Suite et fin de la campagne d’OpenConstitution. Quels résultats ?

Notre campagne d’Open Constitution auprès des partis politiques s’est clôturée mi-mai. Armés de notre conviction que la démocratie passe avant tout par le dialogue et la délibération, nous sommes allé·es à la rencontre des partis politiques dits traditionnels. Nous avons rencontré tous les partis flamands et francophones, exceptés Défi, le PTB et le Vlaams Belang restés sourds à nos appels.

Nous avons interrogé chacun d’eux sur leur vision de la démocratie et sur la manière de renforcer les droits politiques. Vous pouvez lire le résultats de nos échanges avec les partis, en bas de cet article.

Vous pouvez également voir la synthèse des positions de partis réalisée par Cap Démocratie à partir des programmes politiques en cliquant ici.

Pour rappel, 3 instances politiques interviennent dans le choix des articles de la constitution qui pourront être ouverts à la révision lors de la prochaine législature ; à savoir la Chambre des représentantes, le Sénat et le gouvernement. La liste des articles qui pourront être revus doit être commune à ces 3 instances, ce qui souvent se traduit par le fait que l’on retient uniquement les articles qui sont communs aux 3 listes.

Depuis la fin de notre campagne, la liste a été arrêtée et les élections ont eu lieu.

Si tous les articles que nous espérions n’ont pas été retenu ; nous notons que l’ensemble du Titre 2 et l’article 195 l’ont été, ce qui constitue un (maigre) espoir.

L’article 195 : espoir ?

Quand l’article 195 est ouvert à révision (ce qui semble se présager), il est déjà advenu qu’il soit utilisé pour rendre révisables d’autres articles qui n’avaient pas été ouverts avant les élections. Ce stratagème a déjà été utilisé en 2012 et 2019.

À l’issue des élections qui se sont tenues le week-end dernier, les partis qui devraient constituer la prochaine majorité politique seront très certainement parmi les moins ouverts à renforcer nos droits politiques. L’espoir subsiste…en tout cas, pour Cap Démocratie, OpenConstitution et Periferia, une chose est sûre : il reste du pain sur la planche !

La révision de la constitution pour renforcer les droits citoyens

Une constitution pour demain…

Il y a 4 mois, une plateforme d’associations de renouveau démocratique a lancé une mobilisation autour d’une révision de la constitution ouvrant de nouveaux droits citoyens.

#OpenConstitution veut sensibiliser les partis et de les inviter à se positionner : souhaitent-ils intégrer de nouveaux outils d’expression citoyenne dans la constitution ? Dans notre pays, l’initiative législative appartient toujours et exclusivement au gouvernement, à la Chambre et au Sénat. Seule la consultation populaire est envisageable, mais elle reste inutilisée depuis 1951 et la question royale. En Belgique, ni référendum, ni assemblée citoyenne ayant un pouvoir de décision.

Or, la population veut exprimer sa citoyenneté autrement qu’avec un vote tous les 5 ans. Elle veut agir sur la prise de décision. Il est donc temps de faire évoluer notre démocratie. De nombreuses initiatives [1] ont vu le jour au niveau des Régions et de l‘entité fédérale, mais aucune n’est contraignante. Elles ne laissent pas aux citoyen·ne·s la possibilité de participer directement à la création de la loi.

Nous avons donc interpellé les partis représentés au Parlement. Pourquoi eux ? Car ils ont le pouvoir de définir quels seront les articles de la constitution soumis à révision lors de la prochaine législature. Nous les avons interrogés exclusivement sur la question des outils démocratiques. Nous les avons également rencontrés et leur avons donné la possibilité de répondre par écrit à nos questions. Voici les questions :

  • Quels sont les principes généraux qui doivent guider cette révision de la constitution ?
  • Quels sont les articles, en lien avec de nouveaux droits démocratiques, que votre parti va proposer d’inscrire sur la liste pour être soumis à révision de la constitution ?
  • Quels articles sont “intouchables” ?
  • Y-a-t-il des articles que vous souhaitez changer dans le but d’impliquer plus les citoyen·ne·s dans la prise de décision, en permettant :
    • des référendums ?
    • des préférendums (possibilité de faire un choix entre plusieurs propositions autres que “oui-non”) ?
    • des assemblées délibératives mixtes (citoyen·ne·s & élu·e·s) ?
    • des assemblées délibératives non-mixtes (uniquement citoyen·ne·s) ?
    • autres ?
  • Les outils devraient-ils être uniquement consultatifs ? Si ces outils donnaient un pouvoir de décision aux citoyen·ne·s, selon quelles modalités celui-ci s'exercerait-t-il ?
  • Envisagez-vous d’autres outils pour permettre à la population d’exercer partiellement ou complètement une prise de décision ?
  • Votre parti associera-t-il les citoyen·ne·s à la révision de la constitution ? Si oui, comment?  Aura-t-il un pouvoir contraignant dans le processus décisionnel ?
  • D’autres commentaires ?

Défi, le PTB et le Vlaams Belang sont restés sourds à nos appels. Voici un résumé des informations que nous avons obtenues.

Constitution, je t’aime… moi non plus

La volonté de réviser en profondeur la constitution l’emporte. Il y a des clivages gauche-droite et néerlandophone-francophone classiques à l'œuvre, mais il y a le ressenti de devoir renouveler un outil qui peine à jouer son rôle de référence pour la population. Néanmoins, certaines peurs sont présentes à l’heure d’ouvrir les débats. Des craintes d’un élan séparatiste ou d’une porte ouverte à des solutions plus populistes traversent les partis traditionnels, de droite comme de gauche.

Ces craintes semblent, élections après élections, devenir plus importantes. Elles font aussi écho à des arguments souvent utilisés pour décrédibiliser l’appel à une démocratie intégrant plus les citoyen·ne·s dans la décision politique. Quid si une majorité (par exemple, linguistique) dictait ses volontés à une minorité ? Quid si des extrémistes prenaient le dessus dans une assemblée pour avancer des idées anti-démocratiques ?

