Pas sans nous ! – Episode #1 : Naissance de Periferia

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Dans ce premier épisode, vous entendrez comment Periferia a pris ses racines à Bruxelles, à partir d'expériences ménées au Brésil dans les années 1990. On y entend 3 des fondateur·rices de l'association, Eliana Guerra, Yves Cabannes, et Patrick Bodart, nous expliquer d'où l'idée est venue, pourquoi Bruxelles, et surtout, les intuitions qui continuent d'influencer nos manières d'être et de faire.

Bonne écoute !

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Méthodologie

Pour accompagner ce premier épisode concernant la naissance de Periferia, nous proposons de partir de ce que nous avons identifié comme étant des manières de notre association d’inverser, ou du moins mettre en tension l’équilibre inégalitaire entre les centres (de pouvoir) et les périphéries.

Nous revenons ainsi sur 6 aspects de ce qui guide notre travail, qui chacun questionne les rapports de pouvoir favorisant le centre au détriment des marges, des personnes et des groupes laissé·es de côté, tant géographiquement que politiquement.

Chaque fiche présentée ici propose une façon de sortir du modèle hiérarchique centre-périphérie et est accompagnée de questions pour tenter de creuser ces enjeux dans vos contextes, vos projets, et avec les publics que vous accompagnez.

1. « Nada sin nosotros » : choisir les périphéries pour construire la ville

Construire la ville avec et à partir des périphéries plutôt qu’en partant des centres
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Les projets qui ont mené à la naissance de Periferia ont pris la direction de construire des « morceaux de ville », situés en périphérie, avec les personnes qui y habitaient. Il s’agit d’un moyen de contrer une logique technocratique qui veut que ce soient des expert·es, extérieur·es aux lieux qu’iels imaginent qui se chargent de penser des plans et de faire construire ces quartiers.

Au-delà de ça, il s’agit également de ne jamais faire « pour » des gens, sans elles et eux.

  • Connaissez-vous des expériences où des habitant·es de quartiers populaires / périphériques ont pu décider de l’aménagement de leur quartier ?
  • Avez-vous déjà pris part à la construction du territoire sur lequel vous habitez ?
  • La question de ne jamais faire « sans » les personnes concernées, comment se pose-t-elle dans vos actions ? quels défis cela pose ?

2. Inverser les liens entre l'Amérique Latine et l’Europe

Décentrer le « centre du monde » et la production de savoirs
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C’est une association brésilienne, le CEARA Periferia, qui a donné l’inspiration nécessaire à la création de Periferia en Europe. Faire venir en Europe des pratiques et des savoir-faires venus du Sud Global est une manière de rejeter le paradigme colonial encore bien ancré selon lequel l’Europe serait en « avance » sur le Sud et que le Nord aurait tout à lui apprendre.

Faire de l’Amérique Latine le centre d’où partent des savoirs et des expertises dont pourrait bénéficier l’Europe c’est décentrer notre regard, et faire un pas vers la décolonisation de nos savoirs.

  • Qu’est-ce que le fait de regarder cette carte du monde suscite en vous ?
  • Où vous situez-vous dans le monde ? êtes-vous habitué·e à ne pas être au centre ?
  • Où situez-vous les espaces de production des connaissances ? A quel point, vous inspirez-vous de ce qui s’écrit et se pense dans le monde non-occidental ?

3. Reconnaitre les savoir-faire et les pratiques : partir des savoirs empiriques

Partir de la pratique plutôt que de la théorie
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Un autre point abordé dans cet épisode est celui de la valorisation des savoirs empiriques, ceux qui viennent de nos expériences, de nos pratiques, et non de la théorie. Alors que nous avons tendance à partir de théories pour construire des projets, ou penser des solutions à des problèmes, il s’agit ici de partir de connaissances pratiques et de problèmes tels que les personnes concernées se les posent.

Il s’agit à nouveau de se décentrer, dans nos systèmes de pensées qui ont tendance à mettre sur un piédestal ce qui vient des intellectuel·les et théoricien·nes et à dévaloriser les connaissances pratiques des personnes marginalisées.

Sans dévaloriser les savoirs théoriques, il s’agit plutôt de ne plus hiérarchiser ces différents modes de connaissances et pouvoir passer de l’un à l’autre. Plutôt que d’invalider des connaissances pratiques si elles ne rentrent pas dans des théories, il s’agit de voir comment les expériences peuvent alimenter et renforcer les théories, et réciproquement.

  • Pensez à des expériences du quotidien où vous vous basez sur des savoirs pratiques et non théoriques pour résoudre des problèmes. Est-ce difficile à identifier ou pas ? Est-ce plus simple d’identifier une théorie (idée non remise en question) ou une pratique spontanée que vous faites sans savoir si cela se vérifie pour d’autres ?
  • Dans votre contexte, comment pourriez-vous valoriser les savoirs nés de l’expérience ?
  • Dans votre contexte, pourriez-vous facilement valoriser un apprentissage transmis par une personne marginalisée ? Devez-vous davantage justifier ou appuyer ce vécu que s’ils s’agissait d’une personne lambda ?
  • Comment pourriez-vous renforcer la construction de connaissances théoriques à partir de l’expertise du vécu des personnes concernées par des exclusions ?

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4. Expérimenter dans les périphéries, sans attendre des centres qu’ils trouvent des solutions

Des périphéries résilientes où d’autres possibles existent, face à des centres rigides et figés
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Face à l’idée répandue de centres progressistes, modernes et favorisant l’innovation, nous opposons une vision des centres comme reproducteurs d’inégalités sociales, territoriales, économiques… et des périphéries comme espaces qui, face aux difficultés vécues, portent un potentiel d’expérimentation, d’imagination de solutions novatrices et répondant directement aux problèmes rencontrés.

Sans romantiser la précarité ou l’exclusion, il s’agit plutôt de sortir de préjugés binaires sur les espaces non dominants (ruraux, populaires, …) : soit conservateur et rétrograde, soit intrinsèquement solidaires et chaleureux.

Nous pensons ces espaces comme ayant le potentiel de sortir de logiques dominantes desquelles ils ne profitent pas, habités par des personnes en capacité d’inventer constamment des plans B, des manières de résister et de (sur)vivre. Nous souhaitons partir de ces réalités pour penser de nouvelles formes d’habiter nos territoires.

  • Quelles représentations vous viennent en tête lorsque vous décrivez des personnes habitant dans les centres urbains et les valeurs qu’elles portent ? Et des personnes vivant dans les quartiers populaires ? De celles issues de l’immigration ?
  • Vous souvenez-vous de moments où ces représentations ont été contrecarrées ?
  • Connaissez-vous des manières de faire alternatives qui ont pu se développer dans des quartiers populaires ou périphériques pour résoudre des problématiques locales ?

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"A cidade que queremos", une publication disponible en portugais
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5. Être extérieur·es aux initiatives pour les valoriser et pousser aux transformations

Periferia comme acteur périphérique des groupes accompagnés
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Dans l’épisode écouté, nous situons Periferia comme un élément étranger, décalé, un facteur exogène qui vient perturber les groupes accompagnés et ainsi tente de les faire avancer. En intervenant dans des groupes a priori étrangers à nous (parce que situés dans un autre territoire, milieu ou confrontés à des enjeux qui ne sont pas nécessairement les nôtres), nous voulons jouer ce rôle de facteurs exogènes menant aux changements sociaux. S’il est clair que les transformations sociales significatives ne peuvent être portées que par des personnes concernées, nous savons que nous poser en tant que soutien externe permet la valorisation du groupe (« on s’intéresse à nous »), la mise en lien avec d’autres (voir point 6.), et la mise à disposition d’outils réflexifs et d’action.

