(Re)Penser le mobilier urbain au prisme du genre

Depuis plusieurs années, Periferia accompagne des groupes de jeunes femmes pour mener une réflexion sur leur place dans l'espace public. Comprendre les usages genrés de cet espace (c'est-à-dire comment notre genre conditionne notre appropriation des espaces extérieurs), c'est à la fois questionner les rôles de genre, et les décisions concrètes qui déterminent l'aménagement de nos places, nos parcs, nos rues...

Le postulat de départ de cette publication est celui là : l'espace public, et le mobilier urbain qui le compose ne sont pas neutres. En effet, l'aménagement de cet espace est issu de décisions politiques et influence notre manière de nous déplacer seule·e ou en groupe, de nous arrêter (ou non), de nous sentir bienvenu·es ou pas.

A partir de 3 jours d'ateliers menés avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek, cet outil pédagogique retrace les méthodologies d'animation que nous avons employées pour penser les espaces publics et le mobilier urbain au prisme du genre.

En plus du livret comprenant une mise en contexte des enjeux liant le genre et l'espace urbain ainsi que des fiches méthodologiques, un coffret d'animation reprend des cartes de jeu et d'inspiration.

 

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Usage de la ville par le genre

"Cette étude, initiée courant 2010, propose de mieux saisir l’enjeu républicain qui s’attache à la compréhension de l’usage de la ville par le genre. Il s’agit de déconstruire les représentations collectives qui présupposent que les usages urbains sont en général mixtes et peu différenciés entre hommes et femmes. En appliquant successivement le filtre du genre à l’étude statistique de la population, à l’écoute d’un panel de femmes & à la description de sites urbains, l’étude construit les bases d’une méthode jusqu’ici peu usitée en urbanisme".

Pour accéder à la publication, cliquez-sur l'image.

Altoparlante vers le Brésil et le Paraguay

Depuis sa constitution, Periferia a souvent mené des voyages en Amérique Latine auprès d’ONGs qui travaillent sur des sujets similaires aux actions menées en Belgique. Aujourd’hui, avec la dynamique « Altoparlante » (haut-parleur), l’idée est de faire de ces moments de voyages de nouvelles ouvertures et connexions, et si possible des voyages et rencontres plus collectives.

C’est ainsi qu’au cours de l’été 2023, de nouvelles dynamiques ont émergé au Brésil et au Paraguay.

De découvertes en rencontres et partages au Brésil

Au cours de l’été 2022, nous avions initié des premiers contacts avec plusieurs collectifs et initiatives : souvent des jeunes engagés pour contribuer à des transformations sociales, initialement à l’échelle locale, mais avec une ambition bien plus large. Par exemple, un groupe de femmes noires de la périphérie de São Luís, des jeunes d’Amazonie qui ont publié un manifeste « Jeunes voix d’Amazonie pour la planète », des jeunes d’un quartier de Salvador de Bahia qui ont décidé de rendre possibles des opportunités pour les habitants via des cours, un lieu de rencontre, l’accueil de jeunes d’autres pays…

Cette année, nous souhaitions poursuivre ces premiers contacts pour aller plus loin et avons proposé des rencontres pour échanger entre jeunes impliqués dans des dynamiques variées et partager les énergies et motivations qui nous poussent à poursuivre le chemin de la transformation.

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Rencontre Alto-falante (haut-parleur)
Partager nos énergies pour transformer la société
et cheminer vers le monde que nous voulons
Fortaleza, 14 juillet 2023

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Avec une vingtaine de jeunes des quartiers
du Bom Jardim, Jangurussu et Pirambu
et la collaboration du CDVHS et CEDECA

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Une rencontre similaire à Manaus les 17 et 18 juillet,
avec un groupe d’une quinzaine de personnes venant
de divers collectifs (capoeira, jeunes indigènes, collectif culturel
de la périphérie, hip-hop, femmes Axé).

Nous préparons aussi une nouvelle étape qui nous amènera à réaliser un laboratoire du futur avec plusieurs collectifs brésiliens : un cycle de rendez-vous virtuels autour d’une rencontre présentielle pour partager et renforcer nos énergies de transformation pour le futur que nous voulons.

« Somos tierra », nous sommes terre – une expérience au Paraguay

Modesta, une des facilitatrices Altoparlante, a organisé une rencontre au Paraguay, un pays peu connu, pas très grand (à l’échelle de l’Amérique du Sud) et qui a traversé d’importants conflits de terre. Du coup, cette rencontre « Nous sommes terres » prenait tout son sens : quel lien ressentons-nous et avons-nous chacun·e et collectivement à la terre ? Un terrain pour habiter, un jardin à cultiver, des ressources à exploiter, une planète à préserver… ?

C’est avec toutes ces questions que nous avons passé une semaine à Asuncion puis dans le nord-est du Paraguay. Modesta avait invité de nombreuses personnes et organisations pour partager leurs perceptions ; nous sommes aussi allés rencontrer une communauté paysanne et une communauté indigène qui, l’une et l’autre, ont un lien vital à la terre… alors que les autorités leur ont retiré !

La terre, espace de nombreux conflits, est aussi le lieu et le symbole des possibles. Même si bien malmenée, la terre nous transmet des apprentissages en criant :

« Quel futur
attend un peuple sans mémoire ? »

Braulio Anibal,
communauté paysanne San Isidro Labrador

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« Nous voulons récupérer nos terres
pour nos enfants ! »

Hilaria Montiel Vera
Kuña Katu Ysapy Hery

Communauté indigène Ka'aguy Poty

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« Le soleil ne brûle pas.
C'est le monde qui réchauffe avec haine l'indifférence humaine,
et qui étouffe des vies sans valeur. »
Rodrigo Colman, poète

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Pourtant, au cours de cette rencontre, nous avons aussi pu voir combien assumer ce rôle de « être terre » peut faire la différence : en reconnaissant nos histoires, en exprimant nos liens avec la terre (parfois douloureux ou indifférents, voire empreints d’extractivisme), en lui redonnant du sens et de la force, en acceptant de la voir comme source de transformation pour les jeunes, en modifiant l’idée d’en être propriétaire…

Présentation de la nouvelle équipe

Découvrez les nouveaux membres de l'équipe !

Il y a du changement dans l’équipe...

À la suite des départs de Marie, Magalie et Aurore (Hello les filles ! 😊), l’équipe de Periferia a accueilli de nouvelles énergies : Alex, Leticia et Marianne ont rejoint Déborah, Fanny, Patrick et Solenne.

Passionné de dessin, et graphiste freelance depuis plus de 10 ans, Alex vient renforcer l’équipe en tant que premier chargé de communication et organisation d’évènement de Periferia. Sa sensibilité artistique et son esprit créatif, mais aussi son attention aux voix les moins entendues viendront colorer les projets de Periferia.

