« Silence, on parle ! » 2024 : Écoutez les quelques réactions et retours sur cette journée

Nous avons recueilli six réactions sur la journée du Silence, on parle ! de Namur. Vous pouvez les écouter une à une en cliquant sur le bouton play.

La transcription de chaque témoignage est inscrite à droite du média

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Et vous comment avez-vous vécu cette journée du "Silence, on parle !" ?

Extrait 1 :

« J’ai trouvé ça émouvant. Ça m’a replongée dans les émotions que j’avais ce jour-là, parce que le public a été amené à s’exprimer. Ce sont des gens que l’on n’entend pas souvent et c’était justement le but. Et j’ai trouvé ça particulièrement émouvant que les gens viennent dire ce qu’ils ont dans les tripes sur la place publique. Je n’avais jamais vu ça en fait. Je n’avais jamais assisté à ça. Donc, j’avais limite les larmes aux yeux. Bon, je suis quelqu’un d’émotive. C’est facile de m’arracher des larmes. Mais là, ça m’a vraiment replongée dans les émotions que j’ai ressenties à ce moment-là. Je trouve que ça ouvre les yeux aussi, parce que l’on se dit que souvent, on est tous dans notre petite vie, avec nos petits problèmes, … et on prend rarement conscience des autres problèmes que d’autres personnes peuvent rencontrer. Et quand on se retrouve face à des gens qui sont porteurs de handicaps, qui ont vécu dans la rue, ou qui y vivent toujours, ça remet les choses en perspective. Et ça botte un peu le cul. »

Extrait 2 :

« On a terminé notre discussion avec une des phrases des Arsouilles. Je crois que ce que tu retraçais Nicole : ‘’C’est pas qu’on nous entend pas, c’est qu’on nous écoute pas ! ‘’ Quelque chose comme ça. Et que le Silence, on parle ! ça remettait ce truc-là dans le fait que c’est pas qu’on est sans voix, c’est juste qu’on nous écoute pas. Et j’aimais bien ton image : le Silence, on parle ! c’est ça aussi, c’est aussi dire qu’on a plein de manières de faire et de propositions que l’on rend visibles sur scène. Et ça a une portée politique un peu forte de dire ‘’Non seulement vous écouter pas nos colères mais en plus, vous ne voyez même pas les choses que l’on invente. ‘’ J’ai retenu ça et j’ai trouvé ça chouette. On a aussi parlé de ce côté diversité, de mélange, … Et on s’est rendu compte qu’on se souvenait même plus du thème global du Silence, on parle ! Si c’était les discriminations, mais en fait c’était pas important parce qu’il y a eu des saynètes, des paroles et des gens hyper divers qui se rejoignaient quand même autour d’un fil. Et puis, même si on se souvenait pas du bon mot, ça continuait de parler de justice, de dignité, … »

Extrait 3 :

« Et du coup, bah moi, je rejoins aussi le côté très touchant, très émouvant de revoir les images. Ça fait dresser les poils franchement de se replonger dedans. Parce que c’est vrai qu’il y a eu un été qui nous a séparé de l’événement. Et je salue aussi le courage de toutes ces personnes qui osent monter sur cette scène et qui préparent de manière appuyée cette intervention. C’est pas évident de mettre des mots sur tous ces vécus. Et qui nous permettent nous aussi d’avoir une certaine prise de conscience. Même si on se rend compte que ça existe, le fait d’avoir ces ‘’tripes’’ qui soient mises sur scène et qui soient partagées, ça fait un bien fou en fait de réaliser à quel point il y en a qui se battent comme des guerriers, au jour le jour. Franchement, quelle belle initiative de mettre ça sur la place publique. Et je trouve que ça devrait être plus souvent, que ce soit ‘’imposé’’ comme ça et que les gens puissent rejoindre l’événement, y participer et dans les témoignages qu’il y avait après chaque saynète. Les personnes qui partagent parce que ça leur fait écho, je trouve ça juste fou. Donc, oui, j’étais très heureuse d’y participer et surtout d’avoir accompagné le groupe du quartier, de voir leur fierté aussi d’avoir osé jusqu’au bout du processus parce que franchement, ça n’a pas été simple. De l’avoir fait, d’être passés en premier en plus sur la scène, c’est vraiment un sacré défi pour eux, et une sacré fierté d’avoir osé aller au bout, d’avoir réussi à mettre les mots, de ne pas avoir trop  bafouillé. Quand je vois les interventions du quartier dans la vidéo, je suis d’autant plus fière de ce qu’ils ont fait franchement. Merci à Periferia d’avoir permis ça. »

Extrait 4 :

« Ce qui finalement me manque dans la vidéo, parce que ça a été très fort, c’est les autres gens. Les gens qui ne sont pas montés sur scène. Et moi, j’ai ressenti énormément d’émotions aussi de la part d’autres personnes. Comme tu viens de le dire Vincent, il y en avait sur scène. J’ai été énormément touché par des personnes qui sont venues me trouver, une ou deux à la fin. Aussi des passants qui m’ont dit ‘’ Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez provoqué chez moi. ’’ Notamment, une jeune fille qui disait ‘’Mes parents ont vécu à la rue, ou vivent à la rue et vous m’avez fait vivre quelque chose en donnant de la valeur à ça aussi.’’ Franchement, je me dis qu’on ne se rend pas compte de ce que l’on provoque avec une journée comme ça. Et ça m’a énormément touché, d’entendre des réactions finalement que je n’attendais pas du tout. »

Extrait 5 :

« Comme Cécilia disait, ce qui m’a le plus marqué c’est l’émotion que ça m’a procuré et surtout le fait que cette émotion pouvait s’exprimer publiquement. Alors, moi je l’ai pas exprimé publiquement, mais c’est clair qu’il y avait aussi beaucoup d’émotions sur la scène. Et je trouvais que c’était quelque chose d’important à partager sur lequel on est pas souvent en fait. »

Extrait 6 :

« Je pense que quand tu traverses plein de moments quand tu es en galère, tu passes ta vie à raconter ta vie mais au guichet, aux administrations où tu expliques ta situation. Ensuite, tu dois justifier tel aspect de ta vie à telle administration, ou telle autre personne, tu dois le dire à tes voisins, tes amis, … Tu passes ton temps à raconter ta vie mais tu choisis pas ni ce que tu racontes, ni comment tu le racontes, ni si tu le dis en criant ou en chuchotant, … Là, tu as le droit de te mettre en colère sur un Silence, on parle ! C’est toi qui choisis ce que tu dis. »

Pour revenir sur la page principale du Silence, on parle ! de Namur, cliquez sur l'image ci-dessous :

Encuentro Altoparlante « Alimentación » en Bruselas

Une rencontre "Altoparlante" à Bruxelles... c'était fin mai avec des personnes d'Amérique Latine et d'Allemagne... nous sommes allé·es dans les quartiers de Molenbeek et Stephenson (Shaerbeek) pour vivre ensemble des moments autour de repas partagés... une manière de nous rencontrer "en faisant ensemble" et d'échanger autour de nos parcours/efforts de transformation.

Ci-dessous, une présentation en espagnol par Angela de Cosecha Colectiva (Bolivie) qui nous accompagne pendant quelques mois et une trace illustrée en allemand de Anna de Misereor (Allemagne).

Altoparlante siempre está provocando encuentros poco probables, esta vez nos encontramos en Bruselas. En el grupo estuvieron personas de Bruselas y Namur (Bélgica); Aachen, Colonia y Rottweil (Alemania); y también de La Paz (Bolivia) y Lima (Perú).