  • Introduire une tierce personne dans une dynamique implique de penser à la place de celle-ci : sa légitimité, son champ d’autonomie, les potentiels d’alliances ou de rupture dont elle est porteuse, etc. Comment abordez-vous ces sujets dans vos luttes, dans vos projets ?
  • Quelles place ou postures de personnes extérieures vous semble intéressante pour soutenir un groupe?

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6. Tisser des liens entre périphéries pour générer des nouvelles centralités « périphériques »

De multiples centralités interreliées plutôt qu’un système binaire et hiérarchique
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En faisant se croiser les groupes, et en tissant des liens entre des expériences, nous souhaitons favoriser l’émergence de nouvelles centralités, où les périphéries échangent et se renforcent en autonomie par rapport aux pouvoirs dominants, tout en conservant leurs manières de faire et richesses propres aux périphéries.

Créer des espaces de rencontre permet de s’inspirer de ce qu’il se passe ailleurs, et ainsi de faire se multiplier les espaces collectifs d’entraide, de soin, et de lutte face aux inégalités. Par-là, nous espérons également intensifier et renforcer d’autres manières d’agir, de construire des savoirs et de résister.

  • Vos projets sont-ils inspirés de visites ou de rencontres ?
  • Provoquez-vous parfois des rencontres improbables entre des groupes et personnes issues d’horizons et réalités très diverses ? Si pas, quelle rencontre de ce genre pourriez-vous expérimenter ?
  • Prendre du temps pour sortir de son quotidien et voir ce qu’il se passe ailleurs n’est pas toujours facile. Quand avez-vous l’occasion d’échanger avec des personnes impliquées dans d’autres luttes ou d’autres espaces ? Dressez la liste des sujets sur lesquels vous ne parvenez pas à avancer ou manquer d’inspiration : qui pourrait avoir rencontré ces mêmes questionnements ? qui pourrait avoir tenter d’y répondre ?

Livre – Faire je(u) égal

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"Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces « géographies scolaires du genre », sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal."

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Livre – Ville Féministe

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"À qui appartient la ville ? Sûrement pas aux femmes. Souvent le théâtre des violences, la ville repose sur des fondations sexistes. Kern s’attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race et d’âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes ?  Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s’appuie sur les théories d’urbanisme,  des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s’embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d’une ville plus inclusive."

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La ville est à nous AUSSI ! -Article

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Depuis 2017, Periferia travaille en collaboration avec la Maison de Quartier des Quatre Vents à Molenbeek sur les questions de mixités dans l’espace public, à partir du regard et du vécu de jeunes filles qui habitent le quartier. Après avoir réalisé un diagnostic du quartier (Étangs noirs/ Gare de l’Ouest), elles ont formulé quelques recommandations à destination de la Commune, des associations du quartier et des usagers du quartier.

Cette page vise à illustrer et donner voix au manifeste rédigé par le groupe.

On y retrouve des éléments de diagnostic sensible réalisé par le groupe, des extraits de podcast permettant une réflexion élargie des constats abordées et des premières propositions afin de prendre en compte les femmes dans l'aménagement et la gestion des espaces publics.  

Premiers constats

  1. Les hommes et les femmes ne semblent pas avoir le même comportement dans la ville
  2. Les hommes ont plus de droits et d'opportunités que les femmes
  3. Les hommes sont plus présents en ville, souvent en groupe, tandis que les femmes sont moins visibles et leur présence semble moins légitime
  4. Les femmes ont plus de tâches domestiques à faire que les hommes

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Aménager des espaces pensés par et pour tou·te·s

Les femmes ont une pratique de la ville spécifique, différente de celle des hommes. Leurs points de vue ne se limitent pas à un ressenti sur les questions d’insécurité mais bien à une vision globale sur l’accessibilité et l’appropriation des différents espaces publics (espaces verts, mobilité, loisirs, propreté...). Dans le quartier, un certain nombre d’espaces publics donnent un sentiment d’inconfort, de malaise.

« Des espaces où l’on passe, que l’on traverse mais où il n’est pas agréable de rester. » 

Parce que les espaces publics sont encore peu pensés par et pour les femmes, elles s’y sentent moins à l’aise et donc y passent moins de temps. Prendre en compte et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité pour aménager des espaces où les femmes se sentent bien, qu’elles ont envie d’occuper et de s’approprier !


PROPOSITIONS

  1. Diversifier l’aménagement des  espaces et questionner avec les femmes  l’équilibre entre espaces publics « à l’abri des regards » et « visibles de tou·te·s » à l’échelle de chaque quartier, chaque rue
  2. Aménager des espaces verts et paisibles

  3. Multiplier (et entretenir) les toilettes publiques gratuites et mettre à disposition des serviettes hygiéniques en libre accès

  4. Améliorer le confort des piéton·ne·s sur les trottoirs (diminuer la place de la voiture, des terrasses des cafés...) 

FORMER AUX MIXITéS

« Les garçons qui ont évolué dans des groupes de maisons de quartier mixtes où on débat, sont différents, plus respectueux car ils comprennent. »  

L’expérience des femmes et des hommes dans la ville est différente. Les un·e·s n’ont pas forcément conscience des réalités vécues par les autres. 

Les garçons ayant grandi dans des villes où l’espace public est dominé par des hommes  n’ont pas forcément conscience des conséquences de certains  de leurs comportements (attroupements, regards insistants, interpellations en rue...) et notamment de leurs effets sur la pratique de la ville par les femmes (trajectoires modifiées, stratégies d’évitement, résignations à ne pas sortir...).


PROPOSITIONS

  1. Multiplier les espaces de débat entre femmes, entre hommes et entre femmes et hommes : 

                    - dès le plus jeune âge 

                    - partout (au sein des maisons de quartier, des écoles, des espaces sportifs...)

     2. Analyser avec les lunettes du genre les programmes d’activités proposées au sein des maisons de quartier, des centres sportifs...

« Il faut tout bousculer ! »

SE RENforcer entre les femmes

« Quand on est toute seule on est gênée, quand on est en groupe on est plus fortes... Être en groupe, ça nous a protégé ! »  

On constate dans le quartier un manque d’espaces pour se retrouver entre femmes tant dans l’espace public que dans des locaux. 

Cela limite d’une part les possibilités de sociabilisation mais également les moments pour se renforcer, discuter des enjeux du quartier...

Les espaces entre femmes permettent d’avoir une parole libre, d’échanger sur des expériences vécues sans devoir se justifier mais aussi de se rendre compte de la dimension collective du problème, que l’on n’est pas seule à subir cette discrimination. 


PROPOSITIONS

  1. Créer des espaces pour prendre le temps de se renforcer entre femmes

  2. Encourager des projets associatifs à destination des femmes pour renforcer les capacités en vue de créer des espaces en mixité
  3. Encourager les activités à l’extérieur pour se rendre visible entre femmes

  4. Occuper en groupe les espaces publics et de décisions pour affirmer sa présence

  5. Encourager la mobilité hors du quartier

Développer le sport pour tou·te·s

On constate aujourd’hui que les terrains et infrastructures sportives sont principalement utilisés par des hommes.

« Y’a que des garçons qui jouent, c’est bizarre si on vient comme ça on s’incruste. On va dire qu’est-ce que tu fais là ? ça va être gênant... »

L’analyse budgétaire sous l’angle du genre montre que les investissements d’équipement de loisirs se font en majorité à destination des jeunes hommes : terrains multisports, skatepark... Se pose alors la question du partage de l’espace public et du droit aux loisirs pour les femmes.


