Pas sans nous ! Épisode #4 : Participation dans les quartiers

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S’il y a toujours eu des habitant·es qui ont tenté de faire entendre leurs voix et d’influencer leur vie de quartier, l’arrivée de processus participatifs venus des élu·es en Belgique remontent à peu près aux années 90.

Quelles-sont les limites de ces dispositifs de participation  pour penser une meilleure distribution des pouvoirs ? Quel lien entre élu·es et non-élu·es est souhaitable selon nous ? Pourquoi penser la participation au niveau d’un quartier ? Quel potentiel politique y a-t-il dans les collectifs ou comité de quartier ?

Retrouvez la transcription bientôt ci-dessous.

Pas sans nous ! Épisode #3 : Capacitation citoyenne

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Cet épisode raconte la démarche « Capacitation Citoyenne », qui existe quasiment depuis l’existence de Periferia. En revenant sur des moments marquants de cette histoire, on explore les questions suivantes :

Quels groupes laissent des traces de leurs combats ? A quoi ça sert de se raconter ?

Comment, en tant que subalternes, issues de groupes minorisés, peut-on faire exister nos histoires, et les transmettre à d’autres ? Et enfin, comment se rencontrer, tisser des liens entre groupes minorisés ?

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Pas sans nous ! – Episode #1 : Naissance de Periferia

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Dans ce premier épisode, vous entendrez comment Periferia a pris ses racines à Bruxelles, à partir d'expériences ménées au Brésil dans les années 1990. On y entend 3 des fondateur·rices de l'association, Eliana Guerra, Yves Cabannes, et Patrick Bodart, nous expliquer d'où l'idée est venue, pourquoi Bruxelles, et surtout, les intuitions qui continuent d'influencer nos manières d'être et de faire.

Bonne écoute !

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Méthodologie

Pour accompagner ce premier épisode concernant la naissance de Periferia, nous proposons de partir de ce que nous avons identifié comme étant des manières de notre association d’inverser, ou du moins mettre en tension l’équilibre inégalitaire entre les centres (de pouvoir) et les périphéries.

Nous revenons ainsi sur 6 aspects de ce qui guide notre travail, qui chacun questionne les rapports de pouvoir favorisant le centre au détriment des marges, des personnes et des groupes laissé·es de côté, tant géographiquement que politiquement.

Chaque fiche présentée ici propose une façon de sortir du modèle hiérarchique centre-périphérie et est accompagnée de questions pour tenter de creuser ces enjeux dans vos contextes, vos projets, et avec les publics que vous accompagnez.

1. « Nada sin nosotros » : choisir les périphéries pour construire la ville

Construire la ville avec et à partir des périphéries plutôt qu’en partant des centres
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Les projets qui ont mené à la naissance de Periferia ont pris la direction de construire des « morceaux de ville », situés en périphérie, avec les personnes qui y habitaient. Il s’agit d’un moyen de contrer une logique technocratique qui veut que ce soient des expert·es, extérieur·es aux lieux qu’iels imaginent qui se chargent de penser des plans et de faire construire ces quartiers.

Au-delà de ça, il s’agit également de ne jamais faire « pour » des gens, sans elles et eux.

  • Connaissez-vous des expériences où des habitant·es de quartiers populaires / périphériques ont pu décider de l’aménagement de leur quartier ?
  • Avez-vous déjà pris part à la construction du territoire sur lequel vous habitez ?
  • La question de ne jamais faire « sans » les personnes concernées, comment se pose-t-elle dans vos actions ? quels défis cela pose ?

2. Inverser les liens entre l'Amérique Latine et l’Europe

Décentrer le « centre du monde » et la production de savoirs
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C’est une association brésilienne, le CEARA Periferia, qui a donné l’inspiration nécessaire à la création de Periferia en Europe. Faire venir en Europe des pratiques et des savoir-faires venus du Sud Global est une manière de rejeter le paradigme colonial encore bien ancré selon lequel l’Europe serait en « avance » sur le Sud et que le Nord aurait tout à lui apprendre.

Faire de l’Amérique Latine le centre d’où partent des savoirs et des expertises dont pourrait bénéficier l’Europe c’est décentrer notre regard, et faire un pas vers la décolonisation de nos savoirs.

  • Qu’est-ce que le fait de regarder cette carte du monde suscite en vous ?
  • Où vous situez-vous dans le monde ? êtes-vous habitué·e à ne pas être au centre ?
  • Où situez-vous les espaces de production des connaissances ? A quel point, vous inspirez-vous de ce qui s’écrit et se pense dans le monde non-occidental ?

3. Reconnaitre les savoir-faire et les pratiques : partir des savoirs empiriques

Partir de la pratique plutôt que de la théorie
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Un autre point abordé dans cet épisode est celui de la valorisation des savoirs empiriques, ceux qui viennent de nos expériences, de nos pratiques, et non de la théorie. Alors que nous avons tendance à partir de théories pour construire des projets, ou penser des solutions à des problèmes, il s’agit ici de partir de connaissances pratiques et de problèmes tels que les personnes concernées se les posent.

Il s’agit à nouveau de se décentrer, dans nos systèmes de pensées qui ont tendance à mettre sur un piédestal ce qui vient des intellectuel·les et théoricien·nes et à dévaloriser les connaissances pratiques des personnes marginalisées.