La intención del encuentro fue compartir algunas reflexiones e intercambiar sobre nuestras maneras de trabajar en nuestros barrios y ciudades. Elegimos el tema de alimentación como hilo conductor, para descubrir qué es lo que nos nutre colectivamente y quizás, escribir algunas “recetas” que se puedan compartir con otras personas.

Organizamos visitas en dos barrios de Bruselas donde Periferia trabaja junto a las personas, asociaciones y colectivos locales: Molenbeek y Scharbeek. Invitamos a algunos grupos a unirse a nuestro intercambio, donde visitamos jardines comunales, espacios colectivos, cocinas, talleres e incluso, algunos hogares que nos abrieron sus puertas.

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En los jardines se mostraban las plantas de la temporada: verduras, frutas y hierbas aromáticas y medicinales. Algunas personas conocían los secretos de la naturaleza y los compartieron con las y los demás.

Tuvimos la oportunidad de cocinar junto a dos grupos de mujeres, con música y conversaciones en todos los idiomas. Las personas en la cocina se organizan naturalmente, aun si no hablan la misma lengua, porque tienen la intención de escuchar y compartir.

El barrio de Molenbeek también participa en acciones con otros barrios, como es el Zinekke Parade, un carnaval que sucede en Bruselas cada dos años donde se usa el espacio público de una manera muy libre para llenarlo de sonidos y colores. Visitamos un taller de creación de disfraces y carrozas para el evento. Casualmente, el tema que escogieron fue “el placer de comer”, por eso nos sentimos muy identificadas.

En los momentos de reflexión del grupo, hicimos el intento de identificar las “cualidades” que hacen que un encuentro (o un barrio) sea profundo y auténtico y que pueda incluir y nutrir a las personas:

Escuchar las historias de otras personas

Dar tiempo a cada paso

Curiosidad

Apertura

Predisposición

Confianza

Atreverse a experimentar

Generar espacios de descarga

Equilibrar las energías

Hablar otros idiomas

Hacer las cosas con amor

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CARNET DE VOYAGE

Et voici les étapes de la rencontre, retracées et illustrées par Anna (en allemand).

Un parcours de photos qui montrent chaque moment de préparation, de rencontres, de découvertes... pour des quartiers inclusifs et nourriciers.

 

Pour accéder au document, cliquer ici ou sur l'image.

Plénière Capacitation à Paris

Cette 3ème édition depuis septembre 2022 a réuni une vingtaine de collectifs et plus de vingt personnes de la Fondation Abbé Pierre (administrateur·trices, directeur·trices, responsables de projets et d'actions territoriales). Au total, plus de 70 personnes qui pendant 2 jours ont continué d'échanger leurs pratiques et de construire des actions collectives, avec la perspective de "faire ensemble" à partir des personnes concernées.

Ensemble, on s'est rappelé le chemin parcouru... les balises définies... les premières idées pour "faire ensemble et autrement"... Avec les 3 chantiers qui existent depuis l'été dernier et qui ont permis de :

  1. échanger des pratiques autour de nos lieux d'accueil
  2. (nous) rendre visibles par la radio, la vidéo, les communiqués des presse, des campagnes photos
  3. envisager des actions logement, comme des marches du vide, des échanges d'outils et pratiques, du soutien entre collectifs.
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La plénière a aussi permis d'ouvrir le débat sur une future assemblée que nous réaliserons en 2025 pour être tou·tes ensemble présent·es dans l'espace public et dénoncer les villes excluantes, montrer des initiatives qui construisent des sociétés et lieux pour tou·tes. La perspective est lancée...

 

 

 

 

Photos : Periferia, Benjamin Sourice • Dessin : FLD Diffusion

Et pour avancer en pratiquant, la plénière a été l'occasion de :

  • réaliser notre première émission radio en direct avec Making Waves - à écouter ici
  • projeter une première vidéo réalisée par un petit groupe (en cours de montage final)
  • partager un compte-rendu collaboratif sur les manières de penser l'accueil - à lire ici

La Fondation a aussi présenté la campagne des Pics d’Or qui vise à récompenser les « pires mobiliers anti-SDF ». La campagne se terminera avec une Cérémonie satirique de remise de prix. - infos sur www.lespicsdor.fr

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Parcours-découverte de projets soutenus – Inspirons le quartier

Dimanche 23 juin de 14h00 à 16h30 - Anderlecht (Compas) et Molenbeek (centre historique)

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Des projets de quartier, portés par des groupes d’habitants, pour agir sur leur environnement de quartier, augmenter la cohésion entre les habitants, le lien à la terre, apaiser la mobilité dans leur quartier, ça vous intéresse ?

Le dimanche 23 juin en matinée, nous vous proposons de découvrir des projets accompagnés et soutenus financièrement par « Inspirons le Quartier ».

À partir de 14h00, les porteurs des projets vous présenteront au « Clos Zinneke » à Anderlecht, un projet de mobilité apaisée dans le quartier et au « Jardin Majorelle » à Molenbeek, un jardin nourricier urbain.

De quoi faire le plein d’inspiration et de conseils pour lancer un projet dans votre quartier en répondant à l’appel à projets Inspirons le Quartier !

Informations pratiques :
  • Quand :le dimanche 23 juni 2024 de 14h à 16h30
  • Où :Anderlecht quartier Compas (lieu exact de rendez-vous confirmé lors de l’inscription)

Les déplacements entre les projets se feront et à pied (25 minutes)

  • Attention : Nombre de places limitées à 20 personnes ; Inscrivez-vous vite et pensez à nous prévenir en cas de désistement.
Programme de la visite :
  • 14h00 – 15h00 :Accueil par les porteurs du projet « Clos Zinneke » et présentation de leurs réalisations : une chicane, un nouveau passage piéton, des jeux dans les venelles, un tableau d’information pour le quartier, un bac à sable / banc public, une fresque…
  • 15h00 – 15h25 : Trajet vers le second projet
  • 15h30 – 16h30  : Accueil par les porteurs du projet « Jardin Majorelle »: visite du jardin, découverte du poulailler, partage autour du potager collectif, des plantes aromatiques, des arbres fruitiers et de la pergola de raisins et kiwis, information sur le compost collectif…
  • 16h30 : Derniers échanges autour d’un café/thé, petits gâteaux..

Pas sans nous ! Episode #2 : Histoire de la participation citoyenne en Belgique

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Dans ce deuxième épisode de notre série « Pas Sans Nous ! », le politologue Min Reuchamps (UCL) nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Nous parcourons ainsi les grandes mobilisations des années 60-70 et les crises qui ont suivi, pour arriver à la phase d’institutionnalisation de processus participatifs que la Belgique connait en ce moment.

Cet épisode permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif.

Pour soutenir les collectifs souhaitant réformer la constitution et permettre ainsi d’ouvrir la voie à des référendums en Belgique, c’est par ici : https://openconstitution.be/fr/

Retrouvez la transcription en bas de cette page.

Méthodologie

Ce podcast s’intéresse aux grandes évolutions de la participation en Belgique de la fin du XIXè siècle à nos jours. En suivant la présentation du politologue Min Reuchamps, il retrace les grandes étapes et les tournants qui ont permis à différents modèles de participation citoyenne d’émerger et d’être institutionnalisé.

