Rencontre UniPopIA – La Fourchette accueillie par Terrain d’Entente 

Retour d’un weekend sur le thème de la précarité et de l’alimentation

Des collectifs et des personnes en galère investies dans des actions pour l’accès à l’alimentation se sont réunies le dernier week-end d’avril, à Saint Etienne, afin d’échanger sur leurs pratiques et partager leurs victoires et leurs difficultés.

Le collectif Terrain d’Entente est actif dans la ville de Saint Etienne et a accueilli les groupes venus de France, de Belgique et de Bolivie. Pendant le weekend, nous avons alterné entre des moments d’échange et de convivialité, notamment grâce aux repas délicieux et généreux cuisinés collectivement avec les bénévoles de la cantine solidaire de Terrain d’Entente !

C’est à partir d’expériences locales autour de quatre thématiques que nous avons questionné les liens entre alimentation et précarité :

  • La distribution alimentaire: à partir de l’expérience de Cœurs Résistants à Rennes, nous nous sommes interrogé·es sur les moyens pour démocratiser l’accès à l’alimentation et sortir des logiques de charité.
  • Les cuisines et cantines solidaires: ces expériences se développent en ville comme en campagne pour nourrir des personnes et des territoires mais à quelles difficultés font-elles face ? Qui cuisine et qui mange ? Des membres de la Cantine sociale et solidaire de Cavaillon ont nourrit ces réflexions.
  • Les liens à la terre: l’expérience de Coopsol à Saint Etienne nous a montré l’importance de reconnaître et soigner le travail de celles et ceux qui produisent des aliments de qualité et les mettent à disposition des publics précaires.
  • Les caisses de solidarité alimentaire: ce sont des initiatives locales conçues pour rendre accessibles des produits alimentaires de qualité aux personnes avec des revenus modestes tout en soutenant celles et ceux qui les produisent et les distribuent.

Sans chercher de réponses immédiates ou concrètes aux questions posées, le fait de se réunir permet aux collectifs de repartir avec de nouvelles énergies. Se retrouver est un moyen pour tisser des liens, s’inspirer d’autres manières de faire et d’être et ainsi d’imaginer des chemins pour avancer ensemble.

Pour continuer à croiser nos regards et nos récits, les groupes souhaitent poursuivre les échanges via de plus petites rencontres. De cette manière nos collectifs se renforcent.

« Et si on passait de la charité au droit ?

Qu’il n’y ait plus « celui qui donne » et « celui qui reçoit »

Que le droit à une alimentation digne et choisie

Devienne une clé pour passer de la survie à la vie »

 

Extrait de la saynette réalisée par le groupe La Fourchette sur la violence alimentaire.

« Silence, on parle ! » à Namur : retour sur la journée

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Le samedi 6 juillet dernier, nous avons organisé un "Silence, on parle !" sur la Place d'Armes à Namur. Le thème de cette année était "Villes excluantes, villes inclusives : se sent-on à notre place dans nos villes ?"

Une scène ouverte a été installée afin que les 8 groupes puissent venir s'exprimer devant un public de passant·es. Les sujets étaient variés et concentrés autour de différents points : gentrification, politique et vie de quartiers, handicap, harcèlement (de rue), mobilité dans la ville, validisme, la place des femmes, l'intégration en tant que personne migrante, la grande précarité, sans-abrisme, et bien d'autres...

La place d'Armes s'est alors métamorphosée en plateau de tournage durant toute cette journée, puisque chaque présentation a été filmée, tout comme les débats et questions-réponses du public.

Les 8 groupes ont présenté :

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  • "Rien ne va plus, mais tout n'est pas foutu" par les Arsouilles pas andouilles de Namur (gentrification)
  • "Les étiquettes, c'est pour les pots de confiture" par le mouvement Personne d'abord de Verviers (handicap)
  • "Quand la rue papote et dénonce" par La joyeuse troupe de Molenbeek de Bruxelles (harcèlement & validisme)
  • "Faire confiance à ses rêves" par l'asbl Dora Dorès de Huy (la place des femmes)
  • "Variations météosophiques" présenté par la compagnie Voldwazo d'Eghezée (art et politique culturelle)
  • "#STOPMOBILIEREXCLUANT : contre les J.O. du mobilier agressif" par La cloche - Unipopia & Cabane de France (grande précarité)
  • "Bienvenue à tous·tes, vraiment ?" par Design for everyone de Charleroi (aménagement public)
  • "La galère jusque dans l'assiette, marre de ramasser les miettes" par Unipopia - Fourchette de Grenoble, St-Etienne et Paris (précarité alimentaire)
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Une rencontre haute en couleurs

Cette année, la rencontre a été suivie par la dessinatrice Marine Bernard, qui a réalisé des illustrations vivantes et représentatives des coups de gueule et cris du coeur qui ont été exprimés sur scène.

