Quelles nouvelles du côté de la démocratie ?

En ce début d’année et à quelques mois du démarrage du prochain marathon des élections ; les actions de Periferia autour de la démocratie ne manquent pas. En voici un petit aperçu.

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Source photo : Ekaterina Bolovtsova sur Canva.

On s’intéresse aux futures fusions de communes

Mi-2023, Stéphane Vanden Eede, un citoyen engagé bien connu dans le Brabant Wallon (et pas que !), a interpellé Periferia sur un probable enjeu politique majeur en Wallonie durant la prochaine législature : une nouvelle étape de fusions de communes.

L’état délétère des finances des petites communes wallonnes, le blues des élu·e·s présenté dans la dernière étude de l’UVCW, les enjeux sociaux & environnementaux croissants qui demandent des actions supra-territoriales, la question de la pertinence de maintenir de petites communes -notamment rurales- se pose de plus en plus mais paradoxalement, elle est rarement mise en débat public.

La première vague de fusion des communes wallonnes, dans les années ’70, n’a pas vraiment brillé par son caractère démocratique et encore moins participatif. Alliances politiques, enjeux électoralistes, sentiment d’appartenance ou au contraire de rivalité depuis toujours, partage de centralités, capacité d’autonomie ou grande dépendance des territoires : les critères qui ont construit ce plan de fusion ont été des plus divers et surtout des moins concertés et transparents !

Comment ce sujet sera-t-il abordé cette fois ? De quelle manière les citoyen·ne·s auront-ils et elles voix au chapitre ? Le ou la ministre des pouvoirs locaux proposera-t-il/elle une procédure de concertation dont les élu·e·s locaux pourront se saisir pour dialoguer avec leurs populations locales ?

Avec l’aide de Stéphane, Periferia s’est emparé du sujet ! Retour sur les apprentissages de la fusion des communes des années ’70 et plus récemment de Bastogne et Bertogne, collecte de récits de citoyen·ne·s et élu·e·s politiques, identification des critères qui peuvent favoriser une fusion plutôt qu’une autre : Une étude sur le sujet paraîtra en janvier 2024 !

Pour la suite, Periferia s’est donné comme défi de réaliser un outil qui permette aux citoyen·ne·s comme aux élu·e·s locaux de se saisir de ces questions et de pouvoir se positionner dans ce débat qui les impactera toustes.

Nous vous donnerons des nouvelles dès le  début 2024 !

 

Les suites de la commission délibérative mixte en Wallonie

Vous vous souvenez certainement de la pétition du collectif CAP démocratie (CAP signifiant citoyen·ne·s au Parlement) que Periferia a co-porté début d’année 2023, qui a finalement été acceptée par le Parlement (à l’unanimité !) en juin dernier.

« Pour vous rafraîchir la mémoire, c’est ici ! »

Cette pétition a pour conséquence que son objet sera le sujet débattu au sein de la première commission délibérative mixte de Wallonie : durant environ quatre journées, 30 citoyen·ne·s tiré·e·s au sort et 10 élu·e·s étudieront ensemble la pertinence de mettre en place un dispositif permanent d’assemblées citoyennes (c’est-à-dire qu’il ne faudrait plus recourir à un lourd processus de récolte de signatures pour demander à ce qu’un sujet soit débattu entre citoyen·ne·s et élu·e·s, comme nous avons du le faire). A la fin du processus, l’assemblée transmettra ses recommandations aux parlementaires qui, éclairé·e·s de ce regard citoyen, seront amené à se positionner sur le sujet.

Periferia défend la mise en place de telles assemblées comme outil de renforcement de notre système démocratique, et ce pour de nombreuses raisons parmi lesquelles :

  • Les assemblées citoyennes – pour autant qu’elles soient bien organisées et animées – sont des outils concrets qui restaurent le dialogue entre deux mondes qui s’éloignent de plus en plus : la société civile (les citoyen·ne·s lambda) et le monde des élu·e·s politiques :
  • Symboliquement, elles témoignent d’une ouverture du monde politique à réinventer ses pratiques, à entendre davantage les regards de citoyen·ne·s aux intérêts différents de ceux d’un parti ou d’un groupe de lobby économique ;… ouverture qui se traduiront peut-être par l’implémentation de nouvelles manières de faire politique, davantage participatives, inclusives et délibératives ;
  • De nombreuses expérimentations ont été menées en Belgique et ailleurs, et démontrent qu’a minima, elles ont permis de faire dialoguer des personnes qui ne se seraient jamais parlé et prendre connaissance de points de vue différents ; a maxima, elles ont permis de prendre dépasser des blocages politiques insurmontables si l’on s’en était tenu à une décision 100% politique (par ex. en Irlande sur le vote du mariage pour toustes) ;
  • Et c’est d’autant plus fort lorsque ces assemblées citoyennes sont organisées par un conseil citoyen qui décide librement du sujet à débattre et choisit lui-même les expert·e·s qui alimenteront les discussions de l’assemblée*, dans ce cas on peut parler d’une implication directe des citoyen·ne·s dans l’agenda politique.

*ce qui est le cas du modèle germanophone que CAP Démocratie défend.

Le processus de la première commission délibérative mixte wallonne débute ce dimanche 15 octobre, dans un élan que l’on espère tout aussi positif que le succès du tirage au sort des citoyen·ne·s wallon·ne·s pour y prendre part (12% de réponses positives, un résultat élevé pour un tirage au sort de ce genre). Periferia, avec CAP Démocratie, suivra avec intérêt le processus et son aboutissement.

 

Faut-il modifier l’article 33 de la Constitution ?

Dernier chantier démocratie en cours à Periferia – et non des moindres – , une réflexion autour de la Constitution. La tenue des prochaines élections en juin 2024 devrait s’accompagner d’une nouvelle révision de la constitution.

D’ici fin mai, nos élu·e·s fédéraux devraient s’accorder sur la liste des articles qui seront ouverts à une révision lors de la prochaine législature. Seuls les articles sur lesquels tous les partis se sont accordés avant la tenue des élections pourront être discutés.

La Constitution belge, réputée comme l’une des plus difficiles à modifier (et pourtant des plus régulièrement réformée), est aussi une des plus fermées à la démocratie participative. Elle n’autorise en effet aucune forme de partage de la décision politique avec des citoyen·ne·s : ni référendum, ni assemblée citoyenne dont l’avis serait contraignant pour les élu·e·s (c’est-à-dire que les élu·e·s ne pourront jamais être obligé·e·s de suivre l’avis des citoyen·ne·s).

Pourquoi ? Par principe démocratique justement (!) : Le pouvoir de décider revient aux personnes désignées par la nation, au travers des élections. Introduire le principe de référendum ou d’assemblées citoyennes contraignantes reviendrait donc à accorder un droit de décision politique pour des personnes qui n’ont pas été élues et donc reconnues par le peuple pour le faire. C’est un changement de paradigme. D’autant plus qu’en Belgique, le principe de coalition de partis au sein des organes législatifs et exécutifs devrait garantir en partie une représentation d’une diversité de la population et donc un cadenassage des décisions politiques dans un seul carcan idéologique.

Pourtant, les écueils de notre système de représentation sont suffisamment nombreux pour qu’une partie de la population en se sente pas suffisamment entendue et prise en compte. Des voix s’élèvent pour que les citoyen·ne·s intervenir directement dans les décisions concernant des enjeux supérieurs (tels que l’arrêt du dérèglement climatique) ou précisément de gouvernance (rémunération des partis ou le contrôle des décisions politiques).

Periferia participe à ces réflexions, que ce soit au sein du collectif CAP Démocratie ou encore au sein de groupes de réflexion politique initiées par Agora Brussels auquel participent également d’autres citoyen·ne·s et organisations visant un autre modèle démocratique. Notre association est favorable à l’ouverture de notre Constitution pour que puissent être tentées des innovations démocratiques, visant à réintroduire dans les lieux de décisions politiques l’expertise de celles et ceux qui en sont les plus éloigné·e·es mais qui pourtant concernées par les décisions qui en sortent.