Ce podcast peut faire l’objet d’une écoute collective comme individuelle – de manière séquencée ou continues. Il se veut didactique et est accompagné de plusieurs autres supports téléchargeables et mobilisables dans le cadre d’une animation avec un groupe :

  • différents schémas et notes qui résument et illustrent les contenus abordés et/ou clarifient des concepts
  • une retranscription du contenu
  • une série de questions permettant d’approfondir la réflexion et de nourrir un échange au sein d’un groupe
  • des références pour aller plus loin.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir / les télécharger !

1. La Belgique et ses 3 piliers

Une société « pilarisée », c'est une société dans laquelle les trajectoires de vie des individus sont déterminées en grande partie par leur appartenance à un pilier. toute notre vie sociale et citoyenne tourne autour des organisations liées à notre pilier. Les individus côtoient donc majoritairement des personnes issues du même pilier qu'elles et eux, et seules les élites représentantes de chaque pilier débattent et décident des orientations que prennent la société.

2. Les corps intermédiaires

« Les corps intermédiaires » : l’ensemble des groupes sociaux qui se trouvent entre les individus et l’État.

3. Ligne du temps des évolutions de la participation en Belgique

4. Démocratie ≠ Participation

5. Être représentatif, c’est impossible en démocratie !

Choisir la démocratie – comprise au sens strict comme le pouvoir exercé directement par le peuple – comme système de gouvernance d’un pays est pratiquement impossible. (Cela requiert nécessairement de passer par un système de représentation mais qui ne sera jamais représentatif.) Face à ce constat – mêlé à une volonté des élites de ne pas répartir les pouvoirs de manière égale – nos pays se sont tournés vers la démocratie représentative.

NB : On pourrait aussi imaginer d'autres formes de gouvernance que la représentation: comme le tirage au sort où les personnes ont des mandats décisionnels sans prétendre représenter un autre groupe que soi-même ou la  désignation de membres venu·es de multiples groupes à participer à des assemblées citoyennes.

Qu’il s’agisse d’assemblées citoyennes, de jurys ou d’élu·es politiques, on ne peut jamais atteindre une parfaite représentativité.

Nous parlons plus couramment de diversité des points de vue à impliquer dans le débat, ce qui reflète davantage la diversité de la société, sans pour autant la reproduire statistiquement, même dans un petit échantillon.

Via l'élection, la logique est de représenter dans nos parlements la diversité des opinions politiques, et non pas de nos identités. Et depuis l'origine de nos démocraties, les parlements n'ont jamais été à l'image de nos sociétés, bien que cela évolue (les profils socio-économiques, mais aussi l'âge moyen ou le genre des élu·es n'a jamais reproduit - à petite échelle - la société belge).

Sachant que nos manières de voir le monde, et donc d'exercer le pouvoir est influencée par qui nous sommes et notre position dans la société, la légitimité des élu·es à pouvoir parler "au nom de" est facilement remise en cause.

6. Quelques questions pour poursuivre la réflexion

  • Est-ce que les dispositifs de participation complémentaires au système actuel permettront de réellement partager les pouvoirs dans la société ?
  • Doit-on imaginer un tout autre modèle démocratique ? Lequel ? Sur quels principes le construire ?
  • Faut-il être expert·e ou professionnel·le pour participer au système politique ?
  • Pouvons-nous imaginer des mécanismes de participation sur des grands territoires où la réelle démocratie délibérative ne peut se faire qu'à des échelles locales ?
  • Et finalement, comment inventer un système politique dans lequel tout le monde a sa place et sur lequel chacun·e a une influence égale

Guide to gender mainstreaming in participatory processes

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"Les orientations pratiques de ce guide visent à fournir aux techniciens de la participation citoyenne des ressources qui leur permettront de concevoir des processus équitables et de respecter ainsi le mandat de démocratie égalitaire de la loi 17/2015 (en Catalogne), du 21 juillet, sur l'égalité effective entre les femmes et les hommes, en offrant des outils pour inclure l'intégration du genre dans les différents aspects de la participation citoyenne.

L'introduction de la perspective de genre dans les processus participatifs doit être considérée comme un processus de changement dans les relations de pouvoir et d'influence sur les politiques publiques, et doit mettre en évidence les caractéristiques spécifiques des femmes et identifier les mécanismes qui génèrent des inégalités.

La participation citoyenne, qui vise à la transformation sociale, pourrait avoir des effets négatifs si elle ne renforce pas le pouvoir des femmes et des personnes dont le sexe n'est pas normatif. Ainsi, la justification démocratique de la prise en compte des points de vue des femmes et de l'écoute de leurs connaissances et de leurs besoins spécifiques est double :

  • Procédurale, puisque dans une démocratie de qualité, tous les citoyens devraient pouvoir influencer les décisions dans la même mesure.
  • Orientée vers les résultats, car les politiques publiques démocratiques ont pour mission d'améliorer et d'égaliser les conditions de vie de tous sans exception, en particulier des femmes, qui représentent plus de la moitié de la population.

Cependant, il ne s'agit pas de formules strictes à appliquer mécaniquement, il faut les contextualiser et les appliquer de manière créative, en fonction du domaine, des secteurs sociaux concernés ou des circonstances communautaires, et en tenant compte des principaux domaines d'inégalité qui interagissent avec le genre, tels que la classe sociale, l'origine, l'âge, l'identité et l'expression de genre ou l'orientation sexuelle.

Le guide se compose de deux parties, qui traitent des aspects suivants

1. Les concepts de base, tels que les processus participatifs, les inégalités de genre et l'intersectionnalité, afin de s'assurer que tout le monde comprend la même chose lorsqu'il utilise ces termes.

2. Les éléments nécessaires pour parvenir à des processus participatifs plus justes et plus équitables qui servent d'outil pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes et le respect de la diversité dans les politiques publiques".

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Renforcer nos capacités

Au cours du dernier trimestre, les collectifs engagés dans la démarche Capacitation avec la Fondation Abbé Pierre se sont organisés en groupes de travail pour avancer sur 3 chantiers :

  • Se former ensemble en échangeant ses pratiques sur différentes questions ;
  • Se rendre visibles pour être davantage écouté·e·s et reconnu·e·s ;
  • Identifier des actions logement pour faire évoluer la question du mal-logement.

Chaque groupe mène des rencontres et développe des actions, tout en veillant à produire des éléments à partager avec les autres groupes et dynamiques lors des rencontres plénières. La prochaine se déroulera au premier semestre 2024.

Retrouvez les étapes précédentes de cette démarche sur cette page.

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Source Image : Arnaud Bilande

Pour rappel, la démarche Capacitation associe des groupes français et belges de personnes en galère, ainsi que des personnes des différentes directions et équipe de la Fondation Abbé Pierre. Toutes veulent faire évoluer leurs pratiques individuelles et collectives pour « mieux faire ensemble ».

Nous mettons ici le focus sur deux rencontres qui se sont passées en novembre et décembre.

Comment se rendre visible ?
Rencontre à la Fondation Abbé Pierre à Paris les 8 et 9 novembre 2023

Nous étions une quinzaine de personnes de différents groupes et de la Fondation Abbé Pierre.

Pour aborder l’idée de se rendre davantage visible, nous sommes partis de nos expériences. Chaque collectif et équipe de la fondation a partagé une expérience où il avait cherché à donner de la visibilité à une action, une situation, une revendication… Ensemble, nous avons analysé ces expériences sur la base de quelques questions :

  • Quel est le message? son contenu?
  • S'agit-il d'information, de valorisation d'une pratique, d'une dénonciation ou interpellation?
  • À qui ce message est-il adressé
  • Quel est son objectif, l'impact recherché?