Leticia partage avec Periferia des origines latines puisqu’elle a grandi en Colombie avant de s’installer en Belgique. Coordinatrice d’une école de devoirs, elle a rejoint l’équipe en tant que chargée de projet et renforcera notamment les actions autour du droit au logement, du décloisonnement des écoles via les contrats-écoles et du renforcement des liens entre les projets menés en Belgique et outre-Atlantique.

Et enfin, forte d’une récente expérience d’échange interculturel France-Belgique-Canada autour de la communication politique et des risques démocratiques, Marianne a rejoint les projets axés autour de la place des femmes et des jeunes dans l’espace public à Bruxelles ainsi que les enjeux de démocratie auxquels elle s’intéresse particulièrement.

Vous aurez certainement le plaisir de les rencontrer prochainement !

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Source photo : Periferia aisbl

Quelles nouvelles du côté de la démocratie ?

En ce début d’année et à quelques mois du démarrage du prochain marathon des élections ; les actions de Periferia autour de la démocratie ne manquent pas. En voici un petit aperçu.

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Source photo : Ekaterina Bolovtsova sur Canva.

On s’intéresse aux futures fusions de communes

Mi-2023, Stéphane Vanden Eede, un citoyen engagé bien connu dans le Brabant Wallon (et pas que !), a interpellé Periferia sur un probable enjeu politique majeur en Wallonie durant la prochaine législature : une nouvelle étape de fusions de communes.

L’état délétère des finances des petites communes wallonnes, le blues des élu·e·s présenté dans la dernière étude de l’UVCW, les enjeux sociaux & environnementaux croissants qui demandent des actions supra-territoriales, la question de la pertinence de maintenir de petites communes -notamment rurales- se pose de plus en plus mais paradoxalement, elle est rarement mise en débat public.

La première vague de fusion des communes wallonnes, dans les années ’70, n’a pas vraiment brillé par son caractère démocratique et encore moins participatif. Alliances politiques, enjeux électoralistes, sentiment d’appartenance ou au contraire de rivalité depuis toujours, partage de centralités, capacité d’autonomie ou grande dépendance des territoires : les critères qui ont construit ce plan de fusion ont été des plus divers et surtout des moins concertés et transparents !

Comment ce sujet sera-t-il abordé cette fois ? De quelle manière les citoyen·ne·s auront-ils et elles voix au chapitre ? Le ou la ministre des pouvoirs locaux proposera-t-il/elle une procédure de concertation dont les élu·e·s locaux pourront se saisir pour dialoguer avec leurs populations locales ?

Avec l’aide de Stéphane, Periferia s’est emparé du sujet ! Retour sur les apprentissages de la fusion des communes des années ’70 et plus récemment de Bastogne et Bertogne, collecte de récits de citoyen·ne·s et élu·e·s politiques, identification des critères qui peuvent favoriser une fusion plutôt qu’une autre : Une étude sur le sujet paraîtra en janvier 2024 !

Pour la suite, Periferia s’est donné comme défi de réaliser un outil qui permette aux citoyen·ne·s comme aux élu·e·s locaux de se saisir de ces questions et de pouvoir se positionner dans ce débat qui les impactera toustes.

Nous vous donnerons des nouvelles dès le  début 2024 !

 

Les suites de la commission délibérative mixte en Wallonie

Vous vous souvenez certainement de la pétition du collectif CAP démocratie (CAP signifiant citoyen·ne·s au Parlement) que Periferia a co-porté début d’année 2023, qui a finalement été acceptée par le Parlement (à l’unanimité !) en juin dernier.

« Pour vous rafraîchir la mémoire, c’est ici ! »

Cette pétition a pour conséquence que son objet sera le sujet débattu au sein de la première commission délibérative mixte de Wallonie : durant environ quatre journées, 30 citoyen·ne·s tiré·e·s au sort et 10 élu·e·s étudieront ensemble la pertinence de mettre en place un dispositif permanent d’assemblées citoyennes (c’est-à-dire qu’il ne faudrait plus recourir à un lourd processus de récolte de signatures pour demander à ce qu’un sujet soit débattu entre citoyen·ne·s et élu·e·s, comme nous avons du le faire). A la fin du processus, l’assemblée transmettra ses recommandations aux parlementaires qui, éclairé·e·s de ce regard citoyen, seront amené à se positionner sur le sujet.

Periferia défend la mise en place de telles assemblées comme outil de renforcement de notre système démocratique, et ce pour de nombreuses raisons parmi lesquelles :

  • Les assemblées citoyennes – pour autant qu’elles soient bien organisées et animées – sont des outils concrets qui restaurent le dialogue entre deux mondes qui s’éloignent de plus en plus : la société civile (les citoyen·ne·s lambda) et le monde des élu·e·s politiques :
  • Symboliquement, elles témoignent d’une ouverture du monde politique à réinventer ses pratiques, à entendre davantage les regards de citoyen·ne·s aux intérêts différents de ceux d’un parti ou d’un groupe de lobby économique ;… ouverture qui se traduiront peut-être par l’implémentation de nouvelles manières de faire politique, davantage participatives, inclusives et délibératives ;
  • De nombreuses expérimentations ont été menées en Belgique et ailleurs, et démontrent qu’a minima, elles ont permis de faire dialoguer des personnes qui ne se seraient jamais parlé et prendre connaissance de points de vue différents ; a maxima, elles ont permis de prendre dépasser des blocages politiques insurmontables si l’on s’en était tenu à une décision 100% politique (par ex. en Irlande sur le vote du mariage pour toustes) ;
  • Et c’est d’autant plus fort lorsque ces assemblées citoyennes sont organisées par un conseil citoyen qui décide librement du sujet à débattre et choisit lui-même les expert·e·s qui alimenteront les discussions de l’assemblée*, dans ce cas on peut parler d’une implication directe des citoyen·ne·s dans l’agenda politique.

*ce qui est le cas du modèle germanophone que CAP Démocratie défend.

Le processus de la première commission délibérative mixte wallonne débute ce dimanche 15 octobre, dans un élan que l’on espère tout aussi positif que le succès du tirage au sort des citoyen·ne·s wallon·ne·s pour y prendre part (12% de réponses positives, un résultat élevé pour un tirage au sort de ce genre). Periferia, avec CAP Démocratie, suivra avec intérêt le processus et son aboutissement.

 

Faut-il modifier l’article 33 de la Constitution ?

Dernier chantier démocratie en cours à Periferia – et non des moindres – , une réflexion autour de la Constitution. La tenue des prochaines élections en juin 2024 devrait s’accompagner d’une nouvelle révision de la constitution.

D’ici fin mai, nos élu·e·s fédéraux devraient s’accorder sur la liste des articles qui seront ouverts à une révision lors de la prochaine législature. Seuls les articles sur lesquels tous les partis se sont accordés avant la tenue des élections pourront être discutés.