Sans dévaloriser les savoirs théoriques, il s’agit plutôt de ne plus hiérarchiser ces différents modes de connaissances et pouvoir passer de l’un à l’autre. Plutôt que d’invalider des connaissances pratiques si elles ne rentrent pas dans des théories, il s’agit de voir comment les expériences peuvent alimenter et renforcer les théories, et réciproquement.

  • Pensez à des expériences du quotidien où vous vous basez sur des savoirs pratiques et non théoriques pour résoudre des problèmes. Est-ce difficile à identifier ou pas ? Est-ce plus simple d’identifier une théorie (idée non remise en question) ou une pratique spontanée que vous faites sans savoir si cela se vérifie pour d’autres ?
  • Dans votre contexte, comment pourriez-vous valoriser les savoirs nés de l’expérience ?
  • Dans votre contexte, pourriez-vous facilement valoriser un apprentissage transmis par une personne marginalisée ? Devez-vous davantage justifier ou appuyer ce vécu que s’ils s’agissait d’une personne lambda ?
  • Comment pourriez-vous renforcer la construction de connaissances théoriques à partir de l’expertise du vécu des personnes concernées par des exclusions ?

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4. Expérimenter dans les périphéries, sans attendre des centres qu’ils trouvent des solutions

Des périphéries résilientes où d’autres possibles existent, face à des centres rigides et figés
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Face à l’idée répandue de centres progressistes, modernes et favorisant l’innovation, nous opposons une vision des centres comme reproducteurs d’inégalités sociales, territoriales, économiques… et des périphéries comme espaces qui, face aux difficultés vécues, portent un potentiel d’expérimentation, d’imagination de solutions novatrices et répondant directement aux problèmes rencontrés.

Sans romantiser la précarité ou l’exclusion, il s’agit plutôt de sortir de préjugés binaires sur les espaces non dominants (ruraux, populaires, …) : soit conservateur et rétrograde, soit intrinsèquement solidaires et chaleureux.

Nous pensons ces espaces comme ayant le potentiel de sortir de logiques dominantes desquelles ils ne profitent pas, habités par des personnes en capacité d’inventer constamment des plans B, des manières de résister et de (sur)vivre. Nous souhaitons partir de ces réalités pour penser de nouvelles formes d’habiter nos territoires.

  • Quelles représentations vous viennent en tête lorsque vous décrivez des personnes habitant dans les centres urbains et les valeurs qu’elles portent ? Et des personnes vivant dans les quartiers populaires ? De celles issues de l’immigration ?
  • Vous souvenez-vous de moments où ces représentations ont été contrecarrées ?
  • Connaissez-vous des manières de faire alternatives qui ont pu se développer dans des quartiers populaires ou périphériques pour résoudre des problématiques locales ?

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"A cidade que queremos", une publication disponible en portugais
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5. Être extérieur·es aux initiatives pour les valoriser et pousser aux transformations

Periferia comme acteur périphérique des groupes accompagnés
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Dans l’épisode écouté, nous situons Periferia comme un élément étranger, décalé, un facteur exogène qui vient perturber les groupes accompagnés et ainsi tente de les faire avancer. En intervenant dans des groupes a priori étrangers à nous (parce que situés dans un autre territoire, milieu ou confrontés à des enjeux qui ne sont pas nécessairement les nôtres), nous voulons jouer ce rôle de facteurs exogènes menant aux changements sociaux. S’il est clair que les transformations sociales significatives ne peuvent être portées que par des personnes concernées, nous savons que nous poser en tant que soutien externe permet la valorisation du groupe (« on s’intéresse à nous »), la mise en lien avec d’autres (voir point 6.), et la mise à disposition d’outils réflexifs et d’action.

  • Introduire une tierce personne dans une dynamique implique de penser à la place de celle-ci : sa légitimité, son champ d’autonomie, les potentiels d’alliances ou de rupture dont elle est porteuse, etc. Comment abordez-vous ces sujets dans vos luttes, dans vos projets ?
  • Quelles place ou postures de personnes extérieures vous semble intéressante pour soutenir un groupe?

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Cliquez sur l'image pour aller sur la page "Accompagner des dynamiques collectives"

6. Tisser des liens entre périphéries pour générer des nouvelles centralités « périphériques »

De multiples centralités interreliées plutôt qu’un système binaire et hiérarchique
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En faisant se croiser les groupes, et en tissant des liens entre des expériences, nous souhaitons favoriser l’émergence de nouvelles centralités, où les périphéries échangent et se renforcent en autonomie par rapport aux pouvoirs dominants, tout en conservant leurs manières de faire et richesses propres aux périphéries.

Créer des espaces de rencontre permet de s’inspirer de ce qu’il se passe ailleurs, et ainsi de faire se multiplier les espaces collectifs d’entraide, de soin, et de lutte face aux inégalités. Par-là, nous espérons également intensifier et renforcer d’autres manières d’agir, de construire des savoirs et de résister.

  • Vos projets sont-ils inspirés de visites ou de rencontres ?
  • Provoquez-vous parfois des rencontres improbables entre des groupes et personnes issues d’horizons et réalités très diverses ? Si pas, quelle rencontre de ce genre pourriez-vous expérimenter ?
  • Prendre du temps pour sortir de son quotidien et voir ce qu’il se passe ailleurs n’est pas toujours facile. Quand avez-vous l’occasion d’échanger avec des personnes impliquées dans d’autres luttes ou d’autres espaces ? Dressez la liste des sujets sur lesquels vous ne parvenez pas à avancer ou manquer d’inspiration : qui pourrait avoir rencontré ces mêmes questionnements ? qui pourrait avoir tenter d’y répondre ?