Ensuite, l'équipe de l’association Vox Public nous a aidé·es à expérimenter la rédaction d’un communiqué de presse, la réalisation d’interviews vidéos ou d’une émission radio.Cela nous a décidés à nous engager dans la production de courtes vidéos, podcast pour nous raconter de manière plus publique, en nous adressant à d'autres qui ne nous connaissent pas.

Petit à petit, nous avons développé des références communes, en veillant à la clarté des messages et de leurs destinataires, en se fixant des objectifs atteignables. Cela nous a également permis d'envisager l'organisation d'un événement annuel de grande ampleur pour être davantage visibles tous ensemble.

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Source image : Benjamin Sourice

Accueillir et être accueilli·e
Échanges de pratiques avec l’association Magdala à Lille, les 6 et 7 décembre 2023

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Source image : Periferia aisbl

Début décembre, des groupes français impliqués dans différents lieux d’accueil de personnes sans-abris se sont réunis à Lille pour échanger sur leurs pratiques, leurs postures et les défis rencontrés dans leurs lieux respectifs. De Montpellier à Valenciennes, en passant par Grenoble, Toulouse, Strasbourg et Lyon, il s’agit de « refuges », de « cocons » ou de « lieux de passage » selon les expressions, mais qui tous cherchent à mettre en œuvre un « accueil inconditionnel ». Ces deux mots – accueil et inconditionnalité – ont tissé la toile de fond de deux jours de partages d’expériences et de questionnements, parfois sans réponse mais jamais sans intérêt.

Cette rencontre « Capacitation » a donné lieu à de riches échanges entre « accueillant·es » et « accueilli·es », questionnant d’ailleurs ces deux catégories, loin d’être hermétiques. En effet, nous étions reçu·es par Magdala, un lieu d’accueil lillois comprenant un espace auto-géré, et où les accueilli·es deviennent donc des accueillant·es une ou plusieurs fois par semaine. À partir de la visite de cet espace, beaucoup de questionnements ont traversé le groupe :

  • « Faut-il être professionnel·le pour accueillir ? »
  • « Quelles responsabilités viennent avec le statut de bénévole ? »
  • « Est-il possible de créer des relations tout à fait égales entre salarié·es et bénévoles / accueilli·es ? »
  • « Qui a la clé ? »
  • « Comment transmettre l’histoire et l’organisation d’un lieu ? Et qui décide de cette organisation ? »

Les 2 jours de rencontres ont également permis d’aborder des sujets variés et parfois difficiles, tels que l’accueil de personnes avec leurs addictions, ou la gestion de conflits dans des lieux collectifs. Si ces grands enjeux ne peuvent être résolus le temps d’une discussion, il s’agissait d’une première étape dans une réflexion collective sur l’accueil que souhaitent mener les différents groupes présents.

On se retrouve dans les prochains mois dans une autre ville, pour poursuivre les échanges et continuer de créer ces ponts entre accueilli·es, accueillant·es, et faire de nos territoires des lieux d’accueil inconditionnel.

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Source image : Linda Flecq

Bientôt en fusion…

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Source image : Hunt-er de pixabay sur Canva.

Nous vous en avions déjà touché un mot lors d’une dernière newsletter... Periferia, grâce à l’aide précieuse de Stéphane Van Eede,  s’est lancée dans l’exploration de l’épineuse question d’un potentiel nouvel épisode de fusions des communes en Wallonie. Perspective improbable ? Ce n’est pas dit… Quoiqu’il en soit, nous nous sommes emparées du thème et finalisons une étude qui sera prochainement à votre disposition. A partir des leçons tirées des fusions des ’70 et de la plus récente expérience de Bastogne et Bertogne, nous tentons de tirer des fils pour mieux préparer les citoyen·nes afin qu’ils et elles puissent se faire entendre voire faire partie de futurs processus de ce genre.

Étude historico-politique et guide pratique pour comprendre ces enjeux… à découvrir bientôt !

Altoparlante vers le Brésil et le Paraguay

Depuis sa constitution, Periferia a souvent mené des voyages en Amérique Latine auprès d’ONGs qui travaillent sur des sujets similaires aux actions menées en Belgique. Aujourd’hui, avec la dynamique « Altoparlante » (haut-parleur), l’idée est de faire de ces moments de voyages de nouvelles ouvertures et connexions, et si possible des voyages et rencontres plus collectives.

C’est ainsi qu’au cours de l’été 2023, de nouvelles dynamiques ont émergé au Brésil et au Paraguay.

De découvertes en rencontres et partages au Brésil

Au cours de l’été 2022, nous avions initié des premiers contacts avec plusieurs collectifs et initiatives : souvent des jeunes engagés pour contribuer à des transformations sociales, initialement à l’échelle locale, mais avec une ambition bien plus large. Par exemple, un groupe de femmes noires de la périphérie de São Luís, des jeunes d’Amazonie qui ont publié un manifeste « Jeunes voix d’Amazonie pour la planète », des jeunes d’un quartier de Salvador de Bahia qui ont décidé de rendre possibles des opportunités pour les habitants via des cours, un lieu de rencontre, l’accueil de jeunes d’autres pays…

Cette année, nous souhaitions poursuivre ces premiers contacts pour aller plus loin et avons proposé des rencontres pour échanger entre jeunes impliqués dans des dynamiques variées et partager les énergies et motivations qui nous poussent à poursuivre le chemin de la transformation.

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Rencontre Alto-falante (haut-parleur)
Partager nos énergies pour transformer la société
et cheminer vers le monde que nous voulons
Fortaleza, 14 juillet 2023

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Avec une vingtaine de jeunes des quartiers
du Bom Jardim, Jangurussu et Pirambu
et la collaboration du CDVHS et CEDECA

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Une rencontre similaire à Manaus les 17 et 18 juillet,
avec un groupe d’une quinzaine de personnes venant
de divers collectifs (capoeira, jeunes indigènes, collectif culturel
de la périphérie, hip-hop, femmes Axé).

Nous préparons aussi une nouvelle étape qui nous amènera à réaliser un laboratoire du futur avec plusieurs collectifs brésiliens : un cycle de rendez-vous virtuels autour d’une rencontre présentielle pour partager et renforcer nos énergies de transformation pour le futur que nous voulons.

« Somos tierra », nous sommes terre – une expérience au Paraguay

Modesta, une des facilitatrices Altoparlante, a organisé une rencontre au Paraguay, un pays peu connu, pas très grand (à l’échelle de l’Amérique du Sud) et qui a traversé d’importants conflits de terre. Du coup, cette rencontre « Nous sommes terres » prenait tout son sens : quel lien ressentons-nous et avons-nous chacun·e et collectivement à la terre ? Un terrain pour habiter, un jardin à cultiver, des ressources à exploiter, une planète à préserver… ?

C’est avec toutes ces questions que nous avons passé une semaine à Asuncion puis dans le nord-est du Paraguay. Modesta avait invité de nombreuses personnes et organisations pour partager leurs perceptions ; nous sommes aussi allés rencontrer une communauté paysanne et une communauté indigène qui, l’une et l’autre, ont un lien vital à la terre… alors que les autorités leur ont retiré !

