par le CPAS de Charleroi où dans le cadre du budget participatif, ils ont reçu un subside pour organiser « le silence on parle ».

Le soutien de CCN, de Periferia, du CPAS de Jumet, de la ville de Charleroi, autant d’éléments qui « renforce la crédibilité » de leur projet.

« Si la commune de Charleroi nous soutient financièrement c’est qu’elle croit au silence on parle, on devrait obtenir l’autorisation pour occuper la place »
« On voit bien qu’on pas des clowns, ce n’est pas une utopie c’est du solide ce qu’on est en train de faire »

Leur statut et engagement dans l’association est reconnu auprès du CPAS. Ils ne doivent pas justifier d’être en recherche d’emploi mais de s’occuper de l’ASBL (cela est repris dans leur plan d’insertion).  Et le CPAS les soutient dans leur projet, en mettant une salle à disposition.

« C’est pas évident mais on arrive à faire bouger les lignes, au sein de l’institution du CPAS ! »

 Une web radio pour donner accès à l’infos et changer le regard sur le sans- abrisme

L’autre projet de l’ASBL est la création d’une webradio diffusée sur Youtube et les lieux d’accueil à Charleroi.

Elle a pour but de faire passer plusieurs messages.

Tout d’abord donner des infos utiles au quotidien aux personnes qui vivent dans la rue (l’heure, les dernières actualités politiques mais aussi musicales, les adresses et heures d’ouverture  des lieux d’accueil à Charleroi, les droits que l’on a lorsque l’on est à la rue et qui sont bien souvent ignorés).

Mais également « faire changer le regard des gens sur le sans abrisme »,auprès des sans- abris eux-mêmes : « c’est pas parce que t’es à la rue, que t’as pas de qualification que tu es un moins que rien »et auprès du reste de la population, en combattant les préjugés à travers des reportages qui raconte la réalité des personnes qui vivent dans la précarité au quotidien, notamment face au marché du logement.

«  Quand on est au CPAS, il est très compliqué de trouver un logement. Les préjugés sont omniprésents : on ne va pas respecter le logement, on ne va pas payer le loyer… les processus pour obtenir un logement social sont trop long et aucune agence immobilière n’accepte de traiter les dossiers de personnes étant au CPAS »
« Tant que tu n’as pas connu l’expérience de la rue, tu ne sais pas que ce problème existe, qu’il peut toucher tout le monde car personne n’en parle. Et quand tu t’y retrouves, même ta famille change de regard sur toi, et coupe les ponts dans certains cas. »

 

Une démarche politique 

Pour Jean-mi, leur démarche vise à « faire changer l’opinion des dirigeants. On est des anciens SDF et regarde ce que l’on est capables de faire ».Il y a des moyens de se faire entendre sans être dans la provocation ou l’agressivité, en y allant en douceur.

Pour Maurice et Sandra, il s’agit avant tout d’un « appel aux citoyens ».Pour eux, le changement politique ne passera pas par les élus eux-mêmes mais par le changement de l’opinion publique. Les citoyens cesseront de voter pour des personnes dont les idées ne correspondent plus avec les leur.

Freins au changement

Pour eux, les freins au changement sont nombreux. Ils commencent par les procédures, la paperasse et la rigidité de l’administration.

Le deuxième est « le passé qui nous suit . On survit au quotidien mais on est pas sorti de l’auberge niveau endettement et logement ».

Un autre obstacle est la perte de confiance régulière en soi et au projet. « J’ai peur de me lever un jour et dire j’arrête tout ». Pour garder le courage, il est nécessaire de prendre soin les uns des autres tant au niveau santé qu’au niveau morale.

Mais Maurice garde comme leitmotiv «  à cœur vaillant, rien d’impossible »

L’origine du nom C-Prévu

  • Le grand C représente, pour nous, le C de Charleroi, notre ville !
  • Prévu est un message d’espoir, de changement. C-Prévu, ça va se faire, le changement est en route !
  • C’est également une petite boutade entre nous car, lorsque nous proposions un projet ou demandions une date butoir, la réponse était souvent : ”C’est prévu”.
  • Ce nom est une motivation, quoi qu’il se passe, il faut continuer à avancer et ne pas s’arrêter au premier obstacle.

 

Contacter C-Prévu :

Téléphone : 0499/22.66.79.

