On est passé·es à la télé !

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Vous l’avez peut-être vu le 7 février dernier, la RTBF a programmé une soirée spéciale « démocratie participative » qui a mis en lumière l’engagement de Periferia pour un renouveau démocratique.

Elle a diffusé le documentaire de François Gonce et Laurence Buelens « Elections, piège à cons » qui a suivi pendant un an l’engagement du collectif CAP Démocratie, dont Periferia fait partie, pour obtenir un dialogue citoyen·nes-élu·es permanent en région wallonne, comme il existe en communauté germanophone.

Le documentaire questionne le désenchantement pour la démocratie, le tirage au sort comme outil de revitalisation et interroge de nombreux·ses citoyen·nes sur leur rapport aux élections. Nous vous le conseillons tant il est intéressant et agréable à regarder.

Une émission QR le débat a suivi le documentaire, confrontant 4 partis traditionnels (PS, MR, Les engagés et Ecolo) à des initiatives citoyen·nes innovantes.
Fanny y est intervenue pour CAP Démocratie et Periferia, au côté du parti Blanco (prônant la prise en compte des votes blancs), de We Need to talk (assemblée de citoyen·nes tiré·es au sort qui ont débattu durant 6 jours d’une réforme du financement des partis…et dont aucune recommandation n’a été prise en compte par les élu·es politiques).
Le débat a démontré qu’il est primordial de faire évoluer notre démocratie et que ce changement de se fera pas sans pression de la société civile.

Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous invitons donc à soutenir notre pétition pour l’évolution de la Constitution. 😉

Vous pouvez encore voir le documentaire et l’émission via Auvio :

Save the date et appel à candidat·es : Rencontre « Silence on parle !  » à Namur, le 6 juillet 2024 !

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Après l’enthousiasme et l’énergie suscitée par l’édition carolo de l’an dernier, Periferia, grâce au soutien d’Action vivre ensemble, organise une nouvelle rencontre à Namur. Celle-ci se tiendra le samedi 6 juillet de 10h à 18h sur la Place d’Armes de Namur. Le thème abordé tournera autour des enjeux du droite à la Ville, de la Ville excluante, comment lutter contre, comment la rendre plus inclusive…

C’est quoi un « silence, on parle ? », « à quoi ça sert ? » : (re)découvrez la page de l’édition 2023 en cliquant ici et notre analyse  « Silence, on parle ! » à Charleroi :  quand des citoyen·nes exercent leurs droits de s’exprimer et… de faire Ville ! »
   

Nous vous invitons à :

  1. Bloquer la date du samedi 6 juillet dans vos agendas !
  2. Informer autour de vous les groupes et organisations qui pourraient être intéressé·es de vivre cette journée d’expression et de débat dans l’espace public.
  3. Nous cherchons encore 5 collectifs pour monter sur scène et partager leur lutte. Vous en connaissez un super ? Parlez-en lui ou envoyez-nus leurs coordonnées !

Des politicien·nes en visite chez des locataires du logement social à Molenbeek

En octobre 2023, dans le cadre de la troisième Journée  des Quartiers Populaires, nous avons organisé un débat politique sur les enjeux du logement et de la gentrification à Bruxelles où des partis politiques régionaux ont pu réagir à des interventions d’habitant.es des quartiers populaires. Ça a été l’occasion pour les membres de l’Union des Locataires du Logement Social de Molenbeek (ULLS) d’exprimer des revendications concernant l’amélioration de leurs conditions de vie dans les logements sociaux où ils et elles habitent: stopper l’indexation des loyers, réduire les problèmes liés à la mauvaise isolation et au manque d’entretien des bâtiments, réduire les listes d’attente pour obtenir un logement, construire de plus grands logements …

Parmi les demandes du groupe, une invitation a été adressée aux politicien·nes pour passer une après-midi dans des logements insalubres afin de discuter avec les locataires des réalités qu’ils et elles vivent.