Coffret d’animation « Design Inclusif »

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Pour avoir accès au coffret d'animation (qui comprend le livret et les cartes de jeux), envoyez-nous un mail à l'adresse contact@periferia.be.

Nous proposons un prix de 10€ (prix coûtant) pour le coffret. Néanmoins, n'hésitez pas à nous dire si ce prix est trop élevé pour vous et nous pouvons adapter le tarif ou rendre certains exemplaires gratuits ! 

Vous pouvez lire la publication accompagnant le coffret d'animation en cliquant sur cette image :

Quand les discriminations s’expriment… (vidéo)

Quand les discriminations s'expriment dans l'espace public

En mettant en valeur des paroles trop souvent tues, cette publication cherche à souligner différentes formes de discriminations.

La vidéo ci-dessous présente des collectifs de citoyen·nes qui s’expriment publiquement autour des discriminations dans le quotidien (validisme, précarité, âgisme, sexisme, etc.) et aux intersections qui se situent entre elles.

Conscients de l’importance des formes d’animation pour prendre en compte et donner leur place aux discriminations, nous proposons une note (accessible ci-contre) qui accompagne la vidéo pour penser des animations plus inclusives.

Pour visionner la vidéo, c'est juste ici.

Pour des animations plus inclusives

Vous pouvez retrouver le document destiné aux animateur·ices. Il s'agit d'un outil d'animation dont le but est de (re)donner la place à chacun·e dans l'espace public.

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Pour aller plus loin sur le sujet de la discrimination

La publication de Cultures et Santé"Discrimin'Action" - Repérer les discriminations pour les combattre.

La démocratie… va mal

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En 2022, Periferia s’est lancée dans l’aventure de CaP Démocratie : un collectif réunissant des citoyen·nes préoccupé·es par l’avenir de notre démocratie et désireux·ses de la renforcer. Au fil de nos discussions et pérégrinations sur les marchés et dans les festivals (pour collecter des signatures pour notre pétition), nous nous sommes rendu·es compte à quel point ce sujet de notre démocratie et de son affaiblissement continue d’intéresser les citoyen·ne,s mais reste un sujet complexe et peu clair.

 Nous nous sommes donc attelés, durant un an et sur base de nos échanges avec d’autres collectifs et défenseur·ses de la démocratie, à produire cette étude et explorer 3 socles importants:

  • D’abord, se doter d’une vision commune (mais pas trop complexe) des socles sur lesquels repose notre système démocratique :  « La démocratie »
  • Ensuite, à partir de critiques et faits régulièrement entendus, de pointer les mécanismes par lesquels notre système démocratique s’affaiblit : « La démocratie va mal… ?! »
  • Enfin, en analysant ces affaiblissements, nous tentons de mettre en évidence les comportements (de vigilance, de vote, d’implication, de contre-pouvoir) qui alimentent ces affaiblissements et/ou ceux que nous pouvons avoir pour les éviter ou les contrer : « En quoi ça me concerne ? »
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En complément de cette étude, nous proposons une série de fiches (qui continuera d’être nourrie par la suite) qui repartent de faits politiques récents et cherche à en analyser les conséquences au-delà de la thématique dans lesquelles elles s’inscrivent directement. Nous vous invitons à les explorer, voire même à les nourrir !

Fiches téléchargeables

(Re)Penser le mobilier urbain au prisme du genre

Depuis plusieurs années, Periferia accompagne des groupes de jeunes femmes pour mener une réflexion sur leur place dans l'espace public. Comprendre les usages genrés de cet espace (c'est-à-dire comment notre genre conditionne notre appropriation des espaces extérieurs), c'est à la fois questionner les rôles de genre, et les décisions concrètes qui déterminent l'aménagement de nos places, nos parcs, nos rues...

Le postulat de départ de cette publication est celui là : l'espace public, et le mobilier urbain qui le compose ne sont pas neutres. En effet, l'aménagement de cet espace est issu de décisions politiques et influence notre manière de nous déplacer seule·e ou en groupe, de nous arrêter (ou non), de nous sentir bienvenu·es ou pas.

A partir de 3 jours d'ateliers menés avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek, cet outil pédagogique retrace les méthodologies d'animation que nous avons employées pour penser les espaces publics et le mobilier urbain au prisme du genre.

En plus du livret comprenant une mise en contexte des enjeux liant le genre et l'espace urbain ainsi que des fiches méthodologiques, un coffret d'animation reprend des cartes de jeu et d'inspiration.

 

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

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Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

Description :
Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.

Agir autrement, au croisement de pratiques et références d’ailleurs

Depuis sa création, Periferia travaille la question des relations Sud/Nord – Nord/Sud, persuadés que nous avons tout à gagner dans les échanges entre personnes et organisations de contextes différents. Dans le cadre des actions que nous menons avec des collectifs d’Amérique Latine, nous avons accueilli Anahí Machicado, éducatrice populaire et artiste bolivienne, pendant 3 mois au sein de Periferia.

Cette étude a été élaborée à partir de réflexions de Anahí et de l’équipe, puis nourrie par la mise en œuvre d’actions animées par Anahí avec plusieurs collectifs que Periferia accompagne. Enfin, elle permet d’amener des éléments de positionnement de Periferia que nous souhaitons partager avec d’autres personnes et collectifs désireux·ses de se laisser perturber par des regards et pratiques venues d’ailleurs.