L’article 195 est symbolique de ces “je voudrais bien mais…”. Il semble, d’une part, important de le réviser pour décadenasser la constitution et l’adapter à des réalités plus actuelles. D’autre part, certains partis craignent aussi qu’il ne soit utilisé par des partis situés aux extrêmes pour déconstruire nos acquis sociaux et démocratiques. Et par la suite, le cadre national.

Nous avons aussi posé la question de l’implication des citoyen·ne·s dans le processus de révision. Ecolo-Groen (parti écologiste francophone et néerlandophone) et l'Open VLD (libéraux flamands) sont les seuls à plaider pour une ouverture du 195 qui permette aux citoyen·ne·s d’avoir un impact décisionnel. Les autres partis sont pour une consultation large, hormis le Vlaams Belang, mais cette consultation laisse la décision finale au politique selon des procédures favorisant un certain entre-soi. Ainsi, si le PS plaide pour un Sénat citoyen ayant pour mission de faire des propositions de dispositions à inscrire dans la constitution, ce rôle reste consultatif.

Participation citoyenne, je t’aime… moi non plus

Il y a 5 ans, Agora.Brussels a questionné les partis au pouvoir. Étaient-ils d’accord d’intégrer dans leur programme la mise en place d'assemblées citoyennes tirées au sort et ayant un pouvoir de décision? Aucun parti en 2019 ne souhaitait cela. Le soutien à des assemblées consultatives était timide.

Aujourd’hui, bon nombre de partis ont évolué à propos de la démocratie participative, voire plus directe. L’exemple suisse revient souvent, même s’il ne semble pas toujours parfaitement connu. C’est un imaginaire souhaitable.

La consultation populaire à tous les niveaux de pouvoirs paraît acquise. Le traumatisme de la consultation royale de 1951 semble dépassé. L’ordonnance spéciale adoptée en fin de législature par le Parlement bruxellois montre que cet outil pourrait être intégré dans l’arsenal démocratique. Elle offre le droit d’initiative de lancer une consultation tant au Parlement qu’à la population.

Le référendum semble aussi être une réalité acceptable pour tous les partis. Le PS reste silencieux à ce propos tout au long des 1220 pages de son programme et dans les réponses qu’il nous a données. Les conditions pour le lancer varient selon les partis. Tous mettent en avant l’importance de cadrer la démarche. La question doit être formulée avec pertinence, dans le respect de la Convention européenne des Droits humains ou de la constitution. Il est aussi important de poser des cadres pour la campagne précédant le référendum afin de ne pas cliver la population et d’avoir un code régissant l’action des parties prenantes.

Des balises semblent importantes pour permettre notamment la prise en compte des communautés linguistiques. Il est important aussi pour les partis que les décisions soient légitimées par un nombre important de votant·e·s. Seuls Ecolo-Groen se prononce pour une prise en compte obligatoire du résultat. Le MR prône une approche laissant libre la participation et la sanction par le Parlement du résultat.

Des approches plus délibératives semblent aussi possibles. A ce propos,  le bicaméralisme fait l’objet d’une attention particulière. L’idée est de transformer le Sénat en Chambre citoyenne. Cela passe par une réforme en profondeur pour la plupart des partis. La N-VA plaide pour la suppression du Sénat et la fin de l’existence des deux chambres. Ecolo propose de supprimer le Sénat au profit d’une Chambre “Maison de la Démocratie” dans laquelle cohabiteraient le Parlement des représentant·e·s de la nation et des Assemblées de citoyen·ne·s tiré·e·s au sort.

Des commissions mixtes ou non-mixtes, au cours desquelles des citoyen·ne·s tiré·e·s au sort délibèreraient sont plus acceptées qu’il y a 5 ans. Leur rôle reste consultatif. Tous les partis s’accordent sur la nécessité d’accorder un statut spécifique aux personnes tirées au sort. Cela doit permettre au plus grand nombre de répondre positivement à l’invitation à participer et de favoriser la diversité des profils présents dans l’assemblée. La famille socialiste pose une contrainte de participation.

L’ensemble des partis voient dans cet outil une opportunité de dialogue avec la population.  C’est pourquoi ils insistent sur une prise en compte des résultats. Ainsi, la Chambre des représentants devrait faire la publicité des résultats et ses membres justifier en quoi une recommandation issue d’une commission citoyenne n’est pas prise en compte.

Un apprentissage de la démocratie à tous les niveaux

Les partis invitent à penser la participation au-delà de l’échelle fédérale. Les consultations, les (p)référendums ou les assemblées citoyennes doivent impliquer le plus grand nombre car elles sont perçues comme un outil d’apprentissage de la réalité politique. C’est pourquoi ils prônent leur mise en place aussi au niveau régional et local. Cela demande donc aussi une adaptation de la constitution pour donner l’autonomie d’actions à ces entités politiques.

Pour ouvrir le débat…

#OpenConstitution invite les partis à réviser la constitution en visant à long terme une réelle augmentation des droits citoyens dans la construction de la décision politique. Notre plateforme les invite aussi à ne pas faire de cette révision une sorte de “maintenant ou jamais” ou de rendez-vous pour “fixer le fonctionnement démocratique pour les 200 prochaines années”.

Notre pays fait souvent preuve d’une grande inventivité institutionnelle.

Veillons à faire de notre démocratie et de la constitution qui en établit les lignes de conduite des outils vivants, en construction et dans lesquels la société peut se projeter. C’est une nécessité pour que l’ensemble du pays se mette à souhaiter “un pays pour demain” qui soit caractérisé par un système politique décisionnel qui valorise un dialogue inclusif et équitable.

La question de la confiance est souvent au cœur des discussions lorsque l’on analyse la démocratie représentative. A travers le vote, la population exprime sa confiance envers les politicien·ne·s. A travers l’adoption de nouveaux modes d’implication des citoyen·ne·s dans la décision politique, il est l’heure pour les acteurs politiques de montrer qu’iels sont d’accord de faire confiance aux citoyen·nes.