Retrouvez-les ci-dessous en cliquant sur leurs miniatures pour les agrandir :

Une rencontre.... "capacitation"

Depuis 25 ans, Periferia co-anime le Programme Capacitation Citoyenne pour mettre en valeur les énergies et intelligences collectives qui s'inscrivent dans l'intérêt général, tout en veillant plus particulièrement à la voix et aux points de vue de ceux qu'on entend moins. Bruxelles, Liège, Roubaix, Seine-Saint-Denis, Valenciennes, Dunkerque, Namur…vous en avez certainement déjà connues.

Pendant plusieurs années, ces rencontres n’ont plus eu lieu. Mais l’esprit est resté, les liens aussi… En 2022, nous avons redémarré les Rencontres « Silence, on Parle ! » pour permettre la rencontre entre des collectifs d’ici et d’ailleurs, le partage de pratiques, les croisements des luttes. L'année passée, c'était sur la Place Verte de Charleroi qu'avait eu lieu l'événement.

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En 2023, Periferia a eu 25 ans d’existence !

À la fin de l’année 1998, avec la création de Periferia, il y avait l’intuition que le travail mené au Brésil pouvait inspirer des démarches en Europe.

25 ans plus tard, nous constatons que de nombreuses personnes ont contribué et contribuent encore à construire des démarches qui cherchent et permettent d’encourager la parole et la participation des personnes les moins écoutées, de tisser des liens entre de nombreux groupes et personnes venues d’ici et d’ailleurs, d’initier des rencontres improbables, de construire d’autres décisions dans une perspective de droit à la ville…

25 années, c’est l'occasion de faire le point, de regarder derrière nous pour voir le chemin parcouru et de comprendre comment l'évolution de la participation ces 25 dernières années a orienté nos projets, nos visions, nos missions...

À travers une nouvelle série de podcast (initiée fin 2023), nous avons commencé à vous proposer de remonter dans le temps avec nous, pour resituer l'histoire de Periferia et ses combats, dans l'histoire plus large de la participation citoyenne.

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25 ans bien accomplis, c’est quoi ?

Ce sont 25 années de coconstruction, 25 années de projets de transformations soci·ét·ales, 25 années de connexions entre Periferia et l’Amérique Latine, 25 années de liens entre des gens sur plusieurs continents, d’inspiration mutuelle, de luttes similaires ou convergentes, de moments d’émotions partagées.

En 2024, Periferia a (enfin) célébré son premier quart de siècle lors d’un moment organisé en toute simplicité autour, notamment, de l’écoute d’extraits de la série de Podcast.

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Quelles traces voulons-nous laisser de cette célébration ? La série de podcast.

Cette série s’intitule « Pas Sans Nous ! ».

« Pas Sans Nous ! » pour rappeler l'importance de penser nos territoires avec les personnes concernées, avec celles qu'on écoute moins, avec les périphéries. Au fur et à mesure des épisodes, nous retraçons des grandes étapes de l'association, des dynamiques passées et en cours, et ce qu'il s'est passé en termes de participation citoyenne en Belgique et ailleurs. Cette série va encore s’étoffer dans le courant de l’année 2024.

Le premier épisode revient sur la naissance de Periferia : vous y entendrez comment Periferia a pris ses racines à Bruxelles, à partir d'expériences menées au Brésil dans les années 1990. On y entend 3 des fondateur·rices de l'association, Eliana Guerra, Yves Cabannes, et Patrick Bodart, nous expliquer d'où l'idée est venue, pourquoi Bruxelles, et surtout, les intuitions qui continuent d'influencer nos manières d'être et de faire.

Le second épisode retrace l’histoire de la participation en Belgique : il permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif. Vous y entendrez le politologue Min Reuchamps (UCL) qui nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle.

Retrouver notre série de podcasts en cliquant sur le lien en bas de page.

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Cliquez sur l'image pour accéder à la page des podcasts.

Pour une revitalisation de la démocratie : 1ère commission mixte wallonne

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Retour sur l'aventure du collectif qui a provoqué sa mise en œuvre : résultats, étapes-clés, difficultés et appropriation

Nouvelle date !! | 27 juin | Liège

Face à la crise démocratique qui sévit dans nos pays, des citoyen·nes se mobilisent…Ainsi, le collectif citoyen CaP Démocratie, acronyme pour Citoyen·nes au Parlement s’est constitué avec la volonté de soutenir la création d’un dialogue citoyen permanent en Wallonie.

