Espaces métropolitains égalitaires

"Metropolis réunit actuellement 137 gouvernements de grandes villes et espaces métropolitains. Toutefois, seulement 23 de ces administrations sont dirigées par des femmes. La participation inférieure des femmes dans les espaces de pouvoir social, politique et économique n’est pas le seul facteur à entraîner de fortes inégalités de genre.

En effet, la situation de dépendance et d’accès inégale à la propriété, à l’eau et aux autres ressources, la mobilité limitée et la violence sexuelle preoccupante se traduisent par la restriction voire l’absence de droits et d’opportunités pour les femmes et les filles de nos métropoles. C’est pourquoi il est essentiel d’intégrer la perspective de genre dans la structure de chaque organisation, dans chaque politique publique et dans la gestion de chaque service offert par nos métropoles.

Notre mission consiste aussi à mettre en avant l’implication et l’engagement de nos métropoles envers le droit à la ville pour les femmes et les filles via l’articulation de politiques, de stratégies et d’instruments en faveur de l’égalité des sexes. Pour une grande partie de la population mondiale, de plus en plus concentrée dans les grandes villes, ce droit à la ville pourra uniquement être respecté s’il dépasse les frontières juridictionnelles. Les brèches économiques, sociales, culturelles et de genre se trouvent dans les territoires métropolitains et mettent en relief les grandes inégalités qui font toujours obstacle au développement.

Dans cette quatrième publication de l’Observatoire Metropolis, élaborée en collaboration avec l’architecte féministe Ana Falú, experte sur les sujets des femmes et de l’habitat, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir des métropoles plus justes et inclusives et proposons l’alliance de deux perspectives fondamentales pour comprendre et agir dans le monde contemporain : la perspective de genre et la perspective de politiques publiques à l’échelle métropolitaine."

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Elle(s), les quartiers populaires au féminin

"Depuis la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, l’égalité femmes-hommes est posée comme un objectif, inscrit à l’article 1er de la loi qui prévoit que la politique de la ville doit « concourir à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Pour mettre en œuvre cet objectif, un cadre de référence a été élaboré par le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires) qui rappelle que l’égalité femmes-hommes constitue l’une des trois priorités transversales des contrats de ville. À cette fin, il fournit « des éléments de méthode et des outils qui permettront d’impulser une politique ambitieuse de promotion de l’égalité femmes-hommes au plus près du terrain ». En juin 2014, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rendait un rapport sur les inégalités de sexe dans les territoires fragiles, dont les quartiers de la politique de la ville. Courant 2015, une instruction interministérielle proposait des éléments de méthode pour mettre en place des plans d’action pour l’égalité femmes-hommes dans les quartiers politique de la ville. Enfin, la loi de janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté précise que les contrats de ville « définissent obligatoirement des actions stratégiques dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Parallèlement, la lutte contre les discriminations est également inscrite comme axe transversal obligatoire dans la politique de la ville, chaque territoire prioritaire devant se doter d’un plan de lutte contre les discriminations.

Si la réglementation et les intentions sont là, leur traduction en actes apparaît complexe et leur déclinaison territoriale interroge. Ce numéro vise à présenter la condition des « femmes des quartiers » sous le double prisme de l’égalité femmes-hommes et des discriminations. Dès lors, plusieurs points de vigilance méritent d’être précisés. Le premier porte sur le qualificatif « femmes des quartiers ». Comme il n’existe pas une entité constituée des « jeunes des quartiers », il n’existe pas UNE femme type mais DES femme habitant des quartiers prioritaires. C’est pourquoi, nous avons veillé, dans ce numéro, à montrer leurs différentes facettes et à ne pas nous focaliser sur une image victimaire particulière, largement diffusée.