Mail : info@cprevu.be

Siteweb : www.cprevu.be

Page Facebook : @cprevu

HISTOIRES / Faire changer le regard sur le sans-abrisme avec le collectif C-Prévu à Charleroi

Récit de Maurice Assez, Sandra Bullido-Iglesias et Jean-Mi Lamy

Récit de Maurice Assez, Sandra Bullido-Iglesias et Jean-Mi Lamy

« L’aventure a débuté lorsque nous étions tous les trois à la rue… »

Jean-mi, Sandra et Maurice c’est avant tout une histoire d’amitié qui est née au sein de l’asbl Comme chez Nous (lieu d’accueil et d’accompagnement de personnes sans-abris). Ils s’engagent dans divers projets au sein de l’association dont l’écriture d’un livret sur les pratiques d’accueil et en octobre 2018, Jean-mi et Sandra partent pour Grenoble présenter leurs actions lors d’un « silence, on parle » .

« Quand on est situation de précarité, quand on vit une exclusion ou que l’on n’a pas accès à ses droits, on n’est pas assez écoutés ni pris en compte. Malgré les récits qu’on porte et les luttes qu’on construit, on a du mal à se faire entendre. «Silence! On parle!» est un dispositif pour porter ces voix dans la ville, interpeller les habitants et déclencher du débat avec les passants.»
Cliquez sur l'image pour découvrir la publication
Une « claque dans la figure, on s’est dit que c’était ça qu’on devait faire à Charleroi ! »

Plusieurs choses se sont passées à Grenoble qui ont permis ce déclic : des échanges avec une travailleuse sans diplôme sur son parcours peu banal et la présentation d’une expérience lilloise autour de la pair-aidance à savoir mettre son expertise et savoir-faire au profit d’autres personnes qui vivent des expériences de vie similaires.

« On a pris conscience que l’on a pas besoin de diplôme pour montrer ses capacités et s’engager. »

De retour en Belgique, le groupe décide d’organiser un « silence, on parle » sur la nouvelle place fraichement rénovée de Charleroi pour remettre le sujet de la précarité au cœur de l’espace public !

« On sait que ce n’est pas du jour au lendemain que Charleroi va tolérer les SDF, mais il faut bien commencer quelque part, en abordant le sujet »

Une question de reconnaissance et de confiance en soi !

« A la rue, on se sent transparent. Même pire, on dirait que tu es une cible mouvante. Bien que tu sois habillé normalement c’est comme-ci c’était inscrit sur ton front. Sans-abris, la confiance en soi et la valorisation sont à zéro. Les rencontres avec Comme Chez Nous, Periferia et d’autres collectifs nous ont aidé à reprendre confiance tout doucement. On essaye de participer à un maximum de projets et ça nous fait changer tous les jours, on se sent exister et fiers que l’on pense à nous pour mener des projets. »

L’asbl comme un premier pas vers l’emploi pour reprendre confiance en soi et en ses capacités

« Je fais plein de choses que je n’aurais pas osé avant. »
« Le plus important ce n’est pas que quelqu’un ait confiance en toi mais que tu aies confiance en toi-même »

Aujourd’hui, bien qu’ils aient un toit, ils vivent encore dans des situations précaires et le chemin vers l’emploi est semé d’embuches… trop jeune, trop vieux, pas assez de diplôme, trop gros… les excuses ne manquent pas. Alors que les compétences, ils les ont !

Le meilleur moyen est alors de créer son propre emploi et cela commence par leur engagement au sein de l’asbl qu’ils prennent avec autant de sérieux qu’un travail. « Nous sommes des travailleurs bénévoles » (mise à jour du site internet, compte rendu des activités réalisées,  se tenir informés de l’évolution de la législation autour des ASBL, remplir des demandes de subside, arriver préparé au RDV…). Cela leur a permis d’être soutenu par le CPAS de Charleroi où dans le cadre du budget participatif, ils ont reçu un subside pour organiser « le silence on parle ».

Le soutien de CCN, de Periferia, du CPAS de Jumet, de la ville de Charleroi, autant d’éléments qui « renforce la crédibilité » de leur projet.

« Si la commune de Charleroi nous soutient financièrement c’est qu’elle croit au silence on parle, on devrait obtenir l’autorisation pour occuper la place »
« On voit bien qu’on pas des clowns, ce n’est pas une utopie c’est du solide ce qu’on est en train de faire »

Leur statut et engagement dans l’association est reconnu auprès du CPAS. Ils ne doivent pas justifier d’être en recherche d’emploi mais de s’occuper de l’ASBL (cela est repris dans leur plan d’insertion).  Et le CPAS les soutient dans leur projet, en mettant une salle à disposition.

« C’est pas évident mais on arrive à faire bouger les lignes, au sein de l’institution du CPAS ! »

 Une web radio pour donner accès à l’infos et changer le regard sur le sans- abrisme

L’autre projet de l’ASBL est la création d’une webradio diffusée sur Youtube et les lieux d’accueil à Charleroi.

Elle a pour but de faire passer plusieurs messages.

Tout d’abord donner des infos utiles au quotidien aux personnes qui vivent dans la rue (l’heure, les dernières actualités politiques mais aussi musicales, les adresses et heures d’ouverture  des lieux d’accueil à Charleroi, les droits que l’on a lorsque l’on est à la rue et qui sont bien souvent ignorés).