La Constitution belge, réputée comme l’une des plus difficiles à modifier (et pourtant des plus régulièrement réformée), est aussi une des plus fermées à la démocratie participative. Elle n’autorise en effet aucune forme de partage de la décision politique avec des citoyen·ne·s : ni référendum, ni assemblée citoyenne dont l’avis serait contraignant pour les élu·e·s (c’est-à-dire que les élu·e·s ne pourront jamais être obligé·e·s de suivre l’avis des citoyen·ne·s).

Pourquoi ? Par principe démocratique justement (!) : Le pouvoir de décider revient aux personnes désignées par la nation, au travers des élections. Introduire le principe de référendum ou d’assemblées citoyennes contraignantes reviendrait donc à accorder un droit de décision politique pour des personnes qui n’ont pas été élues et donc reconnues par le peuple pour le faire. C’est un changement de paradigme. D’autant plus qu’en Belgique, le principe de coalition de partis au sein des organes législatifs et exécutifs devrait garantir en partie une représentation d’une diversité de la population et donc un cadenassage des décisions politiques dans un seul carcan idéologique.

Pourtant, les écueils de notre système de représentation sont suffisamment nombreux pour qu’une partie de la population en se sente pas suffisamment entendue et prise en compte. Des voix s’élèvent pour que les citoyen·ne·s intervenir directement dans les décisions concernant des enjeux supérieurs (tels que l’arrêt du dérèglement climatique) ou précisément de gouvernance (rémunération des partis ou le contrôle des décisions politiques).

Periferia participe à ces réflexions, que ce soit au sein du collectif CAP Démocratie ou encore au sein de groupes de réflexion politique initiées par Agora Brussels auquel participent également d’autres citoyen·ne·s et organisations visant un autre modèle démocratique. Notre association est favorable à l’ouverture de notre Constitution pour que puissent être tentées des innovations démocratiques, visant à réintroduire dans les lieux de décisions politiques l’expertise de celles et ceux qui en sont les plus éloigné·e·es mais qui pourtant concernées par les décisions qui en sortent.

Reste la question de l’opportunité et du timing pour ouvrir à révision ces articles de la Constitution : les élections fédérales 2024 sont pressenties comme devant se solder par un renforcement important de la droite et l’extrême droite en Flandre, que l’on sait peu enclines au partage de pouvoir avec les citoyen·ne·s. L’ouverture à la révision de ces articles pourrait-elle se solder par le résultat inverse : renforcer encore davantage la centralisation du pouvoir dans les seules mains de personnes nommé·e·s par un processus d’élection peu satisfaisant ? Il nous faut maintenant impérativement peser le pour et le contre…

Retrouvez le site de CaP Démocratie à cette adresse : https://www.capdemocratie.be/

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Atelier découverte du skate au Parc Ouest

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Source photo : Periferia aisbl

Atelier découverte du skate au Parc Ouest 🛹

Mercredi 11 octobre dernier, nous avons organisé un atelier découverte du skate pour les femmes, et plus largement, toutes les personnes sexisées* dans le quartier derrière la gare de l’Ouest (Molenbeek). L’objectif était à la fois de découvrir un sport souvent masculin, et d’occuper ensemble l’espace public, de s’autoriser à prendre de la place. Chutes, rires, un bon gouter et un instant de réflexions autour de la place des femmes et minorités de genre dans le sport et dans les parcs ont été les ingrédients essentiels de cette après-midi !

Les animatrices du collectif de skateuse Bx’Elles ont réussi à rendre le skate accessible à une trentaine de filles ce mercredi. Des plus à l’aise aux plus timides, toutes ont pu s’essayer à la ride et découvrir ce sport que l’on associe que peu aux jeunes filles et aux minorités de genre.

Nous avons organisé cet atelier avec l’ASBL Curieus et le collectif de skateuse BX’elles dans le cadre du Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest. Une de nos missions pour ce contrat de quartier est de travailler sur l’appropriation des espaces publics et futurs équipements de la commune par les jeunes en général, et les jeunes femmes en particulier. Cette après-midi skate fait donc suite à différents ateliers, et est le fruit d’une discussion avec des adolescentes du quartier sur les espaces en (non-)mixité choisie qu’elles souhaitent ouvrir.

Le nombre de participantes et le sentiment d’empouvoirement qui s’est dégagé du groupe (« je n’avais jamais osé avant » , « maintenant je sais sauter sur un skate facilement ! ») confirme la nécessité de créer ces espaces semi fermés, comme étape vers une mixité totale et une égalité d’usages et d’appropriation et de nos espaces communs.

Merci à l’ASBL Curieus et au collectif Bx’elles pour ce travail d’équipe et à toutes les participantes pour ce beau moment de partage et de renforcement !

*Les personnes sexisées sont toutes les personnes pouvant être discriminées sur base de leur genre.

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Source photo : Periferia aisbl

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Source photo : Periferia aisbl

3ème Journée des quartiers populaires

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Dans le cadre de la troisième Journée  des Quartiers Populaires, nous organisons un débat sur les enjeux du logement et de la gentrification à Bruxelles. Ce sera l’occasion pour des partis politiques régionaux de réagir à des interventions d’habitants des quartiers populaires et de se positionner par rapport à des revendications collectives sur ces sujets.

21 octobre 2023
15h00 - 17h00
Entrepôt Royal, Tour & Taxis - Bruxelles

Quartiers Populaires01

2ème Journée des Quartiers Populaires

Photo Inter Environnement Bruxelles

La deuxième journée des Quartiers Populaires a pris place à Park Ouest, près de la gare de l'Ouest. Elle fait suite à une année de travail de collectifs et associations qui se questionnent autour des transformations de leurs quartiers et aux processus de gentrification en cours. Un rendez-vous que l'on s'était fixé après la Première Journée des Quartiers Populaires afin de se retrouver ensemble, 1 an après, pour découvrir l'engagement des autres sur le sujet et sensibiliser les nouveaux venus lors de la journée.

Cela a permis de faire découvrir l'ampleur des mobilisations citoyennes. C'est notamment le cas de l'Union des Locataires du Logement Social, qui a ainsi pu visibiliser ses activités et montrer son soutien aux habitant·e·s des tours Machtens, en train d'être relogé·e·s.

Les 4 thématiques issues de la première journée - l'augmentation du prix des loyers ; les nouvelles constructions, trop chers pour les habitant·e·s des quartiers populaires ; la participation citoyenne, trop peu transparente ; les logements sociaux trop peu entretenus, rénovés et en trop petit nombre - ont été discutés et renforcées.

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Cela a donné lieu à une carte blanche, co-signé par toutes et tous et  parue dans le journal Le Soir.

Cliquez ici pour découvrir la carte blanche  

Un second article est aussi revenu sur la journée des quartiers populaires en analysant le départ des habitant·e·s de Bruxelles vers la Flandres et la Wallonie.
Cliquez ici pour en savoir plus

Une fête où la mobilisation a pris une forme positive et a permis de tisser des liens entre toutes et tous. En 2024, les élections seront cruciales pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers et s'organiser contre la gentrification, pour cela soyons uni·e·s et engagé·e·s.