[1] Il y a des commissions délibératives mixtes et un droit de consultation populaire citoyenne à Bruxelles. En Wallonie, une première commission mixte a vu le jour suite à une pétition portée auprès du Parlement. En Communauté germanophone, le Ostbelgien model a mis sur pied une Assemblée citoyenne et un conseil permanent.

« Silence, on parle ! » à Namur

Ce samedi 6 juillet, durant toute la journée, Periferia installera un plateau de tournage vidéo sur la Place d’Armes, transformant l’espace public en véritable « espace public de débat ». 

Le principe est de permettre à des personnes à qui on ne donne habituellement pas la parole, d’exprimer, face caméras, un point de vue, une revendication, un vécu devant un public composé de passant·es et de collectifs, associations et citoyen·nes réuni·es. Après chaque intervention sur scène, un dialogue avec le public permettra d’approfondir et échanger des points de vue.

La journée se déroulera autour du thème : « Villes excluantes, villes inclusives : nous sentons-nous à notre place dans nos villes ? ».
Une dizaine de collectifs partageront leurs coups de gueule et/ou coups de cœur : lutter contre la gentrification, se faire une place dans la ville en tant que femmes migrantes, revendiquer le droit d’habiter quand on est locataires de logements sociaux, trouver sa place comme personne en situation de handicap, lutter contre les discriminations et violences motivées par l’homophobie, défendre et promouvoir une alimentation digne pour les personnes en grande précarité, questionner le mobilier urbain excluant, etc…

Les groupes viennent de Namur, d’autres villes de Belgique, de France et de Bolivie.

Rejoignez-nous entre 11h et 18h pour écouter ces messages, réagir, partager votre regard et rencontrer des initiatives inspirantes d’ici et d’ailleurs !

Un événement ouvert à tous·tes, libre d'accès à tout moment et gratuit !

 

Vous souhaitez être présent·e dans le public et participer au repas de midi ?
Vous pouvez vous inscrire en remplissant notre formulaire en ligne.

À noter, que le repas est offert mais qu'il ne sera pas possible de tenir compte des allergènes particuliers. Nous proposerons toutefois une version végétarienne.

Programme de la journée

Matin

Mot de bienvenue


11h :
"Rien ne va plus, mais tout n'est pas foutu" présenté par les 'Arsouilles pas andouilles' de Namur

11h30 : "Les étiquettes, c'est pour les pots de confiture" présenté par le mouvement 'Personne d'abord' de Verviers

12h : "Quand la rue papote et dénonce" présenté par 'La joyeuse troupe de Molenbeek' de Bruxelles


12h30 : Pause

Après-midi


14h :
"Faire confiance à ses rêves" présenté par 'Dora Dorès' de Huy

14h30 : "Variations météosophiques" présenté par Voldwazo d'Eghezée

15h : "#STOPMOBILIEREXCLUANT : contre les J.O. du mobilier agressif" présenté par 'La cloche - Unipopia & Cabane' de Bruxelles


15h30 : Pause


16h :
"Bienvenue à tous·tes, vraiment ?" présenté par 'Design for everyone' de Charleroi

16h30 : "Depuis le 9 juin, je m'inquiète", une prise de parole individuelle de Charleroi.

17h : "La galère jusque dans l'assiette, marre de ramasser les miettes" présenté par Unipopia - Fourchette de Grenoble, St-Etienne et Paris

17h30 : Clôture dansée - Appropriez-vous la place d'Armes au son de DJ Ángela (Bolivie)

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Pas sans nous ! Episode #2 : Histoire de la participation citoyenne en Belgique

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Dans ce deuxième épisode de notre série « Pas Sans Nous ! », le politologue Min Reuchamps (UCL) nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Nous parcourons ainsi les grandes mobilisations des années 60-70 et les crises qui ont suivi, pour arriver à la phase d’institutionnalisation de processus participatifs que la Belgique connait en ce moment.

Cet épisode permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif.

Pour soutenir les collectifs souhaitant réformer la constitution et permettre ainsi d’ouvrir la voie à des référendums en Belgique, c’est par ici : https://openconstitution.be/fr/

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Méthodologie

Ce podcast s’intéresse aux grandes évolutions de la participation en Belgique de la fin du XIXè siècle à nos jours. En suivant la présentation du politologue Min Reuchamps, il retrace les grandes étapes et les tournants qui ont permis à différents modèles de participation citoyenne d’émerger et d’être institutionnalisé.

Ce podcast peut faire l’objet d’une écoute collective comme individuelle – de manière séquencée ou continues. Il se veut didactique et est accompagné de plusieurs autres supports téléchargeables et mobilisables dans le cadre d’une animation avec un groupe :

  • différents schémas et notes qui résument et illustrent les contenus abordés et/ou clarifient des concepts
  • une retranscription du contenu
  • une série de questions permettant d’approfondir la réflexion et de nourrir un échange au sein d’un groupe
  • des références pour aller plus loin.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir / les télécharger !

1. La Belgique et ses 3 piliers

Une société « pilarisée », c'est une société dans laquelle les trajectoires de vie des individus sont déterminées en grande partie par leur appartenance à un pilier. toute notre vie sociale et citoyenne tourne autour des organisations liées à notre pilier. Les individus côtoient donc majoritairement des personnes issues du même pilier qu'elles et eux, et seules les élites représentantes de chaque pilier débattent et décident des orientations que prennent la société.

2. Les corps intermédiaires

« Les corps intermédiaires » : l’ensemble des groupes sociaux qui se trouvent entre les individus et l’État.

3. Ligne du temps des évolutions de la participation en Belgique

4. Démocratie ≠ Participation

5. Être représentatif, c’est impossible en démocratie !

Choisir la démocratie – comprise au sens strict comme le pouvoir exercé directement par le peuple – comme système de gouvernance d’un pays est pratiquement impossible. (Cela requiert nécessairement de passer par un système de représentation mais qui ne sera jamais représentatif.) Face à ce constat – mêlé à une volonté des élites de ne pas répartir les pouvoirs de manière égale – nos pays se sont tournés vers la démocratie représentative.