Mais également « faire changer le regard des gens sur le sans abrisme »,auprès des sans- abris eux-mêmes : « c’est pas parce que t’es à la rue, que t’as pas de qualification que tu es un moins que rien »et auprès du reste de la population, en combattant les préjugés à travers des reportages qui raconte la réalité des personnes qui vivent dans la précarité au quotidien, notamment face au marché du logement.

«  Quand on est au CPAS, il est très compliqué de trouver un logement. Les préjugés sont omniprésents : on ne va pas respecter le logement, on ne va pas payer le loyer… les processus pour obtenir un logement social sont trop long et aucune agence immobilière n’accepte de traiter les dossiers de personnes étant au CPAS »
« Tant que tu n’as pas connu l’expérience de la rue, tu ne sais pas que ce problème existe, qu’il peut toucher tout le monde car personne n’en parle. Et quand tu t’y retrouves, même ta famille change de regard sur toi, et coupe les ponts dans certains cas. »

 

Une démarche politique 

Pour Jean-mi, leur démarche vise à « faire changer l’opinion des dirigeants. On est des anciens SDF et regarde ce que l’on est capables de faire ».Il y a des moyens de se faire entendre sans être dans la provocation ou l’agressivité, en y allant en douceur.

Pour Maurice et Sandra, il s’agit avant tout d’un « appel aux citoyens ».Pour eux, le changement politique ne passera pas par les élus eux-mêmes mais par le changement de l’opinion publique. Les citoyens cesseront de voter pour des personnes dont les idées ne correspondent plus avec les leur.

Freins au changement

Pour eux, les freins au changement sont nombreux. Ils commencent par les procédures, la paperasse et la rigidité de l’administration.

Le deuxième est « le passé qui nous suit . On survit au quotidien mais on est pas sorti de l’auberge niveau endettement et logement ».

Un autre obstacle est la perte de confiance régulière en soi et au projet. « J’ai peur de me lever un jour et dire j’arrête tout ». Pour garder le courage, il est nécessaire de prendre soin les uns des autres tant au niveau santé qu’au niveau morale.

Mais Maurice garde comme leitmotiv «  à cœur vaillant, rien d’impossible »

L’origine du nom C-Prévu

  • Le grand C représente, pour nous, le C de Charleroi, notre ville !
  • Prévu est un message d’espoir, de changement. C-Prévu, ça va se faire, le changement est en route !
  • C’est également une petite boutade entre nous car, lorsque nous proposions un projet ou demandions une date butoir, la réponse était souvent : ”C’est prévu”.
  • Ce nom est une motivation, quoi qu’il se passe, il faut continuer à avancer et ne pas s’arrêter au premier obstacle.

 

Contacter C-Prévu :

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Pourquoi des histoires de changement ?

Dans une époque de « désengagement », d’indifférence ou de banalisation des grands enjeux de société, étonnamment on rencontre un peu partout des citoyens, des collectifs, des associations qui se bougent et tentent de faire bouger les choses à leur niveau. Pourtant, ceux-ci n’ont pas toujours une conscience précise de participer, par leurs actions, à un processus de changement ou de transformation sociale… Une expression qui fait peur, nous dépasse, et semble chargée de multiples significations.

Pour permettre à chacun et chacune de s’approprier cette notion et prendre conscience de la portée de ses actions, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs personnes et expériences en Amérique Latine et en Belgique avec le souhait de proposer une diversité de réalités et de manières de faire.

Une publication retrace nos premières réflexions sur le sujet avec l’analyse de quelques expériences que vous pourrez découvrir plus en détails sur cette page.

Cliquer sur les bulles pour entrer dans les différentes histoires de changement… chaque page regroupe des matériaux autour d’une expérience (textes, vidéos, podcast…).

Pourquoi Histoires de Changement ?

(EM-)BRASSONS NOS COMBATS !

Espace d'accumulation des actions locales et autres inspirations partagées

Vos initiatives...

La biodiversité à Molenbeek

Espace réservé au confinement des personnes sans-chez-soi

Exprimer son ressenti et/ou son désaccord

Crieurs de Rue de retour

Questions non-confinées

Silhouettes manifestantes

AFFICHE TON DOS !

Luttes, combats, campagnes

La Santé en Lutte

La Grève des loyers

Les Brigades de Solidarité Populaire

Les Mesures politiques prioritaires du Front "Rendre Visible l’Invisible"

Pour un Front Social et Ecologique

Campagne :
#UneallocationmensuelleCOVID19maintenant!

Corona ? Climat ? etc

Témoignages

Confinement vôtre

Journal de confinés

Vie confinée, vie appauvrie

Enquêtes, sondages

Le questionnaire qui vous donne la parole...