Ainsi, le 10 février passé, les membres de l’ULLS ont donné suite à cette demande en  accueillant chez elles et eux 6 politicien·nes : Martin Casier du PS, Latifa Aït-Baala du MR, Françoise de Smedt du PTB, Michael Vossaert de Défi, Safouane Akremi de Vooruit et Pierre-Yves Lux d'Écolo.

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Cette journée a démarré par un café de bienvenue chez une habitante de la rue Delaunoy où les locataires et les politicien·nes ont pu faire connaissance et commencer à échanger entre elles et eux. Le groupe s’est ensuite mis en route vers l’ensemble de tours à la rue De Roovere (près de l’arrêt de métro Beekkant) en s’arrêtant sur le chemin devant d’autres sites de logements des rues Decock, Saint Lazare et Machtens. Sur le site de la rue De Roovere, une autre locataire nous attendait pour nous faire part de son indignation face à la lenteur avec laquelle le Logement Molenbeekois intervient pour résoudre les grands problèmes d’humidité dans son immeuble qui nuisent à la santé des familles. La visite s’est terminée avec un repas collectif chez une autre locataire rue de l’Accord.

En interpellant de cette façon les partis politiques régionaux, l’Union des Locataires du Logement Social de Molenbeek espère que les revendications portées par ses membres seront entendues et prises en compte dans la prochaine législature. D’ici là le groupe de locataires continuera à se mobiliser afin de faire valoir leur droit à un logement digne.

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Coffret d’animation « Design Inclusif »

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Pour avoir accès au coffret d'animation (qui comprend le livret et les cartes de jeux), envoyez-nous un mail à l'adresse contact@periferia.be.

Nous proposons un prix de 10€ (prix coûtant) pour le coffret. Néanmoins, n'hésitez pas à nous dire si ce prix est trop élevé pour vous et nous pouvons adapter le tarif ou rendre certains exemplaires gratuits ! 

Vous pouvez lire la publication accompagnant le coffret d'animation en cliquant sur cette image :

Quand les discriminations s’expriment… (vidéo)

Quand les discriminations s'expriment dans l'espace public

En mettant en valeur des paroles trop souvent tues, cette publication cherche à souligner différentes formes de discriminations.

La vidéo ci-dessous présente des collectifs de citoyen·nes qui s’expriment publiquement autour des discriminations dans le quotidien (validisme, précarité, âgisme, sexisme, etc.) et aux intersections qui se situent entre elles.

Conscients de l’importance des formes d’animation pour prendre en compte et donner leur place aux discriminations, nous proposons une note (accessible ci-contre) qui accompagne la vidéo pour penser des animations plus inclusives.

Pour visionner la vidéo, c'est juste ici.

Pour des animations plus inclusives

Vous pouvez retrouver le document destiné aux animateur·ices. Il s'agit d'un outil d'animation dont le but est de (re)donner la place à chacun·e dans l'espace public.

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Pour aller plus loin sur le sujet de la discrimination

La publication de Cultures et Santé"Discrimin'Action" - Repérer les discriminations pour les combattre.

Livre – Faire je(u) égal

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"Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces « géographies scolaires du genre », sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal."

Pour en savoir plus : cliquez ici

Livre – Ville Féministe

Couverture ville féministe

"À qui appartient la ville ? Sûrement pas aux femmes. Souvent le théâtre des violences, la ville repose sur des fondations sexistes. Kern s’attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race et d’âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes ?  Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s’appuie sur les théories d’urbanisme,  des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s’embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d’une ville plus inclusive."

Pour en savoir plus : cliquez ici

Rapport de la ville de Grenoble sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, les genres et les sexualités

"Comme chaque année, la Ville de Grenoble rend compte des actions engagées en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, les genres et les sexualités dans le cadre de son plan d’actions. Au-delà de l’obligation réglementaire, c’est aussi l’occasion de valoriser la dynamique de la collectivité sur cette thématique, à la fois en tant qu’actrice publique et en tant qu’employeuse.