Le mouvement des quartiers populaires se veut politique et engagé mais non partisan d’un quelconque parti.

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« Silence, on parle ! » à Charleroi : les échos de la journée

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Le 31 mai dernier, le « Silence,  on parle » se tenait sur la Place Verte de Charleroi, à côté du centre commercial rive gauche.

En installant un plateau de tournage sur cette place, "Silence, on parle ! " transforme l'espace public en véritable "espace de débat public".

Le temps d'une journée, une douzaine de collectifs et citoyen·ne·s peu visibles, peu entendu·e·s, peu considéré·e·s par la société… sont montés sur scène pour tourner en public un coup de gueule ou un cri du cœur sous la forme d'une saynète, d’un sketch, d’une chanson, d’un témoignage,….

Chaque présentation a été filmée en direct et suivie d’un temps de débat avec le public et les passant·e·s.

Dans la page qui suit, nous vous invitons à découvrir ces vidéos de la journée !

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Une rencontre.... "capacitation"

Depuis 25 ans, Periferia co-anime le Programme Capacitation Citoyenne pour mettre en valeur les énergies et intelligences collectives qui s'inscrivent dans l'intérêt général, tout en veillant plus particulièrement à la voix et aux points de vue de ceux qu'on entend moins. Bruxelles, Liège, Roubaix, Seine-Saint-Denis, Valenciennes, Dunkerque, Namur…vous en avez certainement déjà connues.

Pendant plusieurs années, ces rencontres n’ont plus eu lieu. Mais l’esprit est resté, les liens aussi… En 2022, nous avons redémarré les Rencontres « Silence, on Parle ! » pour permettre la rencontre entre des collectifs d’ici et d’ailleurs, le partage de pratiques, les croisements des luttes. Namur, Charleroi et en 2024...à Huy !

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Une édition consacrée aux discriminations

Cette édition 2023 a été pensée avec Jean-Mi et Sandra, deux habitant·e·s carolos qui ont connu un parcours de galère. Ensemble, iels ont fondé l'asbl « C-Prévu », qui cherche à venir en aide aux personnes laissées sur la carreau par des fractures numériques. Une problématique qui s'ajoute souvent à bien d'autres formes d'exclusion de la société, et qui les aura elleux-mêmes conduit à vivre en rue pendant quelques temps. 

Jean-Mi et Sandra ont découvert le "Silence, on parle!" à Grenoble en 2018 dont iels sont revenu·e·s transporté·e·s et profondément touché·e·s. Depuis, iels n'avaient qu'une envie : permettre qu'un tel espace existe aussi à Charleroi. Voilà qui est chose faite !

Soucieux·se que cet espace permette l'expression du plus grand nombre de personnes exclues de leur Ville et avec l'envie de décloisonner les luttes, Jean-Mi et Sandra ont voulu axer la journée autour des différentes formes de discriminations. Pour porter ce beau projet avec nous, iels ont constitué un groupe organisateur, appelé "groupe coeur" composé d'autres regards :

logo SOP Charleroi
  • Vinciane, Thierry et Willy de l'asbl Comme chez Nous (sans-abrisme)
  • Bénédicte et Manu de l'asbl ATD Quart-Monde (précarité)
  • Sandra et Jay de l'asbl Vie Féminine (féminisme)
  • Marcelle de l'asbl Cocad (racisme et intégration)
  • Noam de l'Eden (centre culturel et CEC)
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Durant toute la journée, plus de 150 personnes, passant·e·s et collectifs citoyens invités, ont pris part aux échanges. 

Merci à tou·te·s pour cette incroyable journée de partage et d'expression !

Redécouvrez-la sans plus attendre en cliquant sur la vidéo ci-dessous 😉

Douze prises de paroles se succèdent durant la journée

  • des bénéficiaires du Rebond de Charleroi, un lieu d’accueil de jour pour habitant·e·s de la rue… pour rebondir ;
  • du Gang des vieux en colère ;
  • de l’espace autogéré Magdala à Lille où les bénéficiaires sont elleux-mêmes accueillant·e·s et encadrant·e·s ;
  • du groupe féminin de slam, accompagné par Vie Féminine et Goslam city collectif, qui réclame notamment le droit de s’approprier et faire sien(ne) l’espace public ;
  • des membres français des collectifs Cabane (accès au logement) et Fourchette (alimentation saine pour tou·te·s) de l’université Populaire d’Ici et d’Ailleurs (Unipopia) ;
  • de Marianne, alias Mulakozé, qui milite avec la Collective FRIDA (Féministe Radicalement inclusive et Définitivement Antivalidiste) qui porte la voix de femmes vivant au quotidien des discriminations validistes, sexistes, racistes et classistes ;
  • des jeunes militant·e·s d’ATD Quart-Monde Charleroi qui agissent pour une vie digne pour celles et ceux qui connaissent des situations de grande pauvreté ;
  • des membres de la Maison Arc-en-Ciel qui luttent pour que toute personne concernée directement ou indirectement par l’homosexualité, préoccupée par son orientation sexuelle ou par son identité de genre puisse s'épanouir et trouver sa place dans la société;
  • des danseurs et danseuses de roues libres ou encore DJane d’Arc qui , chacun·e·s à leur manière, sensibilisent à un univers de la danse et du corps plus inclusif ;
  • des musicien·ne·s de la fanfare sauvage qui, avec un esprit différent du nôtre, ont inventé un orchestre de musique inhabituel.

 

Vidéos réalisées par Zoom Productions.

Cet événement est organisé en collaboration avec C-prévu asbl , le Théâtre de la parole, Vie féminine Charleroi-Thuin, ATD Quart Monde Charleroi, l'ASBL Comme Chez Nous, Cocad, l'Eden de Charleroi, UNIPOPIA et le soutien de la Maison pour associations, du CPAS, de la Ville de Charleroi et la Fédération Wallonie-Bruxelles

bannière SOP 2023

Si vous souhaitez en savoir plus sur les "Silence, on parle!"...

Découvrez la publication méthodologique interactive qui décrit le dispositif:

"Silence, on parle! : faire débat dans l'espace public"

 

 

 

 

 

Découvrez la publication de l'analyse :

"Quand les citoyen·nes exercent leurs droits de s'exprimer et...de faire ville!"

Girls Play The City

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

 

Du 10 au 14 mai 2023, nous avons co-animé 4 ateliers pour le projet "Girls Play The City" dans le parc de l'Ouest et ses alentours, avec un groupe d'adolescentes et de jeunes femmes pour penser leur place dans les espaces sportifs et de jeux dans la ville.