Le monde d'après, le monde d'avant... Et le vôtre, il ressemble à quoi ?
Donnez votre avis sur la société d’aujourd’hui. Choisissez celle de demain !

Enquête : Ce que le confinement et le déconfinement font à nos vies ?

Outils

Cum finis

Outil culturel d’éducation permanente autour du confinement

Simulateur d'impact Climat 2030

Espace de réflexion et préparation du monde après la crise

La Coalition Corona

Revendications pour une société soutenable, juste et résiliente

Repenser le futur après la crise du coronavirus

Lettre ouverte du Mouvement politique des objecteurs de croissance (mpOC)

Les petites mains

Des citoyens désireux de prendre le temps de penser et préparer le monde qui vient, à partir des lieux où l’on vit et où l’on travaille, de se rendre un peu plus responsable de ce qui s’y passe.

Le plan SOPHIA

Un plan de transition pour la Belgique, pour une relance durable post-Covid 19

Premier mai 2020 : faites le travail

Bruno Latour : Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise

Proposition pour un Conseil Régional bruxellois de la Transition

Analyse.. Ou comment en est-on arrivé là

"Partagez, c'est sympa"

Petites vidéos didactiques qui analysent les mécanismes qui nous ont amené à la crise climatique que nous vivons et les crises à venir (financière, politique/anti-démocratique, sanitaire…)

Pourquoi nos modes de vie sont à l’origine des pandémies

Manifestes, cartes blanches, pétitions...

Appel à la constitution immédiate d’un Conseil régional de la transition à Bruxelles

Sortir de la crise du Covid-19 et en tirer les leçons pour éviter de contribuer à de nouvelles crises systémiques

La Convention citoyenne pour le climat prépare l'après-coronavirus [France]

AGENDA / Pour une véritable démocratie participative: cycle de rencontres

Démocratie Participative et Collaborative !

Automne 2021-

Prochaines rencontres PRESENTIELLES

Rencontres thématiques

  • 21 NOVEMBRE : Budget participatif de Molina de Segura : quand des citoyen·ne·s font pression pour avoir leur mot à dire dans l'utilisation des finances publiques...et que ça marche !  - Rencontre "découverte d'expérience" avec une délégation de représentants de la Municipalité de Molina De Segura -  Ottignies-LLN (lieu à confirmer), 14h-18h ---> Inscription obligatoire via ce lien 
  • 23 NOVEMBRE #1 : "Pourquoi les citoyen·ne·s ne participent-iels pas?" : Présentation d'une étude croisée menée au sein de 4 expériences d'échelles différentes en France, Espagne et au Portugal. - Rencontre "enjeux" avec trois chercheurs (Es, Po, Fr) ayant mené cette étude inédite - Namur, Arsenal, 15h-17h00 suivi d'un drink-lunch ---> Inscription obligatoire via ce lien 
  • 23 NOVEMBRE #2: "Les Budgets participatifs, des outils pertinents pour activer la transition écologique" : découverte d'expériences de BP à travers le monde, dont le BP de Molina de Segura (Espagne)   - Rencontre "enjeux" & "découverte d'expérience" avec un représentant de l'OIDP (Organisation Internationale de la Démocratie Participative) - Namur, Arsenal, 18h30-20h30  ---> Inscription obligatoire via ce lien 

Rencontres expérientielles

  • 8 NOVEMBRE : "Face à l'urgence climatique, reproduire des démarches participatives telles que la Convention Citoyenne pour le Climat est-il pertinent ?" 
  • 6 DECEMBRE : "Le recours à la violence, nécessaire passage pour un changement de cap écologique ?"  rencontre "expérimentation d'un débat AUTREMENT" - Namur, Mundo-N - 18h-20h30  ---> Inscription obligatoire via ce lien 

Rencontres méthodologiques

  • EN 2022 : Spirale dynamique : comprendre différents modes de gouvernance au regard du modèle de Clare Graves  - Rencontre "pratique" _ Si si...elle arrive ! 🙂
  • EN 2022 : Introduction à la Dynamic facilitation : une méthode qui permet d'envisager tous les arguments en présence, quels qu'ils soient, en vue de prendre une décision  - Rencontre "pratique"

Retrouvez les comptes-rendus et vidéos des rencontres précédentes via ce lien

Pratiquement

  • Les formats de rencontre combinent des séances virtuelles et présentielles. !! Cet automne, toutes seront présentielles.
  • Les sujets et le format des séances sont définies avec le groupe. Communiquez-nous vos envies, souhaits !
  • Les rencontres préparatoires de chaque séance sont accessibles à toute personne intéressée. Manifestez-vous !
  • Une inscription préalable est demandée pour chaque rencontre.