NB : On pourrait aussi imaginer d'autres formes de gouvernance que la représentation: comme le tirage au sort où les personnes ont des mandats décisionnels sans prétendre représenter un autre groupe que soi-même ou la  désignation de membres venu·es de multiples groupes à participer à des assemblées citoyennes.

Qu’il s’agisse d’assemblées citoyennes, de jurys ou d’élu·es politiques, on ne peut jamais atteindre une parfaite représentativité.

Nous parlons plus couramment de diversité des points de vue à impliquer dans le débat, ce qui reflète davantage la diversité de la société, sans pour autant la reproduire statistiquement, même dans un petit échantillon.

Via l'élection, la logique est de représenter dans nos parlements la diversité des opinions politiques, et non pas de nos identités. Et depuis l'origine de nos démocraties, les parlements n'ont jamais été à l'image de nos sociétés, bien que cela évolue (les profils socio-économiques, mais aussi l'âge moyen ou le genre des élu·es n'a jamais reproduit - à petite échelle - la société belge).

Sachant que nos manières de voir le monde, et donc d'exercer le pouvoir est influencée par qui nous sommes et notre position dans la société, la légitimité des élu·es à pouvoir parler "au nom de" est facilement remise en cause.

6. Quelques questions pour poursuivre la réflexion

  • Est-ce que les dispositifs de participation complémentaires au système actuel permettront de réellement partager les pouvoirs dans la société ?
  • Doit-on imaginer un tout autre modèle démocratique ? Lequel ? Sur quels principes le construire ?
  • Faut-il être expert·e ou professionnel·le pour participer au système politique ?
  • Pouvons-nous imaginer des mécanismes de participation sur des grands territoires où la réelle démocratie délibérative ne peut se faire qu'à des échelles locales ?
  • Et finalement, comment inventer un système politique dans lequel tout le monde a sa place et sur lequel chacun·e a une influence égale

On est passé·es à la télé !

Periferia_TV

Vous l’avez peut-être vu le 7 février dernier, la RTBF a programmé une soirée spéciale « démocratie participative » qui a mis en lumière l’engagement de Periferia pour un renouveau démocratique.

Elle a diffusé le documentaire de François Gonce et Laurence Buelens « Elections, piège à cons » qui a suivi pendant un an l’engagement du collectif CAP Démocratie, dont Periferia fait partie, pour obtenir un dialogue citoyen·nes-élu·es permanent en région wallonne, comme il existe en communauté germanophone.

Le documentaire questionne le désenchantement pour la démocratie, le tirage au sort comme outil de revitalisation et interroge de nombreux·ses citoyen·nes sur leur rapport aux élections. Nous vous le conseillons tant il est intéressant et agréable à regarder.

Une émission QR le débat a suivi le documentaire, confrontant 4 partis traditionnels (PS, MR, Les engagés et Ecolo) à des initiatives citoyen·nes innovantes.
Fanny y est intervenue pour CAP Démocratie et Periferia, au côté du parti Blanco (prônant la prise en compte des votes blancs), de We Need to talk (assemblée de citoyen·nes tiré·es au sort qui ont débattu durant 6 jours d’une réforme du financement des partis…et dont aucune recommandation n’a été prise en compte par les élu·es politiques).
Le débat a démontré qu’il est primordial de faire évoluer notre démocratie et que ce changement de se fera pas sans pression de la société civile.

Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous invitons donc à soutenir notre pétition pour l’évolution de la Constitution. 😉

Vous pouvez encore voir le documentaire et l’émission via Auvio :

Save the date et appel à candidat·es : Rencontre « Silence on parle !  » à Namur, le 6 juillet 2024 !

Appel_SOP

Après l’enthousiasme et l’énergie suscitée par l’édition carolo de l’an dernier, Periferia, grâce au soutien d’Action vivre ensemble, organise une nouvelle rencontre à Namur. Celle-ci se tiendra le samedi 6 juillet de 10h à 18h sur la Place d’Armes de Namur. Le thème abordé tournera autour des enjeux du droite à la Ville, de la Ville excluante, comment lutter contre, comment la rendre plus inclusive…

C’est quoi un « silence, on parle ? », « à quoi ça sert ? » : (re)découvrez la page de l’édition 2023 en cliquant ici et notre analyse  « Silence, on parle ! » à Charleroi :  quand des citoyen·nes exercent leurs droits de s’exprimer et… de faire Ville ! »
   

Nous vous invitons à :

  1. Bloquer la date du samedi 6 juillet dans vos agendas !
  2. Informer autour de vous les groupes et organisations qui pourraient être intéressé·es de vivre cette journée d’expression et de débat dans l’espace public.
  3. Nous cherchons encore 5 collectifs pour monter sur scène et partager leur lutte. Vous en connaissez un super ? Parlez-en lui ou envoyez-nus leurs coordonnées !

Coffret d’animation « Design Inclusif »

1_Pack_Design_Inclusif

Pour avoir accès au coffret d'animation (qui comprend le livret et les cartes de jeux), envoyez-nous un mail à l'adresse contact@periferia.be.

Nous proposons un prix de 10€ (prix coûtant) pour le coffret. Néanmoins, n'hésitez pas à nous dire si ce prix est trop élevé pour vous et nous pouvons adapter le tarif ou rendre certains exemplaires gratuits ! 

Vous pouvez lire la publication accompagnant le coffret d'animation en cliquant sur cette image :

Quand les discriminations s’expriment… (vidéo)

Quand les discriminations s'expriment dans l'espace public

En mettant en valeur des paroles trop souvent tues, cette publication cherche à souligner différentes formes de discriminations.

La vidéo ci-dessous présente des collectifs de citoyen·nes qui s’expriment publiquement autour des discriminations dans le quotidien (validisme, précarité, âgisme, sexisme, etc.) et aux intersections qui se situent entre elles.

Conscients de l’importance des formes d’animation pour prendre en compte et donner leur place aux discriminations, nous proposons une note (accessible ci-contre) qui accompagne la vidéo pour penser des animations plus inclusives.

Pour visionner la vidéo, c'est juste ici.