En partenariat avec les associations Zijkant, Wetopia, Molenbeek Rebels, et ATLEMO, nous avons voulu mettre en avant à la fois le manque d'infrastructures sportives pensées pour les femmes et leur absence des espaces extérieurs de jeux et de sport, mais aussi et surtout partir d'elles pour penser des nouvelles manières d'aménager ces espaces pour qu'elles s'y sentent bien et légitimes.

Avec le soutien de l'asbl Toestand, gestionnaire de l'occupation temporaire "Park Ouest", nous avons fait de ce lieu d'expérimentation notre terrain de jeux et de réflexion pendant ces quelques jours.

Agissant dans le cadre de notre mission « genre et jeunesse » pour le Contrat de Quartier (CQD) Autour du Parc de l’Ouest, Periferia a mis en avant les questions et opportunités qu'offrent les projets du CQD pour mettre au coeur les envies et besoins des jeunes femmes sur le sujet.

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 1 : comprendre le lieu et le quartier

La première étape du processus "Girls Play The City" a consisté en une analyse du parc et du quartier pour identifier collectivement ce qui empêche les femmes d'occuper les espaces extérieurs, et sportifs notamment, mais aussi les opportunités qu'offrent le quartier pour les jeunes femmes. Il a ainsi s'agit de comprendre ce qui devrait changer, ce qui existe déjà, et là où se situent des leviers d'action pour une meilleure prise en compte des besoins genrés liés aux jeux et au sport dans le quartier autour du parc de l'ouest.

Girls Play The City
Girls Play The City
Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Etape 2 : voir le potentiel du lieu & du quartier

La deuxième étape de "Girls Play the City" avait pour but de souligner le potentiel de Molenbeek, du quartier autour du parc de l'ouest, et du parc lui-même pour créer des espaces sportifs par et pour les jeunes femmes.

Ensemble, nous avons ainsi identifié :

  • ce que les personnes aiment dans ce lieu / le quartier
  • ce qui est positif pour les adolescentes et les femmes
  • ce qui pourrait / devrait être amélioré
Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 3 : développer ce potentiel - qui & comment ?

Qui peut jouer un rôle pour développer tous les potentiels identifiés ? Comment mettre en oeuvre concrètement des interventions dans nos espaces publics pour que les jeunes femmes et les filles occupent plus et plus longtemps les espaces de jeux et sportifs ? Ce sont à ces questions que nous avons tenté de répondre lors des 3e et 4e ateliers.

Les participantes ont d'abord essayé de se mettre dans la peau de celles et ceux qui ont un rôle à jouer (les parents, les hommes, les politiques, les associations, les femmes...). Ensuite, elles ont pensé à l'organisation d'évènements et à l'aménagements d'espaces qu'elles aimeraient voir naitre dans leur quartier.

Girls Play The City
Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Et maintenant ?

Nous restons en lien avec les participantes et entre les associations organisatrices pour avancer dans la mise en oeuvre des propositions des jeunes femmes. Du côté de Periferia, nous continuons notre dialogue avec les différents acteur·rices du Contrat de Quartier pour inclure autant que possible les voix des jeunes femmes dans les projets de la commune.

Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Pour en savoir plus...

Nous renvoyons les lecteur·rices intéressé·es vers d’autres production de Periferia sur ces sujets :

Nouvelle étape « Capacitation » avec des collectifs de France et de Belgique, en lien avec la Fondation Abbé Pierre

Cet article possède du contenu en lien à la FAP, retrouvez plus d'informations sur cette page.

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La Fondation Abbé Pierre soutient de nombreuses initiatives d’associations et collectifs qui « permettent à des personnes défavorisées d’accéder à un logement décent et une vie digne ». Elle est soucieuse de travailler davantage avec les personnes en galère, plutôt que simplement pour elles. Cela exige un changement de posture et c’est dans la démarche « capacitation » qu’elle a trouvé le chemin.

Periferia accompagne un ensemble de collectifs de France et Belgique qui cheminent avec la Fondation Abbé Pierre pour arriver collectivement à faire évoluer les pratiques et « se mettre en capacitation ». Cela se traduit par des rencontres semestrielles : la première a eu lieu fin septembre 2022 et la seconde fin mars 2023. Chaque rencontre est l’occasion d’échanger, mais surtout de voir comment chacun·e peut agir différemment. Depuis la 2ème rencontre plusieurs actions se dessinent pour se renforcer – notamment autour de la co-formation – et être davantage visibles via des podcasts pour des émissions radio, des actions autour du logement et la mise en place d’un festival.

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Des premières balises pour parler de Capacitation

Cette nouvelle démarche « Capacitation » rencontre beaucoup d’enthousiasme et un groupe s’est mis en place pour préparer les rencontres, affiner les concepts, organiser les traces de chaque temps collectif et accompagner les mises en action. Le tout en veillant à une co-construction entre la fondation et les collectifs.

Cliquez-ici pour découvrir le livret "Faire ensemble dans une perspective de capacitation ?", réalisé lors de la rencontre à la Fondation Abbé Pierre. 

Retour sur 4 ans d’implication avec les jeunes à Schaerbeek

Quelles valeurs pour le quartier

Dans le cadre du contrat de quartier durable Stephenson à Schaerbeek, nous avons soutenu et accompagné les jeunes du quartier dans leurs projets pendant 4 années. Petit à petit, ils prennent part à la gestion et à la vie de leur quartier et se rendent visibles de manière positive par tou·te·s les habitant·e·s.

Retour sur quelques moments clés !

Des échanges avec l'Amérique latine

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- Le tournoi de Football 3 -

Nous avons accueilli deux éducatrices spécialisées dans le football 3, venues du Salvador et du Costa Rica. Et ensemble nous avons organisé une formation avec et pour les jeunes de Stephenson ainsi que pour un groupe de jeunes en Argentine (à Tucuman). Des échanges ont eu lieu entre les 2 groupes (partages et visites virtuelles de leurs quartiers, échanges autour du football...). Ainsi, au-delà de la formation « technique » au football 3, l’ambition et les méthodologies ont permis d’avoir des échanges à propos des territoires et vécus de chacun·e des participant·e·s (Stephenson – Salvador – Costa Rica et Argentine), mais également sur la posture d’animateur·rice de quartier et de leader communautaire.

En juin 2021, les jeunes nouvellement formés ont organisé un tournoi de football 3 au sein du quartier Stephenson avec des moments de débats et des moments plus sportifs, pour tous les habitant·e·s du quartier ! En parallèle du tournoi, une exposition sur le football 3 à travers le monde était exposée sur la place Stephenson.

Un super moment d'échanges et d'expérimentation !

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 - La Guinguette à Mots -

Après le premier confinement lié à la pandémie, nous avons mis en place une guinguette dans le quartier. Celle-ci a permis aux habitant·e·s et plus particulièrement aux jeunes de construire des messages à travers l’envoi de cartes postales (symbole de vacances et de voyage) entre des habitant·e·s encore confinés au Brésil dans la ville de Fortaleza et des habitant·e·s du quartier Stephenson !