Reste la question de l’opportunité et du timing pour ouvrir à révision ces articles de la Constitution : les élections fédérales 2024 sont pressenties comme devant se solder par un renforcement important de la droite et l’extrême droite en Flandre, que l’on sait peu enclines au partage de pouvoir avec les citoyen·ne·s. L’ouverture à la révision de ces articles pourrait-elle se solder par le résultat inverse : renforcer encore davantage la centralisation du pouvoir dans les seules mains de personnes nommé·e·s par un processus d’élection peu satisfaisant ? Il nous faut maintenant impérativement peser le pour et le contre…

Retrouvez le site de CaP Démocratie à cette adresse : https://www.capdemocratie.be/

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Atelier découverte du skate au Parc Ouest

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Source photo : Periferia aisbl

Atelier découverte du skate au Parc Ouest 🛹

Mercredi 11 octobre dernier, nous avons organisé un atelier découverte du skate pour les femmes, et plus largement, toutes les personnes sexisées* dans le quartier derrière la gare de l’Ouest (Molenbeek). L’objectif était à la fois de découvrir un sport souvent masculin, et d’occuper ensemble l’espace public, de s’autoriser à prendre de la place. Chutes, rires, un bon gouter et un instant de réflexions autour de la place des femmes et minorités de genre dans le sport et dans les parcs ont été les ingrédients essentiels de cette après-midi !

Les animatrices du collectif de skateuse Bx’Elles ont réussi à rendre le skate accessible à une trentaine de filles ce mercredi. Des plus à l’aise aux plus timides, toutes ont pu s’essayer à la ride et découvrir ce sport que l’on associe que peu aux jeunes filles et aux minorités de genre.

Nous avons organisé cet atelier avec l’ASBL Curieus et le collectif de skateuse BX’elles dans le cadre du Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest. Une de nos missions pour ce contrat de quartier est de travailler sur l’appropriation des espaces publics et futurs équipements de la commune par les jeunes en général, et les jeunes femmes en particulier. Cette après-midi skate fait donc suite à différents ateliers, et est le fruit d’une discussion avec des adolescentes du quartier sur les espaces en (non-)mixité choisie qu’elles souhaitent ouvrir.

Le nombre de participantes et le sentiment d’empouvoirement qui s’est dégagé du groupe (« je n’avais jamais osé avant » , « maintenant je sais sauter sur un skate facilement ! ») confirme la nécessité de créer ces espaces semi fermés, comme étape vers une mixité totale et une égalité d’usages et d’appropriation et de nos espaces communs.

Merci à l’ASBL Curieus et au collectif Bx’elles pour ce travail d’équipe et à toutes les participantes pour ce beau moment de partage et de renforcement !

*Les personnes sexisées sont toutes les personnes pouvant être discriminées sur base de leur genre.

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Source photo : Periferia aisbl

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Source photo : Periferia aisbl

Sessions d’information pour soutenir le collectif CAP Démocratie en Wallonie

Dire que la démocratie représentative est à bout de souffle en particulier en Belgique et en Wallonie est devenu un lieu commun. « Une société toujours plus repliée sur elle-même, qui croit de moins en moins dans ses institutions démocratiques et est tentée par une gouvernance autoritaire », tel est le tableau peu réjouissant donné par la nouvelle enquête « Noir, Jaune, Blues » publiée par Le Soir et sur la RTBF il y a quelques jours.

Une large majorité de citoyen·ne·s ne se sentent plus considéré·es par l’appareil politique et institutionnel. L’échéance des élections de 2024 appelle à reconstruire des ponts entre la société civile et nos représentant·e·s politiques au plus vite, au risque de voir l’absentéisme et les positions les plus extrêmes de rejet prendre le dessus.

Pour y parvenir en Wallonie, Periferia soutient le collectif citoyen wallon appelé CAP Démocratie (Citoyen·nes au Parlement) souhaite qu’un dialogue permanent entre citoyen·nes et représentant·es politiques soit instauré, en s’inspirant du modèle initié en communauté germanophone en 2019. Dans ce but, le collectif va adresser au Parlement wallon une pétition dans le cadre de l’article 130 BIS du règlement du Parlement wallon. Selon cet article, si 2000 signatures de résident·es wallon·nes âgé·es de plus de 16 ans sont collectées, le Parlement peut mettre en place une commission mixte, composée de citoyen·nes tiré·es au sort et de député·es parlementaires, pour débattre de la demande introduite via la pétition : une première expérience de dialogue ciotyen·es - élu·es en soi !

Nous en sommes aujourd’hui à 1300 signatures collectées !

Vous voulez en savoir plus :

  1. Rejoignez-nous le 13 février à 17h ou le 16 février à 12h30 (avec votre pique-nique) pour un échange convivial autour du sujet dans les locaux de Canopea, 5 Bd Mélot à Namur
  2. Vous pouvez lire la carte blanche signée par le collectif Cap Démocratie parue dans le journal Le Soir ou l’article rédigé par le journaliste Eric Deffet du même journal.
  3. Découvrez le modèle germanophone via cette analyse du CRISP

Je viens à la session d'info : https://www.eventbrite.be/e/billets-assemblee-citoyenne-rencontres-et-signature-dune-petition-523702186337

Je veux soutenir : https://www.capdemocratie.be/nous-soutenir/

Je signe : http://www.capdemocratie.be/petition/

Wallon·ne·s, signez notre pétition!

assemblée citoyenne

" Nous, citoyens et citoyennes de Wallonie demandons au Parlement Wallon l’instauration d’'un dispositif permanent d'assemblées citoyennes tirées au sort en Région Wallonne. Celui-ci sera largement inspiré du « Dialogue permanent en Communauté Germanophone » tel qu’il existe depuis le 25 février 2019. "

Periferia soutient activement le collectif CAP Démocratie formé par des citoyen·ne·s désireux·ses de revitaliser notre système démocratie actuel. Celui-ci a déposé le 12 juin dernier deux pétitions en ligne pour qu'une assemblée citoyenne semblable à celle du Burgerdialogue permanent en communauté germanophone puisse voir le jour aux côtés du Parlement wallon.

 

Nous avons besoin de votre soutien !

ATTENTION :
seules les personnes domiciliées en Wallonie et âgées de +16 ans peuvent signer.

Les autres : merci de relayer auprès de vos familles, ami·e·s et connaissances wallonnes ! 😉 

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Pour signer
la pétition 130bis

CLIQUEZ ICI

L'article 130  bis ?

 

L'article 130bis du règlement du Parlement wallon permet quant à lui aux ciotyen·ne·s wallon·ne·s de de suggérer la mise en place de commissions mixtes (10 parlementaires et 30 citoyen·ne·s) pour discuter d'une question. Le principe est donc similaire à celui d'une pétition classique, à cela près qu'il s'agit d'obtenir 2000 signatures (uniquement papier à ce stade!), et que la commission est mixte et non pas uniquement constituée de parlementaires.

Il est donc plus intéressant que l'on parvienne à obtenir ces 2000 signatures. 😉

 

D'où vient cette pétition ?

Une revendication issue d'une dynamique de convergence...

En juin 2021, Periferia a répondu à l'appel d'associations et groupes militants de Namur. A la sortie de deux années de pandémie et de restrictions sociales, les groupes de lutte sont affaiblis, avec des troupes en partie démobilisées. Malgré tout l'envie est encore là et les besoins criants : les luttes sont toujours à mener et restent plus que légitimes.

Quelques groupes locaux lancent alors un appel à converger, à unir nos forces et nos combats. Un lieu de convergence se met en place et plusieurs actions sont menées, parmi lesquelles, des assemblées citoyennes. Parce qu'il faut continuer à faire débat, parce qu'il faut inventer de nouvelles réponses, parce que celles et ceux qui vivent des situations difficiles sont des interlocuteur·trices incontournables pour les inventer...