La Ville poursuit son action de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorisé-es de genre à travers plusieurs volets : la réflexion pour un observatoire des violences, le soutien du projet de Maison des femmes portée par l’association Uni(e-s)verselles, la formation des agent-es pour mieux accueillir la parole des victimes. Les actions en santé publique s’intensifient également : des espaces de discussion sont ouverts aux enfants des écoles élémentaires par la santé scolaire sur le consentement, le harcèlement, l’égalité ; des équipes de travailleurs et travailleuses pair-es organisent des « aller-vers » en direction des grenoblois-es pour prévenir notamment les violences sexistes et sexuelles dans les milieux festifs ; et les douches municipales proposent désormais des créneaux spécifiques pour que les femmes sans domicile fixe profitent pleinement de cet équipement.

Une place particulière a été donnée à la question des femmes dans le diagnostic « Grenoble la nuit » initiée par la Ville cette année. Ce diagnostic donnera lieu en 2023 a un plan d’actions où les femmes mais aussi les minorisé-es de genre ne seront pas oublié-es.

L’année 2022 affiche aussi deux engagements forts pour les années à venir dans la politique municipale : la Ville a ainsi souhaité que sa politique municipale culturelle intègre un axe égalité des genres dans ses programmes d’actions, et la présentation du projet éducatif Grenoblois 2022-2027 inscrit l’égalité entre les filles et les garçons et l’inclusion de l’ensemble des parents dans ses actions."

Pour lire le rapport, cliquez sur l'image.

Agriculture urbaine comme levier d’émancipation des femmes et de bien-être en ville : l’exemple gennevillois

"Cet article propose d’appréhender l’agriculture urbaine comme participant d’un projet collectif de développement d’une ville nourricière, respectueuse de l’environnement, support du bien-être des individus, mais également comme un levier potentiel d’émancipation des femmes. Notre propos s’appuie sur les résultats d’une recherche-action en cours à Gennevilliers (Hauts-de-Seine, France). Nous mobilisons les résultats d’observations et d’entretiens semi-directifs menés auprès des principaux acteurs gennevillois impliqués dans le développement de ces projets : personnes élues, professionnelles locales, associations de mise en œuvre et de gestion des jardins et leurs usagers et usagères. Une part importante des personnes rencontrées estime que venir au jardin « leur fait du bien ». Les jardins gennevillois constituent également des lieux de rencontre, des lieux (re)créateurs de liens sociaux de différentes natures.

De plus, inscrits dans un modèle social largement patriarcal, ces jardins apparaissent comme le support de rapports sociaux de genre inégalitaires. Cependant, à Gennevilliers, ces jardins, largement utilisés et gérés par des femmes, sont aussi le support d’une contestation, voire d’un renversement de certains stéréotypes de genre. Ces espaces apparaissent comme des outils d’auto-formation, de partage de savoir-faire, d’estime de soi et de bien-être entre femmes. Enfin, ces espaces constituent de véritables outils de construction de la ville (processus) dans lesquels (pour une fois) les femmes semblent avoir toute leur place."

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Guide to gender mainstreaming in participatory processes

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"Les orientations pratiques de ce guide visent à fournir aux techniciens de la participation citoyenne des ressources qui leur permettront de concevoir des processus équitables et de respecter ainsi le mandat de démocratie égalitaire de la loi 17/2015 (en Catalogne), du 21 juillet, sur l'égalité effective entre les femmes et les hommes, en offrant des outils pour inclure l'intégration du genre dans les différents aspects de la participation citoyenne.

L'introduction de la perspective de genre dans les processus participatifs doit être considérée comme un processus de changement dans les relations de pouvoir et d'influence sur les politiques publiques, et doit mettre en évidence les caractéristiques spécifiques des femmes et identifier les mécanismes qui génèrent des inégalités.