PROPOSITIONS

  1. Offrir tant des créneaux réservés aux femmes que des programmes qui incitent à la pratique du sport en mixité
  2. Diversifier les sports et loisirs proposés au sein des équipements sportifs

  3. Inviter les femmes et filles du quartier pour penser l’aménagement des équipements sportifs (rues par lesquelles on accède aux bâtiments, emplacement des vestiaires...)
  4. Repenser la place et la taille donnée aux équipements généralement utilisés par des garçons (terrains de football, de basket...situés au centre des places, cours, espaces sportifs)

2ème Journée des Quartiers Populaires

Photo Inter Environnement Bruxelles

La deuxième journée des Quartiers Populaires a pris place à Park Ouest, près de la gare de l'Ouest. Elle fait suite à une année de travail de collectifs et associations qui se questionnent autour des transformations de leurs quartiers et aux processus de gentrification en cours. Un rendez-vous que l'on s'était fixé après la Première Journée des Quartiers Populaires afin de se retrouver ensemble, 1 an après, pour découvrir l'engagement des autres sur le sujet et sensibiliser les nouveaux venus lors de la journée.

Cela a permis de faire découvrir l'ampleur des mobilisations citoyennes. C'est notamment le cas de l'Union des Locataires du Logement Social, qui a ainsi pu visibiliser ses activités et montrer son soutien aux habitant·e·s des tours Machtens, en train d'être relogé·e·s.

Les 4 thématiques issues de la première journée - l'augmentation du prix des loyers ; les nouvelles constructions, trop chers pour les habitant·e·s des quartiers populaires ; la participation citoyenne, trop peu transparente ; les logements sociaux trop peu entretenus, rénovés et en trop petit nombre - ont été discutés et renforcées.

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Cela a donné lieu à une carte blanche, co-signé par toutes et tous et  parue dans le journal Le Soir.

Cliquez ici pour découvrir la carte blanche  

Un second article est aussi revenu sur la journée des quartiers populaires en analysant le départ des habitant·e·s de Bruxelles vers la Flandres et la Wallonie.
Cliquez ici pour en savoir plus

Une fête où la mobilisation a pris une forme positive et a permis de tisser des liens entre toutes et tous. En 2024, les élections seront cruciales pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers et s'organiser contre la gentrification, pour cela soyons uni·e·s et engagé·e·s.

Le mouvement des quartiers populaires se veut politique et engagé mais non partisan d’un quelconque parti.

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Girls Play The City

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

 

Du 10 au 14 mai 2023, nous avons co-animé 4 ateliers pour le projet "Girls Play The City" dans le parc de l'Ouest et ses alentours, avec un groupe d'adolescentes et de jeunes femmes pour penser leur place dans les espaces sportifs et de jeux dans la ville.

En partenariat avec les associations Zijkant, Wetopia, Molenbeek Rebels, et ATLEMO, nous avons voulu mettre en avant à la fois le manque d'infrastructures sportives pensées pour les femmes et leur absence des espaces extérieurs de jeux et de sport, mais aussi et surtout partir d'elles pour penser des nouvelles manières d'aménager ces espaces pour qu'elles s'y sentent bien et légitimes.

Avec le soutien de l'asbl Toestand, gestionnaire de l'occupation temporaire "Park Ouest", nous avons fait de ce lieu d'expérimentation notre terrain de jeux et de réflexion pendant ces quelques jours.

Agissant dans le cadre de notre mission « genre et jeunesse » pour le Contrat de Quartier (CQD) Autour du Parc de l’Ouest, Periferia a mis en avant les questions et opportunités qu'offrent les projets du CQD pour mettre au coeur les envies et besoins des jeunes femmes sur le sujet.

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 1 : comprendre le lieu et le quartier

La première étape du processus "Girls Play The City" a consisté en une analyse du parc et du quartier pour identifier collectivement ce qui empêche les femmes d'occuper les espaces extérieurs, et sportifs notamment, mais aussi les opportunités qu'offrent le quartier pour les jeunes femmes. Il a ainsi s'agit de comprendre ce qui devrait changer, ce qui existe déjà, et là où se situent des leviers d'action pour une meilleure prise en compte des besoins genrés liés aux jeux et au sport dans le quartier autour du parc de l'ouest.

Girls Play The City
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Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Etape 2 : voir le potentiel du lieu & du quartier

La deuxième étape de "Girls Play the City" avait pour but de souligner le potentiel de Molenbeek, du quartier autour du parc de l'ouest, et du parc lui-même pour créer des espaces sportifs par et pour les jeunes femmes.

Ensemble, nous avons ainsi identifié :

  • ce que les personnes aiment dans ce lieu / le quartier
  • ce qui est positif pour les adolescentes et les femmes
  • ce qui pourrait / devrait être amélioré
Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 3 : développer ce potentiel - qui & comment ?

Qui peut jouer un rôle pour développer tous les potentiels identifiés ? Comment mettre en oeuvre concrètement des interventions dans nos espaces publics pour que les jeunes femmes et les filles occupent plus et plus longtemps les espaces de jeux et sportifs ? Ce sont à ces questions que nous avons tenté de répondre lors des 3e et 4e ateliers.

Les participantes ont d'abord essayé de se mettre dans la peau de celles et ceux qui ont un rôle à jouer (les parents, les hommes, les politiques, les associations, les femmes...). Ensuite, elles ont pensé à l'organisation d'évènements et à l'aménagements d'espaces qu'elles aimeraient voir naitre dans leur quartier.

Girls Play The City
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Photos : Lynn Delbeecke

Et maintenant ?

Nous restons en lien avec les participantes et entre les associations organisatrices pour avancer dans la mise en oeuvre des propositions des jeunes femmes. Du côté de Periferia, nous continuons notre dialogue avec les différents acteur·rices du Contrat de Quartier pour inclure autant que possible les voix des jeunes femmes dans les projets de la commune.

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Photos : Lynn Delbeecke

Pour en savoir plus...

Nous renvoyons les lecteur·rices intéressé·es vers d’autres production de Periferia sur ces sujets :

Nouvelle étape « Capacitation » avec des collectifs de France et de Belgique, en lien avec la Fondation Abbé Pierre

Cet article possède du contenu en lien à la FAP, retrouvez plus d'informations sur cette page.

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La Fondation Abbé Pierre soutient de nombreuses initiatives d’associations et collectifs qui « permettent à des personnes défavorisées d’accéder à un logement décent et une vie digne ». Elle est soucieuse de travailler davantage avec les personnes en galère, plutôt que simplement pour elles. Cela exige un changement de posture et c’est dans la démarche « capacitation » qu’elle a trouvé le chemin.

Periferia accompagne un ensemble de collectifs de France et Belgique qui cheminent avec la Fondation Abbé Pierre pour arriver collectivement à faire évoluer les pratiques et « se mettre en capacitation ». Cela se traduit par des rencontres semestrielles : la première a eu lieu fin septembre 2022 et la seconde fin mars 2023. Chaque rencontre est l’occasion d’échanger, mais surtout de voir comment chacun·e peut agir différemment. Depuis la 2ème rencontre plusieurs actions se dessinent pour se renforcer – notamment autour de la co-formation – et être davantage visibles via des podcasts pour des émissions radio, des actions autour du logement et la mise en place d’un festival.

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Des premières balises pour parler de Capacitation

Cette nouvelle démarche « Capacitation » rencontre beaucoup d’enthousiasme et un groupe s’est mis en place pour préparer les rencontres, affiner les concepts, organiser les traces de chaque temps collectif et accompagner les mises en action. Le tout en veillant à une co-construction entre la fondation et les collectifs.