Chaque semaine, les cartes étaient « postées » sur notre compte Instagram. Les brésiliens pouvaient réagir et nous transmettre leurs cartes.

Cette dynamique a permis de tisser des premiers liens entre Stephenson et Fortaleza, le début d’allers-retours qui ont perduré…

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- Cycle autour du Droit à la Ville - Belgique / Brésil -

Un cycle de rencontres a été organisé entre le groupe de jeunes de Stephenson et plusieurs groupes de jeunes brésiliens sur la thématique du droit à la ville depuis les périphéries, et plus particulièrement sur les questions de racisme structurel et précarité du travail chez les jeunes.

Occuper et s'approprier des lieux différents

Tout au long des 4 ans, la thématique des "lieux des possibles" a été travaillée. Très rapidement après les premiers échanges avec les jeunes du quartier, la réflexion est lancée collectivement : existe-t-il des lieux qui sont co-gérés avec les jeunes ? Nous sommes donc partis ensemble à la recherche d'expériences inspirantes : nous présentons le mARTadero, en Bolivie (cliquez ici pour en savoir plus), allons visiter le Musée du Capitalisme, qui permet d'enrichir les réflexions, visitons et organisons des ateliers à la Cité de la Jeunesse, un espace créé récemment par et pour les jeunes et qui a pris ses quartiers tout près de Stephenson. Et puis, c'est finalement à travers l'occupation temporaire du futur parc Stephenson que nous expérimentons d'autres manières d'occuper un lieu... et commençons à co-gérer un espace public !

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-L'occupation temporaire du (futur) parc Stephenson -

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Et les filles, dans le quartier ? 

Nous constatons rapidement que peu de filles de viennent à nos activités. Moins présentes dans les espaces publics, nous avons eu plus de difficultés pour aller à leur rencontre et nous faire connaitre. Au fur et à mesure, et grâce aux partenariats locaux, un groupe de filles s'organise pour prendre part à l'occupation du parc Stephenson ! Nous les aidons à aménager un lieu pour les filles, qui manque cruellement dans le quartier. Un lieu de ressources et d'échanges entre filles du quartier se crée. C'est alors l'occasion de partager les vécus de chacune sur leurs pratiques de la ville.

Et quelle place pour les jeunes dans l'espace public ?

De nombreux ateliers menés ont permis aux jeunes de trouver un espace d'échanges autour des vécus dont l'objectif était aussi de se renforcer et de se questionner. Écoute de podcasts ou organisation de débats, la plupart des activités ont eu lieu sur la place centrale du quartier pour permettre à chacun·e d'y prendre part.

Ces échanges ont notamment permis d’alimenter un podcast que nous avons réalisé sur le droit à la ville et plus particulièrement sur la question des corps marginalisés par l’espace public (avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de nos activités d’Éducation permanente). L’épisode 2 reprend les voix de plusieurs jeunes du quartier qui s’interrogent sur l’influence de la présence policière dans leurs usages de la ville.

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Retrouvez l’épisode ici : https://periferia.be/decorps-urbains-episode-2-police-des-corps- mais-qui-proteges-tu/

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S'impliquer dans la vie du quartier

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Imaginer le réaménagement de la rue Navez

Tout au long de notre mission à Stephenson, nous avons aussi soutenu et accompagné les jeunes dans leur volonté prendre part à la vie de quartier... comme à travers l'implication dans le dispositif d'enveloppe citoyenne du contrat de quartier durable (pour financer la formation pour devenir animateur·rice de football 3 pour les plus jeunes du quartier, ou encore pour créer l'espace fille au sein de l'occupation temporaire), mais aussi pour donner son avis pour le futur du quartier : le réaménagement de la Rue Navez, les besoins liés au futur parc...

Pour que les jeunes, aussi, participent aux décisions dans leur quartier !

 

Stage Femmes & Espace Public

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Dans le cadre de notre mission « genre et jeunesse » pour le Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest, nous avons organisé un stage de trois jours pendant les congés de carnaval (21-22-23 février 2023).

Ce stage prévu en non-mixité (pour les jeunes femmes) avait différents objectifs :

  • Comprendre les usages genrés de l’espace public en mettant en dialogue les différentes expériences et ressentis des participantes ;
  • S’approprier en groupe des espaces pour se renforcer et avancer vers des usages plus égalitaires (des parcs surtout) ;
  • Réfléchir au mobilier urbain et son influence sur nos usages et expériences de l’espace ;
  • Apprendre à construire du petit mobilier en carton sur base de prototypes imaginés ensemble.

Chaque jour, nous étions entre 8 et 15 à nous retrouver dans la salle du jardin des quatre-vents, en majorité des jeunes femmes usagères du périmètre du contrat de quartier (habitant dans le périmètre et/ou ayant l’habitude de le fréquenter).

Beaucoup de moments très riches d’échange, de construction collective, de débat ont eu lieu pendant ces trois jours.

Jour 1

Le premier jour de stage, nous nous sommes promenées dans 2 parcs bruxellois, le L28 et la place Morichar. Pour chacun des parcs, nous avons proposé aux jeunes femmes de se promener (seule ou à plusieurs) et de prendre en photos tout ce qui les interpellaient.

Nous nous sommes posées des questions de type :

  • Quels-sont les parcs que je fréquente souvent et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui fait qu’un espace me fait me sentir bien ?
  • Quelles situations ou aménagements peuvent me mettre mal à l’aise ?
  • À quelle(s) condition(s) je viendrais faire du sport dans ce parc (seule ou accompagnée) ?
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JOUR 2

Lors du deuxième jour, nous avons à la fois réfléchi aux installations des parcs et les effets qu’ils ont sur notre usage de ces espaces (les cages de foot ; les lampadaires ; les toilettes publiques ;…) et nous avons débattu sur les aménagements que nous voudrions avoir dans l’espace public (espaces non-mixtes, degré de visibilité vis-à-vis des autres…).

L’après-midi, nous nous sommes appropriées un espace public, à l’aide de tags et de collages : le Park Ouest.

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JOUR 3

Le dernier jour du stage a permis de construire des prototypes – d’abord en argile, puis en carton – de mobilier urbain inclusif. Il s’agissait d’imaginer des bancs, cabanes, aménagements de parc en tout genre qui permettraient aux femmes, mais pas seulement, d’avoir envie de se promener et de passer du temps, seules ou en groupe.

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L’évolution des réflexions des participantes rien qu’en trois jours nous conforte dans l’idée qu’il est nécessaire d’ouvrir des espaces de discussions sur les questions d’appropriation genrée de l’espace public. A plusieurs reprises, des participantes nous ont dit que ce sont des sujets qu’elles abordent peu / pas en général, alors que les ressentis sont bien partagés. Pouvoir échanger et apprendre à mettre des mots sur des impressions est une étape essentielle dans l’empouvoirement et la mise en action.