Le deuxième point de vigilance concerne la visée égalitaire à l’échelle territoriale. Les solutions pour parvenir à l’égalité femmes-hommes dans les quartiers ne peuvent pas uniquement être recherchées au niveau local alors que le sujet concerne la société dans son ensemble. Ce serait faire porter une responsabilité importante aux habitants et aux pouvoirs locaux alors que les responsabilités sont aussi à rechercher ailleurs, à d’autres niveaux (politiques nationales, acteurs économiques...). Par ailleurs, rechercher à faire l’égalité entre les femmes et les hommes des quartiers ne peut constituer l’unique finalité tant les conditions de ces derniers sont peu enviables au vu des dominations multiples auxquelles ils sont eux-mêmes confrontés. Cela n’aboutirait qu’à l’égalité des inégalités. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de construire ce numéro en usant du concept d’intersectionnalité. Cette approche intersectionnelle vise à interroger le croisement des inégalités de genre et des inégalités de race, de classe ou encore celles liées à l’âge ou à la religion. Car c’est à l’intersection de ces multiples critères que se produisent les formes d’inégalités les plus insidieuses.

À travers cette approche, nous avons voulu montrer la complexité du sujet tout en garantissant la pluralité des points de vue. En effet, selon la fonction occupée, les expériences vécues, les témoignages entendus, les regards sont forcément différents. Nous avons d’autre part souhaité laisser la parole aux premières concernées, les habitantes des quartiers prioritaires, là encore en privilégiant la diversité.

Ce numéro cherche ainsi à fournir des clés de lecture en clarifiant les concepts et en déconstruisant les stéréotypes. Il vise également à présenter des projets/expériences menés pour/avec les femmes et à sensibiliser les acteurs de la politique de la ville à la question de l’égalité femmes-hommes. Pour ce faire, la ligne éditoriale s’appuie sur le parcours de vie des femmes. Ainsi, après une première partie consacrée aux éléments de cadrage permettant de définir le sujet, la seconde partie du numéro aborde la question de l’enfance et de la jeunesse, et plus précisément les enjeux de l’éducation, du sport, de la sexualité et de la mixité. La troisième partie traite de l’âge adulte et de ses problématiques qui interpellent toutes les femmes au-delà même des quartiers prioritaires : l’accès à un emploi de qualité correspondant aux aspirations, l’accès aux soins et à la santé, le bien-vieillir.

Nous espérons que ce numéro permettra de mieux comprendre ce sujet complexe, d’interroger les prénotions limitant l’efficacité des actions, et de réfléchir collectivement à nos pratiques pour contribuer, chacun à notre niveau, à lutter contre toutes les formes d’inégalités."

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Gender equal cities

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"L'inégalité entre les hommes et les femmes continue d'avoir un impact significatif sur les déplacements, le travail, les loisirs et la vie en milieu urbain. Gender Equal Cities est une initiative du carrefour de connaissances URBACT visant à sensibiliser aux inégalités basées sur le genre au niveau local et à mettre en lumière la manière dont les villes peuvent agir. Elle rassemble les connaissances des personnes actives au sein de la communauté URBACT et au-delà. Le travail a été enrichi par un partenariat étroit avec le Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) et les résultats de leur Charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale.

Le rapport Gender Equal Cities montre comment la création d'un espace pour toutes les voix, tous les besoins et toutes les capacités est une étape nécessaire à la construction de villes prospères et profite à tous les membres de la société. Les thèmes de ce rapport reflètent les départements municipaux, les secteurs et les sujets transversaux, fournissant des guides pratiques pour l'intégration de la dimension de genre aux professionnels qui travaillent à la fois dans des domaines politiques spécifiques et dans des secteurs transversaux. Il est tout aussi pertinent pour les citoyens et les organisations de résidents afin de les aider à inspirer et à soutenir leurs administrations locales."

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Girls make the city

"Le projetde ZIJkant et Wetopia à Bruxelles vise à co-créer des interventions sensibles au genre avec des filles de milieux très différents qui partagent un espace et un besoin : se sentir en sécurité, libre et heureuse dans les espaces publics.

Dans l’été indien de 2022, ZIJkant et Wetopia ont réuni 25 jeunes aux intérêts et aux parcours très différents autour d’un morceau de Bruxelles partagé : le skate park de l’église de la Chapelle et ses environs immédiats, dans les Marolles. C’est un lieu et un quartier où aucune d’entre elles ne se sent vraiment libre ou en sécurité. Ensemble, elles ont réfléchi à la manière dont leur ville pourrait devenir un lieu plus inclusif, pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs parents, amis et voisins. Leurs propositions ont été traduites en recommandations pour les urbanistes. Une équipe d’architectes a ensuite travaillé sur certains concepts.