Cliquez ici ou sur l'image pour accéder au document

Construisons ensemble nos règles de fonctionnement et faisons-les évoluer

L’auto-règlement évolutif, ça vous dit quelque chose ? C’est l’expression couramment utilisée pour décrire le processus de construction et de révision collective des règlements des Budgets participatifs en Amérique latine. Une pratique qui redonne du sens au fait de se doter d’un règlement dans un collectif et qui apporte des billes pour le faire ensemble.
L’étude est structurée autour des trois dimensions qui composent ce concept :
- L’auto, c’est-à-dire le faire de construire ses règles avec et à partir de celles et ceux à qui elles s’adressent
- Règlement, c’est-à-dire le concept même de règle en fonction des finalités poursuivies et de la philosophie choisie
- Évolutif, c’est-à-dire le caractère adaptatif, révisable et dynamique à la fois du processus de construction et du contenu du règlement.
Cette publication invite à repenser plus largement le concept de règlement, l’intérêt de se doter (ou non) de règles et la manière dont on le fait.
Par choix méthodologique, nous avons préféré restreint le champ d’étude aux dispositifs spécifiques de Budgets Participatifs. La réflexion de cette étude est cependant tout à fait intéressante pour tout qui veut se nourrir sur l’enjeu de se doter de règles collectives, quel que soit le contexte dans lequel cela se passe (ROI, règles de vie communes dans un habitat groupé, charte de fonctionnement, etc.).

Jeunes et engagement politique : différentes formes de participation

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Depuis plusieurs années, nous entendons les constats des un·es et des autres, sur la diminution de l'engagement politique et collectif des jeunes. Nous le constatons aussi, comme de nombreux·ses travailleurs·euses, peu de jeunes sont présent·es dans les espaces de participation traditionnels et nous avons parfois du mal à les mobiliser.

Cet article propose d'analyser l'engagement des jeunes à partir de plusieurs expérimentations et rencontres que nous avons eu ces dernières années :

  • plusieurs expérimentations au sein du quartier Stephenson, avec les jeunes du quartier, dans la période 2019-2023 ;
  •  des rencontres virtuelles entre des jeunes bruxellois et des jeunes brésilien·nes pour échanger autours des notions du droit à la ville et du racisme (dans la même période) ;
  • une rencontre internationale entre jeunes bruxelloises, jeunes brésilien·nes et jeunes boliviennes lors de l'été 2022, dont une vidéo permet de retracer les différentes formes d'engagements des jeunes rencontrées

Les jeunes : mais de qui parle-t-on au fait ?

Très vite en débutant nos réflexions autour de l'engagement des jeunes, nous nous sommes demandé s'il y avait un âge pour s'engager.

Pour parler d'engagement politique, peut-être faut-il attendre l'adolescence ? Finalement, on s'est vite rendu compte qu'à tout âge, l'engagement peut-être suscité ! Des jeunes de 11 ans, dans le quartier Stephenson, nous témoignent déjà de leur engagement dans leur quartier, à travers des activités organisées par le milieu associatif en particulier. Durant des sessions de débats et d'échanges, les jeunes ont déjà de nombreuses revendications en tête pour améliorer leur cadre de vie, et savent déjà proposer des idées pour leurs petits frères/soeurs, leurs parents, ou leurs grands-parents. Une capacité à sortir de l'individuel pour imaginer du collectif donc.

D'autres, plus âgés, à la vingtaine, cherchent à s'engager dans leur quartier, en particulier auprès des plus jeunes. Organisation d'activités, aide pour l'école, volonté de transmettre des valeurs qu'iels trouvent importantes...les actions sont nombreuses et diversifiées.

La crise sanitaire de 2020 nous a également montré l’élan de solidarité - et donc l'engagement concret - d’une grande partie des jeunes, à tout âge, en particulier dans l’aide alimentaire, dans les quartiers les plus populaires.

Samira et Chérine, habitantes du quartier Stalingrad à Bruxelles, se sont engagées dans la réalisation d'un film qui questionne le projet de construction de la nouvelle ligne de métro 3 dans leur quartier.

Tout cela montre l'engagement - souvent pour le quartier - des jeunes.

En 2016, nous pointions déjà la diversité des formes d'engagement suite aux échanges réalisés lors des Etats Généraux de la jeunesse :

  • Oser prendre la parole, s'exprimer via les médias (radio, théâtre, court-métrage...)
  • Oser parler sincèrement
  • Faire entendre sa voix sur les enjeux qui nous intéressent
  • Etre présent
  • Dénoncer publiquement
  • Manifester
  • Proposer et réaliser une action pour son quartier
  • Etre bénévole pour un festival
  • Participer, être acteur dans des processus, débats, tables-rondes...
  • Participer aux démarches associatives et être présents dans la structure
  • Proposer une action concrète pour répondre à un besoin que l'on rencontre
  • Participer à la vie de quartier
  • Participation à un projet citoyen, s'engager selon ses valeurs dans une action pour la société
  • Organisme de jeunesse, mouvements...
  • Etre délégué, par exemple dans une école, un Conseil de jeunes...

Pour en savoir plus, voir la publication « Mobiliser les jeunes, mission impossible ? » 

Cela dévoile aussi de la diversité des situations. "Les jeunes" n'est pas une seule catégorie. Si les âges montrent des formes d'engagement différentes, c'est aussi le cas du genre ou encore du quartier dans lequel on vit.

Avec Samira et Chérine, nous sommes donc parties rejoindre le Nord du Brésil pour une rencontre internationale de jeunes à Fortaleza. Dans un contexte si différent, les jeunes s'engagent-ils ? Et comment ?