Contacts et informations

  • Anne Thibaut, chargée de mission IEW, a.thibaut@iew.be
  • Fanny Thirifays, chargée de projet Periferia, fanny@periferia.be
  • Aurore Zanchetta, chargée de projet Periferia, absente jusque mai 2022.

Être averti·e des prochaines activités ? Je m'abonne ici :

Les dernières élections d’octobre 2018 ont été marquées par une nouvelle expression d’attentes fortes de la part des citoyens d’être davantage entendus et pris en compte dans les décisions politiques. De nombreuses déclarations de politique générale définies par les nouvelles majorités en place annoncent de nombreux dispositifs de participation citoyenne et démocratie participative : échevinat de la participation, budgets participatifs, commissions consultatives, panels citoyens, tirages au sort…

Inter-Environnement Wallonie et Periferia y ont vu un moment opportun pour approfondir les attentes citoyennes en matière de démocratie participative afin de pouvoir orienter au mieux les équipes politiques qui souhaitent y répondre. Le 21 octobre et le 10 décembre 2019, une trentaine de citoyens issus d'une quinzaine de communes différentes et ayant pour la plupart été impliqués dans des processus participatifs, se sont réunis pour partager leurs regards et exprimer leurs envies quant à cette idée d’alimenter les élus. Lors des deux premières réunions, les participants ont relevé une série d'enjeux importants liés à la démocratie (participative). Citons parmi ceux-ci :

  • Les insuffisances de la démocratie : particratie, perte de confiance envers les élus, la tyrannie du court terme, la participation faire-valoir ...
  • Les rôles des autorités publiques en 2020
  • Le manque de transparence:  l'accès aux informations, le suivi des politiques
  • La nécessité de renforcer la culture de la participation auprès des politiques et des citoyens, ...

Pour la suite du processus, les participants ont émis le souhait d'approfondir les enjeux identifiés via trois moyens : en partageant de l'information, en s'inspirant d'expériences de terrain et en expérimentant des outils de participation au sein du groupe.

Pour retrouvez les comptes-rendus des rencontres, les fiches méthodologiques créées à partir des rencontres, et bien d'autres ressources, rendez-vous sur la page du projet. D'autres ressources sur la démocratie participative sont également disponibles dans la base de données sur le sujet (encore en cours d'alimentation).

Durant le confinement, un cycle de rencontres pour découvrir des expériences démocratiques et partager nos regards

Des rencontres virtuelles ont été réalisées durant le confinement et se sont poursuivies par la suite. Cette vingtaine de rencontres nous ont permis d'aller à la découverte d'expériences et dispositifs de démocratie participative avec notamment :

  • le Forum Transition - Proposition citoyenne d'une assemblée mixte interfédérale pour mener la transition écologique
  • le Forum citoyen namurois - 8 années de lutte pour sauver le Parc Léopold et faire entendre la voix des citoyen·ne·s
  • les budgets participatifs - Poser des choix d'investissement avec les citoyen·ne·s
  • le nouveau dispositif des Commissions délibératives entre parlementaires et citoyen·ne·s tiré·e·s au sort du Parlement Francophone Bruxellois
  • les actions du collectif Plan B Brussels qui (s')intéresse aux décisions politiques et exerce son contrôle citoyen
  • le regard de citoyen·ne·s ayant participer à l'expérience du Parlement citoyen de la Fédération Wallonie-Bruxelles menée en 2017
  • le tirage au sort vu au travers de l'expérience de la réforme constitutionnelle irlandaise
  • le système de participation citoyenne via votations développé en Suisse
  • ...

Une rencontre a également été dédiée à un partage de nos regards quant à la crise sanitaire et son effet boost ou recul pour nos démocraties.

Retrouvez ICI les vidéos, comptes-rendus (comprenant les liens et coordonnées des expériences) et présentations de ces rencontres via la page du projet.  

 

Une co-organisation d'Inter-Environnement Wallonie et Periferia avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

PUBLICATION / Forum, plénière, agora….outil d’inspiration pour aider à la conception et l’animation de grandes assemblées

Biennale, forum, plénière, université annuelle, journée d’études, assemblée générale, agora, fabrique… Quel que soit le nom qu’on leur donne, les rencontres de grande ampleur fleurissent depuis quelques années et se diversifient chaque fois plus. Ces rencontres constituent souvent une étape, dans un processus plus long, où l’on se dit qu’il faut rassembler « plus de monde » ou « une diversité de personnes » pour que ce qu’on construit soit plus légitime, plus inclusif, plus juste, plus efficace, plus pertinent…Si l’enjeu est similaire à celui de rencontres de plus petite taille, à savoir de faire émerger du « commun » à partir de regards et d’intérêts différents, la manière de les organiser et de les animer sera, elle, bien différente.