Plus nous nous concentrons sur l’espace public, plus nous nous rendons compte que les discriminations de genre autour desquelles nous avons fait campagne pendant des décennies - l’écartde salaire entre hommes et femmes, la sous-représentation des femmes, la violence (sexuelle) sont perpétuées par l’organisation de cet espace. Dans le même temps, les villes ne sont pas figées: en tant que lieux d’innovation et de rencontre, elles incitent les femmes à agir.

Il s’agit d’un projet bruxellois dont nous pouvons tirer un certain nombre d’enseignements et les transmettre aux décideurs politiques et aux urbanistes.

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Better design suggestions for parks

La publication est en anglais. Voici un résumé en français.

"Le meilleur moyen de créer un parc qui convienne aux adolescentes est de leur parler.

Découvrir comment elles utilisent le parc, ce qu'elles ressentent et ce qui le rendrait plus attrayant pour elles.

Mais il est difficile pour les filles d'imaginer ce qui pourrait fonctionner, car elles n'ont probablement jamais vu un espace conçu pour elles. C'est là que ces images entrent en jeu.

Les dessins présentés dans ce document ne sont pas des "réponses" en matière de conception, mais des suggestions pour susciter des conversations et lancer le processus de consultation. Bien qu'ils aient été inspirés par d'autres conversations, il s'agit avant tout de suggestions. Les filles les aiment-elles ou les détestent-elles ? Que voudraient-elles garder ? Qu'est-ce qu'elles changeraient ?"

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Pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans les jardins de Cocagne

"L’égalité entre les femmes et les hommes, bien loin d’être un simple thème à la mode, « un marronnier » de plus servant à alimenter la une de nos journaux, est un véritable enjeu de nos démocraties modernes et l’une des priorités des politiques nationales et européennes actuelles et futures.

Les instances européennes définissent l’Égalité comme un « principe selon lequel tous, les hommes et les femmes, sont égaux en droits et doivent faire l’objet d’un traitement égal » et l’égalité des chances entre hommes et femmes comme « l’absence d’obstacles à la participation économique, sociale et politique en raison du sexe ».

Et qu’en est-il dans nos Jardins de Cocagne ? Comment se traduit cette égalité dans le quotidien de chacun, permanents, administrateurs, salariés en insertion ? Comment peut-on favoriser - ou améliorer - des pratiques, des propos, des attitudes, ce que Bourdieu nommerait des habitus.

Ce guide, qui au final n’en est pas un, n’a pas vocation à proposer des solutions toutes faites, encore moins des recettes permettant de faire valoir telle ou telle autre initiative, aussi intéressante soit-elle. En collaboration avec l’association Culture et Promotion, nous avons souhaité proposer un outil, qui a plus vocation à questionner qu’à apporter des réponses.

Nous souhaitions promouvoir une posture, un regard, un sens et des valeurs, générateurs de questionnements et étape préalable nécessaire à la mise en œuvre d’actions concrètes. Libre à chacun d’expérimenter selon son expérience, la situation locale, le contexte, l’expérience, les ressources disponibles...

Il nous est apparu enfin que, comme toute situation de changement, l’efficacité d’une telle démarche devait reposer sur un accompagnement personnalisé auquel ce travail ne saurait se substituer..."

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La place Fontainas comme espace frontière. La production de la ville au regard de la sexualité, du genre, de l’ethnicité et de la classe sociale

"Depuis la rue du Marché au Charbon, une petite rue à pavés parsemée de boutiques et de cafés où se marient les tintements des cloches et le chahut pudique d’une petite venelle, s’ouvre la place Fontainas, une vaste place bruyante et disgracieuse. Celle-ci est située dans la commune de Bruxelles-Ville, à proximité directe du centre-ville, et fait la jonction des boulevards Anspach et Maurice Lemonnier, reliant les quartiers de la Bourse et de la Grand-Place à celui de la gare du Midi.