La terre, espace de nombreux conflits, est aussi le lieu et le symbole des possibles. Même si bien malmenée, la terre nous transmet des apprentissages en criant :

« Quel futur
attend un peuple sans mémoire ? »

Braulio Anibal,
communauté paysanne San Isidro Labrador

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« Nous voulons récupérer nos terres
pour nos enfants ! »

Hilaria Montiel Vera
Kuña Katu Ysapy Hery

Communauté indigène Ka'aguy Poty

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« Le soleil ne brûle pas.
C'est le monde qui réchauffe avec haine l'indifférence humaine,
et qui étouffe des vies sans valeur. »
Rodrigo Colman, poète

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Pourtant, au cours de cette rencontre, nous avons aussi pu voir combien assumer ce rôle de « être terre » peut faire la différence : en reconnaissant nos histoires, en exprimant nos liens avec la terre (parfois douloureux ou indifférents, voire empreints d’extractivisme), en lui redonnant du sens et de la force, en acceptant de la voir comme source de transformation pour les jeunes, en modifiant l’idée d’en être propriétaire…

Atelier découverte du skate au Parc Ouest

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Source photo : Periferia aisbl

Atelier découverte du skate au Parc Ouest 🛹

Mercredi 11 octobre dernier, nous avons organisé un atelier découverte du skate pour les femmes, et plus largement, toutes les personnes sexisées* dans le quartier derrière la gare de l’Ouest (Molenbeek). L’objectif était à la fois de découvrir un sport souvent masculin, et d’occuper ensemble l’espace public, de s’autoriser à prendre de la place. Chutes, rires, un bon gouter et un instant de réflexions autour de la place des femmes et minorités de genre dans le sport et dans les parcs ont été les ingrédients essentiels de cette après-midi !

Les animatrices du collectif de skateuse Bx’Elles ont réussi à rendre le skate accessible à une trentaine de filles ce mercredi. Des plus à l’aise aux plus timides, toutes ont pu s’essayer à la ride et découvrir ce sport que l’on associe que peu aux jeunes filles et aux minorités de genre.

Nous avons organisé cet atelier avec l’ASBL Curieus et le collectif de skateuse BX’elles dans le cadre du Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest. Une de nos missions pour ce contrat de quartier est de travailler sur l’appropriation des espaces publics et futurs équipements de la commune par les jeunes en général, et les jeunes femmes en particulier. Cette après-midi skate fait donc suite à différents ateliers, et est le fruit d’une discussion avec des adolescentes du quartier sur les espaces en (non-)mixité choisie qu’elles souhaitent ouvrir.

Le nombre de participantes et le sentiment d’empouvoirement qui s’est dégagé du groupe (« je n’avais jamais osé avant » , « maintenant je sais sauter sur un skate facilement ! ») confirme la nécessité de créer ces espaces semi fermés, comme étape vers une mixité totale et une égalité d’usages et d’appropriation et de nos espaces communs.

Merci à l’ASBL Curieus et au collectif Bx’elles pour ce travail d’équipe et à toutes les participantes pour ce beau moment de partage et de renforcement !

*Les personnes sexisées sont toutes les personnes pouvant être discriminées sur base de leur genre.

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Source photo : Periferia aisbl

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Source photo : Periferia aisbl

Sessions d’information pour soutenir le collectif CAP Démocratie en Wallonie

Dire que la démocratie représentative est à bout de souffle en particulier en Belgique et en Wallonie est devenu un lieu commun. « Une société toujours plus repliée sur elle-même, qui croit de moins en moins dans ses institutions démocratiques et est tentée par une gouvernance autoritaire », tel est le tableau peu réjouissant donné par la nouvelle enquête « Noir, Jaune, Blues » publiée par Le Soir et sur la RTBF il y a quelques jours.

Une large majorité de citoyen·ne·s ne se sentent plus considéré·es par l’appareil politique et institutionnel. L’échéance des élections de 2024 appelle à reconstruire des ponts entre la société civile et nos représentant·e·s politiques au plus vite, au risque de voir l’absentéisme et les positions les plus extrêmes de rejet prendre le dessus.

Pour y parvenir en Wallonie, Periferia soutient le collectif citoyen wallon appelé CAP Démocratie (Citoyen·nes au Parlement) souhaite qu’un dialogue permanent entre citoyen·nes et représentant·es politiques soit instauré, en s’inspirant du modèle initié en communauté germanophone en 2019. Dans ce but, le collectif va adresser au Parlement wallon une pétition dans le cadre de l’article 130 BIS du règlement du Parlement wallon. Selon cet article, si 2000 signatures de résident·es wallon·nes âgé·es de plus de 16 ans sont collectées, le Parlement peut mettre en place une commission mixte, composée de citoyen·nes tiré·es au sort et de député·es parlementaires, pour débattre de la demande introduite via la pétition : une première expérience de dialogue ciotyen·es - élu·es en soi !

Nous en sommes aujourd’hui à 1300 signatures collectées !

Vous voulez en savoir plus :

  1. Rejoignez-nous le 13 février à 17h ou le 16 février à 12h30 (avec votre pique-nique) pour un échange convivial autour du sujet dans les locaux de Canopea, 5 Bd Mélot à Namur
  2. Vous pouvez lire la carte blanche signée par le collectif Cap Démocratie parue dans le journal Le Soir ou l’article rédigé par le journaliste Eric Deffet du même journal.
  3. Découvrez le modèle germanophone via cette analyse du CRISP

Je viens à la session d'info : https://www.eventbrite.be/e/billets-assemblee-citoyenne-rencontres-et-signature-dune-petition-523702186337

Je veux soutenir : https://www.capdemocratie.be/nous-soutenir/

Je signe : http://www.capdemocratie.be/petition/

Reporteros Altoparlante à Rottweil

Les espaces Altoparlante, présents en Amérique Latine depuis plusieurs années (www.altoparlante.org) le sont aussi en Europe. A l’occasion du séjour de Anahí en Belgique, nous avons organisé un voyage dans le sud de l’Allemagne. L’idée était de croiser des regards en allant à la découverte d’expériences aux alentours de Rottweil où habite maintenant Heike, une complice de la démarche Altoparlante.
Ci-dessous, quelques illustrations de ces 4 journées passées à la découverte d’initiatives passionnantes. Anahí en a aussi fait une vidéo qui transmet bien la dynamique ; elle est disponible ici (en espagnol, avec quelques passages en français et en allemand).

Reporteros_Altoparlante_Deborah
Reporteros_Altoparlante_Christophe
Reporteros_Altoparlante_Anahi
Reporteros_Altoparlante_Patrick

Un groupe improbable de reporters où personne ne connaît tout le monde et chacun apporte son point de vue et ses compétences !

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Accueillis dans la région de Heike (et Christophe) pour rencontrer et faire connaissance avec des militants et des initiatives citoyennes.

Reporteros_Altoparlante_Heike

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Reporteros_Altoparlante_04_AladinFrieda

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Anahí, de Bolivie en Belgique pour 3 mois

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D’avril à juin, Anahí prend part à plusieurs projets avec l’équipe de Periferia. Grâce à son implication dans plusieurs collectifs à El Alto en Bolivie et sa participation au théâtre Trono, elle apporte d’autres formes d’expression, ainsi que d’autres manières d’occuper les espaces publics. Par son travail de vidéo, elle contribue à rendre visible des personnes et des voix parfois peu entendues.

Je m’appelle Anahí Machicado, je suis éducatrice, artiste audiovisuelle et une éternelle rêveuse de El Alto de La Paz, en Bolivie. Je travaille et anime des espaces communautaires grâce à la sensibilité de récits mis en scène et en images, sur des sujets en lien avec le développement durable.