Dès les prémices de l'organisation de cette rencontre, nous sentons et une énergie de la part des jeunes : la rencontre est organisée par les jeunes, pour les jeunes. C'est déjà une posture bien différentes des activités parfois organisés pour elles et eux...

La vidéo retrace ce voyage à la rencontre d'autres jeunes et met en lumière les formes d'engagement suivantes :

  • (s')informer
  • partir s'inspirer
  • partager des luttes
  • comprendre et analyser
  • (faire) connaitre ses droits et opportunités
  • se présenter
  • occuper les espaces politiques traditionnels
  • visibiliser et garder mémoire (des luttes)
  • s'engager, à travers la culture
  • célébrer

La place prépondérante des images et vidéos à travers les réseaux sociaux tel que Tiktok est bien connue. Mais les jeunes brésilien·nes nous prouvent qu'il s'agit aussi d'une manière de s'engager :

--> c'est une manière de faire soi-même, et de ne pas laisser faire d'autres, à sa place. Les montages sur TikTok sont réalisés par eux-mêmes, les message aussi.

--> les réseaux sociaux peuvent toucher de nombreux·ses jeunes, et il est important d'utiliser ce réseau pour informer, partager, aider à comprendre et analyser, faire connaitre ses droits et opportunités...

Si la crise sanitaire a montré l’engagement d’une grande partie des jeunes notamment dans l’aide alimentaire, il nous a semblé important de réaliser une analyse pour montrer que les jeunes sont bien engagés, eux aussi, et au- delà de l’urgence sanitaire, et que les formes d’engagements sont diverses. A nous, travailleurs et travailleuses de nous en saisir également pour aller à la rencontre des jeunes et valoriser leurs engagements !

Les jeunes demandent et ouvrent des voies pour de nouvelles formes de coopération

Cet article retrace l’histoire d’allers/retours et de liens qui se sont tissés au cours des deux dernières années entre des jeunes du Nordeste du Brésil et de Bruxelles. Une rencontre sur le « Droit à la ville » à Recife en mars 2019 a été le point de départ de plusieurs "perturbations" assez positives dont nous allons vous parler... Une invitation à sortir de nos schémas, à repenser nos façons d'agir et expérimenter de nouveaux modes de faire.

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Rencontre « Éducation populaire, jeunesse et droit à la ville », mars 2019

Une rencontre pour croiser les points de vue des jeunes sur le droit à la ville

Periferia est née d’un pari, d’une intuition, celle que l’échange permet de nous enrichir grâce aux questionnements, au développement d’une vision critique sur notre propre société et notre quotidien…

C’est dans cette perspective nous avons imaginé, courant 2019, avec des partenaires brésiliens (CAIS, CDVHS, CENDHEC, CEAS, FASE) une rencontre qui regrouperait des jeunes venant de différents endroits du Nordeste (Fortaleza, Recife et Salvador de Bahia) afin qu’ils puissent échanger sur leur vision de la ville. Nous étions ±15 personnes, pour la plupart des jeunes femmes de 18 à 28 ans.

En amont de la rencontre, chaque groupe de jeunes avaient préparé des cartes affectives, supports d’expression sur ses ressentis dans l’espace public, mais aussi d’auto-analyses sur les formes d’appropriation et les stratégies mises en place pour occuper la ville. « Dans la ville, où nos corps sont acceptés ? » : c’est de cette façon qu’un groupe a traduit et pensé sa carte. Une manière de souligner combien la perception de la ville est aussi fonction de la place qu’on y prend et que les autres nous laissent.
Cela a été l’occasion pour nous de raconter une démarche similaire menée avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek (Belgique) et de constater collectivement les similitudes entre les différents contextes, notamment en termes de discriminations pour les femmes et les personnes racisées dans l’occupation de l’espace public.

Plus tard lors de la rencontre, un soir, nous avons été soutenir les derniers moments d’une occupation organisée pour résister contre une expulsion : un terrain dans le centre de Recife qui allait être aménagé pour construire des tours de logement et commerces à destination de la classe moyenne. Une manière « d’occuper comme un moyen de résistance et d’affirmation de son corps, de sa place dans la ville ! »

Cette rencontre a été remplie de moments de partage : cartes affectives, expressions de chacun·e à travers des vidéos, des textes, de la musique..., moments de résistance aux côtés des autres, réflexions collectives. Ces images, ces mots, ces sons, ont été autant de témoignages de la violence subie par les jeunes des périphéries et de la force de la résistance qui s’organise au sein des quartiers. « Nous ne sommes pas dans une rencontre classique, nous sommes en train de vivre une expérience collective » a partagé une jeune au groupe, parce que l'espace a permis de tisser des liens forts et de construire un morceau d’histoire collective.

Le dernier jour, nous avons partagé nos impressions et nos perspectives : les participant·e·s ont insisté pour que la prochaine rencontre soit organisée avec eux dès le début. Notamment pour le choix du lieu, il est important de se réunir dans les quartiers périphériques d’où viennent les jeunes et non dans le centre-ville. Symboliquement cela permet de reconnaitre ces quartiers comme partie intégrante de la ville et permet de ne pas renforcer le sentiment d’exclusion que les jeunes subissent au quotidien. D’autre part, multiplier les moments de vie collective et conviviaux comme partager un repas, cuisiner ensemble, aller à un concert, faire une visite du quartier avec ses habitant·e·s pour valoriser leurs capacités et mieux comprendre la vie des jeunes. Pour finir, renforcer la participation des jeunes en ouvrant leur regard sur la gestion des budgets au sein des ONG et notamment pour l’organisation de telles rencontres. En résumé, « Faire AVEC la jeunesse et non POUR elle » et inventer d’autres manières de se rencontrer afin de renforcer la parole et les modes de résistances développés par les jeunes.