En l’espace de quelques pas, tout change : le bruit, les odeurs, le décor, les gens. Par ailleurs, sise à la lisière du quartier dit « gay » et du quartier Anneessens, la place Fontainas a été le lieu de multiples actes présumés homophobes, contribuant à la catégoriser (notamment médiatiquement) comme un espace dangereux, particulièrement pour les populations homosexuelles.

En outre, ces catégorisations interviennent dans un espace largement connecté, dans l’imaginaire collectif, aux populations musulmanes, consolidant une association entre cet espace, une population spécifique et certaines caractéristiques socialement dénoncées (comme l’homophobie).

Cette association est d’autant plus solide qu’elle est validée par certains discours politiques. Afin de prévenir et de combattre la discrimination et la violence contre les personnes LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi., Trans., Inter.), une semaine avant l’édition 2018 de la Belgian Pride, l’ancienne secrétaire d’État fédéral à l’égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), a élaboré un nouveau «Plan d’action interfédéral contre la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBTI ». Si un tel plan paraît nécessaire, celui proposé par l’ancien gouvernement fédéral s’inscrit dans une logique sécuritaire et cultive une image monolithique et vulnérabilisante des populations homosexuelles, tout en essentialisant certains groupes jugés plus ou moins homophobes. À titre d’exemple, nous pouvons y lire que « les personnes musulmanes ont une attitude plus négative envers les personnes homosexuelles que les personnes chrétiennes ». Le plan constitue entre autres « les musulmans » comme une population spécifiquement homophobe et cultive la stigmatisation d’un groupe ciblé, sans prise en compte d’autres groupes religieux ou sociaux, ou encore de l’intersection d'éléments tels que la classe sociale ou le genre. Conjointement à une catégorisation de la place Fontainas comme un espace dangereux, le nouveau plan suggère ainsi une approche sécuritaire de la gestion de l’espace public, en y associant une catégorie de personnes dangereuses. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une carte blanche signée par 103 signataires issus des sphères associatives et académiques, suscitant de multiples critiques.

Cet article propose d’approcher cet espace à partir d’une perspective alternative. En opposition à la lecture sécuritaire offerte par le plan, il suggère de recourir à la notion de frontière pour envisager cet espace dans lequel un changement de décor semble s’allier à un changement social-urbain et alimenter un régime de tension. Il entend dépasser les catégorisations simplistes « espaces dangereux/espaces sûrs ; personnes dangereuses/personnes vulnérables», et comprendre, à partir d’une autre catégorisation – celle d’un espace frontière –, les enjeux qui se déploient sur la place et qui permettent de saisir sa conflictualité. Le changement conceptuel et l’apport de la notion de frontière permettront de comprendre l'imbrication des ancrages socio- spatiaux se jouant sur et autour de la place Fontainas, immobilisée entre des espaces à caractères identitaires forts."

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Urbanisme, féminisme et empowerment. Regards croisés Amérique latine et France

Entretien avec la chercheure Marie-Dominique de Suremain. Elle est urbaniste sociologue et coordinatrice d'un programme européen aux politiques publiques égalité et genre pour l'Amérique latine.

Elle est spécialiste en recherche-action participative en genre et développement durable. Dans cet entretien, elle revient notamment sur la notion d'empowerment et de son influence dans son travail.

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Sport entre filles

Retour sur une expérimentation scolaire en Suisse.

"Face aux inégalités de sexe à l’école, une expérience en éducation physique et sportive montre que, pour les élèves, pratiquer en non-mixité dégage des marges de manœuvre par rapport aux normes de genre, sans pour autant les enrayer complètement.

À l’échelle internationale, face au maintien des inégalités entre les sexes à l’école, la mixité dans les établissements scolaires refait débat. Dans différents pays (Canada, Corée du Sud, Australie, États-Unis), le retour de la non-mixité est considéré comme une des stratégies susceptibles d’offrir les mêmes chances et opportunités aux filles et aux garçons. Aux États-Unis, depuis le vote de la Single Sex Regulation (2006), le nombre d’écoles et de classes qui séparent filles et garçons s’est multiplié, aussi bien dans l’enseignement privé que public. En Europe, sous l’impulsion notamment de l’European Association of Single-Sex Education (EASSE), la non-mixité est présente en Angleterre, en Irlande mais aussi en Espagne et en Suisse, où des expériences pilotes se sont développées. Parfois qualifiée de nouvelle option pédagogique, parfois décriée et plutôt vue comme une régression, la séparation des sexes à l’école s’accompagne de nombreuses controverses.