Cette publication se veut un outil d’inspiration pour aider à la conception et l’animation de telles assemblées. Elle présente huit exemples d’assemblées de ce genre, la méthodologie utilisée pour chacune d’elles, des clés pour la mise en œuvre et l’animation ainsi qu’une série de points d’attention ou d’écueils à éviter.

Des coopératives de logements au service d’un projet social et politique différent – des regards d’Uruguay et du Costa Rica

Expérience du mouvement coopérativiste de logement en aide mutuelle en Uruguay

Par Gustavo González, Secrétaire Général de FUCVAM

Je suis Gustavo González, Secrétaire général de la FUCVAM (Fédération uruguayenne des coopératives d'habitation en aide mutuelle). Je me bats pour le logement depuis 43 ans dans mon pays et dans plusieurs pays d'Amérique latine. J'appartiens à un mouvement très particulier, celui du coopérativisme en matière d'aide mutuelle. Il naît de la classe ouvrière uruguayenne pour résoudre le problème du logement et a commencé à créer des quartiers basés sur une vie différente, collective. A ses origines, il était indissolublement lié au mouvement syndical uruguayen et, de là, il prend une série de décisions stratégiques en lien avec la lutte des classes. Le coopérativisme ne se limite pas au logement, mais plutôt, en partant de cette hypothèse de classe, il englobe les besoins à la fois de cette classe et d’un secteur spécifique de la société.

La fédération a un caractère corporatiste et politique : elle s'est développée comme un mouvement d’Uruguay et compte 560 coopératives dans un petit pays de 3 millions d'habitants. Nous sommes 30 000 familles, soit plus de 110 000 personnes, qui vivons aujourd'hui dans des quartiers de propriété collective, alors que la ville s’inscrit dans une perspective capitaliste qui défend la propriété privée. Notre mouvement a brisé ce système pour obtenir des quartiers ouvriers avec une propriété collective. Il a favorisé une lutte, une conquête et continue d'être une importante résistance qui va bien au-delà du logement. Nos quartiers sont caractérisés par une culture anti-hégémonique, avec tous les équipements urbains et collectifs au service d'un projet social et politique différent.

L’axe central est l'entraide pour les secteurs les plus modestes de la population, où nous travaillons et construisons nous-mêmes des logements qui rompent le schéma selon lequel il est nécessaire d'avoir des modèles pour vivre et subsister.

Un autre axe est l'autogestion, c'est-à-dire le contrôle politique des personnes sur leur propre projet et donc au-delà du logement jusqu’à l'ensemble du quartier, ce qui nous permet d’affirmer qu’il est possible d'avoir un gouvernement ouvrier demain. Et cela constitue une partie fondamentale d'un bloc populaire comme alternative au secteur dominant. Et avec les coopérativistes on trouve les travailleurs, les petits et moyens producteurs, les petits commerçants, le secteur du travail indépendant en milieu urbain, le secteur informel de l'économie. Les différentes formes de construction et d'appropriation populaire de l'habitat – pris dans son ensemble – constituent un bloc social qui questionne, critique et cherche la juste redistribution sociale de la richesse.

Notre axe transversal est la démocratie directe des travailleurs, l'assemblée générale en est l’organe suprême où toutes les propositions sont discutées ; par conséquent, nous ne croyons pas à la démocratie représentative, mais à la démocratie directe. Nous sommes, chaque quartier, les organisateurs du développement local, visant à consolider le tissu social existant ; et donc, nous avons une alliance permanente avec tous les travailleurs de la région, les syndicats de travailleurs, etc. Nous défendons avant tout l'indépendance politique des organisations de masse face aux partis politiques, à l'État et à l'Église.

Ensuite, l'autre axe qui est fondamental pour nous, c’est la question de la propriété, la propriété collective de nos maisons. Non pas pour avoir une place sur le marché immobilier sauvage, mais pour défendre l'utilisation et la jouissance du logement comme un droit humain fondamental de la vie. Nous sommes contre toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme et contre toute forme de dépendance et de subordination entre les nations. La dimension internationale de FUCVAM nous a permis de connaître la réalité d'autres pays où le modèle s'est répandu : Paraguay, Bolivie, Honduras, Nicaragua, El Salvador, Guatemala, Mexique sous une forme iniciale, Colombie… De cette façon, nous avons démontré que c'est un modèle qui n'est pas national, mais qui s'adapte à tous ceux qui en ont besoin, de par le monde, dans leur lutte pour le logement. Pour nous, le logement n'est qu'un déclencheur pour générer ce qui doit être généré et pour que les travailleurs puissent mettre en œuvre une exigence historique qui leur revient en tant que classe, à savoir l'émancipation contre le système et pour un monde différent.