Se rencontrer à travers d’autres moyens

Début 2020, toujours plein d’énergies de la rencontre de Recife, nous nous sommes réunis virtuellement pour réfléchir avec les jeunes à l’organisation d’une nouvelle rencontre dans une autre ville du Nordeste. C'était sans penser que la pandémie allait rendre tout rassemblement impossible...

Mais les confinements que nous avons vécus, tous et en même temps chacun de manière différente, nous ont encouragés à inventer de nouvelles formes de dialogue. En juin, en Belgique, c'était le début du premier déconfinement et la redécouverte de l’espace public, alors qu'au Brésil la crise se poursuivait, chacun·e chez soi. Afin de créer des liens entre ces réalités différentes, nous avons imaginé la construction de dialogues à travers l’envoi de cartes postales pour créer des ponts au-delà de l’Atlantique entre des habitant·e·s de la ville de Fortaleza et du quartier Stephenson (Schaerbeek).

Les mercredis de l’été, sur une place du quartier (la place Stephenson), les passant·e·s étaient invité·e·s à venir s’assoir à une table, boire un cocktail de fruits et écrire une carte postale, un message pour les jeunes de Fortaleza. Comme au café, mais le paiement se faisait en mots ! Chaque semaine, les cartes étaient « postées » sur notre compte Instagram. Les brésilien·ne·s pouvaient réagir et nous transmettre leurs cartes.

Messages de courage, mémoire de quarantaine, partage d’œuvres (film, musique…) mais aussi questions et souhaits pour le monde de “l’après” : Quel monde voulons-nous ? Comment résister et s’organiser face à la crise sociale et sanitaire que nous devons affronter ? Au fils des semaines, des dialogues se sont construits et nous avons vu des préoccupations similaires apparaitre des deux côtés de l’atlantique, notamment sur les différences de vécus et de traitement en fonction des quartiers (accès au système de santé, répression policière...).

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Continuer à partager... les situations que nous avons vécues tous ensemble

Ces messages par le biais de cartes postales ont permis différents échanges, rendant possible la participation d'autres personnes. Mais en même temps, ils ne pouvaient pas remplacer l'idée initiale de donner une continuité à tout ce qui avait été partagé lors de la rencontre - ou plutôt, de « l’expérience collective » - de Recife. Nous avons donc profité des opportunités offertes par les numérique pour rassembler des jeunes de plusieurs villes du Nordeste brésilien avec des jeunes de Bruxelles.

En décembre 2020, nous nous sommes rencontrés, chacun·e derrière son propre écran, mais ensemble. Nous étions environ 25, certains se connaissant depuis Recife, d'autres venant pour la première fois de Guarabira, João Pessoa et Bruxelles.

Nous avons commencé la réunion en partageant des dessins « représentant nos corps et notre relation à la ville pendant la pandémie » : une façon de nous présenter à partir de ce que nous ressentons. Des images fortes ont été échangées, dans de nombreux cas, l'exclusion, la répression, le manque de liberté, la difficile survie dans les périphéries et encore plus pour les femmes noires.

Chaque groupe, depuis sa ville, a partagé des éléments de sa réalité en temps de pandémie : à travers des réflexions collectives, des vidéos, de la musique... est apparue la crise profonde que traverse le Brésil, sur le plan sanitaire, sociale mais également politique. Les familles déjà vulnérables, en particulier celles qui travaillent dans l'économie informelle et vivent dans des territoires où les services publics adéquats tels que l'assainissement de base, l'eau potable, l’accès à internet et les transports urbains font défaut, ont vu leurs conditions de vie encore aggravées par la perte de revenus, le manque de nourriture et l'absence de matériel d'hygiène pour se protéger du covid 19. Le manque de réponse des pouvoirs publics (État fédéral et municipalités) a augmenté les contaminations et le nombre de décès. Ainsi le Covid met en avant et donne une plus grande visibilité à tant de crises (sociale, politique, sanitaire…) qui existaient déjà et qui creusent de plus en plus les inégalités.

Un des défis majeurs soulignés par tou·te·s aussi bien dans le contexte belge que brésilien a été la question des discriminations raciales et des violences policières à l’égard des jeunes qui ont augmenté durant les confinements, conduisant à la mort de nombreux jeunes.

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Résister, créer ensemble, se projeter

Heureusement, les jeunes ont également partagé leurs manières de résister : des espaces et moments collectifs où ils se renforcent, s'expriment pour être entendus et revendiquer leurs droits.

« Pourquoi ne pas produire une musique avec des voix du Brésil et de Belgique pour s'exprimer, sensibiliser et se faire entendre ? Ce serait une façon de se rapprocher, de mettre en évidence combien les discriminations sont globales et structurelles. »

« Plus que jamais, nous devons occuper les périphéries car c'est là que se trouvent nos racines, nos familles. »

Dans ce sens, de nombreux jeunes ont joué un rôle central dans l'organisation de la solidarité au sein des quartiers : distributions
de paniers alimentaires ou de masques, campagne de sensibilisation sur les gestes barrières mais aussi organisation de formation et de débats sur la prise en compte des questions de genre et de race au sein des politiques publiques
mises en place.
Les jeunes de Bruxelles ont présenté une de leurs musiques dénonçant les injustices.