"Nous voulons un dispositif permanent d'assemblées citoyennes"

La revendication d'assemblées citoyennes wallonnes est ressortie comme un trait commun à nos aspirations : une réappropriation du pouvoir politique par les citoyens et citoyennes afin d'assurer une transition vers un monde plus solidaire, juste et soutenable, un dispositif visant à revitaliser notre système politique actuel dont un nombre grandissant de citoyen·ne·s se détournent chaque année davantage.

Une première demande au Parlement déboutée

Dès l'automne 2021, une première demande est introduite auprès du Parlement Wallon. Celle-ci propose la mise en place d'une assemblée citoyenne "qui soit représentative de la population et transcende les intérêts partisans de la majorité des professionnels de la politique. Cette assemblée aura le mandat de déterminer des mesures pouvant être juridiquement contraignantes indépendamment de l'accord des élu·es en place afin d'orchestrer, nous l'espérons, une transition écologique et sociétale majeure, rapide et socialement juste."

Le caractère contraignant sollicité est alors pointé par le service public comme illégal. Celui-ci déboute donc notre demande. Purement et simplement. Le débat n'aura pas lieu.

Une seconde demande, inspirée de la Communauté germanophone

Le collectif ne se laisse pas démonter et décide donc de s'inspirer de dispositifs déjà existant en Belgique pour asseoir "légalement" sa proposition. En Communauté germanophone, un dialogue citoyen permanent existe depuis février 2019 et semble avoir généré de nouveaux rapports citoyen·ne·s - élu·e·s inspirants. Le collectif étudie ce dispositif et y retrouve une grande part de ses aspirations.

Une seconde pétition est rédigée, demandant qu'une commission composée de citoyennes et citoyens tiré·e·s au sort ainsi que d'élues et d'élus parlementaires soit mise sur pied pour étudier la possibilité d'instaurer en Région Wallonne un dialogue citoyen permanent en s'inspirant du modèle développé en Communauté Germanophone.

Dans la foulée, le collectif se structure, se renomme CAP Démocratie (CAP pour Citoyen·ne·s Au Parlement) et crée un site internet : www.capdemocratie.be

Nous sommes déterminé·e·s à aller jusqu'au bout pour générer ce débat, essentiel à nos yeux !

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---> Pour découvrir cette aventure, consultez le blog du collectif en cliquant ici !

Vous y retrouverez :

  • le récit du collectif,
  • les photos des actions,
  • les articles de presse.

Periferia a rejoint le collectif CAP Démocratie, un collectif de citoyen·ne·s engagé·e·s dans les questions de Démocratie et indépendant de toute formation politique actuelle, qui porte cette pétition..

Carte blanche // de l’importance du contrôle budgétaire

Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license

Cinq ans après le scandale de Publifin, la Wallonie et l’Europe sont de nouveau secouées par des faits de mauvaise gestion de l’argent public et de corruption. En 2017, Periferia avait envoyé un courrier aux membres du Parlement Wallon pour les interpeller sur l’importance du contrôle budgétaire par des citoyen·ne·s et les informer de dispositifs inspirants existant en Belgique et ailleurs dans le Monde. Aucun·e ne nous avait répondu.
Fin 2022, nous leur avons renvoyé ce même courrier accompagné d’une nouvelle lettre les invitant à passer à l’action.

Pour lire la lettre de 2017, cliquez ici

Pour lire la nouvelle lettre envoyée fin 2022, c'est en cliquant par là

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

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Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

Description :
Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.

Reporteros Altoparlante à Rottweil

Les espaces Altoparlante, présents en Amérique Latine depuis plusieurs années (www.altoparlante.org) le sont aussi en Europe. A l’occasion du séjour de Anahí en Belgique, nous avons organisé un voyage dans le sud de l’Allemagne. L’idée était de croiser des regards en allant à la découverte d’expériences aux alentours de Rottweil où habite maintenant Heike, une complice de la démarche Altoparlante.
Ci-dessous, quelques illustrations de ces 4 journées passées à la découverte d’initiatives passionnantes. Anahí en a aussi fait une vidéo qui transmet bien la dynamique ; elle est disponible ici (en espagnol, avec quelques passages en français et en allemand).

Reporteros_Altoparlante_Deborah
Reporteros_Altoparlante_Christophe
Reporteros_Altoparlante_Anahi
Reporteros_Altoparlante_Patrick

Un groupe improbable de reporters où personne ne connaît tout le monde et chacun apporte son point de vue et ses compétences !

Reporteros_Altoparlante_Madita

Accueillis dans la région de Heike (et Christophe) pour rencontrer et faire connaissance avec des militants et des initiatives citoyennes.

Reporteros_Altoparlante_Heike

Reporteros_Altoparlante_01_FranzWerk

Reporteros_Altoparlante_02_Constance

Reporteros_Altoparlante_03_Agenda21

Reporteros_Altoparlante_04_AladinFrieda

Reporteros_Altoparlante_05_FDG

Reporteros_Altoparlante_06_PrimaHausen

Reporteros_Altoparlante_07_Coconstruire

Reporteros_Altoparlante_08_Citations

DEMOCRAKWA ?! – Festival sur la Démocratie participative

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Samedi 14 & dimanche 15 mai – Bruxelles

Rejoignez-nous au Festival "Démocrakwa", un festival consacré à la démocratie participative.

Durant deux journées, des concerts, des prestations culturelles et des ateliers pratiques et thématiques se rencontreront pour REdécouvrir, REpenser, REnforcer, REenchanter notre place de citoyen·ne·s, partenaires de la décision publique. Venez vibrer au son des percussions de SYSMO, apprendre à prendre des décisions collectives rapidement et efficacement avec Collectiv-a, dialoguer avec la présidente du Parlement francophone bruxellois qui a mis en place les commissions délibératives mixtes citoyen·ne·s et parlementaires, rire et vous émouvoir des prestations de stands-up et de slam sur le thème de la démocratie, découvrir le fonctionnement du budget participatif de la ville de Bruxelles, aider Eric Dumont à imaginer une nouvelle manière de prendre en compte les votes blancs aux élections en les convertissant en citoyen·ne·s tirée·e·s au sort, suivre la conférence gesticulée des déboires d'un parlementaire, comprendre comment fonctionne un budget communal par rapport à un budget de famille,... et encore une trentaine d'autres activités, le tout dans une ambiance festive et conviviale, autour de bons petits plats.

--> Plus d'informations via Periferia aisbl (Fanny Thirifays - fanny@periferia.be)

et Agora Brussels (Carole Rouquier - carole.rouquier@agora.brussels)

--> Envie de signaler votre intérêt, c'est ici. https://forms.gle/6Q3WPufWoS8zd9iq9

Anahí, de Bolivie en Belgique pour 3 mois

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D’avril à juin, Anahí prend part à plusieurs projets avec l’équipe de Periferia. Grâce à son implication dans plusieurs collectifs à El Alto en Bolivie et sa participation au théâtre Trono, elle apporte d’autres formes d’expression, ainsi que d’autres manières d’occuper les espaces publics. Par son travail de vidéo, elle contribue à rendre visible des personnes et des voix parfois peu entendues.

Je m’appelle Anahí Machicado, je suis éducatrice, artiste audiovisuelle et une éternelle rêveuse de El Alto de La Paz, en Bolivie. Je travaille et anime des espaces communautaires grâce à la sensibilité de récits mis en scène et en images, sur des sujets en lien avec le développement durable.

Je pense que l’éducation doit chercher à créer des équilibres. C’est pour cette raison que la recherche que j’ai menée dans le cadre de mon mémoire « Développement intégral et réinsertion familiale et sociale des adolescents privés de liberté » a permis de souligner les réussites méthodologiques que permet une éducation émancipatrice.

Pour moi, l’art est une énergie qui transcende le corps et la mémoire. C’est ce que j’ai appris et expérimenté avec la troupe du théâtre Trono dont je fais partie et avec laquelle j’ai réalisé des vidéos :

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo !

Un film documentaire Rompre les frontières (Danemark - Bolivie 2013), d’une durée de 40min et traduit en 7 langues, qui raconte la différence entre les deux contextes – la Bolivie et le Danemark – à partir du regard des enfants et des jeunes acteurs et actrices du théâtre Trono autour de la thématique de l'eau.

Un court-métrage Une vie sans violence (2021) qui montre la démarche thématique, artistique et éducative des troneras pour dénoncer la violence quotidienne et le machisme dans la ville de El Alto.

Cliquez sur l'image pour voir la vidéo !

DéCorps urbains Episode #3 : ville valide, ville handicapante ?

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Le dernier épisode de notre série DéCorps Urbain donne la parole à Bénédicte et Murielle, deux femmes concernées par le handicap, pour réfléchir à ce que signifie une ville qui n’est construite que pour une norme de corps : celle du corps considéré comme valide. Qu’est-ce que le validisme ? Quelles sont les conséquences de la ségrégation socio-spatiale des personnes en situation de handicap ? Comment changer nos représentations des handicaps ? Voilà certaines des questions et réflexions qu’on aborde dans cet épisode.

Bonne écoute !

Références

Documentation

Sons & Musique, dans l’ordre d’écoute

Générique

Pour aller plus loin

Avis de parution : Jo Spiegel, vers la démocratie-construction

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"S'indigner, rêver, s'engager vers la démocratie-construction", un livre qui vient de sortir et que vous pouvez vous procurer via Periferia !

L'interview de Jo spiegel, ancien maire de Kingersheim commune française qui a misé sur la démocratie participative comme mode de gouvernance locale.

L'an dernier à la Nuit de la démocratie et des territoires, il y avait Jo Spiegel. Son entretien a tellement conquis les participant·e·s, que les organisateur·rices de l'évènement (les Localos) ont décidé, avec leurs partenaires de Lires et la Librairie des territoires, de fixer ses paroles sous la forme d'un beau livre illustré par Sasha Wizel, afin de donner envie au plus grand nombre de conjuguer, concrètement, à l'échelle de son territoire, les enjeux de transition écologique, justice sociale et transition démocratique.

Prix de vente : 12 euros.

Distribué en Belgique par Periferia. Disponible dans nos locaux ou sur envoi postal (+frais de port)

Intéressé·e·s ? contactez-nous !

DéCorps urbains Episode #2 Police des corps, mais qui protèges-tu ?

Episode#2_full

Comment les dispositifs de surveillance, et surtout la présence policière, influencent les jeunes de certains quartiers bruxellois dans leurs usages de la ville ? Comment lier les pratiques de profilage ethnique aux contextes politiques et historiques dans lesquels on se trouve ? Voilà les sujets qu’aborde ce 2e épisode de notre saison « DéCorps Urbains ».

Au départ d’ateliers organisés par Periferia avec des jeunes Schaerbeekois·es et Brésilien·nes sur les questions de racisme et de rapports à la police, on a recueilli des témoignages que la criminologue Chaïma El Yahiaoui a analysé pour nous.

Bonne écoute !

  • Graham, S. 2012. Villes sous contrôle : La militarisation de l'espace urbain. Éditions La Découverte.
  • Jamoulle, P. 2012. « Quartiers Populaires de Bruxelles : Ségrégation et violences racialisées ». Dans Breda, C., Deridder, M. et Laurent, P.-J. (Dir). La modernité insécurisée. Anthropologie des conséquences de la mondialisation. Académia, pp 209-232.
  • Mincke, C., Smets, S., et Enhus, E. « États généraux de Bruxelles. Note de synthèse sécurité et prévention ». Notes de synthèse n°2. Brussels Studies.
  • Rea, A., Nagels, C., Christiaens, J. 2009. « Les jeunesses bruxelloises: Inégalité sociale et diversité culturelle ». Brussels Studies. DOI:10.4000/BRUSSELS.951.
  • Rigouste, M. 2012. La domination policière : Une violence industrielle. Éditions La Fabrique.
  • Rousseau, M. 2008. « La ville comme machine à mobilité : Capitalisme, urbanisme et gouvernement des corps ». Varia. Open Edition. https://doi.org/10.4000/metropoles.2562.

Musique (dans l’ordre d’écoute)

Gérérique

Pour aller plus loin

DéCorps urbains Episode #1 Comment dégenrer l’espace public ?

Episode#1_full-01

En quoi l’appropriation de l’espace public constitue un droit fondamental pour se sentir pleinement actrice et acteur de la ville ? Quelles stratégies mettre en place pour occuper la ville en tant que femmes+ ? Voici les questions auxquelles on réfléchira lors de cet épisode.
Pour cela, on a interrogé Noura Amer, membre de l’association AWSA et de la maison des femmes de Molenbeek, qui répondra à des témoignages enregistrés lors de marches exploratoires avec des jeunes molenbeekoises. Vous entendrez également le collectif des déchainé·es qui nous explique le principe des rides à vélo et des ateliers méchano qu’iels organisent à Bruxelles.

Bonne écoute !

Références

Documentation

o   France Culture. 2021. « Géographie sociale : le corps dans l’espace, entre mobilités "empêchées" et droit à la ville ». https://www.franceculture.fr/emissions/nos-geographies/la-geographie-sociale.
o   Mediapart. 2016. « Le débat : Les femmes sont-elles évincées de l'espace public ? ». https://www.youtube.com/watch?v=Pnx7bEoT8p0.
o   Raibaud, Y. 2015. La ville faire par et pour les hommes. Éditions Belin.
o   UNSA Éducation. 2018. « Edith Maruéjouls:En quoi l'espace public est-il un lieu d'inégalités entre les femmes et les hommes? ». https://www.youtube.com/watch?v=UW_gtEKGnv8.

Musique (dans l’ordre d’écoute)

o   Chilla. 2017. « Si j’étais un homme ». https://www.youtube.com/watch?v=Kn-lbI7MESI.
o   Barbara Pravi. 2018. « Kid (réécriture) ». Adaptation de « Kid » de Eddy de Pretto. https://www.youtube.com/watch?v=ilGhJmfxi30&t=1s.
o   « A la huelga feminista ». https://www.youtube.com/watch?v=bm0oyUoiJqo.
o   Colectivo Las Tesis. 2019. « Un violador en tu camino ». https://www.youtube.com/watch?v=aB7r6hdo3W4&t=136s.

Générique

o   Futur Simple, 16 novembre 2020. « La place des femmes dans l’espace public du futur ». La Première. https://www.rtbf.be/auvio/detail_futur-simple?id=2703790.
o   Bertuccelli, J-L. 1974. « Le droit à la ville de Henri Lefebvre ». https://www.youtube.com/watch?v=Bz8nw9mnJQ8.
o   Bird Creek, 2015. « Night Vision ». https://www.youtube.com/watch?v=YwA2cIPhbWM&t=7s.
o   Enregistrement de la ride des déchainé.e.s du 8 mars 2021.
o   France TV Bruxelles, 2020. « Bruxelles : comment décoloniser l'espace public ? ». https://www.youtube.com/watch?v=XSV8Strb3J8.
o   Huma Huma, 2014. « Omission ». https://www.youtube.com/watch?v=hCvnteq6QYc&list=PLzCxunOM5WFJDohy-4kBNzGgeGD12jQJB&index=7.
o   Upla Television, 2018. « Ana Sugranyes: el derecho a la ciudad ». https://www.youtube.com/watch?v=2mCRPkP7oac&t=91s.

Pour aller plus loin

o   Les podcasts de Thomas Messias « Mansplaining » sur les masculinités (produits et réalisés par Slate.fr): http://www.slate.fr/audio/mansplaining/.
o   Le podcast de Victoire Tuaillon « Des villes viriles » (produits par Binge Audio) : https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table/des-villes-viriles/?uri=des-villes-viriles%2F.