Ce court stage s’ancre pour nous dans un travail plus long, à Molenbeek mais pas seulement, s’orientant autour de deux axes :

  • La capacitation des jeunes femmes dans l’espace public: partager des expériences, occuper ensemble l’espace, comprendre les enjeux structurels de construction de l’espace public et développer des méthodes et outils (tels que la construction de petit mobilier en non-mixité) pour se sentir actrices légitimes de l’espace urbain
  • La prise de recul et l’analyse d’actions locales pour viser une incidence politique et la prise en compte réelle des besoins et envies des personnes minorisées dans l’espace public (dont les jeunes femmes).

Envie d'en savoir plus ?

Nous renvoyons les lecteur·rices intéressé·es vers d’autres production de Periferia sur ces sujets :

Des visages et des histoires en Colombie

Dans le cadre de la démarche Altoparlante (haut-parleur), nous étions en Colombie en octobre. L’occasion d’aller à la rencontre de Con-Vivamos à Medellín, une organisation dont nous avions présenté une expérience dans la publication « Transformations soci(ét)ales » (pages 36-39). Nous y abordions l’importance de « se souvenir dans les quartiers pour construire la paix ».

Dans un contexte marqué par des conflits, de la violence et de nombreux·ses disparu·e·s, Con-Vivamos participe à la construction de territoires de paix, particulièrement à partir des enfants et des jeunes.

Ces quelques photos en sont le témoignage.

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Au centre de Bogotá, une devanture de magasin rappelle l’histoire de Nicolas Neira, mort à 15 ans. Il a été victime des violences policières lors des manifestations du 1er mai 2005.

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Dans le quartier de Moravia, emblématique pour les résistances citoyennes au centre de Medellín, le visage de cette leader anime une des façades du quartier.

Dans la région Nord-est de Medellín, pas loin du siège de Con-Vivamos, des jeunes ont décidé de faire revivre un lieu public en y proposant des activités culturelles, artistiques et de rencontres. L’objectif : permettre aux enfants du quartier de ne pas tomber dans les mailles des groupes armés. Sur la fresque, une phrase « Nos necesitamos vivos » (nous avons besoin de nous en vie).

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Sessions d’information pour soutenir le collectif CAP Démocratie en Wallonie

Dire que la démocratie représentative est à bout de souffle en particulier en Belgique et en Wallonie est devenu un lieu commun. « Une société toujours plus repliée sur elle-même, qui croit de moins en moins dans ses institutions démocratiques et est tentée par une gouvernance autoritaire », tel est le tableau peu réjouissant donné par la nouvelle enquête « Noir, Jaune, Blues » publiée par Le Soir et sur la RTBF il y a quelques jours.

Une large majorité de citoyen·ne·s ne se sentent plus considéré·es par l’appareil politique et institutionnel. L’échéance des élections de 2024 appelle à reconstruire des ponts entre la société civile et nos représentant·e·s politiques au plus vite, au risque de voir l’absentéisme et les positions les plus extrêmes de rejet prendre le dessus.

Pour y parvenir en Wallonie, Periferia soutient le collectif citoyen wallon appelé CAP Démocratie (Citoyen·nes au Parlement) souhaite qu’un dialogue permanent entre citoyen·nes et représentant·es politiques soit instauré, en s’inspirant du modèle initié en communauté germanophone en 2019. Dans ce but, le collectif va adresser au Parlement wallon une pétition dans le cadre de l’article 130 BIS du règlement du Parlement wallon. Selon cet article, si 2000 signatures de résident·es wallon·nes âgé·es de plus de 16 ans sont collectées, le Parlement peut mettre en place une commission mixte, composée de citoyen·nes tiré·es au sort et de député·es parlementaires, pour débattre de la demande introduite via la pétition : une première expérience de dialogue ciotyen·es - élu·es en soi !

Nous en sommes aujourd’hui à 1300 signatures collectées !

Vous voulez en savoir plus :

  1. Rejoignez-nous le 13 février à 17h ou le 16 février à 12h30 (avec votre pique-nique) pour un échange convivial autour du sujet dans les locaux de Canopea, 5 Bd Mélot à Namur
  2. Vous pouvez lire la carte blanche signée par le collectif Cap Démocratie parue dans le journal Le Soir ou l’article rédigé par le journaliste Eric Deffet du même journal.
  3. Découvrez le modèle germanophone via cette analyse du CRISP

Je viens à la session d'info : https://www.eventbrite.be/e/billets-assemblee-citoyenne-rencontres-et-signature-dune-petition-523702186337

Je veux soutenir : https://www.capdemocratie.be/nous-soutenir/

Je signe : http://www.capdemocratie.be/petition/

À Molenbeek, le logement social comme patrimoine commun

En mars 2022 avait lieu la 1ère journée des Quartiers Populaires, rencontre qui réunissait habitant·e·s et collectifs pour se questionner et s’organiser face à la gentrification galopante dans certains quartiers Bruxellois. Suite à ce premier moment, un groupe d’habitant·e·s locataires de plusieurs sites du logement social à Molenbeek se réunit et se mobilise, appuyés par Periferia, La Rue et Bonnevie, pour améliorer les conditions de vie des habitant·e·s.

Le Logement social est à préserver

C’est ce que le groupe rappelait lors de son interpellation devant le conseil communal en juin dernier  : « Nous souhaitons échanger avec vous sur la meilleure solution actuelle pour mener la guérilla contre la gentrification, pour reprendre votre terme Madame la Bourgmestre. Cette solution, c’est la seule institution publique qui permet d’avoir des loyers abordables, c’est l’institution pour laquelle 100 000 bruxellois patientent sur des listes d’attentes interminables. C’est le logement social. »

Un diagnostic qui montre les nombreux problèmes

Mais si le logement social est la meilleure manière de lutter contre la gentrification, l’état des lieux qui ressort des échanges est plutôt sombre : de nombreux problèmes quant à la qualité des logements (humidité, bruit, insécurité…), une communication très compliquée avec les sociétés de logements sociaux (non-réponse par téléphone, longue attente pour une intervention, calendrier des rénovations pas connu…). Les locataires se questionnent sur la gestion de leur société de logements sociaux et leur accès à l’information sur des questions qui les concernent directement : à quoi correspondent les charges que je paye  ? Quel suivi/ contrôle des entreprises qui interviennent pour les travaux ?

Réagir de manière collective

En s’unissant pour essayer de trouver des solutions, les locataires du Logement Social à Molenbeek revendiquent des améliorations structurelles, et non au cas par cas.

Ainsi, en juin dernier le groupe décide de créer l’Union des locataires du logement social.

Au programme en 2023 : continuer le travail d’enquête sur la gestion du logement social, rencontrer les acteurs·rices communaux·ales et régionaux·ales compétent·e·s sur ces questions et construire des propositions collectives en vue d’améliorer les conditions de vie des habitant·es et ainsi commencer à réellement préserver le logement social, notre patrimoine commun !