Cliquez-ici pour découvrir le livret "Faire ensemble dans une perspective de capacitation ?", réalisé lors de la rencontre à la Fondation Abbé Pierre. 

Retour sur 4 ans d’implication avec les jeunes à Schaerbeek

Quelles valeurs pour le quartier

Dans le cadre du contrat de quartier durable Stephenson à Schaerbeek, nous avons soutenu et accompagné les jeunes du quartier dans leurs projets pendant 4 années. Petit à petit, ils prennent part à la gestion et à la vie de leur quartier et se rendent visibles de manière positive par tou·te·s les habitant·e·s.

Retour sur quelques moments clés !

Des échanges avec l'Amérique latine

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- Le tournoi de Football 3 -

Nous avons accueilli deux éducatrices spécialisées dans le football 3, venues du Salvador et du Costa Rica. Et ensemble nous avons organisé une formation avec et pour les jeunes de Stephenson ainsi que pour un groupe de jeunes en Argentine (à Tucuman). Des échanges ont eu lieu entre les 2 groupes (partages et visites virtuelles de leurs quartiers, échanges autour du football...). Ainsi, au-delà de la formation « technique » au football 3, l’ambition et les méthodologies ont permis d’avoir des échanges à propos des territoires et vécus de chacun·e des participant·e·s (Stephenson – Salvador – Costa Rica et Argentine), mais également sur la posture d’animateur·rice de quartier et de leader communautaire.

En juin 2021, les jeunes nouvellement formés ont organisé un tournoi de football 3 au sein du quartier Stephenson avec des moments de débats et des moments plus sportifs, pour tous les habitant·e·s du quartier ! En parallèle du tournoi, une exposition sur le football 3 à travers le monde était exposée sur la place Stephenson.

Un super moment d'échanges et d'expérimentation !

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 - La Guinguette à Mots -

Après le premier confinement lié à la pandémie, nous avons mis en place une guinguette dans le quartier. Celle-ci a permis aux habitant·e·s et plus particulièrement aux jeunes de construire des messages à travers l’envoi de cartes postales (symbole de vacances et de voyage) entre des habitant·e·s encore confinés au Brésil dans la ville de Fortaleza et des habitant·e·s du quartier Stephenson !

Chaque semaine, les cartes étaient « postées » sur notre compte Instagram. Les brésiliens pouvaient réagir et nous transmettre leurs cartes.

Cette dynamique a permis de tisser des premiers liens entre Stephenson et Fortaleza, le début d’allers-retours qui ont perduré…

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- Cycle autour du Droit à la Ville - Belgique / Brésil -

Un cycle de rencontres a été organisé entre le groupe de jeunes de Stephenson et plusieurs groupes de jeunes brésiliens sur la thématique du droit à la ville depuis les périphéries, et plus particulièrement sur les questions de racisme structurel et précarité du travail chez les jeunes.

Occuper et s'approprier des lieux différents

Tout au long des 4 ans, la thématique des "lieux des possibles" a été travaillée. Très rapidement après les premiers échanges avec les jeunes du quartier, la réflexion est lancée collectivement : existe-t-il des lieux qui sont co-gérés avec les jeunes ? Nous sommes donc partis ensemble à la recherche d'expériences inspirantes : nous présentons le mARTadero, en Bolivie (cliquez ici pour en savoir plus), allons visiter le Musée du Capitalisme, qui permet d'enrichir les réflexions, visitons et organisons des ateliers à la Cité de la Jeunesse, un espace créé récemment par et pour les jeunes et qui a pris ses quartiers tout près de Stephenson. Et puis, c'est finalement à travers l'occupation temporaire du futur parc Stephenson que nous expérimentons d'autres manières d'occuper un lieu... et commençons à co-gérer un espace public !

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-L'occupation temporaire du (futur) parc Stephenson -

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Et les filles, dans le quartier ? 

Nous constatons rapidement que peu de filles de viennent à nos activités. Moins présentes dans les espaces publics, nous avons eu plus de difficultés pour aller à leur rencontre et nous faire connaitre. Au fur et à mesure, et grâce aux partenariats locaux, un groupe de filles s'organise pour prendre part à l'occupation du parc Stephenson ! Nous les aidons à aménager un lieu pour les filles, qui manque cruellement dans le quartier. Un lieu de ressources et d'échanges entre filles du quartier se crée. C'est alors l'occasion de partager les vécus de chacune sur leurs pratiques de la ville.

Et quelle place pour les jeunes dans l'espace public ?

De nombreux ateliers menés ont permis aux jeunes de trouver un espace d'échanges autour des vécus dont l'objectif était aussi de se renforcer et de se questionner. Écoute de podcasts ou organisation de débats, la plupart des activités ont eu lieu sur la place centrale du quartier pour permettre à chacun·e d'y prendre part.

Ces échanges ont notamment permis d’alimenter un podcast que nous avons réalisé sur le droit à la ville et plus particulièrement sur la question des corps marginalisés par l’espace public (avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de nos activités d’Éducation permanente). L’épisode 2 reprend les voix de plusieurs jeunes du quartier qui s’interrogent sur l’influence de la présence policière dans leurs usages de la ville.

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Retrouvez l’épisode ici : https://periferia.be/decorps-urbains-episode-2-police-des-corps- mais-qui-proteges-tu/

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S'impliquer dans la vie du quartier

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Imaginer le réaménagement de la rue Navez

Tout au long de notre mission à Stephenson, nous avons aussi soutenu et accompagné les jeunes dans leur volonté prendre part à la vie de quartier... comme à travers l'implication dans le dispositif d'enveloppe citoyenne du contrat de quartier durable (pour financer la formation pour devenir animateur·rice de football 3 pour les plus jeunes du quartier, ou encore pour créer l'espace fille au sein de l'occupation temporaire), mais aussi pour donner son avis pour le futur du quartier : le réaménagement de la Rue Navez, les besoins liés au futur parc...

Pour que les jeunes, aussi, participent aux décisions dans leur quartier !

 

Des visages et des histoires en Colombie

Dans le cadre de la démarche Altoparlante (haut-parleur), nous étions en Colombie en octobre. L’occasion d’aller à la rencontre de Con-Vivamos à Medellín, une organisation dont nous avions présenté une expérience dans la publication « Transformations soci(ét)ales » (pages 36-39). Nous y abordions l’importance de « se souvenir dans les quartiers pour construire la paix ».

Dans un contexte marqué par des conflits, de la violence et de nombreux·ses disparu·e·s, Con-Vivamos participe à la construction de territoires de paix, particulièrement à partir des enfants et des jeunes.

Ces quelques photos en sont le témoignage.

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Au centre de Bogotá, une devanture de magasin rappelle l’histoire de Nicolas Neira, mort à 15 ans. Il a été victime des violences policières lors des manifestations du 1er mai 2005.

Leader_Colombie

Dans le quartier de Moravia, emblématique pour les résistances citoyennes au centre de Medellín, le visage de cette leader anime une des façades du quartier.

Dans la région Nord-est de Medellín, pas loin du siège de Con-Vivamos, des jeunes ont décidé de faire revivre un lieu public en y proposant des activités culturelles, artistiques et de rencontres. L’objectif : permettre aux enfants du quartier de ne pas tomber dans les mailles des groupes armés. Sur la fresque, une phrase « Nos necesitamos vivos » (nous avons besoin de nous en vie).