La participation citoyenne, qui vise à la transformation sociale, pourrait avoir des effets négatifs si elle ne renforce pas le pouvoir des femmes et des personnes dont le sexe n'est pas normatif. Ainsi, la justification démocratique de la prise en compte des points de vue des femmes et de l'écoute de leurs connaissances et de leurs besoins spécifiques est double :

  • Procédurale, puisque dans une démocratie de qualité, tous les citoyens devraient pouvoir influencer les décisions dans la même mesure.
  • Orientée vers les résultats, car les politiques publiques démocratiques ont pour mission d'améliorer et d'égaliser les conditions de vie de tous sans exception, en particulier des femmes, qui représentent plus de la moitié de la population.

Cependant, il ne s'agit pas de formules strictes à appliquer mécaniquement, il faut les contextualiser et les appliquer de manière créative, en fonction du domaine, des secteurs sociaux concernés ou des circonstances communautaires, et en tenant compte des principaux domaines d'inégalité qui interagissent avec le genre, tels que la classe sociale, l'origine, l'âge, l'identité et l'expression de genre ou l'orientation sexuelle.

Le guide se compose de deux parties, qui traitent des aspects suivants

1. Les concepts de base, tels que les processus participatifs, les inégalités de genre et l'intersectionnalité, afin de s'assurer que tout le monde comprend la même chose lorsqu'il utilise ces termes.

2. Les éléments nécessaires pour parvenir à des processus participatifs plus justes et plus équitables qui servent d'outil pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes et le respect de la diversité dans les politiques publiques".

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Espaces métropolitains égalitaires

"Metropolis réunit actuellement 137 gouvernements de grandes villes et espaces métropolitains. Toutefois, seulement 23 de ces administrations sont dirigées par des femmes. La participation inférieure des femmes dans les espaces de pouvoir social, politique et économique n’est pas le seul facteur à entraîner de fortes inégalités de genre.

En effet, la situation de dépendance et d’accès inégale à la propriété, à l’eau et aux autres ressources, la mobilité limitée et la violence sexuelle preoccupante se traduisent par la restriction voire l’absence de droits et d’opportunités pour les femmes et les filles de nos métropoles. C’est pourquoi il est essentiel d’intégrer la perspective de genre dans la structure de chaque organisation, dans chaque politique publique et dans la gestion de chaque service offert par nos métropoles.

Notre mission consiste aussi à mettre en avant l’implication et l’engagement de nos métropoles envers le droit à la ville pour les femmes et les filles via l’articulation de politiques, de stratégies et d’instruments en faveur de l’égalité des sexes. Pour une grande partie de la population mondiale, de plus en plus concentrée dans les grandes villes, ce droit à la ville pourra uniquement être respecté s’il dépasse les frontières juridictionnelles. Les brèches économiques, sociales, culturelles et de genre se trouvent dans les territoires métropolitains et mettent en relief les grandes inégalités qui font toujours obstacle au développement.

Dans cette quatrième publication de l’Observatoire Metropolis, élaborée en collaboration avec l’architecte féministe Ana Falú, experte sur les sujets des femmes et de l’habitat, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir des métropoles plus justes et inclusives et proposons l’alliance de deux perspectives fondamentales pour comprendre et agir dans le monde contemporain : la perspective de genre et la perspective de politiques publiques à l’échelle métropolitaine."

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Elle(s), les quartiers populaires au féminin

"Depuis la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, l’égalité femmes-hommes est posée comme un objectif, inscrit à l’article 1er de la loi qui prévoit que la politique de la ville doit « concourir à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Pour mettre en œuvre cet objectif, un cadre de référence a été élaboré par le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires) qui rappelle que l’égalité femmes-hommes constitue l’une des trois priorités transversales des contrats de ville. À cette fin, il fournit « des éléments de méthode et des outils qui permettront d’impulser une politique ambitieuse de promotion de l’égalité femmes-hommes au plus près du terrain ». En juin 2014, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rendait un rapport sur les inégalités de sexe dans les territoires fragiles, dont les quartiers de la politique de la ville. Courant 2015, une instruction interministérielle proposait des éléments de méthode pour mettre en place des plans d’action pour l’égalité femmes-hommes dans les quartiers politique de la ville. Enfin, la loi de janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté précise que les contrats de ville « définissent obligatoirement des actions stratégiques dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Parallèlement, la lutte contre les discriminations est également inscrite comme axe transversal obligatoire dans la politique de la ville, chaque territoire prioritaire devant se doter d’un plan de lutte contre les discriminations.