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Le récit d’une histoire collective

Nous partageons ici une histoire collective qui change nos perspectives. Nous avons perçu, dès ce premier moment à Recife, que nous ouvrions ensemble de nouvelles voies qui laissent place à l’expérimentation, à d'autres façons de se rencontrer, de s'exprimer. Nous avons imaginé des espaces sans trop prévoir, en nous laissant guider par les opportunités et la force du collectif. Nous avons facilité des ouvertures vers l'improbable, vers l'inconnu...

Pour les jeunes qui se sentent discriminés en raison de leur histoire, de leurs origines, de leurs choix de vie... participer et nourrir ces échanges contribue à une reconnaissance collective et à l'affirmation de leur place en tant que personne dans la ville.

Ces allers-retours entre le Brésil et la Belgique nous montrent à quel point les situations vécues dans les deux pays, pourtant éloignés géographiquement, politiquement et culturellement, se recoupent. La ségrégation urbaine, la discrimination des jeunes issus des périphéries, la violence subie chaque jour dans les quartiers populaires existent des deux côtés de l’Atlantique et doivent être combattues de manière articulée. Proposer des espaces de connexion pour réfléchir ensemble à la manière d'agir replace les combats de chacun·e dans une perspective de changement social plus global et nous permet alors de repenser notre propre capacité à agir en s’inspirant des modes de faire et stratégies mis en place par d’autres, mais aussi de déconstruire collectivement les paradigmes dominants auxquels le monde entier est confronté.

Force des échanges, source d'inspiration et d'espoir, créativité et audace collective… pour Periferia, nous voyons ce chemin parcouru comme le début d'une histoire que nous voulons raconter et continuer à écrire ensemble.

Episode d’introduction Droit de cité

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Cet épisode d’introduction plante le DéCorps de la série : des podcasts qui investiguent par et pour qui est faite la ville ? en allant à la rencontre de différentes personnes et quartiers de Bruxelles.  En partant de la notion de « Droit à la ville », développée par le philosophe marxiste Henri Lefebvre, on réfléchit à la manière dont se développent les villes d’aujourd’hui, et particulièrement Bruxelles. Vous entendrez ainsi l’architecte Catherine Tricot situer le concept de « Droit à la ville » et la sociologue Natalie Rigaux discuter de la construction de la capitale via les analyses de Richard Sennett.

Bonne écoute !

Références

Documentation

  • Bertuccelli, J-L. 1974. « Le droit à la ville de Henri Lefebvre ». https://www.youtube.com/watch?v=Bz8nw9mnJQ8. (de la minute
  • Harvey, D., 2011. Le capitalisme contre le droit à la ville. Néolibéralisme, Urbanisation, Résistances. Editions Amsterdam.
  • IEB, Henri Lefebvre, Le droit à la ville. http://www.ieb.be/Henri-Lefebvre-Le-droit-a-la-ville
  • Lefebvre, H., 1968. Le droit à la ville. Paris : Éditions Anthropos.
  • Lefebvre, H., [1965] 2018.La proclamation de la Commune : 26 mars 1871. Editions La Fabrique.
  • L'Office National du Film du Canada, 1972. « Entretien avec Henri Lefèbvre ».
  • https://www.youtube.com/watch?v=0kyLooKv6mU.
  • Regards, 2018. « Catherine Tricot (architecte) : ‘Penser le droit à la ville c’est repenser la question sociale’ ».https://www.youtube.com/watch?v=TwMqDN9tibk.
  • Rigaux, N., 2008. Introduction à la sociologie par sept grands auteurs. De Boeck, coll. Ouvertures Sociologiques.

Sons & Musique, dans l’ordre d’écoute

Générique

Etude – les Budgets Participatifs : un outil pour de nouvelles démocraties ?

L’étude souligne le point de vue de Periferia au sujet des Budgets Participatifs. Nous constatons que les nouveaux dispositifs actuels s’éloignent fortement du « faire commun » que permet le BP autour des ressources publiques et, surtout, ne permettent pas une implication des citoyens dans les choix politiques de leurs communes.

Le Budget Participatif nous semble vecteur de changements démocratiques. Comment pouvons-nous, à nouveau, nous emparer collectivement des Budgets Participatifs ? Nous montrons grâce à cette étude la force que peut avoir un BP pour construire du « commun » autour et à partir des finances publiques. 

Tout au long du document, nous présentons des expériences (13 au total) de 4 continents pour montrer comment, au-delà des mots, des femmes et des hommes ont mis en oeuvre des Budgets Participatifs audacieux et au service de transformations soci(ét)ales.

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Quand les citoyens se mêlent de ce qui les regarde – Plusieurs approches du contrôle citoyen

Quel contrôle les citoyens peuvent avoir sur les décisions prises par les pouvoirs publics (élus et administrations) ? Quel devoir ont les représentants de « rendre des comptes » des actions mises en place et de l’utilisation des fonds publics ?

Les formes d’actions de « contrôle citoyen » sont souvent mal perçues par les décideurs et rarement abordées comme le témoignage sain d’une vigilance citoyenne et d’un intérêt pour les affaires publiques…

C’est pour proposer un autre regard sur le contrôle citoyen que Periferia a décidé de se plonger dans cette publication. Pour en ré-explorer le sens et les fondements démocratiques. Pour insuffler le message que le contrôle citoyen est légitime, nécessaire et juste. Pour en livrer des exemples inspirants en Belgique et ailleurs. L’enjeu de ce texte n’est pas de fournir un manuel, mais davantage d’offrir quelques balises pour se positionner et de proposer des tremplins à celles et ceux qui voudraient aller un pas plus loin.