Jeunes_Medellín

Sessions d’information pour soutenir le collectif CAP Démocratie en Wallonie

Dire que la démocratie représentative est à bout de souffle en particulier en Belgique et en Wallonie est devenu un lieu commun. « Une société toujours plus repliée sur elle-même, qui croit de moins en moins dans ses institutions démocratiques et est tentée par une gouvernance autoritaire », tel est le tableau peu réjouissant donné par la nouvelle enquête « Noir, Jaune, Blues » publiée par Le Soir et sur la RTBF il y a quelques jours.

Une large majorité de citoyen·ne·s ne se sentent plus considéré·es par l’appareil politique et institutionnel. L’échéance des élections de 2024 appelle à reconstruire des ponts entre la société civile et nos représentant·e·s politiques au plus vite, au risque de voir l’absentéisme et les positions les plus extrêmes de rejet prendre le dessus.

Pour y parvenir en Wallonie, Periferia soutient le collectif citoyen wallon appelé CAP Démocratie (Citoyen·nes au Parlement) souhaite qu’un dialogue permanent entre citoyen·nes et représentant·es politiques soit instauré, en s’inspirant du modèle initié en communauté germanophone en 2019. Dans ce but, le collectif va adresser au Parlement wallon une pétition dans le cadre de l’article 130 BIS du règlement du Parlement wallon. Selon cet article, si 2000 signatures de résident·es wallon·nes âgé·es de plus de 16 ans sont collectées, le Parlement peut mettre en place une commission mixte, composée de citoyen·nes tiré·es au sort et de député·es parlementaires, pour débattre de la demande introduite via la pétition : une première expérience de dialogue ciotyen·es - élu·es en soi !

Nous en sommes aujourd’hui à 1300 signatures collectées !

Vous voulez en savoir plus :

  1. Rejoignez-nous le 13 février à 17h ou le 16 février à 12h30 (avec votre pique-nique) pour un échange convivial autour du sujet dans les locaux de Canopea, 5 Bd Mélot à Namur
  2. Vous pouvez lire la carte blanche signée par le collectif Cap Démocratie parue dans le journal Le Soir ou l’article rédigé par le journaliste Eric Deffet du même journal.
  3. Découvrez le modèle germanophone via cette analyse du CRISP

Je viens à la session d'info : https://www.eventbrite.be/e/billets-assemblee-citoyenne-rencontres-et-signature-dune-petition-523702186337

Je veux soutenir : https://www.capdemocratie.be/nous-soutenir/

Je signe : http://www.capdemocratie.be/petition/

À Molenbeek, le logement social comme patrimoine commun

En mars 2022 avait lieu la 1ère journée des Quartiers Populaires, rencontre qui réunissait habitant·e·s et collectifs pour se questionner et s’organiser face à la gentrification galopante dans certains quartiers Bruxellois. Suite à ce premier moment, un groupe d’habitant·e·s locataires de plusieurs sites du logement social à Molenbeek se réunit et se mobilise, appuyés par Periferia, La Rue et Bonnevie, pour améliorer les conditions de vie des habitant·e·s.

Le Logement social est à préserver

C’est ce que le groupe rappelait lors de son interpellation devant le conseil communal en juin dernier  : « Nous souhaitons échanger avec vous sur la meilleure solution actuelle pour mener la guérilla contre la gentrification, pour reprendre votre terme Madame la Bourgmestre. Cette solution, c’est la seule institution publique qui permet d’avoir des loyers abordables, c’est l’institution pour laquelle 100 000 bruxellois patientent sur des listes d’attentes interminables. C’est le logement social. »

Un diagnostic qui montre les nombreux problèmes

Mais si le logement social est la meilleure manière de lutter contre la gentrification, l’état des lieux qui ressort des échanges est plutôt sombre : de nombreux problèmes quant à la qualité des logements (humidité, bruit, insécurité…), une communication très compliquée avec les sociétés de logements sociaux (non-réponse par téléphone, longue attente pour une intervention, calendrier des rénovations pas connu…). Les locataires se questionnent sur la gestion de leur société de logements sociaux et leur accès à l’information sur des questions qui les concernent directement : à quoi correspondent les charges que je paye  ? Quel suivi/ contrôle des entreprises qui interviennent pour les travaux ?

Réagir de manière collective

En s’unissant pour essayer de trouver des solutions, les locataires du Logement Social à Molenbeek revendiquent des améliorations structurelles, et non au cas par cas.

Ainsi, en juin dernier le groupe décide de créer l’Union des locataires du logement social.

Au programme en 2023 : continuer le travail d’enquête sur la gestion du logement social, rencontrer les acteurs·rices communaux·ales et régionaux·ales compétent·e·s sur ces questions et construire des propositions collectives en vue d’améliorer les conditions de vie des habitant·es et ainsi commencer à réellement préserver le logement social, notre patrimoine commun !

Carte blanche // de l’importance du contrôle budgétaire

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Cinq ans après le scandale de Publifin, la Wallonie et l’Europe sont de nouveau secouées par des faits de mauvaise gestion de l’argent public et de corruption. En 2017, Periferia avait envoyé un courrier aux membres du Parlement Wallon pour les interpeller sur l’importance du contrôle budgétaire par des citoyen·ne·s et les informer de dispositifs inspirants existant en Belgique et ailleurs dans le Monde. Aucun·e ne nous avait répondu.
Fin 2022, nous leur avons renvoyé ce même courrier accompagné d’une nouvelle lettre les invitant à passer à l’action.

Pour lire la lettre de 2017, cliquez ici

Pour lire la nouvelle lettre envoyée fin 2022, c'est en cliquant par là

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

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Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

Description :
Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.

Agir autrement, au croisement de pratiques et références d’ailleurs

Depuis sa création, Periferia travaille la question des relations Sud/Nord – Nord/Sud, persuadés que nous avons tout à gagner dans les échanges entre personnes et organisations de contextes différents. Dans le cadre des actions que nous menons avec des collectifs d’Amérique Latine, nous avons accueilli Anahí Machicado, éducatrice populaire et artiste bolivienne, pendant 3 mois au sein de Periferia.

Cette étude a été élaborée à partir de réflexions de Anahí et de l’équipe, puis nourrie par la mise en œuvre d’actions animées par Anahí avec plusieurs collectifs que Periferia accompagne. Enfin, elle permet d’amener des éléments de positionnement de Periferia que nous souhaitons partager avec d’autres personnes et collectifs désireux·ses de se laisser perturber par des regards et pratiques venues d’ailleurs.

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Soyons lobbyistes citoyen·ne·s ! 

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Pourquoi Periferia s’est intéressée au lobby citoyen ?

Depuis des années, Periferia accompagne des collectifs, groupes et organisations qui s’activent pour défendre des causes sociales, écologiques, de droit à la ville, de redistribution des richesses... Riches de nombreuses compétences, d’énergie et de volonté de transformer la société, ces groupes mènent des actions et inventent des projets qui sont porteur de transformations soci(ét)ales... Ils produisent chaque année des savoirs, analyses, propositions, rapports, mémorandums, études sur ces enjeux de société souvent complexes et sont porteurs de solutions parfois innovantes qui mériteraient d’être implémentées chez nous. Et pourtant... Beaucoup d’entre eux nous rapportent le même découragement de ne pas être entendu·e·s ou suffisamment influents que pour faire évoluer les décisions et politiques publiques.

C’est face à ces différentes interpellations, et nous-mêmes un peu désabusé·e·s quant de voir leu peu d’incidence concrète que ces démarches ont sur les décisions politiques, que Periferia s’est intéressée aux démarches de lobby politique.