Etude – Budget participatif, adaptation et mitigation du changement climatique : pratiques locales actuelles dans le monde et leçons du terrain

En parcourant les différents continents, l’étude propose une typologie d’expériences basée sur une entrée territoriale (des budgets participatifs municipaux pour le développement durable) ou sur des entrées alliant thème et acteurs (comme l’expérience « Jeunes et climat » de Molina de Segura en Espagne). Chaque fois, il s’agit de trouver des réponses adaptées au contexte, souvent très en lien avec des besoins immédiats, comme se protéger des inondations, reconstruire un pont, permettre un accès à l’eau en période de sécheresse, développer un système d’alerte précoce… ; mais aussi de développer des initiatives qui permettent d’atténuer les effets des changements, par exemple en plantant des arbres, via des campagnes de sensibilisation, en menant des études sur la consommation électrique…

Tout un univers d’innovations, d’échelles et de coûts variés, portées par des acteurs divers selon les contextes qui montrent qu’il est possible de faire évoluer la situation. Avec une perspective prometteuse en termes de justice climatique : des budgets solidaires venant des pays les plus polluants et à destination des pays et régions les plus exposés aux effets du changement climatique.

Cliquez sur la première image pour découvrir l'étude et sur la seconde pour en découvrir une synthèse

Etude – Pourquoi les citoyen·ne·s ne participent pas davantage ?

A Molina, les habitant·e·s ont décidé de financer une étude pour mieux comprendre pourquoi il n’y avait pas davantage de citoyen·ne·s qui participent au BP.

A partir de cette initiative, un groupe d’étude international s’est constitué pour analyser 4 expériences de budgets participatifs en Espagne, Portugal et France. De ces 4 terrains d’études, Yves Cabannes et José
Manuel Mayor en ont tiré une synthèse.

Cette étude permet de revenir sur les motivations et démotivations des citoyen·ne·s, mais aussi sur des pistes de travail en soulignant plusieurs facteurs qui influencent cette non-participation.

Cliquez sur l'image pour accéder à l'étude !

Les études de cas

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Analyse des facteurs explicatifs de la participation citoyenne à Molina de Segura

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Pratiques participatives à Valongo (Portugal)

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Participer - ou non - au budget participatif dans le département du Gers (France)

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Participations aux budgets participatifs de Conil de la Frontera (Espagne)

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Cycle Budgets Participatifs #3 – Un outil pour s’adapter au changement climatique avec Molina de Segura

BUDGET PARTICIPATIF-2

Du 21 au 24 novembre, Periferia a accueilli en Belgique une délégation de Molina de Segura, une ville du Sud Est de l’Espagne, à côté de Murcia, ainsi que d’Yves Cabannes, membre fondateur de notre association et expert international des Budgets Participatifs.

L’idée ? poursuivre les réflexions initiées lors des cycles précédents autour d’une expérience de budget participatif portée par les citoyens de Molina de Segura et mise en œuvre par la municipalité.

De nombreux échanges ont eu lieu, dont 4 rencontres ouvertes dans quatre villes : Ottignies-Louvain-La-Neuve, Bruxelles et Namur. Et chaque rencontre avec un focus sur un enjeu spécifique.

Un BP à l’initiative de citoyens très organisés (rencontre organisée à Louvain-la-Neuve avec le collectif Kayoux)

Avant de parler de budget participatif, les citoyen·ne·s de Molina se sont organisés, avec la mise en place de Inter-Barrios qui regroupe les voisin·e·s des différentes zones et quartiers de la commune. José Antonio Cano Diaz qui en a été le président et qui aujourd’hui est responsable de la zone n°2 a partagé ce chemin parcouru. En soulignant tout particulièrement le statut de la participation citoyenne qu’ils et elles sont arrivé à faire signer par tous les partis politiques en 2007.

Quelques années plus tard, Inter-Barrios souhaite lancer un budget participatif pour rendre effective la participation et, à nouveau, ils arrivent à convaincre la municipalité qui lance le premier Budget Participatif en 2015. José Manuel Mayor, un des responsables du BP au sein de la mairie, présente l’histoire et le fonctionnement du BP de Molina, en soulignant également sa composante « jeunes et climat » de 2020-2021.

Justice sociale et justice climatique grâce au BP de Molina de Segura (rencontre organisée à Bruxelles avec Brulocalis)

Divers regards pour aborder cette expérience emblématique : le maire Eliseo Garcia Canto et son adjointe à la participation Soledad Nortes Navarro en donnent les dimensions politiques ; José Manuel Mayor de l’équipe technique explicite le fonctionnement et les résultats du Budget Participatif de Molina. On aborde la répartition des moyens financiers, le cycle avec ses 5 étapes, les résultats obtenus, la manière dont le BP est connecté aux autres démarches et espaces participatifs…, mais également les adaptations opérées à la suite des premières éditions et surtout les évolutions à venir, notamment pour impliquer les besoins de davantage de publics spécifiques.

Un portrait complété par José Antonio Cano Diaz de la fédération des comités d’habitant·e·s Inter-Barrios, qui a souligné la manière dont les citoyen·ne·s se sont organisé·e·s, et avec laquelle ils développent des diagnostics et projets de quartier grâces aux auto-études dans les différentes zones.

Enfin, l’expérience « Jeunes et Climat » de 2020-2021 à Molina a ouvert les échanges sur la présentation de Yves Cabannes qui nous a livré un rapide tour d’horizons d’autres Budgets Participatifs qui montrent des initiatives de citoyen·ne·s face aux changements climatiques.

Pourquoi les citoyen·ne·s ne participent pas davantage ? (rencontre organisée à Namur avec Inter-Environnement Wallonie)

A Molina, les habitant·e·s ont décidé de financer une étude pour mieux comprendre pourquoi il n’y avait pas davantage de citoyen·ne·s qui participent au BP. A partir de cette initiative, un groupe d’étude international s’est constitué pour analyser 4 expériences de budgets participatifs en Espagne, Portugal et France. De ces 4 terrains d’études, Yves Cabannes et José Manuel Mayor en ont tiré une synthèse qu’ils ont présentée. Illustrée par les expériences de Molina en Espagne et du Gers en France, cette étude permet de revenir sur les motivations et démotivations des citoyen·ne·s, mais aussi sur des pistes de travail en soulignant plusieurs facteurs qui influencent cette non-participation.

Suite à cette présentation et aux échanges, José Antonio Cano Diaz de la fédération des comités d’habitant·e·s Inter-Barrios a souligné l’importance de l’étude qui donne aux citoyens des pistes à mettre en œuvre pour garantir davantage de participation.

Pour en savoir plus sur l'étude, cliquez ici

En quoi les BP constituent un outil au service de la transition écologique ? (rencontre organisée à Namur avec Inter-Environnement Wallonie)

Face aux enjeux climatiques qui sont énormes, Yves Cabannes nous a partagé une diversité d’initiatives citoyennes financées par des budgets participatifs qui permettent de répondre aux besoins de transition écologique. Celles-ci sont le fruit d’une étude menée par l'OIDP (Organisation Internationale de la Démocratie Participative) : « Contributions des budgets participatifs pour les adaptations au changement climatique et atténuations de ses effets ».

En parcourant les différents continents, l’étude propose une typologie d’expériences basée sur une entrée territoriale (des budgets participatifs municipaux pour le développement durable) ou sur des entrées alliant thème et acteurs (comme l’expérience « Jeunes et climat » de Molina de Segura en Espagne). Chaque fois, il s’agit de trouver des réponses adaptées au contexte, souvent très en lien avec des besoins immédiats, comme se protéger des inondations, reconstruire un pont, permettre un accès à l’eau en période de sécheresse, développer un système d’alerte précoce… ; mais aussi de développer des initiatives qui permettent d’atténuer les effets des changements, par exemple en plantant des arbres, via des campagnes de sensibilisation, en menant des études sur la consommation électrique…

Tout un univers d’innovations, d’échelles et de coûts variés, portées par des acteurs divers selon les contextes qui montrent qu’il est possible de faire évoluer la situation. Avec une perspective prometteuse en termes de justice climatique : des budgets solidaires venant des pays les plus polluants et à destination des pays et régions les plus exposés aux effets du changement climatique.