À partir d’une enquête qualitative par entretiens et observations (Bréau 2018) conduite auprès d’adolescents et d’adolescentes (14-15 ans) scolarisés dans des classes d’éducation physique et sportive en Suisse romande, cet article vise à saisir les effets de la non-mixité sur la formation des élèves. En se rattachant à l’approche du « doing gender », qui définit le genre comme une action (West et Zimmerman 1987), l’objectif de ce travail était de repérer des manières de « faire le genre » chez les élèves afin de questionner l’évolution des normes de masculinité et de féminité en contexte non mixte."

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Genre et aménagement de l’espace public : quels enjeux pour l’égalité ?

Elise Vinet est professeure d'université en France à Lyon 2. Elle est spécialisée dans les enjeux d'égalités des genres et les questions liées aux politiques publiques.

Elle est venue présenter ses travaux sur le genre et l'espace public lors d'une journée de séminaire organisée par le centre de recherche METICES de l'ULB.

Ce centre de recherche regroupe une quarantaine de chercheur·es qui travaillent sur les thématiques suivantes : migration, espaces, travail, institutions, santé et citoyenneté.

Vous trouverez ici la présentation power point qu'elle a réalisée pour l'occasion.

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Femmes et espaces publics

"Lorsque l’on parle d’espaces publics et de la place des femmes en leur sein, on ne considère que trop souvent la rue. Nous avons choisi, dans ce rapport, d’entendre le terme dans toute sa diversité. Il s’agit bien des « endroits accessibles au(x) public(s), arpentés par les habitants, qu'ils résident ou non à proximité », mais pas seulement.

Il s’agit également des transports, publics ou non, et de leurs emprises, espaces au sein desquels la population française passe en moyenne une heure par jour, 1h30 pour les Franciliennes et Franciliens !

Les espaces publics, ce sont également les équipements publics comme les lieux de loisirs ou les écoles, qui ne sont certes pas accessibles à tous, mais demeurent des lieux où les enfants, adolescents et adolescentes apprennent ce qu’est le partage d’un espace en commun.

Pour répondre à tous ces enjeux, il nous est apparu nécessaire de croiser les expertises : celles des chercheurs, chercheuses et universitaires, des associations, des personnes de terrain. Nous avons donc, en partenariat avec l’association spécialisée Genre et Ville, organisé une série de rencontres publiques sur chacune des trois thématiques, pour recueillir les témoignages de chacun et chacune, pour s’inspirer de ce qui fonctionne, ou non, des expérimentations passées ou en cours. Nous avons également tenu à documenter les expériences non-franciliennes par des visites d’études à Bordeaux ainsi qu’à Bruxelles. Enfin, nous avons tenté de nous baser sur des sources variées, universitaires, administratives, statistiques, etc. Les références de ces ressources, humaines ou écrites, sont disponibles en annexe."

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Les femmes dans le nom des rues bruxelloises

"Il est désormais admis que l’espace urbain n’est pas neutre et qu’il est marqué par les hiérarchies et les multiples inégalités qui traversent la société [Clerval et al., 2015] : les rapports sociaux de sexe, comme les rapports de classe ou de race, se matérialisent dans la ville, la transformant en espace symboliquement signifiant. Ainsi, des controverses récentes relatives à l’attribution du nom des rues, suscitées par des organisations féministes à Bruxelles et dans le monde, ont mis en lumière le caractère genré, notamment, de l’odonymie urbaine, c’est-à-dire des noms portés par les voiries d’une ville [Badariotti, 2002]. L’espace viaire met généralement en valeur des personnages masculins et bourgeois [Dobruszkes, 2010], révélant la force d’une tradition sociopolitique du culte des « grands hommes » [Sniter, 2004] qui, dans le paysage toponymique, laisse peu de place aux femmes, aux classes populaires [Steffens, 2007] ainsi qu’aux minorités ethniques [Jacobs, 2018] et sexuelles.