Une pratique méconnue qui est pourtant couramment utilisée par d’autres organisations influentes comme les ONG, les grands groupes commerciaux, les GAMMA[1]... Tellement que la pratique de lobby est souvent vue comme une pratique réservée aux acteurs et actrices de la société qui défendent des intérêts contraires au bien-être et bien-vivre mondiaux ! Or ce qui pose problème, ce n’est pas la pratique en soi, mais la finalité et la manière dont elle est utilisée. Et en cela, il nous a semblé que ces associations et collectifs citoyens pourraient davantage se les approprier pour faire valoir, eux aussi, leurs visions des choses et défendre leurs propositions d’action.

Nous sommes donc parti·e·s à l’exploration du lobby (citoyen). a travers des rencontres, des entretiens, via des conférences, podcast et vidéos et avons cherché à fournir un premier outil - libre d’utilisation et de diffusion sous réserve de citer la source - qui puisse permettre à ces citoyen·ne·s et associations de s’approprier le concept et les outils pratiques du lobby citoyen.

Cette exploration n’est évidemment pas terminée. elle se poursuivra au fil du temps et nous alimenterons son contenu du fruit de nos futures recherches… et expérimentations !

[1] Google, Appel, Microsoft, Meta (ex-Facebook), Amazon.

Que trouverez-vous sur cette page ?

  • Une note d’introduction qui présente le contexte de production de cette présentation
  • Une présentation sous forme de slides qui peut être projetée ou imprimée pour un groupe. La présentation repose sur deux parties.
    -   Partie 1 : Quelques repères pour comprendre le lobby et le distinguer d’autres modes d’action
    -   Partie 2 : Guide pratique pour construire et préparer une démarche de lobby citoyen
  • Une note explicative de chaque slide pour faciliter l’appropriation des contenus de la présentation, et servir de support pour une animation.
  • Des liens vers des ressources analytiques et méthodologiques
  • Des exemples d’expériences inspirantes

C'est parti !

Note d'introduction

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Présentation en diapositives

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Notes explicatives des diapositives

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D'autres ressources à explorer...

...Autour du lobby citoyen

  • Lobby : origine et influence (ORBIS) : courte vidéo de présentation de ce qu’est le lobby, de ses origines à un état des lieux actuel https://www.youtube.com/watch?v=0QTQWYhdhTs
  • Lobby or not lobby (Vidéo DATAGUEULE) : courte vidéo de présentation de l’avènement du lobby économique actuel, du cadre légal et aperçu des pratiques détournées https://www.youtube.com/watch?v=9PHxPVumz_4
  • CLIC (Citoyennes.ens Lobbyistes d’Intérêts Communs)lobby-citoyen.org
    Un collectif de citoyen·ne·s français·e·s qui ne souhaitent plus laisser leur représentant décider pour elleux et les légitimer tous les 5 ou 6 ans lors des élections. « Notre volonté est de fournir aux citoyennes.ens, les clés de compréhension et les outils pour soutenir leurs propres engagements politique. Nous mettons à disposition de tous nos méthodes et nos outils et nous concevons des campagnes ciblées d’interpellation des politiques sur des sujets d’intérêt général. »
    Leur site internet contient de nombreux supports didactiques, vidéos, interviews et actualités inspirants pour qui souhaite mener ou soutenir des démarches de lobby citoyen. A visiter !
  • Mode d’emploi du lobby citoyen (par le CLIC) : https://lobby-citoyen.org/lobbying-mode-demploi/
  • Méthodes du lobby citoyen (par le CLIC) : https://lobby-citoyen.org/les-methodes-du-lobbying-citoyen/

...Autour du lobby et contre-lobby économique

  • CEO – Corporate Europe Observatory : Think tank qui surveille les lobbies économiques actifs autour des institutions européennes en Belgique. «Corporate Europe Observatory (CEO) est un groupe de recherche et de campagne travaillant pour exposer et remettre en question l'accès privilégié et l'influence dont jouissent les entreprises et leurs groupes de pression dans l'élaboration des politiques de l'UE. » https://corporateeurope.org/en/articles
    Ils sont notamment à l’origine du Lobby tour, une visite guidée de découverte des grands groupes de lobby à Bruxelles (un concept décliné ensuite dans d’autres villes et par d’autres organisations). https://corporateeurope.org/en/power-lobbies/2018/04/take-virtual-tour-eu-lobby-world
  • Lobby : la politique au service des intérêts privés ? : webconférence organisée par les Colibris. Au niveau européen, à l’Assemblée nationale, au Sénat, et jusque dans les cabinets ministériels… Les entreprises usent de leur pouvoir pour influencer les décisions politiques qui pourraient contrevenir à leurs intérêts. Alors que associations et ONG ont peu de moyens pour défendre l’intérêt général, les défenseurs d’intérêts privés, particulièrement les multinationales, dépensent des sommes colossales pour faire du lobbying. Une influence qui questionne la raison d’être même de nos démocraties. Comment se défaire de cette influence, ou du moins l’encadrer, pour faire primer l'intérêt général ?
  • Kit pédagogique autour des Lobbies et des Lois (par Culture et santé) : Ce kit pédagogique permet de rendre plus explicite le rôle majeur des lobbies industriels dans les prises de décision politiques, en particulier au niveau européen, et de questionner la place du citoyen·ne. Il est composé de :

Expériences inspirantes

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Construisons ensemble nos règles de fonctionnement et faisons-les évoluer

L’auto-règlement évolutif, ça vous dit quelque chose ? C’est l’expression couramment utilisée pour décrire le processus de construction et de révision collective des règlements des Budgets participatifs en Amérique latine. Une pratique qui redonne du sens au fait de se doter d’un règlement dans un collectif et qui apporte des billes pour le faire ensemble.
L’étude est structurée autour des trois dimensions qui composent ce concept :
- L’auto, c’est-à-dire le faire de construire ses règles avec et à partir de celles et ceux à qui elles s’adressent
- Règlement, c’est-à-dire le concept même de règle en fonction des finalités poursuivies et de la philosophie choisie
- Évolutif, c’est-à-dire le caractère adaptatif, révisable et dynamique à la fois du processus de construction et du contenu du règlement.
Cette publication invite à repenser plus largement le concept de règlement, l’intérêt de se doter (ou non) de règles et la manière dont on le fait.
Par choix méthodologique, nous avons préféré restreint le champ d’étude aux dispositifs spécifiques de Budgets Participatifs. La réflexion de cette étude est cependant tout à fait intéressante pour tout qui veut se nourrir sur l’enjeu de se doter de règles collectives, quel que soit le contexte dans lequel cela se passe (ROI, règles de vie communes dans un habitat groupé, charte de fonctionnement, etc.).

Sens et bénéfices de la participation

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Pourquoi un outil autour du sens et du bénéfice de la participation ?

Depuis ses débuts, le projet de Periferia s’inscrit dans une perspective de transformation sociale et sociétale, pour une société plus participative, inclusive et égalitaire, et ce, en partant de celles et ceux qui sont moins habitué·e·s à participer et se faire entendre. Les dynamiques que nous menons et les accompagnements que nous proposons se veulent tournés vers cet objectif d’incidence (sur les individus, l’organisation collective, les décisions et politiques publiques, les cadres et normes).

Depuis la fin des années 2000, nous avons vu les dispositifs de participation citoyenne se multiplier et s’étendre à bien des domaines. La participation citoyenne est devenue un incontournable… jusqu’à en être obligatoire dans certains projets publics comme la rénovation urbaine ou le développement territorial. Le rôle de chargé·e de participation est devenu un métier en soi, une fonction à part entière et, en parallèle, de nombreux outils ont été développés, actualisés, structurés. La participation s’est fortement opérationnalisée à coups de dispositifs, guides pratiques, méthodes prédéfinies, etc.
Progressivement la question du COMMENT a pris le pas sur la question du POUR QUOI ?