Je pense que l’éducation doit chercher à créer des équilibres. C’est pour cette raison que la recherche que j’ai menée dans le cadre de mon mémoire « Développement intégral et réinsertion familiale et sociale des adolescents privés de liberté » a permis de souligner les réussites méthodologiques que permet une éducation émancipatrice.

Pour moi, l’art est une énergie qui transcende le corps et la mémoire. C’est ce que j’ai appris et expérimenté avec la troupe du théâtre Trono dont je fais partie et avec laquelle j’ai réalisé des vidéos :

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo !

Un film documentaire Rompre les frontières (Danemark - Bolivie 2013), d’une durée de 40min et traduit en 7 langues, qui raconte la différence entre les deux contextes – la Bolivie et le Danemark – à partir du regard des enfants et des jeunes acteurs et actrices du théâtre Trono autour de la thématique de l'eau.

Un court-métrage Une vie sans violence (2021) qui montre la démarche thématique, artistique et éducative des troneras pour dénoncer la violence quotidienne et le machisme dans la ville de El Alto.

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo !

DéCorps urbains Episode #3 : ville valide, ville handicapante ?

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Le dernier épisode de notre série DéCorps Urbain donne la parole à Bénédicte et Murielle, deux femmes concernées par le handicap, pour réfléchir à ce que signifie une ville qui n’est construite que pour une norme de corps : celle du corps considéré comme valide. Qu’est-ce que le validisme ? Quelles sont les conséquences de la ségrégation socio-spatiale des personnes en situation de handicap ? Comment changer nos représentations des handicaps ? Voilà certaines des questions et réflexions qu’on aborde dans cet épisode.

Bonne écoute !

Références

Documentation

Sons & Musique, dans l’ordre d’écoute

Générique

Pour aller plus loin

DéCorps urbains Episode #2 Police des corps, mais qui protèges-tu ?

Episode#2_full

Comment les dispositifs de surveillance, et surtout la présence policière, influencent les jeunes de certains quartiers bruxellois dans leurs usages de la ville ? Comment lier les pratiques de profilage ethnique aux contextes politiques et historiques dans lesquels on se trouve ? Voilà les sujets qu’aborde ce 2e épisode de notre saison « DéCorps Urbains ».

Au départ d’ateliers organisés par Periferia avec des jeunes Schaerbeekois·es et Brésilien·nes sur les questions de racisme et de rapports à la police, on a recueilli des témoignages que la criminologue Chaïma El Yahiaoui a analysé pour nous.

Bonne écoute !

  • Graham, S. 2012. Villes sous contrôle : La militarisation de l'espace urbain. Éditions La Découverte.
  • Jamoulle, P. 2012. « Quartiers Populaires de Bruxelles : Ségrégation et violences racialisées ». Dans Breda, C., Deridder, M. et Laurent, P.-J. (Dir). La modernité insécurisée. Anthropologie des conséquences de la mondialisation. Académia, pp 209-232.
  • Mincke, C., Smets, S., et Enhus, E. « États généraux de Bruxelles. Note de synthèse sécurité et prévention ». Notes de synthèse n°2. Brussels Studies.
  • Rea, A., Nagels, C., Christiaens, J. 2009. « Les jeunesses bruxelloises: Inégalité sociale et diversité culturelle ». Brussels Studies. DOI:10.4000/BRUSSELS.951.
  • Rigouste, M. 2012. La domination policière : Une violence industrielle. Éditions La Fabrique.
  • Rousseau, M. 2008. « La ville comme machine à mobilité : Capitalisme, urbanisme et gouvernement des corps ». Varia. Open Edition. https://doi.org/10.4000/metropoles.2562.

Musique (dans l’ordre d’écoute)

Gérérique

Pour aller plus loin

DéCorps urbains Episode #1 Comment dégenrer l’espace public ?

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En quoi l’appropriation de l’espace public constitue un droit fondamental pour se sentir pleinement actrice et acteur de la ville ? Quelles stratégies mettre en place pour occuper la ville en tant que femmes+ ? Voici les questions auxquelles on réfléchira lors de cet épisode.
Pour cela, on a interrogé Noura Amer, membre de l’association AWSA et de la maison des femmes de Molenbeek, qui répondra à des témoignages enregistrés lors de marches exploratoires avec des jeunes molenbeekoises. Vous entendrez également le collectif des déchainé·es qui nous explique le principe des rides à vélo et des ateliers méchano qu’iels organisent à Bruxelles.

Bonne écoute !

Références

Documentation

o   France Culture. 2021. « Géographie sociale : le corps dans l’espace, entre mobilités "empêchées" et droit à la ville ». https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/la-geographie-sociale.
o   Mediapart. 2016. « Le débat : Les femmes sont-elles évincées de l'espace public ? ». https://www.youtube.com/watch?v=Pnx7bEoT8p0.
o   Raibaud, Y. 2015. La ville faire par et pour les hommes. Éditions Belin.
o   UNSA Éducation. 2018. « Edith Maruéjouls:En quoi l'espace public est-il un lieu d'inégalités entre les femmes et les hommes? ». https://www.youtube.com/watch?v=UW_gtEKGnv8.

Musique (dans l’ordre d’écoute)

o   Chilla. 2017. « Si j’étais un homme ». https://www.youtube.com/watch?v=Kn-lbI7MESI.
o   Barbara Pravi. 2018. « Kid (réécriture) ». Adaptation de « Kid » de Eddy de Pretto. https://www.youtube.com/watch?v=ilGhJmfxi30&t=1s.
o   « A la huelga feminista ». https://www.youtube.com/watch?v=bm0oyUoiJqo.
o   Colectivo Las Tesis. 2019. « Un violador en tu camino ». https://www.youtube.com/watch?v=aB7r6hdo3W4&t=136s.

Générique

o   Futur Simple, 16 novembre 2020. « La place des femmes dans l’espace public du futur ». La Première. https://www.rtbf.be/auvio/detail_futur-simple?id=2703790.
o   Bertuccelli, J-L. 1974. « Le droit à la ville de Henri Lefebvre ». https://www.youtube.com/watch?v=Bz8nw9mnJQ8.
o   Bird Creek, 2015. « Night Vision ». https://www.youtube.com/watch?v=YwA2cIPhbWM&t=7s.
o   Enregistrement de la ride des déchainé.e.s du 8 mars 2021.
o   France TV Bruxelles, 2020. « Bruxelles : comment décoloniser l'espace public ? ». https://www.youtube.com/watch?v=XSV8Strb3J8.
o   Huma Huma, 2014. « Omission ». https://www.youtube.com/watch?v=hCvnteq6QYc&list=PLzCxunOM5WFJDohy-4kBNzGgeGD12jQJB&index=7.
o   Upla Television, 2018. « Ana Sugranyes: el derecho a la ciudad ». https://www.youtube.com/watch?v=2mCRPkP7oac&t=91s.

Pour aller plus loin

o   Les podcasts de Thomas Messias « Mansplaining » sur les masculinités (produits et réalisés par Slate.fr): http://www.slate.fr/audio/mansplaining/.
o   Le podcast de Victoire Tuaillon « Des villes viriles » (produits par Binge Audio) : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/des-villes-viriles/?uri=des-villes-viriles%2F.