Pour des animations plus inclusives

Vous pouvez retrouver le document destiné aux animateur·ices. Il s'agit d'un outil d'animation dont le but est de (re)donner la place à chacun·e dans l'espace public.

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Pour aller plus loin sur le sujet de la discrimination

👉 La publication de Cultures et Santé"Discrimin'Action" - Repérer les discriminations pour les combattre.

👉 L'Anti-guide pour un secteur culturel plus accessible et plus inclusif, réalisé par Barricade.

Rapport de la ville de Grenoble sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, les genres et les sexualités

"Comme chaque année, la Ville de Grenoble rend compte des actions engagées en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, les genres et les sexualités dans le cadre de son plan d’actions. Au-delà de l’obligation réglementaire, c’est aussi l’occasion de valoriser la dynamique de la collectivité sur cette thématique, à la fois en tant qu’actrice publique et en tant qu’employeuse.

La Ville poursuit son action de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorisé-es de genre à travers plusieurs volets : la réflexion pour un observatoire des violences, le soutien du projet de Maison des femmes portée par l’association Uni(e-s)verselles, la formation des agent-es pour mieux accueillir la parole des victimes. Les actions en santé publique s’intensifient également : des espaces de discussion sont ouverts aux enfants des écoles élémentaires par la santé scolaire sur le consentement, le harcèlement, l’égalité ; des équipes de travailleurs et travailleuses pair-es organisent des « aller-vers » en direction des grenoblois-es pour prévenir notamment les violences sexistes et sexuelles dans les milieux festifs ; et les douches municipales proposent désormais des créneaux spécifiques pour que les femmes sans domicile fixe profitent pleinement de cet équipement.

Une place particulière a été donnée à la question des femmes dans le diagnostic « Grenoble la nuit » initiée par la Ville cette année. Ce diagnostic donnera lieu en 2023 a un plan d’actions où les femmes mais aussi les minorisé-es de genre ne seront pas oublié-es.

L’année 2022 affiche aussi deux engagements forts pour les années à venir dans la politique municipale : la Ville a ainsi souhaité que sa politique municipale culturelle intègre un axe égalité des genres dans ses programmes d’actions, et la présentation du projet éducatif Grenoblois 2022-2027 inscrit l’égalité entre les filles et les garçons et l’inclusion de l’ensemble des parents dans ses actions."

Pour lire le rapport, cliquez sur l'image.

Agriculture urbaine comme levier d’émancipation des femmes et de bien-être en ville : l’exemple gennevillois

"Cet article propose d’appréhender l’agriculture urbaine comme participant d’un projet collectif de développement d’une ville nourricière, respectueuse de l’environnement, support du bien-être des individus, mais également comme un levier potentiel d’émancipation des femmes. Notre propos s’appuie sur les résultats d’une recherche-action en cours à Gennevilliers (Hauts-de-Seine, France). Nous mobilisons les résultats d’observations et d’entretiens semi-directifs menés auprès des principaux acteurs gennevillois impliqués dans le développement de ces projets : personnes élues, professionnelles locales, associations de mise en œuvre et de gestion des jardins et leurs usagers et usagères. Une part importante des personnes rencontrées estime que venir au jardin « leur fait du bien ». Les jardins gennevillois constituent également des lieux de rencontre, des lieux (re)créateurs de liens sociaux de différentes natures.

De plus, inscrits dans un modèle social largement patriarcal, ces jardins apparaissent comme le support de rapports sociaux de genre inégalitaires. Cependant, à Gennevilliers, ces jardins, largement utilisés et gérés par des femmes, sont aussi le support d’une contestation, voire d’un renversement de certains stéréotypes de genre. Ces espaces apparaissent comme des outils d’auto-formation, de partage de savoir-faire, d’estime de soi et de bien-être entre femmes. Enfin, ces espaces constituent de véritables outils de construction de la ville (processus) dans lesquels (pour une fois) les femmes semblent avoir toute leur place."

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Guide to gender mainstreaming in participatory processes

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"Les orientations pratiques de ce guide visent à fournir aux techniciens de la participation citoyenne des ressources qui leur permettront de concevoir des processus équitables et de respecter ainsi le mandat de démocratie égalitaire de la loi 17/2015 (en Catalogne), du 21 juillet, sur l'égalité effective entre les femmes et les hommes, en offrant des outils pour inclure l'intégration du genre dans les différents aspects de la participation citoyenne.

L'introduction de la perspective de genre dans les processus participatifs doit être considérée comme un processus de changement dans les relations de pouvoir et d'influence sur les politiques publiques, et doit mettre en évidence les caractéristiques spécifiques des femmes et identifier les mécanismes qui génèrent des inégalités.

La participation citoyenne, qui vise à la transformation sociale, pourrait avoir des effets négatifs si elle ne renforce pas le pouvoir des femmes et des personnes dont le sexe n'est pas normatif. Ainsi, la justification démocratique de la prise en compte des points de vue des femmes et de l'écoute de leurs connaissances et de leurs besoins spécifiques est double :

  • Procédurale, puisque dans une démocratie de qualité, tous les citoyens devraient pouvoir influencer les décisions dans la même mesure.
  • Orientée vers les résultats, car les politiques publiques démocratiques ont pour mission d'améliorer et d'égaliser les conditions de vie de tous sans exception, en particulier des femmes, qui représentent plus de la moitié de la population.

Cependant, il ne s'agit pas de formules strictes à appliquer mécaniquement, il faut les contextualiser et les appliquer de manière créative, en fonction du domaine, des secteurs sociaux concernés ou des circonstances communautaires, et en tenant compte des principaux domaines d'inégalité qui interagissent avec le genre, tels que la classe sociale, l'origine, l'âge, l'identité et l'expression de genre ou l'orientation sexuelle.

Le guide se compose de deux parties, qui traitent des aspects suivants

1. Les concepts de base, tels que les processus participatifs, les inégalités de genre et l'intersectionnalité, afin de s'assurer que tout le monde comprend la même chose lorsqu'il utilise ces termes.