Dans le champ de la participation, on nous renvoie souvent le message que notre particularité n’est pas d’être expert (d’une méthode, de systématisation, d’une question…), mais plutôt de toujours revenir à des questions de SENS. La majorité de nos publications, dédiées à des questions de participation, ont été développées dans le but de remettre cette question au centre des démarches participatives et nous sommes sollicités chaque année pour intervenir sur ces questions auprès d’équipes, pôles de formation, espaces interprofessionnels ou autres. Des demandes auxquelles il ne nous est pas toujours possible de répondre, faute de temps.

En plus de nos publications (dont certaines sont mentionnées ci-dessous), nous avons donc fait le pari de mettre à disposition de tout·e un·e chacun·e un outil d’appropriation ET de transmission des clés et balises que nous avons développées autour du SENS et des BENEFICES de la participation (tant pour celles et ceux qui sont invité·e·s à participer que pour celles et ceux qui proposent de participer).

Cet outil – complémentaire aux publications méthodologiques – prend la forme d’une présentation projetable structurée en slides, et d’un document permettant de le commenter et l’illustrer oralement.
Il est donc libre d’utilisation, de diffusion, de transmission, sous réserve de citer la source.

Il a été testé à de nombreuses reprises et a évolué au fil des années pour atteindre la version actuelle qui pourra encore évoluer en fonction des retours que vous nous renverrez. 😉

Que trouverez-vous sur cette page ?

  • Une présentation sous forme de slides qui peut être projetée ou imprimée pour un groupe. La présentation repose sur deux parties.
  • Partie 1 : Quelques repères autour du sens et des finalités de la participation
    • A. La participation, c’est quoi ?
    • B. Pourquoi on fait de la participation ?
    • C. Participer, qu’est-ce que cela apporte aux participant·e·s ?
    • D. Ce qu’il faut retenir
  • Partie 2 : Appropriation d’une grille de planification de démarche participative
  • Une note explicative de chaque slide pour faciliter l’appropriation des contenus de la présentation et servir de support pour une animation.
  • La grille de planification de démarche de participation (format A3, recto verso, pliable en deux).
  • Des liens vers des ressources analytiques et méthodologiques
  • Des exemples d’expériences inspirantes (à venir !)

C'est parti !

Présentation en

diapositives

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Notes explicatives

Partie 1

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Notes explicatives 

Partie 2

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La grille

de la participation

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D'autres ressources

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Expériences inspirantes

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à venir

Mal loti·e·s ! Enquête sur une expulsion, en quête de solutions

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Invitée par le Rassemblement Wallon pour le Droit à l’Habitat, Periferia a participé à l’écriture collective d’un livret retraçant l’histoire des locataires tournaisien·ne·s expulsé·e·s de leur domicile au mois de juin 2020 suite à un incendie et à un arrêté communal de fermeture. Un livret aujourd'hui disponible en PDF !

Le récit collectif

Extrait du préambule :

Cela aurait pu rester un drame humain comme on en connait beaucoup d’autres en Wallonie et ailleurs, un bâtiment insalubre, un propriétaire qui ne se soucie guère de ses locataires et des pouvoirs publics qui laissent faire. Jusqu’à ce qu’une nuit, un incendie mette 33 ménages à la rue. Une nuit qui entraine la mort d’une personne et chamboule également de nombreuses vies.

Cela aurait pu rester un fait divers, une énième démonstration d’une poli­tique de logement aux abois et dont les plus faibles paient le prix, deux voire trois fois.

Mais il en a été autrement. Pas une histoire de super héro·ine·s et de méchant·e·s, mais une succession d’actions et de mobilisations qui ont fini par payer et redonner un peu de dignité. Ce genre d’histoire qu’on ne raconte pas dans les journaux, mais qui fait la différence parmi l’indiffé­rence.

C’est ce qu’ont voulu raconter les personnes qui ont vécu de près ces évè­nements. Pour témoigner des nombreuses difficultés, mais aussi de tout ce qui a germé et de ce qui pourrait changer.

Le présent récit retrace l’histoire des locataires expulsé·e·s de leur domicile situé rue des Campeaux et Quai Saint-Brice à Tournai au mois de juin 2020 suite à un incendie et à un arrêté communal de fermeture.

Retour sur la dynamique tournaisienne autour du livret

C'est avec le Collectif DAL Tournai, et deux de ses associations membres, le CIEP MOC Wapi et la maison d’accueil l’Étape, avec le soutien du RWDH et de Periferia que les locataires expulsé·e·s tiennent à laisser une trace des nombreuses difficultés liées à l’incendie traumatisant qu’ils et elles ont vécu, à l’expulsion forcée de leur logement, au manque de soutien et d’accompagnement ressenti ainsi qu’à la recherche d’un nouveau logement.

En contant les problèmes rencontrés tout au long de ce "parcours du combattant", mais aussi en proposant une liste de recommandations à suivre, l'objectif est aussi de susciter une prise de conscience citoyenne sur la problématique du logement à Tournai et de nouvelles manières de faire chez les responsables politiques. Les revendications et les conseils formulés par le collectif visent, dans le meilleur des cas, à éviter que pareille situation ne se reproduise ou, à défaut, à améliorer sa prise en charge.

Une invitation lancée lors du Conseil Communal

En vue du lancement du livret collectif "Mal Loti·e·s !" lors d'un grand événement le 11 juin 2022 et bien au courant de la nécessité d'inviter les pouvoirs publics à celui-ci afin qu'ils et elles écoutent les témoignages, constats et recommandations issues de nombreux mois de travail, le collectif a décidé de les inviter lors du Conseil Communal...un moment important pour le collectif !

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Une journée pour retracer ce véritable parcours du combattant

Nous vous y invitions déjà ici, le résultat de deux années de travail collectif acharné autour de la rédaction de ce récit de lutte fut présenté à Tournai lors la parution du livret ce 11 juin dernier.

Cette journée fut l'occasion pour les ex-locataires de la rue des Campeaux de revenir sur ce parcours du combattant qu'iels ont vécu à la suite de l'expulsion et ce, au travers d'une marche exploratoire, du vernissage de l'exposition, d'une table ronde thématique et surtout, de la parution du livret produit.

Retour en images sur cette journée..

Echange à Fortaleza : Jeunesses et Droit à la ville

Logo

En juillet dernier, une partie de l’équipe était à Fortaleza dans le Nord-Est du Brésil dans la continuité des liens que nous tissons depuis 2019 entre Bruxelles et le Brésil sur la place des jeunes dans la ville.

Chérine et Samira, ont construit et participé à cet échange avec nous. Habitantes de l’avenue de Stalingrad (Bruxelles), elles se questionnent sur l’avenir de leur quartier avec la construction du métro 3 et des impacts que cela a et aura sur le quotidien des habitants (travaux, nouveaux types de commerces, augmentation des loyers…).
Elles ont réalisé un film documentaire sur les dessous du chantier et la volonté politique qu’on retrouve derrière la construction de ce métro.

La rencontre a eu lieu dans le quartier du Bom Jardim qui se situe en périphérie de Fortaleza et réunissait des collectifs du Nord-Est du Brésil (Recife, Guarabira, João Pessoa) de Bolivie (La Paz) et de Belgique (Bruxelles) qui chacun à sa manière lutte pour le droit à la ville.
Dans un contexte brésilien pré-éléctoral sous tension, échanger autour de la diversité des formes d’engagement de la jeunesse était fort et ressourçant.