Si la réglementation et les intentions sont là, leur traduction en actes apparaît complexe et leur déclinaison territoriale interroge. Ce numéro vise à présenter la condition des « femmes des quartiers » sous le double prisme de l’égalité femmes-hommes et des discriminations. Dès lors, plusieurs points de vigilance méritent d’être précisés. Le premier porte sur le qualificatif « femmes des quartiers ». Comme il n’existe pas une entité constituée des « jeunes des quartiers », il n’existe pas UNE femme type mais DES femme habitant des quartiers prioritaires. C’est pourquoi, nous avons veillé, dans ce numéro, à montrer leurs différentes facettes et à ne pas nous focaliser sur une image victimaire particulière, largement diffusée.

Le deuxième point de vigilance concerne la visée égalitaire à l’échelle territoriale. Les solutions pour parvenir à l’égalité femmes-hommes dans les quartiers ne peuvent pas uniquement être recherchées au niveau local alors que le sujet concerne la société dans son ensemble. Ce serait faire porter une responsabilité importante aux habitants et aux pouvoirs locaux alors que les responsabilités sont aussi à rechercher ailleurs, à d’autres niveaux (politiques nationales, acteurs économiques...). Par ailleurs, rechercher à faire l’égalité entre les femmes et les hommes des quartiers ne peut constituer l’unique finalité tant les conditions de ces derniers sont peu enviables au vu des dominations multiples auxquelles ils sont eux-mêmes confrontés. Cela n’aboutirait qu’à l’égalité des inégalités. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de construire ce numéro en usant du concept d’intersectionnalité. Cette approche intersectionnelle vise à interroger le croisement des inégalités de genre et des inégalités de race, de classe ou encore celles liées à l’âge ou à la religion. Car c’est à l’intersection de ces multiples critères que se produisent les formes d’inégalités les plus insidieuses.

À travers cette approche, nous avons voulu montrer la complexité du sujet tout en garantissant la pluralité des points de vue. En effet, selon la fonction occupée, les expériences vécues, les témoignages entendus, les regards sont forcément différents. Nous avons d’autre part souhaité laisser la parole aux premières concernées, les habitantes des quartiers prioritaires, là encore en privilégiant la diversité.

Ce numéro cherche ainsi à fournir des clés de lecture en clarifiant les concepts et en déconstruisant les stéréotypes. Il vise également à présenter des projets/expériences menés pour/avec les femmes et à sensibiliser les acteurs de la politique de la ville à la question de l’égalité femmes-hommes. Pour ce faire, la ligne éditoriale s’appuie sur le parcours de vie des femmes. Ainsi, après une première partie consacrée aux éléments de cadrage permettant de définir le sujet, la seconde partie du numéro aborde la question de l’enfance et de la jeunesse, et plus précisément les enjeux de l’éducation, du sport, de la sexualité et de la mixité. La troisième partie traite de l’âge adulte et de ses problématiques qui interpellent toutes les femmes au-delà même des quartiers prioritaires : l’accès à un emploi de qualité correspondant aux aspirations, l’accès aux soins et à la santé, le bien-vieillir.

Nous espérons que ce numéro permettra de mieux comprendre ce sujet complexe, d’interroger les prénotions limitant l’efficacité des actions, et de réfléchir collectivement à nos pratiques pour contribuer, chacun à notre niveau, à lutter contre toutes les formes d’inégalités."