Cependant, toucher les secteurs les plus vulnérables constitue une grande responsabilité politique des organisations sociales plus solides. Il faut construire des ponts avec eux. Non pas pour faire à leur place ce qu'ils doivent faire, mais pour montrer que c'est effectivement possible. Par exemple, en Uruguay, nous essayons actuellement de nous coordonner avec les quartiers « irréguliers », c'est-à-dire avec les secteurs qui ont construit du mieux qu'ils le pouvaient. On les appelle incorrectement les "quartiers marginalisés". On leur propose de s’organiser aussi en coopératives.

En réalité, le mouvement populaire urbain en Amérique latine est beaucoup plus large que le nôtre des coopératives de logements. C'est de cela qu'il s'agit : travailler dans l'unité et respecter les différentes expériences. Nous croyons que nous sommes une alternative, pas la seule. Avec cette perspective, nous essayons de voir comment faire au Salvador : là-bas, les familles qui occupent les maisons abandonnées au centre-ville n'avaient pas la moindre idée de comment s’organiser. Nous sommes allés présenter l'idée de coopérative, ils l'ont reprise, et aujourd'hui ils sont organisés en coopératives. C'est la principale tâche, non ? Offrir des outils et laisser les gens s'en emparer, à travers l'autogestion, pour qu’ils les maitrisent, leur donnent du contenu et luttent pour cela.

Cliquez ici pour visionner la vidéo  en espagnol !

FUCVAM (Fédération uruguayenne des coopératives d'habitation en aide mutuelle)

 

 

Coovifudam

Mail : adrihongo@gmail.com(Adriana Rojas Ugalde)

Page Facebook : @Coovifudam-1113871898754789

De la transformation sociétale, plutôt que du changement social au mARTadero à Cochabamba, Bolivie

Récit de Fernando Garcia du mARTadero (traduit de l’espagnol)

Quand je réfléchis à ces concepts à partir de mon parcours de vie et des expériences qui l'ont façonné, je sens que je dois d’abord célébrer en profondeur ce que je suis : je suis « intersiendo » à la croisée de nombreux êtres, je suis nous, je suis un être culturel et donc merveilleusement interdépendant, avec une brève existence entre passé, présent et futur, capable de donner sens à ces trois moments qui sont toujours liés et qui font l'être : en même temps être « nous », et être à la croisée de nombreux êtres « intersiendo ».

Et, d'une manière simple, je voudrais crier que, en "sentant-pensant" (sentipensando), je crois profondément que la transformation sociétale doit partir de la conviction qu'il y a d'autres façons possibles d'ÊTRE dans le monde. Des façons qui nous permettent de nous réaliser, de révéler nos potentialités, de célébrer la vie comme un incroyable privilège pour les sens, comme un don pour m'aider à grandir et à construire, mais aussi pour la nature comme une mère qui prend soin de moi et me donne ce dont j'ai besoin.

Sans avoir peur. Avec liberté. En harmonie. Avec beaucoup de vie et avec la conscience de ce que la vie implique. Et avec assez d'amour pour souhaiter cette condition pour tous les êtres, ce qui est exigeant et très engageant.

C'est davantage une transformation qu'un changement, parce que cela implique une appréciation et une considération de tous ces éléments sans substitution réactive, mais avec une appréciation créative. Elle est plus sociétale que socialeparce qu'elle exige de se concentrer sur les structures, les systèmes, les organisations et les autres constructions sociétales de la réalité qui, en tant que fruits et déclencheurs de l'action humaine, doivent rendre les choses possibles, plutôt que de les entraver.

J'ai l'immense chance de mener plusieurs boulots (divers et parfois très exigeants) que j'aime et qui me permettent d’apprendre chaque jour de nouvelles choses. Et surtout, de travailler avec et pour les gens. Le projet où j'ai le plus appris dans ma vie, et dans lequel je travaille depuis quinze ans est un reflet complexe de l'intersection de trajectoires de vies avec des événements historiques, mais aussi de lieux physiques avec des idées dynamisantes, et puis de scepticismes lucides avec des stratégies pleines d’espoir…

Le projet mARTadero, un vivier artistique, est né du paradoxe de vouloir transformer les infrastructures de la mort en espaces de vie (d’un abattoir – mataderoen espagnol – à un lieu culturel appelé mARTadero, mot formé en ajoutant un T au terme initial). Et une grande partie de ce que je peux dire de la transformation sociétale est en lien avec ce que j’y ai appris. La liberté est une construction progressive et collective, le résultat de processus de prise de conscience et d'interdépendance qui permettent de comprendre et de se comprendre, tout en refusant la peur comme mécanisme d’organisation.