Etude – Budget participatif, adaptation et mitigation du changement climatique : pratiques locales actuelles dans le monde et leçons du terrain

En parcourant les différents continents, l’étude propose une typologie d’expériences basée sur une entrée territoriale (des budgets participatifs municipaux pour le développement durable) ou sur des entrées alliant thème et acteurs (comme l’expérience « Jeunes et climat » de Molina de Segura en Espagne). Chaque fois, il s’agit de trouver des réponses adaptées au contexte, souvent très en lien avec des besoins immédiats, comme se protéger des inondations, reconstruire un pont, permettre un accès à l’eau en période de sécheresse, développer un système d’alerte précoce… ; mais aussi de développer des initiatives qui permettent d’atténuer les effets des changements, par exemple en plantant des arbres, via des campagnes de sensibilisation, en menant des études sur la consommation électrique…

Tout un univers d’innovations, d’échelles et de coûts variés, portées par des acteurs divers selon les contextes qui montrent qu’il est possible de faire évoluer la situation. Avec une perspective prometteuse en termes de justice climatique : des budgets solidaires venant des pays les plus polluants et à destination des pays et régions les plus exposés aux effets du changement climatique.

Cliquez sur la première image pour découvrir l'étude et sur la seconde pour en découvrir une synthèse

Etude – Pourquoi les citoyen·ne·s ne participent pas davantage ?

A Molina, les habitant·e·s ont décidé de financer une étude pour mieux comprendre pourquoi il n’y avait pas davantage de citoyen·ne·s qui participent au BP.

A partir de cette initiative, un groupe d’étude international s’est constitué pour analyser 4 expériences de budgets participatifs en Espagne, Portugal et France. De ces 4 terrains d’études, Yves Cabannes et José
Manuel Mayor en ont tiré une synthèse.

Cette étude permet de revenir sur les motivations et démotivations des citoyen·ne·s, mais aussi sur des pistes de travail en soulignant plusieurs facteurs qui influencent cette non-participation.

Cliquez sur l'image pour accéder à l'étude !

Les études de cas

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Analyse des facteurs explicatifs de la participation citoyenne à Molina de Segura

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Pratiques participatives à Valongo (Portugal)

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Participer - ou non - au budget participatif dans le département du Gers (France)

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Participations aux budgets participatifs de Conil de la Frontera (Espagne)

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Éducation populaire et community organizing : quelles différences et complémentarité ?

En mars 2020, nous invitions Adeline de Lepinay à venir présenter son livre « Organisons-nous ! Manuel critique » (Edition Hors d’Atteinte, 2019) et animer un atelier de réflexion pour explorer les enjeux autour de l’éducation populaire et du community organizing. Rencontrant un franc succès, ce deux moments ont permis d’aborder une série de questions et enjeux que nous détaillons ici avec l’envie de proposer des clés d’analyse et de compréhension pour nous aider à mieux identifier les leviers d’action que l’on peut mettre en place lorsqu’on souhaite agir contre les injustices.

Travailleuse sociale, formatrice, militante syndicale et politique, Adeline de Lepinay a notamment eu l’occasion de participer à la création de l’Alliance Citoyenne à Aubervilliers, une organisation qui rassemble plusieurs centaines de citoyen·ne·s autour de campagnes de mobilisation et d’actions visant des problématiques telles que le mal-logement, les droits civiques pour les femmes musulmanes, l’accès à l’eau comme bien commun…

Atelier avec Adeline de Lepinay
Atelier avec Adeline de Lepinay

Community organizing et éducation populaire : quelles différences ?

Cette organisation s’appuie sur des méthodes d’organisation assez rigoureuses et structurées que l’on nomme « community organizing » et que nous avons déjà eu l’occasion de présenter par le passé – voir publications et base de données / mettre lien. L’expression n’a pas vraiment d’équivalent en français mais on pourrait la traduire en Belgique par « organisation communautaire ». La particularité de cette approche réside dans son côté très pragmatique et orienté vers les résultats concrets et rapides, mais également la création de rapports de force avec les personnes qui détiennent le pouvoir pour les obliger à concéder et à négocier. Pour ce faire, il est nécessaire de réunir le grand nombre de personnes concernées par une même problématique en mettant en place des campagnes de mobilisation massive à travers du porte à porte notamment.

Il s’agit donc de viser des petites « victoires » plutôt que d’attendre le grand « soir », dans l’espoir que les petites victoires finiront pas devenir grandes…

L’éducation populaire cherche quant à elle à travailler notre compréhension du monde et notre capacité à avoir prise sur celui-ci en vue de le transformer.

D’emblée, il faut préciser que chacune de ses deux approches est elle-même traversée par différents mouvements et ne peuvent se résumer facilement. Elles-mêmes vont puiser leurs racines dans d’autres mouvements tels que le syndicalisme, l’action communautaire, les mouvements de désobéissance civile ou l’action non-violente.

L’horizon de transformation sociale est bien commun mais les manières d’y arriver diffèrent et nous amènent à nous demander dans quelle mesure ces deux approches peuvent-elles cohabiter dans un même processus.

« Pour cela, l’éducation populaire nous invite à travailler à partir de nos situations pour les analyser, les comprendre, agir pour les transformer. L’objectif étant de transformer la société, les démarches d’éducation populaire ne sauraient être neutres. »

Une nécessité de s’organiser ET d’analyser

Nombreux.ses sont les personnes impliquées dans des collectifs et association à s’interroger sur les processus et stratégies à mettre en place pour arriver à une réelle transformation sociale. Si la volonté de changement est bien présente, beaucoup de personnes se questionnent sur les voies à prendre lorsqu’il s’agit de s’engager concrètement. Les manières d’y arriver et de s’organiser diffèrent et divergent parfois. Or, «« La » transformation sociale ne saurait advenir du jour au lendemain, en une fois, lors d’un grand soir ouvrant sur des lendemains qui chantent. Elle ne pourra résulter que d’une action constante d’éducation, d’organisation, d’agitation, de résistances, de luttes et de solutions alternatives : une action qui n’est pas spontanée et dont nous devons nous donner les moyens, d’autant plus que les forces adverses sont, elles, organisées et puissantes. » écrit Adeline de Lepinay. Sans pour autant rejeter le côté spontanée de certaines luttes qui naissent sans qu’il y ait une coordination préalable (Gilets jaunes, révolution arabe…), le postulat de départ est  bien que transformation dit organisation et coordination. Ce passage  illustre bien  aussi la nécessité de ne pas s’enfermer dans une vision ni de chercher à affirmer qu’une « stratégie » ou approche est meilleure qu’une autre. Cependant, il existe des tensions qui peuvent apparaitre, notamment entre une vision qui s’appuie davantage sur le processus (éducation populaire) et une autre sur les résultats (community organizing).  Entre recherche de résultats et nécessité de prendre le temps pour construire des mouvements inclusifs, durables et égalitaire, il n’est pas toujours évident de trouver le juste milieu.

« La » transformation sociale ne saurait advenir du jour au lendemain, en une fois, lors d’un grand soir ouvrant sur des lendemains qui chantent. Elle ne pourra résulter que d’une action constante d’éducation, d’organisation, d’agitation, de résistances, de luttes et de solutions alternatives : une action qui n’est pas spontanée et dont nous devons nous donner les moyens, d’autant plus que les forces adverses sont, elles, organisées et puissantes. »

A la recherche de l’efficacité à tout prix ?

Une des critiques qui est faite par Adeline de Lepinay au « community organizing » réside justement dans sa recherche d’efficacité maximum et d’optimalisation des moyens : une recherche de rentabilité au détriment du reste ? Il ne nous revient pas de trancher mais de pointer ici un élément qu’il nous semble important à prendre en compte : là où l’éducation est d’abord et avant tout centrée sur le processus, la recherche de résultats peut amener à mettre de côté des questions qui viennent ralentir le rythme : on pense ici notamment à tout ce qui touche aux questions d’inclusion, de dynamique de groupe ou encore de temps consacrés à l’évaluation.