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Gender equal cities

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"L'inégalité entre les hommes et les femmes continue d'avoir un impact significatif sur les déplacements, le travail, les loisirs et la vie en milieu urbain. Gender Equal Cities est une initiative du carrefour de connaissances URBACT visant à sensibiliser aux inégalités basées sur le genre au niveau local et à mettre en lumière la manière dont les villes peuvent agir. Elle rassemble les connaissances des personnes actives au sein de la communauté URBACT et au-delà. Le travail a été enrichi par un partenariat étroit avec le Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) et les résultats de leur Charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale.

Le rapport Gender Equal Cities montre comment la création d'un espace pour toutes les voix, tous les besoins et toutes les capacités est une étape nécessaire à la construction de villes prospères et profite à tous les membres de la société. Les thèmes de ce rapport reflètent les départements municipaux, les secteurs et les sujets transversaux, fournissant des guides pratiques pour l'intégration de la dimension de genre aux professionnels qui travaillent à la fois dans des domaines politiques spécifiques et dans des secteurs transversaux. Il est tout aussi pertinent pour les citoyens et les organisations de résidents afin de les aider à inspirer et à soutenir leurs administrations locales."

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Girls make the city

"Le projetde ZIJkant et Wetopia à Bruxelles vise à co-créer des interventions sensibles au genre avec des filles de milieux très différents qui partagent un espace et un besoin : se sentir en sécurité, libre et heureuse dans les espaces publics.

Dans l’été indien de 2022, ZIJkant et Wetopia ont réuni 25 jeunes aux intérêts et aux parcours très différents autour d’un morceau de Bruxelles partagé : le skate park de l’église de la Chapelle et ses environs immédiats, dans les Marolles. C’est un lieu et un quartier où aucune d’entre elles ne se sent vraiment libre ou en sécurité. Ensemble, elles ont réfléchi à la manière dont leur ville pourrait devenir un lieu plus inclusif, pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs parents, amis et voisins. Leurs propositions ont été traduites en recommandations pour les urbanistes. Une équipe d’architectes a ensuite travaillé sur certains concepts.

Plus nous nous concentrons sur l’espace public, plus nous nous rendons compte que les discriminations de genre autour desquelles nous avons fait campagne pendant des décennies - l’écartde salaire entre hommes et femmes, la sous-représentation des femmes, la violence (sexuelle) sont perpétuées par l’organisation de cet espace. Dans le même temps, les villes ne sont pas figées: en tant que lieux d’innovation et de rencontre, elles incitent les femmes à agir.

Il s’agit d’un projet bruxellois dont nous pouvons tirer un certain nombre d’enseignements et les transmettre aux décideurs politiques et aux urbanistes.

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Better design suggestions for parks

La publication est en anglais. Voici un résumé en français.

"Le meilleur moyen de créer un parc qui convienne aux adolescentes est de leur parler.

Découvrir comment elles utilisent le parc, ce qu'elles ressentent et ce qui le rendrait plus attrayant pour elles.

Mais il est difficile pour les filles d'imaginer ce qui pourrait fonctionner, car elles n'ont probablement jamais vu un espace conçu pour elles. C'est là que ces images entrent en jeu.

Les dessins présentés dans ce document ne sont pas des "réponses" en matière de conception, mais des suggestions pour susciter des conversations et lancer le processus de consultation. Bien qu'ils aient été inspirés par d'autres conversations, il s'agit avant tout de suggestions. Les filles les aiment-elles ou les détestent-elles ? Que voudraient-elles garder ? Qu'est-ce qu'elles changeraient ?"

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Pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans les jardins de Cocagne

"L’égalité entre les femmes et les hommes, bien loin d’être un simple thème à la mode, « un marronnier » de plus servant à alimenter la une de nos journaux, est un véritable enjeu de nos démocraties modernes et l’une des priorités des politiques nationales et européennes actuelles et futures.

