Pas sans nous ! Episode #2 : Histoire de la participation citoyenne en Belgique

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Dans ce deuxième épisode de notre série « Pas Sans Nous ! », le politologue Min Reuchamps (UCL) nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Nous parcourons ainsi les grandes mobilisations des années 60-70 et les crises qui ont suivi, pour arriver à la phase d’institutionnalisation de processus participatifs que la Belgique connait en ce moment.

Cet épisode permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif.

Pour soutenir les collectifs souhaitant réformer la constitution et permettre ainsi d’ouvrir la voie à des référendums en Belgique, c’est par ici : https://openconstitution.be/fr/

Retrouvez la transcription en bas de cette page.

Méthodologie

Ce podcast s’intéresse aux grandes évolutions de la participation en Belgique de la fin du XIXè siècle à nos jours. En suivant la présentation du politologue Min Reuchamps, il retrace les grandes étapes et les tournants qui ont permis à différents modèles de participation citoyenne d’émerger et d’être institutionnalisé.

Ce podcast peut faire l’objet d’une écoute collective comme individuelle – de manière séquencée ou continues. Il se veut didactique et est accompagné de plusieurs autres supports téléchargeables et mobilisables dans le cadre d’une animation avec un groupe :

  • différents schémas et notes qui résument et illustrent les contenus abordés et/ou clarifient des concepts
  • une retranscription du contenu
  • une série de questions permettant d’approfondir la réflexion et de nourrir un échange au sein d’un groupe
  • des références pour aller plus loin.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir / les télécharger !

1. La Belgique et ses 3 piliers

Une société « pilarisée », c'est une société dans laquelle les trajectoires de vie des individus sont déterminées en grande partie par leur appartenance à un pilier. toute notre vie sociale et citoyenne tourne autour des organisations liées à notre pilier. Les individus côtoient donc majoritairement des personnes issues du même pilier qu'elles et eux, et seules les élites représentantes de chaque pilier débattent et décident des orientations que prennent la société.

2. Les corps intermédiaires

« Les corps intermédiaires » : l’ensemble des groupes sociaux qui se trouvent entre les individus et l’État.

3. Ligne du temps des évolutions de la participation en Belgique

4. Démocratie ≠ Participation

5. Être représentatif, c’est impossible en démocratie !

Choisir la démocratie – comprise au sens strict comme le pouvoir exercé directement par le peuple – comme système de gouvernance d’un pays est pratiquement impossible. (Cela requiert nécessairement de passer par un système de représentation mais qui ne sera jamais représentatif.) Face à ce constat – mêlé à une volonté des élites de ne pas répartir les pouvoirs de manière égale – nos pays se sont tournés vers la démocratie représentative.

NB : On pourrait aussi imaginer d'autres formes de gouvernance que la représentation: comme le tirage au sort où les personnes ont des mandats décisionnels sans prétendre représenter un autre groupe que soi-même ou la  désignation de membres venu·es de multiples groupes à participer à des assemblées citoyennes.

Qu’il s’agisse d’assemblées citoyennes, de jurys ou d’élu·es politiques, on ne peut jamais atteindre une parfaite représentativité.

Nous parlons plus couramment de diversité des points de vue à impliquer dans le débat, ce qui reflète davantage la diversité de la société, sans pour autant la reproduire statistiquement, même dans un petit échantillon.

Via l'élection, la logique est de représenter dans nos parlements la diversité des opinions politiques, et non pas de nos identités. Et depuis l'origine de nos démocraties, les parlements n'ont jamais été à l'image de nos sociétés, bien que cela évolue (les profils socio-économiques, mais aussi l'âge moyen ou le genre des élu·es n'a jamais reproduit - à petite échelle - la société belge).

Sachant que nos manières de voir le monde, et donc d'exercer le pouvoir est influencée par qui nous sommes et notre position dans la société, la légitimité des élu·es à pouvoir parler "au nom de" est facilement remise en cause.

6. Quelques questions pour poursuivre la réflexion

  • Est-ce que les dispositifs de participation complémentaires au système actuel permettront de réellement partager les pouvoirs dans la société ?
  • Doit-on imaginer un tout autre modèle démocratique ? Lequel ? Sur quels principes le construire ?
  • Faut-il être expert·e ou professionnel·le pour participer au système politique ?
  • Pouvons-nous imaginer des mécanismes de participation sur des grands territoires où la réelle démocratie délibérative ne peut se faire qu'à des échelles locales ?
  • Et finalement, comment inventer un système politique dans lequel tout le monde a sa place et sur lequel chacun·e a une influence égale