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PUBLICATION / Forum, plénière, agora….outil d’inspiration pour aider à la conception et l’animation de grandes assemblées

Biennale, forum, plénière, université annuelle, journée d’études, assemblée générale, agora, fabrique… Quel que soit le nom qu’on leur donne, les rencontres de grande ampleur fleurissent depuis quelques années et se diversifient chaque fois plus. Ces rencontres constituent souvent une étape, dans un processus plus long, où l’on se dit qu’il faut rassembler « plus de monde » ou « une diversité de personnes » pour que ce qu’on construit soit plus légitime, plus inclusif, plus juste, plus efficace, plus pertinent…Si l’enjeu est similaire à celui de rencontres de plus petite taille, à savoir de faire émerger du « commun » à partir de regards et d’intérêts différents, la manière de les organiser et de les animer sera, elle, bien différente.

Cette publication se veut un outil d’inspiration pour aider à la conception et l’animation de telles assemblées. Elle présente huit exemples d’assemblées de ce genre, la méthodologie utilisée pour chacune d’elles, des clés pour la mise en œuvre et l’animation ainsi qu’une série de points d’attention ou d’écueils à éviter.

PUBLICATION / (D)écrire sa pratique pour que d’autres s’en inspirent Élaborer une publication qui transmette des pratiques et des modes de faire

Il faut donner de la visibilité aux initiatives porteuses de transformation sociale, à toutes ces pratiques qui questionnent les modes de fonctionnement actuels et proposent de nouvelles manières de faire orientées vers un futur différent.

L’idée de cette publication est née du constat que de nombreux collectifs et organisations sont davantage dans le « savoir-faire » que dans le « faire-savoir »…et encore moins dans « transmettre » ce qui peut être utile à d’autres.

Pour contribuer à ce défi, nous avons analysé plusieurs chemins expérimentés au cours de ces dernières années pour produire des documents qui arrivent à transmettre à d’autres : repartir d’expériences de terrain pour inspirer, ouvrir de nouveaux horizons, montrer d’autres manières de faire, donner envie à d’autres de se lancer dans une action, d’oser des clés d’analyse et des exemples de mise en œuvre.

Nous avons identifié cinq chemins que nous présentons et analysons : l’extraction méthodologique à partir d’expériences menées, l’exploration d’une question, la diffusion d’un modèle venu d’ailleurs, la mise en récit d’une pratique et enfin la construction d’une méthode.

Dans la dernière partie, nous revenons sur plusieurs éléments transversaux qui nous paraissent fondamentaux, comme la diversité des chemins, la volonté de s’adresser à tous, la spécificité de l’écrit à l’heure des nombreux autres médias, les rôles nécessaires pour ce type de publications.

L’argent dans un collectif : opportunité ou menace ?

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Cette publication se penche sur la question, souvent difficile, de l’opportunité ou non de se doter de ressources financières au sein d’un collectif composé de bénévoles. Souvent vue comme une opportunité, l’arrivée d’argent dans un collectif demande immanquablement au groupe de modifier son mode de fonctionnement, de composer avec de nouvelles contraintes et/ou responsabilités. Parfois, cela génère d’importantes tensions, parce qu’on ne s’est pas suffisamment questionné ni préparé à ce changement.

A travers plusieurs démarches de collecte de fonds : financements participatifs, subsides, appels à projets, sponsors, organisations d’évènements, ventes, dons… cette publication invite les lecteurs à se poser une série de questions pour en mesurer l’opportunité réelle ou non et interroge les conséquences que cela peut avoir sur le fonctionnement du groupe.

Quelles contraintes supposent chaque source de financement ? A quoi faut-il être attentif lorsqu’on se met en quête de sous ? Comment faire en sorte que l’argent soit un moyen pour déployer ses actions et non un « poison » qui détruit les relations ? Comment le gérer collectivement ? De quelles compétences ou informations a-t-on besoin pour y parvenir ?

Bienvenue ?! – Ou comment s’outiller, en tant que groupe, à l’accueil et l’intégration de nouvelles personnes ?

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La vie des groupes et collectifs est parsemée n’est pas un long fleuve tranquille. Que l’on soit un petit ruisseau ou un grand fleuve, elle subit des remous, des sécheresses et parfois même des inondations. Parmi les étapes qui chamboulent souvent le groupe, on retrouve fréquemment l’arrivée de nouvelles personnes.

Si la plupart des groupes se disent ouverts à d’autres et prêts à les accueillir, dans beaucoup de cas, peu s’y préparent réellement et lui consacre réellement  un temps spécifique.

Mais que cherche-t-on en élargissant le groupe ? Que propose-t-on aux nouveaux membres ? De quoi ont-ils besoin pour trouver leur juste place ? Comment officialise-t-on cette ouverture ? Et notre groupe, qui est-il ?

Cette publication propose un cheminement de réflexion pour aider les groupes à mieux préparer cette ouverture. A travers des éléments plus réflexifs et des questions-clés et balises plus méthodologiques, elle se veut être une ressource pratique tant pour celles et ceux qui font déjà partie du groupe que pour celles et ceux qui le rejoignent en cours de route.