Les instances européennes définissent l’Égalité comme un « principe selon lequel tous, les hommes et les femmes, sont égaux en droits et doivent faire l’objet d’un traitement égal » et l’égalité des chances entre hommes et femmes comme « l’absence d’obstacles à la participation économique, sociale et politique en raison du sexe ».

Et qu’en est-il dans nos Jardins de Cocagne ? Comment se traduit cette égalité dans le quotidien de chacun, permanents, administrateurs, salariés en insertion ? Comment peut-on favoriser - ou améliorer - des pratiques, des propos, des attitudes, ce que Bourdieu nommerait des habitus.

Ce guide, qui au final n’en est pas un, n’a pas vocation à proposer des solutions toutes faites, encore moins des recettes permettant de faire valoir telle ou telle autre initiative, aussi intéressante soit-elle. En collaboration avec l’association Culture et Promotion, nous avons souhaité proposer un outil, qui a plus vocation à questionner qu’à apporter des réponses.

Nous souhaitions promouvoir une posture, un regard, un sens et des valeurs, générateurs de questionnements et étape préalable nécessaire à la mise en œuvre d’actions concrètes. Libre à chacun d’expérimenter selon son expérience, la situation locale, le contexte, l’expérience, les ressources disponibles...

Il nous est apparu enfin que, comme toute situation de changement, l’efficacité d’une telle démarche devait reposer sur un accompagnement personnalisé auquel ce travail ne saurait se substituer..."

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La place Fontainas comme espace frontière. La production de la ville au regard de la sexualité, du genre, de l’ethnicité et de la classe sociale

"Depuis la rue du Marché au Charbon, une petite rue à pavés parsemée de boutiques et de cafés où se marient les tintements des cloches et le chahut pudique d’une petite venelle, s’ouvre la place Fontainas, une vaste place bruyante et disgracieuse. Celle-ci est située dans la commune de Bruxelles-Ville, à proximité directe du centre-ville, et fait la jonction des boulevards Anspach et Maurice Lemonnier, reliant les quartiers de la Bourse et de la Grand-Place à celui de la gare du Midi.

En l’espace de quelques pas, tout change : le bruit, les odeurs, le décor, les gens. Par ailleurs, sise à la lisière du quartier dit « gay » et du quartier Anneessens, la place Fontainas a été le lieu de multiples actes présumés homophobes, contribuant à la catégoriser (notamment médiatiquement) comme un espace dangereux, particulièrement pour les populations homosexuelles.

En outre, ces catégorisations interviennent dans un espace largement connecté, dans l’imaginaire collectif, aux populations musulmanes, consolidant une association entre cet espace, une population spécifique et certaines caractéristiques socialement dénoncées (comme l’homophobie).

Cette association est d’autant plus solide qu’elle est validée par certains discours politiques. Afin de prévenir et de combattre la discrimination et la violence contre les personnes LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi., Trans., Inter.), une semaine avant l’édition 2018 de la Belgian Pride, l’ancienne secrétaire d’État fédéral à l’égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), a élaboré un nouveau «Plan d’action interfédéral contre la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBTI ». Si un tel plan paraît nécessaire, celui proposé par l’ancien gouvernement fédéral s’inscrit dans une logique sécuritaire et cultive une image monolithique et vulnérabilisante des populations homosexuelles, tout en essentialisant certains groupes jugés plus ou moins homophobes. À titre d’exemple, nous pouvons y lire que « les personnes musulmanes ont une attitude plus négative envers les personnes homosexuelles que les personnes chrétiennes ». Le plan constitue entre autres « les musulmans » comme une population spécifiquement homophobe et cultive la stigmatisation d’un groupe ciblé, sans prise en compte d’autres groupes religieux ou sociaux, ou encore de l’intersection d'éléments tels que la classe sociale ou le genre. Conjointement à une catégorisation de la place Fontainas comme un espace dangereux, le nouveau plan suggère ainsi une approche sécuritaire de la gestion de l’espace public, en y associant une catégorie de personnes dangereuses. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une carte blanche signée par 103 signataires issus des sphères associatives et académiques, suscitant de multiples critiques.