Pour en savoir plus, cliquez ici

Deux ans après le premier cycle consacré au Budget Participatif, l’aisbl Periferia vous convie à ce nouveau cycle de rencontres, débats et conférences, cette fois-ci à partir de l’expérience de Molina De Segura en Espagne.

Cette expérience inspirante relève d’une triple particularité :

  • elle est née d’une pression populaire,
  • une véritable stratégie a été mise en place pour renforcer la participation des jeunes,
  • il s'agit d'un outil d'action publique (28 euros/ an/ habitant) au service de la transition.

L’expérience a par ailleurs été à l’origine de l'étude sur les raisons de la non-participation des citoyen·ne·s que nous aurons le plaisir de vous présenter également.

Une occasion à ne pas rater : bloquez vos agendas et inscrivez-vous dès à présent ! Covid Safe Ticket obligatoire.

Programme du cycle

Dimanche 21 novembre - 14h-17h - Louvain-La-Neuve
Atelier citoyen
"Quand les citoyen·ne·s font pression pour avoir leur mot à dire dans l'utilisation des finances publiques"

Venez découvrir comment les habitant·e·s de Molina de Segura se sont organisé·e·s pour que leur municipalité mette en place un Budget Participatif et comment ils l'ont fait évoluer par la suite...
Cette après-midi sera l'occasion de réfléchir à des stratégies pour inciter nos communes belges à nous impliquer davantage dans le choix des investissements publics.

Pour nous accompagner :

  • José Manuel Mayor Balsas, chercheur à l'Université de Murcia qui a étudié le BP de Molina de Segura, et a par la suite rejoint l'équipe en charge de son animation au sein de la municipalité,
  • José Antonio Cano Díaz, président de l'époque de l'InterBarrios (fédération des comités d'habitant·e·s) qui a organisé ce lobby populaire.

 

En partenariat avec Kayoux
Lundi 22 novembre - 14h30-16h30 - Bruxelles
Conférence
"Justice climatique X Justice Sociale : comment agir à partir des Budgets Participatifs ?"

A partir de l'expérience de la Municipalité de Molina de Segura, cette conférence nous montrera à quel point les Budgets Participatifs peuvent être des dispositifs puissants pour renforcer l'inclusion sociale, notamment en matière d'implication des jeunes, et agir pour lutter contre les dérèglements climatiques.

Intervenant·e·s :

  • Eliseo García Cantó, maire de Molina de Segura,
  • Soledad Nortes Navarro, élue en charge de la participation de Molina de Segura,
  • José́ Manuel Mayor Balsas, responsable du BP de Molina de Segura,
  • José Antonio Cano Díaz, membre de l'InterBarrios (fédération des comités d'habitant·e·s) de Molina de Segura,
  • Yves Cabannes, expert international des Budgets Participatifs et transition des villes.
En partenariat avec Brulocalis
Mardi 23 novembre - Namur
14h30-16h30
Présentation de l'étude
"Pourquoi les citoyen·ne·s ne participent-iels pas ?"

L'étude sur les raisons de la non-participation, réalisée à l'initiative des citoyen·ne·s de Molina de Segura, s'ancre dans 4 expériences de BP issues de territoires, échelles et enjeux différents : Molina de Segura (Espagne), Conil de la Frontera (Espagne), Valongo (Portugal) et le Département du Gers (France).

- Drink et petite restauration entre les deux conférences - 
18h-20h
Conférence
"Les Budgets Participatifs, un outil au service de la transition écologique"

La conférence nous plongera dans les résultats de la récente étude menée par l'OIDP (Organisation Internationale de la Démocratie Participative) sur l'impact des Budgets Participatifs en matière de transition climatique. Un tour d'horizon mondial à travers une multitude d'expériences issues des différents continents.

 

Intervenant·e·s :

  • José́ Manuel Mayor Balsas, chercheur de l'université de Murcia (Espagne)
  • Yves Cabannes, expert international des Budgets Participatifs et membre de l'OIDP
  • José Antonio Cano Díaz, membre de l'InterBarrios (fédération des comités d'habitant·e·s) de Molina

Il est possible d'assister à l'une ou l'autre rencontre, ou aux deux successivement. Notez cependant que, pour celleux qui ne viendraient qu'à la deuxième conférence, l'accès aux lieux ne sera possible qu'à partir de 17h45.

En partenariat avec Inter-Environnement Wallonie

Etude – les Budgets Participatifs : un outil pour de nouvelles démocraties ?

L’étude souligne le point de vue de Periferia au sujet des Budgets Participatifs. Nous constatons que les nouveaux dispositifs actuels s’éloignent fortement du « faire commun » que permet le BP autour des ressources publiques et, surtout, ne permettent pas une implication des citoyens dans les choix politiques de leurs communes.

Le Budget Participatif nous semble vecteur de changements démocratiques. Comment pouvons-nous, à nouveau, nous emparer collectivement des Budgets Participatifs ? Nous montrons grâce à cette étude la force que peut avoir un BP pour construire du « commun » autour et à partir des finances publiques. 

Tout au long du document, nous présentons des expériences (13 au total) de 4 continents pour montrer comment, au-delà des mots, des femmes et des hommes ont mis en oeuvre des Budgets Participatifs audacieux et au service de transformations soci(ét)ales.

Cliquez ici ou sur l'image pour accéder au document pdf !

Éducation populaire et community organizing : quelles différences et complémentarité ?

En mars 2020, nous invitions Adeline de Lepinay à venir présenter son livre « Organisons-nous ! Manuel critique » (Edition Hors d’Atteinte, 2019) et animer un atelier de réflexion pour explorer les enjeux autour de l’éducation populaire et du community organizing. Rencontrant un franc succès, ce deux moments ont permis d’aborder une série de questions et enjeux que nous détaillons ici avec l’envie de proposer des clés d’analyse et de compréhension pour nous aider à mieux identifier les leviers d’action que l’on peut mettre en place lorsqu’on souhaite agir contre les injustices.

Travailleuse sociale, formatrice, militante syndicale et politique, Adeline de Lepinay a notamment eu l’occasion de participer à la création de l’Alliance Citoyenne à Aubervilliers, une organisation qui rassemble plusieurs centaines de citoyen·ne·s autour de campagnes de mobilisation et d’actions visant des problématiques telles que le mal-logement, les droits civiques pour les femmes musulmanes, l’accès à l’eau comme bien commun…

Atelier avec Adeline de Lepinay
Atelier avec Adeline de Lepinay

Community organizing et éducation populaire : quelles différences ?

Cette organisation s’appuie sur des méthodes d’organisation assez rigoureuses et structurées que l’on nomme « community organizing » et que nous avons déjà eu l’occasion de présenter par le passé – voir publications et base de données / mettre lien. L’expression n’a pas vraiment d’équivalent en français mais on pourrait la traduire en Belgique par « organisation communautaire ». La particularité de cette approche réside dans son côté très pragmatique et orienté vers les résultats concrets et rapides, mais également la création de rapports de force avec les personnes qui détiennent le pouvoir pour les obliger à concéder et à négocier. Pour ce faire, il est nécessaire de réunir le grand nombre de personnes concernées par une même problématique en mettant en place des campagnes de mobilisation massive à travers du porte à porte notamment.

Il s’agit donc de viser des petites « victoires » plutôt que d’attendre le grand « soir », dans l’espoir que les petites victoires finiront pas devenir grandes…

L’éducation populaire cherche quant à elle à travailler notre compréhension du monde et notre capacité à avoir prise sur celui-ci en vue de le transformer.