Nous cherchons toujours à agir par l'intelligence collective, la capacité de lire la réalité tous ensemble pour prendre des décisions avec la flexibilité qu’exige ce monde changeant et fluide. Nous essayons de prendre soin, y compris de nous-mêmes, et d’encourager le travail collaboratif comme contact avec la réalité. Nous comprenons notre capacité à agir en société, à proposer, à avoir de l’incidence, à transformer. Pour nous aujourd'hui, c'est quelque chose de très concret, qui se manifeste dans les vies et les témoignages, dans les espaces et les symboles, dans les rues et les parcs, dans les règles et les lois....

Les collectifs de notre projet nous rappellent parfois que la chose la plus importante pour « être », c’est la conscience et l'organisation. Ainsi, il y a quelques outils spécifiques qui nous aident :

  • La fluxonomie – un mélange entre futurisme et nouvelles économies – qui nous aide à partir de l'abondance et non des manques, à construire avec des lunettes 4D qui nous permettent de penser et de comprendre la réalité (et chaque partie de celle-ci) comme un flux entre le Culturel, l’Environnemental, le Social et le Financier. Cela génère une vision élargie de l'économie, en partant d'une vision et d’une confiance qui rendent possible notre protagonisme grâce à l’action et la conscience que nous pouvons générer des transformations pour des futurs souhaitables.
  • L'autogestion et la souveraineté, qui permettent de travailler sans peur et avec liberté, sans soumission absurde ni préoccupation inutile. De cette manière, les alliances sont plus authentiques, plus claires et plus honnêtes.
  • L'utilisation créative de préfixes tels que co-, pluri-, multi-, inter-, hyper-, trans-, qui nous aident à déplacer des visions monolithiques, chargées de lourds héritages d’époques dépassées (et parfois, sans s'en rendre compte).
  • Le contact permanent avec l'art comme forme de connaissance capable de créer des mondes, de générer des récits, de transformer des vies et des contextes.
  • Les diagrammes visuels qui expriment de manière simple la complexité des décisions, comme l'organigramme des neurones, l'étoile des domaines créatifs, les sphères d’appartenances multiples, et bien d'autres…

Aujourd'hui, nous sommes un collectif opérationnel d'une quinzaine de personnes et un collectif élargi d'une soixantaine de personnes. Nous nous organisons autour d'actions, d'espaces, d'activités, mais surtout autour d'une vision de « pouvoir faire », d'être des citoyens actifs et créatifs.

Le bonheur (ou la réalisation de soi, comme nous préférons l'appeler) est une partie importante de notre organisation. Il nous permet d’évaluer si nous progressons comme êtres humains et ainsi de savoir si cela vaut la peine ou si notre vie nous demande des changements.

Le mARTadero a transformé la vie de chacun d'entre nous et nos manières de voir le monde, et donc aussi nos environnements et contextes. Nous le créons progressivement et collectivement, en prenant conscience de la merveilleuse interdépendance dans laquelle nous vivons, en prenant soin du passé, en célébrant le présent et en rêvant l'avenir avec la plus grande coresponsabilité et avec espoir.

Nous savons maintenant que la transformation sociétale à laquelle nous aspirons commence par la transformation de nos regards. Et pour cela, nous avons besoin de contextes et d'espaces qui le permettent.

 

Cochabamba, le 28 octobre 2019, au cœur d'un pays troublé par la tension entre des schémas de pouvoir et de démocratie dépassés et un sentiment naissant qu'un autre avenir est possible… et que chacun doit pouvoir le visualiser avec amour.

 

 

Projet mARTadero

Siteweb : www.martadero.org
Page Facebook : @proyectomartadero

PROJET / LocoMotive : les acteurs de changements de Stephenson

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Le projet vise à proposer aux jeunes un espace d’expression et de créativité pour générer des projets collectifs positifs pour le quartier et fédérateurs, pour qu’ils deviennent des « acteurs du changement »dans le quartier et se sentent valorisés et motivés.

Le projet vise à partir des volontés et des réalités qui touchent les jeunes pour qu’ils réalisent leurs projets collectifs pour le quartier.

Des ateliers sont organisés pendant 4 ans, en commençant par un état des lieux du quartier par les jeunes jusqu’à la réalisation des projets. Pendant ces ateliers, nous stimulons leurs réflexions et questionnements, et nous les aidons à développer des compétences utiles pour le monde professionnel.

Pour stimuler leur créativité, nous les accompagnons dans la rencontre avec d’autres lieux où des projets ont été réalisés par des jeunes et nous organisons la rencontre et l’échange avec d’autres groupes de jeunes, de Schaerbeek ou d’ailleurs (Belgique ou de l’étranger), pour qu’ils se renforcent les uns les autres.

Plusieurs évènements seront organisés dans le quartier dans l’espace public par les jeunes, avec notre aide, pour rencontrer les autres habitants, donner la voix aux jeunes et les valoriser dans leurs actions collectives.