2. Les éléments nécessaires pour parvenir à des processus participatifs plus justes et plus équitables qui servent d'outil pour promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes et le respect de la diversité dans les politiques publiques".

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Espaces métropolitains égalitaires

"Metropolis réunit actuellement 137 gouvernements de grandes villes et espaces métropolitains. Toutefois, seulement 23 de ces administrations sont dirigées par des femmes. La participation inférieure des femmes dans les espaces de pouvoir social, politique et économique n’est pas le seul facteur à entraîner de fortes inégalités de genre.

En effet, la situation de dépendance et d’accès inégale à la propriété, à l’eau et aux autres ressources, la mobilité limitée et la violence sexuelle preoccupante se traduisent par la restriction voire l’absence de droits et d’opportunités pour les femmes et les filles de nos métropoles. C’est pourquoi il est essentiel d’intégrer la perspective de genre dans la structure de chaque organisation, dans chaque politique publique et dans la gestion de chaque service offert par nos métropoles.

Notre mission consiste aussi à mettre en avant l’implication et l’engagement de nos métropoles envers le droit à la ville pour les femmes et les filles via l’articulation de politiques, de stratégies et d’instruments en faveur de l’égalité des sexes. Pour une grande partie de la population mondiale, de plus en plus concentrée dans les grandes villes, ce droit à la ville pourra uniquement être respecté s’il dépasse les frontières juridictionnelles. Les brèches économiques, sociales, culturelles et de genre se trouvent dans les territoires métropolitains et mettent en relief les grandes inégalités qui font toujours obstacle au développement.

Dans cette quatrième publication de l’Observatoire Metropolis, élaborée en collaboration avec l’architecte féministe Ana Falú, experte sur les sujets des femmes et de l’habitat, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir des métropoles plus justes et inclusives et proposons l’alliance de deux perspectives fondamentales pour comprendre et agir dans le monde contemporain : la perspective de genre et la perspective de politiques publiques à l’échelle métropolitaine."

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Elle(s), les quartiers populaires au féminin

"Depuis la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, l’égalité femmes-hommes est posée comme un objectif, inscrit à l’article 1er de la loi qui prévoit que la politique de la ville doit « concourir à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Pour mettre en œuvre cet objectif, un cadre de référence a été élaboré par le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires) qui rappelle que l’égalité femmes-hommes constitue l’une des trois priorités transversales des contrats de ville. À cette fin, il fournit « des éléments de méthode et des outils qui permettront d’impulser une politique ambitieuse de promotion de l’égalité femmes-hommes au plus près du terrain ». En juin 2014, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rendait un rapport sur les inégalités de sexe dans les territoires fragiles, dont les quartiers de la politique de la ville. Courant 2015, une instruction interministérielle proposait des éléments de méthode pour mettre en place des plans d’action pour l’égalité femmes-hommes dans les quartiers politique de la ville. Enfin, la loi de janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté précise que les contrats de ville « définissent obligatoirement des actions stratégiques dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Parallèlement, la lutte contre les discriminations est également inscrite comme axe transversal obligatoire dans la politique de la ville, chaque territoire prioritaire devant se doter d’un plan de lutte contre les discriminations.

Si la réglementation et les intentions sont là, leur traduction en actes apparaît complexe et leur déclinaison territoriale interroge. Ce numéro vise à présenter la condition des « femmes des quartiers » sous le double prisme de l’égalité femmes-hommes et des discriminations. Dès lors, plusieurs points de vigilance méritent d’être précisés. Le premier porte sur le qualificatif « femmes des quartiers ». Comme il n’existe pas une entité constituée des « jeunes des quartiers », il n’existe pas UNE femme type mais DES femme habitant des quartiers prioritaires. C’est pourquoi, nous avons veillé, dans ce numéro, à montrer leurs différentes facettes et à ne pas nous focaliser sur une image victimaire particulière, largement diffusée.

Le deuxième point de vigilance concerne la visée égalitaire à l’échelle territoriale. Les solutions pour parvenir à l’égalité femmes-hommes dans les quartiers ne peuvent pas uniquement être recherchées au niveau local alors que le sujet concerne la société dans son ensemble. Ce serait faire porter une responsabilité importante aux habitants et aux pouvoirs locaux alors que les responsabilités sont aussi à rechercher ailleurs, à d’autres niveaux (politiques nationales, acteurs économiques...). Par ailleurs, rechercher à faire l’égalité entre les femmes et les hommes des quartiers ne peut constituer l’unique finalité tant les conditions de ces derniers sont peu enviables au vu des dominations multiples auxquelles ils sont eux-mêmes confrontés. Cela n’aboutirait qu’à l’égalité des inégalités. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de construire ce numéro en usant du concept d’intersectionnalité. Cette approche intersectionnelle vise à interroger le croisement des inégalités de genre et des inégalités de race, de classe ou encore celles liées à l’âge ou à la religion. Car c’est à l’intersection de ces multiples critères que se produisent les formes d’inégalités les plus insidieuses.

À travers cette approche, nous avons voulu montrer la complexité du sujet tout en garantissant la pluralité des points de vue. En effet, selon la fonction occupée, les expériences vécues, les témoignages entendus, les regards sont forcément différents. Nous avons d’autre part souhaité laisser la parole aux premières concernées, les habitantes des quartiers prioritaires, là encore en privilégiant la diversité.

Ce numéro cherche ainsi à fournir des clés de lecture en clarifiant les concepts et en déconstruisant les stéréotypes. Il vise également à présenter des projets/expériences menés pour/avec les femmes et à sensibiliser les acteurs de la politique de la ville à la question de l’égalité femmes-hommes. Pour ce faire, la ligne éditoriale s’appuie sur le parcours de vie des femmes. Ainsi, après une première partie consacrée aux éléments de cadrage permettant de définir le sujet, la seconde partie du numéro aborde la question de l’enfance et de la jeunesse, et plus précisément les enjeux de l’éducation, du sport, de la sexualité et de la mixité. La troisième partie traite de l’âge adulte et de ses problématiques qui interpellent toutes les femmes au-delà même des quartiers prioritaires : l’accès à un emploi de qualité correspondant aux aspirations, l’accès aux soins et à la santé, le bien-vieillir.