D’emblée, il faut préciser que chacune de ses deux approches est elle-même traversée par différents mouvements et ne peuvent se résumer facilement. Elles-mêmes vont puiser leurs racines dans d’autres mouvements tels que le syndicalisme, l’action communautaire, les mouvements de désobéissance civile ou l’action non-violente.

L’horizon de transformation sociale est bien commun mais les manières d’y arriver diffèrent et nous amènent à nous demander dans quelle mesure ces deux approches peuvent-elles cohabiter dans un même processus.

« Pour cela, l’éducation populaire nous invite à travailler à partir de nos situations pour les analyser, les comprendre, agir pour les transformer. L’objectif étant de transformer la société, les démarches d’éducation populaire ne sauraient être neutres. »

Une nécessité de s’organiser ET d’analyser

Nombreux.ses sont les personnes impliquées dans des collectifs et association à s’interroger sur les processus et stratégies à mettre en place pour arriver à une réelle transformation sociale. Si la volonté de changement est bien présente, beaucoup de personnes se questionnent sur les voies à prendre lorsqu’il s’agit de s’engager concrètement. Les manières d’y arriver et de s’organiser diffèrent et divergent parfois. Or, «« La » transformation sociale ne saurait advenir du jour au lendemain, en une fois, lors d’un grand soir ouvrant sur des lendemains qui chantent. Elle ne pourra résulter que d’une action constante d’éducation, d’organisation, d’agitation, de résistances, de luttes et de solutions alternatives : une action qui n’est pas spontanée et dont nous devons nous donner les moyens, d’autant plus que les forces adverses sont, elles, organisées et puissantes. » écrit Adeline de Lepinay. Sans pour autant rejeter le côté spontanée de certaines luttes qui naissent sans qu’il y ait une coordination préalable (Gilets jaunes, révolution arabe…), le postulat de départ est  bien que transformation dit organisation et coordination. Ce passage  illustre bien  aussi la nécessité de ne pas s’enfermer dans une vision ni de chercher à affirmer qu’une « stratégie » ou approche est meilleure qu’une autre. Cependant, il existe des tensions qui peuvent apparaitre, notamment entre une vision qui s’appuie davantage sur le processus (éducation populaire) et une autre sur les résultats (community organizing).  Entre recherche de résultats et nécessité de prendre le temps pour construire des mouvements inclusifs, durables et égalitaire, il n’est pas toujours évident de trouver le juste milieu.

« La » transformation sociale ne saurait advenir du jour au lendemain, en une fois, lors d’un grand soir ouvrant sur des lendemains qui chantent. Elle ne pourra résulter que d’une action constante d’éducation, d’organisation, d’agitation, de résistances, de luttes et de solutions alternatives : une action qui n’est pas spontanée et dont nous devons nous donner les moyens, d’autant plus que les forces adverses sont, elles, organisées et puissantes. »

A la recherche de l’efficacité à tout prix ?

Une des critiques qui est faite par Adeline de Lepinay au « community organizing » réside justement dans sa recherche d’efficacité maximum et d’optimalisation des moyens : une recherche de rentabilité au détriment du reste ? Il ne nous revient pas de trancher mais de pointer ici un élément qu’il nous semble important à prendre en compte : là où l’éducation est d’abord et avant tout centrée sur le processus, la recherche de résultats peut amener à mettre de côté des questions qui viennent ralentir le rythme : on pense ici notamment à tout ce qui touche aux questions d’inclusion, de dynamique de groupe ou encore de temps consacrés à l’évaluation.

« Chercher une réelle efficacité nécessite donc de prendre le temps de l’analyse, de définir notre boussole politique, de travailler les contradictions : c’est le temps de notre éducation populaire. Si l’on s’inscrit dans la rationalité du capitalisme et du néolibéralisme, on reproduit leurs vices, on se concentre sur des objectifs et des indicateurs de court terme, on inverse nos objectifs et nos moyens, on oublie la finalité de notre action. À l’inverse, en restant braqué·es sur une radicalité et une pureté sans faille, on se condamne à ne pas agir dans la complexité et à être impuissant·es à transformer les choses au-delà de nous-mêmes. »

Ce passage extrait d’un article de la revue Contretemps consacré au livre évoque assez justement la nécessité de trouver un équilibre entre « réfléchir » et « agir ». La recherche d’efficacité se ferait-elle nécessairement au détriment de démarches plus réflexives ? Pas sûr, mais cela ne va pas de soi. Peut-être qu’il faut pouvoir aussi reconsidérer ce qu’on met derrière l’efficacité – sans lui faire de procès d’intention ou lui donner trop de vertu – en nommant ce que cela signife concrètement. On sortira alors peut-être  de l’opposition stérile entre réflexion et action pour les voir comme les deux faces d’une même pièce où l’efficacité serait justement cette capacité à mener les deux de front.

« Être radical·e n’est pas foncer dans le tas sans se préoccuper des conséquences, mais être capable d’affronter la complexité, d’agir et d’avancer dans le réel tout en restant cohérent·e avec ses valeurs. »

Pour aller plus loin :https://www.contretemps.eu/organisation-transformation-sociale/#_ftn2

 

 

Des petites victoires qui ne changent pas le système ?

Derrière cette recherche d’efficacité, on retrouve aussi une vision pragmatique : « Dans la quête de l’efficacité, il est commun de faire appel à ce qu’on appelle le «pragmatisme». Celui-ci consiste à viser une efficacité ancrée dans le réel : à court terme, circonstanciée, mais qui, si on se réfère au sens philosophique du mot, intègre une certaine continuité entre les fins et les moyens, donc une certaine cohérence entre court et long termes. On a tendance à assimiler le pragmatisme à un rejet des grands discours, donc, bien souvent, à un refus de prendre le temps de la discussion. Pourtant, elle seule permet de développer une analyse et une vision. [1]»

La rationalisation est-elle forcément le synonyme d’une perte de sens dans nos pratiques ? Pour Adeline de Lepinay, certaines organisations ont laissé de côté leur éthique au détriment d’une recherche de résultats à court terme et de l’utilisation de moyens critiquables (alliance avec d’autres organisations qui ont des valeurs contraires, techniques qui s’apparentent à de la manipulation…). Mais il serait trop simpliste de résumer les choses telles quelles. La question qui se pose est de savoir où situer son horizon de transformation pour pouvoir être à la fois dans quelque chose de réaliste (et donc réalisable dans un temps pas trop long) et « révolutionnaire », en proposant une vision à plus long terme. Sans cet horizon plus lointain, il est fort probable que les actions menées sur le court et moyen terme perdent de leur sens et ne fassent que renforcer un système que l'on combat.

« C’est là le principe de la « double-besogne » décrite dans la charte d’Amiens, qui nous invite à concevoir toute action et toute lutte sur deux temporalités : celle des revendications immédiates pour l’amélioration d’un quotidien difficile, fait d’oppressions et d’exploitations concrètes, et celle de la construction de la possibilité d’une transformation d’en- semble de la société et de la sortie du capitalisme. Nos actions et nos luttes particulières doivent nous inviter à imaginer et à inventer ce qui pourrait exister au-delà d’elles, à produire des idées nouvelles, à porter des ambitions émancipatrices. Tout en agissant et en luttant pour des transformations dans la société, c’est bien une transformation de la société qu’il s’agit de viser. Rester connecté·es à notre finalité, cela implique d’accepter de tâtonner, d’adapter en permanence nos actions en fonction des effets qu’elles produisent, d’agir tout en ayant conscience des limites de notre action. »

[1] ttps://www.contretemps.eu/organisation-transformation-sociale/#_ftn2

Dans, avec, contre et hors du pouvoir

Penser la complexité, ne veut pas dire développer une pensée complexe. Dans ce sens, Adeline de Lepinay nous donner des clés pour mieux saisir ce qui se joue et pouvoir développer une action qui fasse sens. Lors de l’atelier, nous avons pu expérimenter quelques outils concrets qui sont d’une aide précieuse pour à la fois penser et agir nos actions de transformation. Un de ceux-là, consiste en une boussole pour penser notre relation au pouvoir. Il est composé de 4 portes d’entrées :