Cet article propose d’approcher cet espace à partir d’une perspective alternative. En opposition à la lecture sécuritaire offerte par le plan, il suggère de recourir à la notion de frontière pour envisager cet espace dans lequel un changement de décor semble s’allier à un changement social-urbain et alimenter un régime de tension. Il entend dépasser les catégorisations simplistes « espaces dangereux/espaces sûrs ; personnes dangereuses/personnes vulnérables», et comprendre, à partir d’une autre catégorisation – celle d’un espace frontière –, les enjeux qui se déploient sur la place et qui permettent de saisir sa conflictualité. Le changement conceptuel et l’apport de la notion de frontière permettront de comprendre l'imbrication des ancrages socio- spatiaux se jouant sur et autour de la place Fontainas, immobilisée entre des espaces à caractères identitaires forts."

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Urbanisme, féminisme et empowerment. Regards croisés Amérique latine et France

Entretien avec la chercheure Marie-Dominique de Suremain. Elle est urbaniste sociologue et coordinatrice d'un programme européen aux politiques publiques égalité et genre pour l'Amérique latine.

Elle est spécialiste en recherche-action participative en genre et développement durable. Dans cet entretien, elle revient notamment sur la notion d'empowerment et de son influence dans son travail.

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Sport entre filles

Retour sur une expérimentation scolaire en Suisse.

"Face aux inégalités de sexe à l’école, une expérience en éducation physique et sportive montre que, pour les élèves, pratiquer en non-mixité dégage des marges de manœuvre par rapport aux normes de genre, sans pour autant les enrayer complètement.

À l’échelle internationale, face au maintien des inégalités entre les sexes à l’école, la mixité dans les établissements scolaires refait débat. Dans différents pays (Canada, Corée du Sud, Australie, États-Unis), le retour de la non-mixité est considéré comme une des stratégies susceptibles d’offrir les mêmes chances et opportunités aux filles et aux garçons. Aux États-Unis, depuis le vote de la Single Sex Regulation (2006), le nombre d’écoles et de classes qui séparent filles et garçons s’est multiplié, aussi bien dans l’enseignement privé que public. En Europe, sous l’impulsion notamment de l’European Association of Single-Sex Education (EASSE), la non-mixité est présente en Angleterre, en Irlande mais aussi en Espagne et en Suisse, où des expériences pilotes se sont développées. Parfois qualifiée de nouvelle option pédagogique, parfois décriée et plutôt vue comme une régression, la séparation des sexes à l’école s’accompagne de nombreuses controverses.

À partir d’une enquête qualitative par entretiens et observations (Bréau 2018) conduite auprès d’adolescents et d’adolescentes (14-15 ans) scolarisés dans des classes d’éducation physique et sportive en Suisse romande, cet article vise à saisir les effets de la non-mixité sur la formation des élèves. En se rattachant à l’approche du « doing gender », qui définit le genre comme une action (West et Zimmerman 1987), l’objectif de ce travail était de repérer des manières de « faire le genre » chez les élèves afin de questionner l’évolution des normes de masculinité et de féminité en contexte non mixte."

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Genre et aménagement de l’espace public : quels enjeux pour l’égalité ?

Elise Vinet est professeure d'université en France à Lyon 2. Elle est spécialisée dans les enjeux d'égalités des genres et les questions liées aux politiques publiques.

Elle est venue présenter ses travaux sur le genre et l'espace public lors d'une journée de séminaire organisée par le centre de recherche METICES de l'ULB.

Ce centre de recherche regroupe une quarantaine de chercheur·es qui travaillent sur les thématiques suivantes : migration, espaces, travail, institutions, santé et citoyenneté.

Vous trouverez ici la présentation power point qu'elle a réalisée pour l'occasion.

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