Nous espérons que ce numéro permettra de mieux comprendre ce sujet complexe, d’interroger les prénotions limitant l’efficacité des actions, et de réfléchir collectivement à nos pratiques pour contribuer, chacun à notre niveau, à lutter contre toutes les formes d’inégalités."

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Gender equal cities

La publication présentée ici est en anglais. Voici un résumé en français.

"L'inégalité entre les hommes et les femmes continue d'avoir un impact significatif sur les déplacements, le travail, les loisirs et la vie en milieu urbain. Gender Equal Cities est une initiative du carrefour de connaissances URBACT visant à sensibiliser aux inégalités basées sur le genre au niveau local et à mettre en lumière la manière dont les villes peuvent agir. Elle rassemble les connaissances des personnes actives au sein de la communauté URBACT et au-delà. Le travail a été enrichi par un partenariat étroit avec le Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) et les résultats de leur Charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale.

Le rapport Gender Equal Cities montre comment la création d'un espace pour toutes les voix, tous les besoins et toutes les capacités est une étape nécessaire à la construction de villes prospères et profite à tous les membres de la société. Les thèmes de ce rapport reflètent les départements municipaux, les secteurs et les sujets transversaux, fournissant des guides pratiques pour l'intégration de la dimension de genre aux professionnels qui travaillent à la fois dans des domaines politiques spécifiques et dans des secteurs transversaux. Il est tout aussi pertinent pour les citoyens et les organisations de résidents afin de les aider à inspirer et à soutenir leurs administrations locales."

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Girls make the city

"Le projetde ZIJkant et Wetopia à Bruxelles vise à co-créer des interventions sensibles au genre avec des filles de milieux très différents qui partagent un espace et un besoin : se sentir en sécurité, libre et heureuse dans les espaces publics.

Dans l’été indien de 2022, ZIJkant et Wetopia ont réuni 25 jeunes aux intérêts et aux parcours très différents autour d’un morceau de Bruxelles partagé : le skate park de l’église de la Chapelle et ses environs immédiats, dans les Marolles. C’est un lieu et un quartier où aucune d’entre elles ne se sent vraiment libre ou en sécurité. Ensemble, elles ont réfléchi à la manière dont leur ville pourrait devenir un lieu plus inclusif, pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs parents, amis et voisins. Leurs propositions ont été traduites en recommandations pour les urbanistes. Une équipe d’architectes a ensuite travaillé sur certains concepts.

Plus nous nous concentrons sur l’espace public, plus nous nous rendons compte que les discriminations de genre autour desquelles nous avons fait campagne pendant des décennies - l’écartde salaire entre hommes et femmes, la sous-représentation des femmes, la violence (sexuelle) sont perpétuées par l’organisation de cet espace. Dans le même temps, les villes ne sont pas figées: en tant que lieux d’innovation et de rencontre, elles incitent les femmes à agir.

Il s’agit d’un projet bruxellois dont nous pouvons tirer un certain nombre d’enseignements et les transmettre aux décideurs politiques et aux urbanistes.

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Better design suggestions for parks

La publication est en anglais. Voici un résumé en français.

"Le meilleur moyen de créer un parc qui convienne aux adolescentes est de leur parler.

Découvrir comment elles utilisent le parc, ce qu'elles ressentent et ce qui le rendrait plus attrayant pour elles.

Mais il est difficile pour les filles d'imaginer ce qui pourrait fonctionner, car elles n'ont probablement jamais vu un espace conçu pour elles. C'est là que ces images entrent en jeu.

Les dessins présentés dans ce document ne sont pas des "réponses" en matière de conception, mais des suggestions pour susciter des conversations et lancer le processus de consultation. Bien qu'ils aient été inspirés par d'autres conversations, il s'agit avant tout de suggestions. Les filles les aiment-elles ou les détestent-elles ? Que voudraient-elles garder ? Qu'est-ce qu'elles changeraient ?"

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Pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans les jardins de Cocagne

"L’égalité entre les femmes et les hommes, bien loin d’être un simple thème à la mode, « un marronnier » de plus servant à alimenter la une de nos journaux, est un véritable enjeu de nos démocraties modernes et l’une des priorités des politiques nationales et européennes actuelles et futures.

Les instances européennes définissent l’Égalité comme un « principe selon lequel tous, les hommes et les femmes, sont égaux en droits et doivent faire l’objet d’un traitement égal » et l’égalité des chances entre hommes et femmes comme « l’absence d’obstacles à la participation économique, sociale et politique en raison du sexe ».

Et qu’en est-il dans nos Jardins de Cocagne ? Comment se traduit cette égalité dans le quotidien de chacun, permanents, administrateurs, salariés en insertion ? Comment peut-on favoriser - ou améliorer - des pratiques, des propos, des attitudes, ce que Bourdieu nommerait des habitus.

Ce guide, qui au final n’en est pas un, n’a pas vocation à proposer des solutions toutes faites, encore moins des recettes permettant de faire valoir telle ou telle autre initiative, aussi intéressante soit-elle. En collaboration avec l’association Culture et Promotion, nous avons souhaité proposer un outil, qui a plus vocation à questionner qu’à apporter des réponses.

Nous souhaitions promouvoir une posture, un regard, un sens et des valeurs, générateurs de questionnements et étape préalable nécessaire à la mise en œuvre d’actions concrètes. Libre à chacun d’expérimenter selon son expérience, la situation locale, le contexte, l’expérience, les ressources disponibles...

Il nous est apparu enfin que, comme toute situation de changement, l’efficacité d’une telle démarche devait reposer sur un accompagnement personnalisé auquel ce travail ne saurait se substituer..."