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              • DANS le pouvoir : agir depuis l’intérieur du système
                – Résistance et subversion
                – Depuis le pouvoir d’Etat
                – L’offre institutionnelle de démocratie participative
              • AVEC le pouvoir : créer un rapport de force pour négocier et obtenir des réformes
                – Créer le rapport de force
                – Revendications et négociation
                – Et après la négociation ?
              • CONTRE le pouvoir : refuser de négocier
                – Rêver à plus grand que ça : la puissance des luttes sans revendications
                – Violence et diversité des tactiques
              • HORS du pouvoir : ne pas attendre le changement pour changer
                – Expérimenter, transformer, préfigurer
                – Compenser et construire des solidarités directes

Cette boussole a particulièrement retenu l’attention des participant.es dans ce sens qu’elle permet encore une fois de ne pas opposer les statégies mais de les penser de façon complémentaire. A l’heure où on nous demande souvent de choisir « son camp », il est intéressant de voir que chaque position a son avantage et ses limites et que ce n’est qu’en pensant et en agissant de façon intégrée que nous pourrons réellement forcer un changement.

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Un autre outil très concrets consiste à établir une cartographie des acteurs et actrices en lien avec une problématique en identifiant si il.elle.s sont davantage des allié·e·s ou des opposant·e·s à notre cause et savoir de quels pouvoirs ils.elles disposent. (voir image). La question du pouvoir est souvent négligée ou peu abordée. C’est une notion qui fait peur et dont nous préférons ne pas nous saisir. Or, nous savons que les rapports de force existent en permanence et qu’ils doivent pouvoir être pensés en tant que tels si on veut pouvoir les utiliser avec nous plutôt que contre nous. Et les déconstruire.

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Ressources pour aller plus loin

 

LIVRE / Organisons-nous ! Manuel critique

Croisant des démarches à visée émancipatrice de l'éducation populaire et des stratégies venues des États-Unis « d'organizing », le livre Organisons-nous ! Manuel critique (Edition Hors d’Atteinte, 2019) d’Adeline de Lepinay veut contribuer aux réflexions militantes qui cherchent à agir concrètement contre les injustices.

 

VIDEO / Conférence ” Organisons-nous ! Manuel critique “

Vidéo de la conférence organisée le 5 mars 2020 au DK à Saint-Gilles (Bruxelles, Belgique) avec Adeline de Lépinay autour de son livre.

VIDEO / Éducation populaire et Community Organizing - Entretien avec Adeline de Lépinay

L'interview d'Adeline de Lépinay dans nos bureaux.

ARTICLES /

 

BASE DE DONNEES / COMMUNITY ORGANIZING

Cycle Budgets Participatifs #2 – Vers la mise en place de Budgets Participatifs pour la rénovation du logement social en Wallonie

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Dans le prolongement du cycle 2019 sur les budgets participatifs, un deuxième cycle a vu le jour au cours du dernier trimestre 2020. En partenariat avec le Rassemblement Wallon pour le Droit à l’Habitat, nous nous sommes penché·e·s durant trois séances virtuelles sur les possibles liens et éléments d’inspiration entre budgets participatifs et logements publics en Wallonie.

Avec des acteurs et actrices du logement public, des associations actives sur les problématiques de logement et des citoyens de Comités Consultatifs de locataires,  nous avons exploré la notion de Budget Participatif et son lien avec la thématique du logement, pour en faire émerger les enjeux pour la Wallonie.

Yves Cabannes, expert international sur le sujet, a partagé plusieurs expériences d’autres continents pour nous aider à ouvrir le champ des possibles et à voir comment d’autres s’y sont pris.

A partir de là, plusieurs perspectives se dessinent : travailler sur les montants des charges payées par les locataires, mettre en discussion les investissements dans le logement public avec les premier·e·s concerné·e·s, envisager des connexions avec  les budgets communaux, etc. Et cela pour aborder les questions de rénovation des logements, d’amélioration des espaces communs, mais aussi des espaces extérieurs et de connexions entre bâtiments, voire le soutien à des initiatives économiques en lien avec le logement.

Au départ, l’idée de mettre en discussion les investissements prévus dans le plan de rénovation des logements publics avec les premiers concernés

Il s’agirait de proposer aux bailleurs sociaux qu’ils impliquent les habitants dans l’affectation des budgets de rénovation. Cela pourrait être un redoutable levier, non seulement d’amélioration concrète du cadre de vie des habitants, mais plus largement pour modifier la gouvernance et « mettre de l’huile » dans le fonctionnement des SLSP. L’implication des habitants pourrait aller jusqu’à des choix partagés sur les investissements ; tel est le défi des budgets participatifs.

Dans un secteur en perte de confiance (entre société et locataires) et d’image, à la veille de grands chantiers de rénovation indispensables pour rattraper la dégradation du bâti et améliorer les performances énergétiques, l’impulsion de telles dynamiques pourrait avoir des retombées positives à bien des niveaux pour toutes les parties prenantes.

C’est la proposition autour de laquelle le RWDH et Periferia souhaitent se pencher : que les locataires des logements sociaux concernés par ces rénovations puissent prendre part aux décisions quant à l’utilisation de ces budgets

La nuit de la démocratie et des territoires

Des dizaines de groupes réfléchissent en même temps à la démocratie que l’on souhaite sur nos territoires… tel était le défi de la « Nuit de la démocratie et des territoires » à laquelle nous avons participé le 12 décembre.

 

Les groupes ont travaillé à partir d’une interview de Jo Spiegel qui a été maire de la commune de Kingersheim pendant plus de 30 ans en Alsace. Il y raconte son parcours personnel, ses changements dans sa manière de penser son rôle et les dispositifs mis en place pour « décider ensemble ». Ensuite, au sein de petits groupes (5-10 personnes), chacun était invité à réagir sur ce qui l’a inspiré ou posé question et sur la manière dont il a envie de s’engager sur son territoire.

L’initiative est née des Localos et de l’association LIRES, des collectifs français qui explorent et expérimentent des démarches et des projets qui incarnent des alternatives crédibles et viables au système actuel, cherchant à promouvoir l’autonomie des individus et des territoires, une autonomie solidaire et ouverte, une démocratie active.

Nous nous sommes emparés de cette initiative pour nourrir le projet que Periferia accompagne dans le Sud-Ouest de la France, plus particulièrement dans le Pays Portes de Gascogne (territoire de 5 communautés de communes du département du Gers, avec une population de ±70.000 habitants). Ici l’enjeu est d’impulser une nouvelle dynamique participative où citoyens et élus puissent collaborer à l’élaboration et mise en œuvre d’un projet de territoire, basé sur les initiatives des citoyens et des équipes municipales.

A l’occasion de la « Nuit de la démocratie », nous avons animé cette soirée à l’échelle de ce territoire spécifique en mobilisant une dizaine de groupes, soit ±65 personnes parmi lesquelles une vingtaine d’élus, des citoyens et des membres d’associations.

En 2021, nous poursuivons la dynamique entre ces groupes pour soutenir – avec l’association LIRES et l’équipe du Pays – les initiatives qui ont émergé grâce à cette impulsion et au témoignage de Jo Spiegel.
A suivre...

Enfin, la « Nuit de la démocratie » a aussi donné lieu à un groupe belge qui s’est réuni avec plusieurs personnes qui participent à la dynamique « Pour une véritable démocratie participative ».

Pour aller plus loin :

  • Le dernier livre de Jo Spiegel d’octobre 2020 : « Nous avons décidé de décider ensemble – une expérience de renouveau démocratique» aux éditions de l’Atelier
  • Regarder l’interview de Jo Spiegel - via cet accès
  • Utiliser le “kit de réunion” proposé par les organisateurs de la soirée (les Localos et l’association LIRES) - disponible ici