L’enquête présentée ici a été réalisée par une équipe d’enseignant·e·s et d’étudiantes de l’Université libre de Bruxelles, dans le cadre d’un séminaire intitulé « Genre et Ville » entre février et avril 2020. Ces informations proviennent d’un relevé systématique des odonymes, de recherches documentaires, d’observations in situ et d’entretiens menés avec des élu·e·s ou des fonctionnaires des différentes communes bruxelloises. L’étude ne vise pas à retracer l’histoire de l’attribution des noms de rues ou à en présenter une analyse morphologique, mais à proposer, à partir d’un relevé exhaustif des noms de voiries dans la Région de Bruxelles-Capitale (ci-après RBC), un panorama quantitatif des odonymes féminins et masculins ainsi qu’une analyse qualitative des pratiques des autorités communales en matière de dénomination des rues. L’objectif est de saisir ce que la part négligeable des anthroponymes féminins révèle des rapports sociaux de sexe inscrits dans l’espace urbain et de déchiffrer ce que ces « noms de rue disent de la ville » [Bouvier, 2007]."

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Stéréotypes de genre dans la pratique de l’urbanisme

"Dans les pays démocratiques, l’aménagement du territoire est censé obéir au principe de la justice pour tous. Ce point de vue a été critiqué au motif que tous (toutes) ne partent pas sur la même ligne dans la société. Durant les années 1990, des chercheuses et urbanistes féministes en Europe commencent à prendre conscience de l’absence des femmes dans la conception du projet urbain et ensuite à développer des méthodes pour remédier à cette lacune. Les travaux sur le genre en urbanisme ont souvent considéré les « femmes » comme un groupe cible, une catégorie supplémentaire ayant des besoins particuliers. Vingt-cinq ans plus tard, les problématiques concernant le genre en matière de planification urbaine sont mieux connues. De nouvelles approches ont été élaborées et mises en œuvre dans des cadres expérimentaux, bénéficiant de financements exceptionnels ou de collaborations institutionnelles. Certains éléments issus de ces recherches ont influencé la pratique dominante de l’urbanisme.

Depuis 1999, la plupart des pays de l’Union européenne adhèrent aux directives de l’Union concernant l’égalité des sexes (Treaty of Amsterdam, voir Encadré 2). Cependant, le potentiel d’un urbanisme qui prendrait en compte la dimension du genre demeure encore très sous-estimé, comme l’ont montré entre autres Gemma Burgess [2008] pour l’Angleterre, Anita Larsson [2006] pour la Suède. Cela est dû, en partie, à la lenteur du processus de dévelop- pement urbain. Par ailleurs, il existe une tension intrinsèque dans des propositions qui définissent « les femmes » comme un groupe cible mais qui produisent des outils qui omettent de s’attaquer aux forces structurelles qui perpétuent et reproduisent les normes de genre.

Pour comprendre les stéréotypes de sexe liés au système de genre dans la planification urbaine et aux a priori implicites qui peuvent conforter les rôles liés au genre dans la conception de la ville, il faut étudier des documents d’urbanisme – rapports, statistiques, plans, notes techniques – afin d’analyser leur langage et leurs symboles. Cet article s’intéresse à la mise en évidence de codes sexués dans la pratique de l’urbanisme ; par exemple, il faut expliciter comment les catégories urbaines, comme la densité, la mixité ou l’aménagement routier, ont un effet sur les services, la sécurité et l’accessibilité qui ne sont pas égaux pour différents groupes d’usagers [Tummers, 2010]."

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Des villes pour toutes et tous

"En 2015, une étude menée par Marie Gillow révèle que les déplacements des femmes dans la région bruxelloise sont emprunts de stratégies d’adaptation et d’éviction pour faire face à un sentiment d’insécurité. À Paris, en 2017, elles sont 65% à éprouver ce sentiment. Rue trop sombre, chemin trop étroit, manque de fréquentation diversifiée, manque de présence féminine, présence d’agresseurs potentiels, harcèlement sexuel... beaucoup de critères qui laissent percevoir les espaces publics comme peu accueillants voire dangereux pour les femmes.