Retour en images sur les moments forts de cette rencontre

Accueil au CDVHS où chaque collectif a pu partager son vécu à travers un symbole qui représente la jeunesse dans son contexte
Accueil au CDVHS où chaque collectif a pu partager son vécu à travers un symbole qui représente la jeunesse dans son contexte
Cette photo prise à Bruxelles sur l’avenue de Stalingrad (avant le début du chantier) a été l’un des symboles de la rencontre : la jeunesse à travers un haut-parleur qui demande plus de droits !
Cette photo prise à Bruxelles sur l’avenue de Stalingrad (avant le début du chantier) a été l’un des symboles de la rencontre : la jeunesse à travers un haut-parleur qui demande plus de droits !
Moment de partage autour de la nourriture et des histoires des spécialités de chaque région (rituel appelé "apthapi" dans la culture andine)
Ici la cérémonie du thé.
Moment de partage autour de la nourriture et des histoires des spécialités de chaque région (rituel appelé "apthapi" dans la culture andine) Ici la cérémonie du thé.
La rencontre a également été rythmée par des moments de débats autour de quatre principales thématiques :
  • racisme structurel
  • budgets publics et politiques jeunesse
  • droit au logement, à la terre, au territoire
  • sécurité alimentaire

Des récits de vécus très forts : retour de la faim, violence accrue vécue par les jeunes, division territoriale avec les factions présentes qui occupent une grande partie de la ville de Fortaleza… et des débats sur des enjeux majeurs à la veille des élections au Brésil.

Mais aussi des moments de construction de messages et de revendications collectives, comme à travers la création d’étendards. Chaque collectif a pu repartir avec un étendard sur son territoire.

UNE VIDEO QUI RETRACE LA RENCONTRE EST EN COURS DE CONSTRUCTION

D’autres récits de la rencontre :

Jeunes et engagement politique : différentes formes de participation

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Depuis plusieurs années, nous entendons les constats des un·es et des autres, sur la diminution de l'engagement politique et collectif des jeunes. Nous le constatons aussi, comme de nombreux·ses travailleurs·euses, peu de jeunes sont présent·es dans les espaces de participation traditionnels et nous avons parfois du mal à les mobiliser.

Cet article propose d'analyser l'engagement des jeunes à partir de plusieurs expérimentations et rencontres que nous avons eu ces dernières années :

  • plusieurs expérimentations au sein du quartier Stephenson, avec les jeunes du quartier, dans la période 2019-2023 ;
  •  des rencontres virtuelles entre des jeunes bruxellois et des jeunes brésilien·nes pour échanger autours des notions du droit à la ville et du racisme (dans la même période) ;
  • une rencontre internationale entre jeunes bruxelloises, jeunes brésilien·nes et jeunes boliviennes lors de l'été 2022, dont une vidéo permet de retracer les différentes formes d'engagements des jeunes rencontrées

Les jeunes : mais de qui parle-t-on au fait ?

Très vite en débutant nos réflexions autour de l'engagement des jeunes, nous nous sommes demandé s'il y avait un âge pour s'engager.

Pour parler d'engagement politique, peut-être faut-il attendre l'adolescence ? Finalement, on s'est vite rendu compte qu'à tout âge, l'engagement peut-être suscité ! Des jeunes de 11 ans, dans le quartier Stephenson, nous témoignent déjà de leur engagement dans leur quartier, à travers des activités organisées par le milieu associatif en particulier. Durant des sessions de débats et d'échanges, les jeunes ont déjà de nombreuses revendications en tête pour améliorer leur cadre de vie, et savent déjà proposer des idées pour leurs petits frères/soeurs, leurs parents, ou leurs grands-parents. Une capacité à sortir de l'individuel pour imaginer du collectif donc.

D'autres, plus âgés, à la vingtaine, cherchent à s'engager dans leur quartier, en particulier auprès des plus jeunes. Organisation d'activités, aide pour l'école, volonté de transmettre des valeurs qu'iels trouvent importantes...les actions sont nombreuses et diversifiées.

La crise sanitaire de 2020 nous a également montré l’élan de solidarité - et donc l'engagement concret - d’une grande partie des jeunes, à tout âge, en particulier dans l’aide alimentaire, dans les quartiers les plus populaires.

Samira et Chérine, habitantes du quartier Stalingrad à Bruxelles, se sont engagées dans la réalisation d'un film qui questionne le projet de construction de la nouvelle ligne de métro 3 dans leur quartier.

Tout cela montre l'engagement - souvent pour le quartier - des jeunes.

En 2016, nous pointions déjà la diversité des formes d'engagement suite aux échanges réalisés lors des Etats Généraux de la jeunesse :

  • Oser prendre la parole, s'exprimer via les médias (radio, théâtre, court-métrage...)
  • Oser parler sincèrement
  • Faire entendre sa voix sur les enjeux qui nous intéressent
  • Etre présent
  • Dénoncer publiquement
  • Manifester
  • Proposer et réaliser une action pour son quartier
  • Etre bénévole pour un festival
  • Participer, être acteur dans des processus, débats, tables-rondes...
  • Participer aux démarches associatives et être présents dans la structure
  • Proposer une action concrète pour répondre à un besoin que l'on rencontre
  • Participer à la vie de quartier
  • Participation à un projet citoyen, s'engager selon ses valeurs dans une action pour la société
  • Organisme de jeunesse, mouvements...
  • Etre délégué, par exemple dans une école, un Conseil de jeunes...

Pour en savoir plus, voir la publication « Mobiliser les jeunes, mission impossible ? » 

Cela dévoile aussi de la diversité des situations. "Les jeunes" n'est pas une seule catégorie. Si les âges montrent des formes d'engagement différentes, c'est aussi le cas du genre ou encore du quartier dans lequel on vit.

Avec Samira et Chérine, nous sommes donc parties rejoindre le Nord du Brésil pour une rencontre internationale de jeunes à Fortaleza. Dans un contexte si différent, les jeunes s'engagent-ils ? Et comment ?

Dès les prémices de l'organisation de cette rencontre, nous sentons et une énergie de la part des jeunes : la rencontre est organisée par les jeunes, pour les jeunes. C'est déjà une posture bien différentes des activités parfois organisés pour elles et eux...

La vidéo retrace ce voyage à la rencontre d'autres jeunes et met en lumière les formes d'engagement suivantes :

  • (s')informer
  • partir s'inspirer
  • partager des luttes
  • comprendre et analyser
  • (faire) connaitre ses droits et opportunités
  • se présenter
  • occuper les espaces politiques traditionnels
  • visibiliser et garder mémoire (des luttes)
  • s'engager, à travers la culture
  • célébrer

La place prépondérante des images et vidéos à travers les réseaux sociaux tel que Tiktok est bien connue. Mais les jeunes brésilien·nes nous prouvent qu'il s'agit aussi d'une manière de s'engager :

--> c'est une manière de faire soi-même, et de ne pas laisser faire d'autres, à sa place. Les montages sur TikTok sont réalisés par eux-mêmes, les message aussi.

--> les réseaux sociaux peuvent toucher de nombreux·ses jeunes, et il est important d'utiliser ce réseau pour informer, partager, aider à comprendre et analyser, faire connaitre ses droits et opportunités...

Si la crise sanitaire a montré l’engagement d’une grande partie des jeunes notamment dans l’aide alimentaire, il nous a semblé important de réaliser une analyse pour montrer que les jeunes sont bien engagés, eux aussi, et au- delà de l’urgence sanitaire, et que les formes d’engagements sont diverses. A nous, travailleurs et travailleuses de nous en saisir également pour aller à la rencontre des jeunes et valoriser leurs engagements !