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La place Fontainas comme espace frontière. La production de la ville au regard de la sexualité, du genre, de l’ethnicité et de la classe sociale

"Depuis la rue du Marché au Charbon, une petite rue à pavés parsemée de boutiques et de cafés où se marient les tintements des cloches et le chahut pudique d’une petite venelle, s’ouvre la place Fontainas, une vaste place bruyante et disgracieuse. Celle-ci est située dans la commune de Bruxelles-Ville, à proximité directe du centre-ville, et fait la jonction des boulevards Anspach et Maurice Lemonnier, reliant les quartiers de la Bourse et de la Grand-Place à celui de la gare du Midi.

En l’espace de quelques pas, tout change : le bruit, les odeurs, le décor, les gens. Par ailleurs, sise à la lisière du quartier dit « gay » et du quartier Anneessens, la place Fontainas a été le lieu de multiples actes présumés homophobes, contribuant à la catégoriser (notamment médiatiquement) comme un espace dangereux, particulièrement pour les populations homosexuelles.

En outre, ces catégorisations interviennent dans un espace largement connecté, dans l’imaginaire collectif, aux populations musulmanes, consolidant une association entre cet espace, une population spécifique et certaines caractéristiques socialement dénoncées (comme l’homophobie).

Cette association est d’autant plus solide qu’elle est validée par certains discours politiques. Afin de prévenir et de combattre la discrimination et la violence contre les personnes LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi., Trans., Inter.), une semaine avant l’édition 2018 de la Belgian Pride, l’ancienne secrétaire d’État fédéral à l’égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), a élaboré un nouveau «Plan d’action interfédéral contre la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBTI ». Si un tel plan paraît nécessaire, celui proposé par l’ancien gouvernement fédéral s’inscrit dans une logique sécuritaire et cultive une image monolithique et vulnérabilisante des populations homosexuelles, tout en essentialisant certains groupes jugés plus ou moins homophobes. À titre d’exemple, nous pouvons y lire que « les personnes musulmanes ont une attitude plus négative envers les personnes homosexuelles que les personnes chrétiennes ». Le plan constitue entre autres « les musulmans » comme une population spécifiquement homophobe et cultive la stigmatisation d’un groupe ciblé, sans prise en compte d’autres groupes religieux ou sociaux, ou encore de l’intersection d'éléments tels que la classe sociale ou le genre. Conjointement à une catégorisation de la place Fontainas comme un espace dangereux, le nouveau plan suggère ainsi une approche sécuritaire de la gestion de l’espace public, en y associant une catégorie de personnes dangereuses. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une carte blanche signée par 103 signataires issus des sphères associatives et académiques, suscitant de multiples critiques.

Cet article propose d’approcher cet espace à partir d’une perspective alternative. En opposition à la lecture sécuritaire offerte par le plan, il suggère de recourir à la notion de frontière pour envisager cet espace dans lequel un changement de décor semble s’allier à un changement social-urbain et alimenter un régime de tension. Il entend dépasser les catégorisations simplistes « espaces dangereux/espaces sûrs ; personnes dangereuses/personnes vulnérables», et comprendre, à partir d’une autre catégorisation – celle d’un espace frontière –, les enjeux qui se déploient sur la place et qui permettent de saisir sa conflictualité. Le changement conceptuel et l’apport de la notion de frontière permettront de comprendre l'imbrication des ancrages socio- spatiaux se jouant sur et autour de la place Fontainas, immobilisée entre des espaces à caractères identitaires forts."

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Urbanisme, féminisme et empowerment. Regards croisés Amérique latine et France

Entretien avec la chercheure Marie-Dominique de Suremain. Elle est urbaniste sociologue et coordinatrice d'un programme européen aux politiques publiques égalité et genre pour l'Amérique latine.

Elle est spécialiste en recherche-action participative en genre et développement durable. Dans cet entretien, elle revient notamment sur la notion d'empowerment et de son influence dans son travail.

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Sport entre filles

Retour sur une expérimentation scolaire en Suisse.

"Face aux inégalités de sexe à l’école, une expérience en éducation physique et sportive montre que, pour les élèves, pratiquer en non-mixité dégage des marges de manœuvre par rapport aux normes de genre, sans pour autant les enrayer complètement.

À l’échelle internationale, face au maintien des inégalités entre les sexes à l’école, la mixité dans les établissements scolaires refait débat. Dans différents pays (Canada, Corée du Sud, Australie, États-Unis), le retour de la non-mixité est considéré comme une des stratégies susceptibles d’offrir les mêmes chances et opportunités aux filles et aux garçons. Aux États-Unis, depuis le vote de la Single Sex Regulation (2006), le nombre d’écoles et de classes qui séparent filles et garçons s’est multiplié, aussi bien dans l’enseignement privé que public. En Europe, sous l’impulsion notamment de l’European Association of Single-Sex Education (EASSE), la non-mixité est présente en Angleterre, en Irlande mais aussi en Espagne et en Suisse, où des expériences pilotes se sont développées. Parfois qualifiée de nouvelle option pédagogique, parfois décriée et plutôt vue comme une régression, la séparation des sexes à l’école s’accompagne de nombreuses controverses.

À partir d’une enquête qualitative par entretiens et observations (Bréau 2018) conduite auprès d’adolescents et d’adolescentes (14-15 ans) scolarisés dans des classes d’éducation physique et sportive en Suisse romande, cet article vise à saisir les effets de la non-mixité sur la formation des élèves. En se rattachant à l’approche du « doing gender », qui définit le genre comme une action (West et Zimmerman 1987), l’objectif de ce travail était de repérer des manières de « faire le genre » chez les élèves afin de questionner l’évolution des normes de masculinité et de féminité en contexte non mixte."

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Genre et aménagement de l’espace public : quels enjeux pour l’égalité ?

Elise Vinet est professeure d'université en France à Lyon 2. Elle est spécialisée dans les enjeux d'égalités des genres et les questions liées aux politiques publiques.

Elle est venue présenter ses travaux sur le genre et l'espace public lors d'une journée de séminaire organisée par le centre de recherche METICES de l'ULB.

Ce centre de recherche regroupe une quarantaine de chercheur·es qui travaillent sur les thématiques suivantes : migration, espaces, travail, institutions, santé et citoyenneté.

Vous trouverez ici la présentation power point qu'elle a réalisée pour l'occasion.

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