Depuis toujours, la ville reflète des normes sociales de genre qui tendent à perpétuer une « ségrégation sexuée » des espaces et à attribuer des rôles et des places différentes et hiérarchisées aux femmes et aux hommes. Cette différenciation produit des rapports de force et des inégalités de genre au sein des espaces urbains.

Les femmes utilisent les espaces publics pour des raisons statistiquement plus diversifiés que les hommes puisqu’elles sont encore majoritairement en charge de l’espace domestique, du soin, de l’accompagnement des enfants et des personnes âgées. Cependant, au quotidien, elles font face à de nombreuses problématiques lorsqu’elles se retrouvent dans ces espaces : lieux non adaptés à leurs besoins, violences, harcèlement de rue... Il leur est constamment rappelé que l’espace public est dangereux et non construit pour elles. Mais comment se fait-il qu’aujourd’hui encore, les hommes et les femmes s’approprient et investissent les espaces publics d’une manière différente ?

Les politiques d’urbanisme et d’aménagement de l’espace public sont rarement soumises à une analyse genrée. Cette absence d’analyse empêche la visibilité des inégalités femmes-hommes et entraîne la création de politiques urbaines basées sur un modèle masculin d’organisation de la vie quotidienne. Ainsi, les problématiques et besoins spécifiques des femmes ne sont pas pris en compte, ce qui a tendance à renforcer les inégalités existantes. Comment construire des espaces publics plus accueillants pour tou.te.s ? En quoi l’approche genrée entraine des répercussions positives sur le sentiment de sécurité et l’appropriation de ces espaces ? Comment aboutir à une réelle mixité des espaces publics pour garantir l’accessibilité pour tou.te.s et le vivre ensemble ?"

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Feminist approaches to habitat

Podcast du réseau Habitat international coalition (HIC). Le podcast est en anglais.

"Comment les membres de HIC et leurs alliés apprennent-ils à travers la région à renforcer leurs capacités de plaidoyer collectif sur les approches féministes de l'habitat ?

Pendant six mois, dans le cadre d'un processus d'apprentissage mutuel facilité, les membres du HIC se sont réunis pour discuter et apprendre les différentes manières et stratégies que les femmes du monde entier ont développées pour protéger et revendiquer leurs droits au logement et à la terre, ainsi que pour établir des liens sur la manière de les développer et de les compléter.

Toutes ces expériences et tous ces apprentissages seront désormais disponibles dans une série de podcasts qui sera diffusée au cours du mois de mars, afin d'inciter un plus grand nombre de personnes à participer à ce voyage d'apprentissage.

Les podcasts de l'espace de co-apprentissage sur le plaidoyer à plusieurs niveaux et de l'espace de co-apprentissage sur les droits fonciers seront bientôt disponibles."

Source : site internet de HIC

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La mobilité des femmes, une revue de littérature

Forum "Vies mobiles"

"Le Forum Vies Mobiles est un institut de recherche sur la mobilité qui prépare la transition vers des modes de vies plus désirés et durables.

Depuis des siècles, on attribue aux femmes et aux hommes des caractéristiques et des rôles sociaux différenciés : les femmes ont été associées à la gestion du foyer et des enfants et à la sphère privée, tandis que la sphère publique était plutôt l’apanage des hommes. Ces rôles sociaux différenciés s’accompagnent d’un rapport de pouvoir favorable aux hommes. Le Forum Vies Mobiles a voulu en explorer les conséquences sur leur mobilité à travers une revue de la littérature traitant de la mobilité des femmes. Ce travail s’appuie sur des références françaises et internationales."

Source : site internet du Forum Vies mobiles

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L’approche égalitaire de l’urbanisme. Outils et méthodes pour garantir l’accès à la ville pour tou·tes

L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) est un établissement public industriel et commercial (EPIC). Elle finance et accompagne la transformation de quartiers de la Politique de la ville dans toute la France.

"Inauguré en 2020, le groupe de travail consacré à l’approche égalitaire de l’urbanisme a dû s’adapter aux nécessités liées à la crise sanitaire : une première séance de travail s’est tenue en février 2020, tandis que les suivantes ont été annulées en raison des mesures de confinement. Le cycle de travail a donc été arrêté prématurément.