Wallon·ne·s, signez notre pétition!

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" Nous, citoyens et citoyennes de Wallonie demandons au Parlement Wallon l’instauration d’'un dispositif permanent d'assemblées citoyennes tirées au sort en Région Wallonne. Celui-ci sera largement inspiré du « Dialogue permanent en Communauté Germanophone » tel qu’il existe depuis le 25 février 2019. "

Periferia soutient activement le collectif CAP Démocratie formé par des citoyen·ne·s désireux·ses de revitaliser notre système démocratie actuel. Celui-ci a déposé le 12 juin dernier deux pétitions en ligne pour qu'une assemblée citoyenne semblable à celle du Burgerdialogue permanent en communauté germanophone puisse voir le jour aux côtés du Parlement wallon.

 

Nous avons besoin de votre soutien !

ATTENTION :
seules les personnes domiciliées en Wallonie et âgées de +16 ans peuvent signer.

Les autres : merci de relayer auprès de vos familles, ami·e·s et connaissances wallonnes ! 😉 

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Pour signer
la pétition 130bis

CLIQUEZ ICI

L'article 130  bis ?

 

L'article 130bis du règlement du Parlement wallon permet quant à lui aux ciotyen·ne·s wallon·ne·s de de suggérer la mise en place de commissions mixtes (10 parlementaires et 30 citoyen·ne·s) pour discuter d'une question. Le principe est donc similaire à celui d'une pétition classique, à cela près qu'il s'agit d'obtenir 2000 signatures (uniquement papier à ce stade!), et que la commission est mixte et non pas uniquement constituée de parlementaires.

Il est donc plus intéressant que l'on parvienne à obtenir ces 2000 signatures. 😉

 

D'où vient cette pétition ?

Une revendication issue d'une dynamique de convergence...

En juin 2021, Periferia a répondu à l'appel d'associations et groupes militants de Namur. A la sortie de deux années de pandémie et de restrictions sociales, les groupes de lutte sont affaiblis, avec des troupes en partie démobilisées. Malgré tout l'envie est encore là et les besoins criants : les luttes sont toujours à mener et restent plus que légitimes.

Quelques groupes locaux lancent alors un appel à converger, à unir nos forces et nos combats. Un lieu de convergence se met en place et plusieurs actions sont menées, parmi lesquelles, des assemblées citoyennes. Parce qu'il faut continuer à faire débat, parce qu'il faut inventer de nouvelles réponses, parce que celles et ceux qui vivent des situations difficiles sont des interlocuteur·trices incontournables pour les inventer...

"Nous voulons un dispositif permanent d'assemblées citoyennes"

La revendication d'assemblées citoyennes wallonnes est ressortie comme un trait commun à nos aspirations : une réappropriation du pouvoir politique par les citoyens et citoyennes afin d'assurer une transition vers un monde plus solidaire, juste et soutenable, un dispositif visant à revitaliser notre système politique actuel dont un nombre grandissant de citoyen·ne·s se détournent chaque année davantage.

Une première demande au Parlement déboutée

Dès l'automne 2021, une première demande est introduite auprès du Parlement Wallon. Celle-ci propose la mise en place d'une assemblée citoyenne "qui soit représentative de la population et transcende les intérêts partisans de la majorité des professionnels de la politique. Cette assemblée aura le mandat de déterminer des mesures pouvant être juridiquement contraignantes indépendamment de l'accord des élu·es en place afin d'orchestrer, nous l'espérons, une transition écologique et sociétale majeure, rapide et socialement juste."

Le caractère contraignant sollicité est alors pointé par le service public comme illégal. Celui-ci déboute donc notre demande. Purement et simplement. Le débat n'aura pas lieu.

Une seconde demande, inspirée de la Communauté germanophone

Le collectif ne se laisse pas démonter et décide donc de s'inspirer de dispositifs déjà existant en Belgique pour asseoir "légalement" sa proposition. En Communauté germanophone, un dialogue citoyen permanent existe depuis février 2019 et semble avoir généré de nouveaux rapports citoyen·ne·s - élu·e·s inspirants. Le collectif étudie ce dispositif et y retrouve une grande part de ses aspirations.

Une seconde pétition est rédigée, demandant qu'une commission composée de citoyennes et citoyens tiré·e·s au sort ainsi que d'élues et d'élus parlementaires soit mise sur pied pour étudier la possibilité d'instaurer en Région Wallonne un dialogue citoyen permanent en s'inspirant du modèle développé en Communauté Germanophone.

Dans la foulée, le collectif se structure, se renomme CAP Démocratie (CAP pour Citoyen·ne·s Au Parlement) et crée un site internet : www.capdemocratie.be

Nous sommes déterminé·e·s à aller jusqu'au bout pour générer ce débat, essentiel à nos yeux !

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---> Pour découvrir cette aventure, consultez le blog du collectif en cliquant ici !

Vous y retrouverez :

  • le récit du collectif,
  • les photos des actions,
  • les articles de presse.

Periferia a rejoint le collectif CAP Démocratie, un collectif de citoyen·ne·s engagé·e·s dans les questions de Démocratie et indépendant de toute formation politique actuelle, qui porte cette pétition..

Carte blanche // de l’importance du contrôle budgétaire

Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license

Cinq ans après le scandale de Publifin, la Wallonie et l’Europe sont de nouveau secouées par des faits de mauvaise gestion de l’argent public et de corruption. En 2017, Periferia avait envoyé un courrier aux membres du Parlement Wallon pour les interpeller sur l’importance du contrôle budgétaire par des citoyen·ne·s et les informer de dispositifs inspirants existant en Belgique et ailleurs dans le Monde. Aucun·e ne nous avait répondu.
Fin 2022, nous leur avons renvoyé ce même courrier accompagné d’une nouvelle lettre les invitant à passer à l’action.

Pour lire la lettre de 2017, cliquez ici

Pour lire la nouvelle lettre envoyée fin 2022, c'est en cliquant par là

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

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Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

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Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.

Agir autrement, au croisement de pratiques et références d’ailleurs

Depuis sa création, Periferia travaille la question des relations Sud/Nord – Nord/Sud, persuadés que nous avons tout à gagner dans les échanges entre personnes et organisations de contextes différents. Dans le cadre des actions que nous menons avec des collectifs d’Amérique Latine, nous avons accueilli Anahí Machicado, éducatrice populaire et artiste bolivienne, pendant 3 mois au sein de Periferia.

Cette étude a été élaborée à partir de réflexions de Anahí et de l’équipe, puis nourrie par la mise en œuvre d’actions animées par Anahí avec plusieurs collectifs que Periferia accompagne. Enfin, elle permet d’amener des éléments de positionnement de Periferia que nous souhaitons partager avec d’autres personnes et collectifs désireux·ses de se laisser perturber par des regards et pratiques venues d’ailleurs.

Cliquez ici ou sur l'image pour accéder au document