« Chercher une réelle efficacité nécessite donc de prendre le temps de l’analyse, de définir notre boussole politique, de travailler les contradictions : c’est le temps de notre éducation populaire. Si l’on s’inscrit dans la rationalité du capitalisme et du néolibéralisme, on reproduit leurs vices, on se concentre sur des objectifs et des indicateurs de court terme, on inverse nos objectifs et nos moyens, on oublie la finalité de notre action. À l’inverse, en restant braqué·es sur une radicalité et une pureté sans faille, on se condamne à ne pas agir dans la complexité et à être impuissant·es à transformer les choses au-delà de nous-mêmes. »

Ce passage extrait d’un article de la revue Contretemps consacré au livre évoque assez justement la nécessité de trouver un équilibre entre « réfléchir » et « agir ». La recherche d’efficacité se ferait-elle nécessairement au détriment de démarches plus réflexives ? Pas sûr, mais cela ne va pas de soi. Peut-être qu’il faut pouvoir aussi reconsidérer ce qu’on met derrière l’efficacité – sans lui faire de procès d’intention ou lui donner trop de vertu – en nommant ce que cela signife concrètement. On sortira alors peut-être  de l’opposition stérile entre réflexion et action pour les voir comme les deux faces d’une même pièce où l’efficacité serait justement cette capacité à mener les deux de front.

« Être radical·e n’est pas foncer dans le tas sans se préoccuper des conséquences, mais être capable d’affronter la complexité, d’agir et d’avancer dans le réel tout en restant cohérent·e avec ses valeurs. »

Pour aller plus loin :https://www.contretemps.eu/organisation-transformation-sociale/#_ftn2

 

 

Des petites victoires qui ne changent pas le système ?

Derrière cette recherche d’efficacité, on retrouve aussi une vision pragmatique : « Dans la quête de l’efficacité, il est commun de faire appel à ce qu’on appelle le «pragmatisme». Celui-ci consiste à viser une efficacité ancrée dans le réel : à court terme, circonstanciée, mais qui, si on se réfère au sens philosophique du mot, intègre une certaine continuité entre les fins et les moyens, donc une certaine cohérence entre court et long termes. On a tendance à assimiler le pragmatisme à un rejet des grands discours, donc, bien souvent, à un refus de prendre le temps de la discussion. Pourtant, elle seule permet de développer une analyse et une vision. [1]»

La rationalisation est-elle forcément le synonyme d’une perte de sens dans nos pratiques ? Pour Adeline de Lepinay, certaines organisations ont laissé de côté leur éthique au détriment d’une recherche de résultats à court terme et de l’utilisation de moyens critiquables (alliance avec d’autres organisations qui ont des valeurs contraires, techniques qui s’apparentent à de la manipulation…). Mais il serait trop simpliste de résumer les choses telles quelles. La question qui se pose est de savoir où situer son horizon de transformation pour pouvoir être à la fois dans quelque chose de réaliste (et donc réalisable dans un temps pas trop long) et « révolutionnaire », en proposant une vision à plus long terme. Sans cet horizon plus lointain, il est fort probable que les actions menées sur le court et moyen terme perdent de leur sens et ne fassent que renforcer un système que l'on combat.

« C’est là le principe de la « double-besogne » décrite dans la charte d’Amiens, qui nous invite à concevoir toute action et toute lutte sur deux temporalités : celle des revendications immédiates pour l’amélioration d’un quotidien difficile, fait d’oppressions et d’exploitations concrètes, et celle de la construction de la possibilité d’une transformation d’en- semble de la société et de la sortie du capitalisme. Nos actions et nos luttes particulières doivent nous inviter à imaginer et à inventer ce qui pourrait exister au-delà d’elles, à produire des idées nouvelles, à porter des ambitions émancipatrices. Tout en agissant et en luttant pour des transformations dans la société, c’est bien une transformation de la société qu’il s’agit de viser. Rester connecté·es à notre finalité, cela implique d’accepter de tâtonner, d’adapter en permanence nos actions en fonction des effets qu’elles produisent, d’agir tout en ayant conscience des limites de notre action. »

[1] ttps://www.contretemps.eu/organisation-transformation-sociale/#_ftn2

Dans, avec, contre et hors du pouvoir

Penser la complexité, ne veut pas dire développer une pensée complexe. Dans ce sens, Adeline de Lepinay nous donner des clés pour mieux saisir ce qui se joue et pouvoir développer une action qui fasse sens. Lors de l’atelier, nous avons pu expérimenter quelques outils concrets qui sont d’une aide précieuse pour à la fois penser et agir nos actions de transformation. Un de ceux-là, consiste en une boussole pour penser notre relation au pouvoir. Il est composé de 4 portes d’entrées :

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              • DANS le pouvoir : agir depuis l’intérieur du système
                – Résistance et subversion
                – Depuis le pouvoir d’Etat
                – L’offre institutionnelle de démocratie participative
              • AVEC le pouvoir : créer un rapport de force pour négocier et obtenir des réformes
                – Créer le rapport de force
                – Revendications et négociation
                – Et après la négociation ?
              • CONTRE le pouvoir : refuser de négocier
                – Rêver à plus grand que ça : la puissance des luttes sans revendications
                – Violence et diversité des tactiques
              • HORS du pouvoir : ne pas attendre le changement pour changer
                – Expérimenter, transformer, préfigurer
                – Compenser et construire des solidarités directes

Cette boussole a particulièrement retenu l’attention des participant.es dans ce sens qu’elle permet encore une fois de ne pas opposer les statégies mais de les penser de façon complémentaire. A l’heure où on nous demande souvent de choisir « son camp », il est intéressant de voir que chaque position a son avantage et ses limites et que ce n’est qu’en pensant et en agissant de façon intégrée que nous pourrons réellement forcer un changement.

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Un autre outil très concrets consiste à établir une cartographie des acteurs et actrices en lien avec une problématique en identifiant si il.elle.s sont davantage des allié·e·s ou des opposant·e·s à notre cause et savoir de quels pouvoirs ils.elles disposent. (voir image). La question du pouvoir est souvent négligée ou peu abordée. C’est une notion qui fait peur et dont nous préférons ne pas nous saisir. Or, nous savons que les rapports de force existent en permanence et qu’ils doivent pouvoir être pensés en tant que tels si on veut pouvoir les utiliser avec nous plutôt que contre nous. Et les déconstruire.

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Ressources pour aller plus loin

 

LIVRE / Organisons-nous ! Manuel critique

Croisant des démarches à visée émancipatrice de l'éducation populaire et des stratégies venues des États-Unis « d'organizing », le livre Organisons-nous ! Manuel critique (Edition Hors d’Atteinte, 2019) d’Adeline de Lepinay veut contribuer aux réflexions militantes qui cherchent à agir concrètement contre les injustices.

 

VIDEO / Conférence ” Organisons-nous ! Manuel critique “

Vidéo de la conférence organisée le 5 mars 2020 au DK à Saint-Gilles (Bruxelles, Belgique) avec Adeline de Lépinay autour de son livre.

VIDEO / Éducation populaire et Community Organizing - Entretien avec Adeline de Lépinay

L'interview d'Adeline de Lépinay dans nos bureaux.

ARTICLES /

 

BASE DE DONNEES / COMMUNITY ORGANIZING