À la suite, il a été décidé de poursuivre la réflexion par un premier travail exploratoire et de synthèse visant à rassembler les clés méthodologiques fondamentales, nourries d’expertises et de contributions d’acteurs ciblés, qui donne lieu au présent Carnet de l’innovation.

Ce document constitue à la fois un guide méthodologique et un recueil d’expériences à destination des porteurs de projets de renouvellement urbain, désireux de favoriser les projets égalitaires grâce à leur PRU, ainsi qu’à tou·tes leurs partenaires. Il est construit de la manière suivante :

  • Des fiches thématiques détaillant les points clés pour concevoir des quartiers égalitaires;
  • Des fiches projets illustrant les différentes approches méthodologiques, menées dans des contextes territoriaux différents, pour retours d’expérience et inspiration;
  • Des annexes : annuaire des membres du groupe de travail et des contributeurs, ressources bibliographiques."

 

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Genre et participation – Institut de la Concertation et de la participation citoyenne

"Institut de la concertation et de la participation

Les dispositifs participatifs ambitionnent de toucher, sans discrimination, un large public. Or, le constat est souvent fait que les femmes, qu’elles soient élues, participantes ou animatrices, n’y trouvent pas une place égale à celle des hommes.

Au sein de l’ICPC, de nombreuses personnes tentent de favoriser une plus large inclusion en particulier en termes de genre.

Ce cycle de rencontres vise à partager des connaissances concernant l’état des lieux mais aussi des expériences et pratiques face aux inégalités de genre dans les démarches participatives ou de concertation.

  • Aujourd’hui, quelle est la part des femmes et des hommes dans les temps participatifs et quel est leur poids dans les produits de la participation ?
  • Quels indicateurs peut-on mobiliser pour les mesurer ?
  • Les dispositifs reconnaissent-ils une plus grande variété de genre au delà de la distinction binaire femme/homme ?
  • Quels liens avec d’autres formes d’inégalités de participation observées ?
  • Des dispositifs spécifiques sont-ils plus propices à l’égalité de genre ?
  • Cette perspective conduit-elle à des changements de pratiques ?"

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La place des femmes dans l’espace public. Seulement une question d’aménagement du territoire ?

"Officiellement, se déplacer dans l'espace public est accessible à tout le monde de manière égale. Tout le monde a un accès libre aux rues, transports en commun, espaces publics. Mais comment les femmes se retrouvent-elles dans cette mobilité qui paraît à première vue égalitaire? Quelles implications pour la vie quotidienne, l'emploi, la participation citoyenne ? Un regard genré sur ces questions va bien au-delà d'un réaménagement du territoire...

La ville a un genre en ce sens qu'elle joue un rôle dans les rapports sociaux femmes/hommes, elle participe aux rapports de pouvoir en donnant accès ou non aux différentes sphères de la vie en société.

La compréhension de la ville peut être abordée aujourd’hui de façon transversale par l’identification d’enjeux comme la domination masculine et l’émancipation sexuelle de différentes tutelles, depuis la sphère de l'intime jusqu’à la régulation politique des espaces publics. Il s'agit de repousser les limites c'est à dire de politiser ces questions. « Dire la rigidité des assignations de genre et lutter pour l’estomper dans les lieux publics, c’est changer, avec la ville, la vie sociale dans son ensemble. C’est modifier les rapports de force, les rôles sociaux, l’intimité, la vie familiale, les formes de pouvoir. C’est s’inscrire fondamentalement dans un projet politique global et non pas seulement proposer des politiques publiques urbaines. »"

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Être une femme dans une ville d’hommes

"La ville appartient aux hommes, nous apprennent sociologues, historiens et géographes. La plupart du temps, elle est conçue pour rappeler aux femmes que leur place est ailleurs. Au foyer. À la sortie des écoles. Les lieux publics, même les plus visibles, même les plus symboliques, sont très souvent monopolisés, en nombre, par ces messieurs. Vous en doutez ? « Wilfried » est allé compter."

Extrait du numéro 16 du magazine belge Wilfried.

Source image : site internet de Wilfried

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