Pour y parvenir, le collectif s’est appuyé sur l’article 130 bis du règlement du Parlement wallon.

C’est ainsi que le 14 juin 2023, le Parlement de Wallonie décidait – à l’unanimité - et pour la première fois de son histoire la mise en place d’une Commission délibérative mixtecomposée de 30 citoyen·nes tiré·es au sort et 10 élu·es.

Celle-ci a clôturé ses travaux le 25 février relayant positivement la suggestion du collectif au Parlement de Wallonie. Chaque groupe politique s’est positionné sur l’ensemble des recommandations de la commission lors d’une séance plénière du Parlement wallon ce 24 avril dernier.

Le collectif CaP Democratie a suivi tout le processus et vous propose de partager son regard sur cette expérience.

Vous avez envie d’en savoir plus :

  • sur l'approche de ce collectif et le déroulé de la commission mixte. Comment les citoyen•nes s’y sont pris ? Quelles ont été les étapes clés du processus ? Les difficultés rencontrées ?
  • sur les résultats obtenus. Nous décoderons les recommandations qui ont été faites par les citoyen•nes.
  • sur ce nouvel outil de démocratie délibérative qu'est le 130bis mais aussi sur les outils issus des recommandations : peuvent-ils faire progresser vos enjeux environnementaux ou sociaux, etc. ? Et si oui, le·squel·s choisir ?

Alors venez nous rejoindre le 27 juin de 18h30 à 21h30 dans les locaux d'Education-Environnement à Liège.

Informations pratiques

Quand ? Le 27 juin de 18h30 à 21h30 - Un sandwich sera offert.

Où ? Dans les bureaux d'Education-Environnement asbl - CRIE de Liège Parc du Jardin Botanique | Rue Fusch 3 à 4000 Liège

Pour qui ? Tous·tes citoyen·nes, collectifs, associations, souhaitant faire progresser la démocratie participative ou de faire évoluer ses pratiques citoyennes et militantes.

L’inscription est gratuite mais obligatoire (la désinscription aussi !).

La rencontre se poursuivra par un moment convivial pour poursuivre nos échanges.

Rencontre du groupe « Actions logement » à Montpellier

En mars 2024, des collectifs de France et de Belgique qui travaillent sur les enjeux du droit au logement et engagés dans la démarche Capacitation avec la Fondation Abbé Pierre, ont été accueillis par Luttopia à Montpellier pour réfléchir et dessiner différentes manières de visibiliser, soutenir et renforcer l’action collective autour du logement.
Luttopia, c'est un collectif qui depuis 2014 a occupé plusieurs bâtiments publics et accueilli des centaines de personnes et familles. En 2021, Luttopia se structure en association et s'engage dans une nouvelle étape : poursuivre l'accueil de personnes en galère via des conventions d'occupation. Une expérience significative pour accueillir cette rencontre autour d'actions pour le logement.

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Parmi les thématiques abordées lors de cette rencontre, celle de l’(in)occupation des lieux est apparue comme étant centrale. C’est ainsi que les collectifs ont eu l’envie de se saisir des « Marches du vide », déjà expérimentées à Namur et dans d’autres villes de Wallonie, comme outil de sensibilisation au droit au logement et de lutte contre le vide locatif à une échelle locale. Il s’agit de promenades guidées dont l’idée est de repérer la vacance immobilière afin de la questionner et la dénoncer.  De cette manière, ce dispositif met en lumière les dimensions politiques, sociales et légales liées à cette problématique dans nos territoires.

Au-delà de la découverte des expériences des un·es et des autres, il est apparu évident de voir comment le groupe pouvait aider Luttopia à faire face à un contexte local complexe : la convention d’occupation signée avec la Mairie de Montpellier prenait fin le 4 juin et l'association n’avait reçu aucune nouvelle proposition de lieu pour poursuivre ses activités d'accueil de jour et d'hébergement. La rencontre est alors devenue un espace de brainstorming collectif où personnes concernées, associations et professionnel·les (de Montpellier, d'autres villes françaises et belges) ont imaginé des pistes d'action pour que Luttopia puisse poursuivre ses actions.

Aujourd'hui, après plusieurs semaines de mobilisations et d'actions, Luttopia vient d'obtenir une prolongation de la convention d'occupation des lieux jusqu’à l’été 2025 ! Une petite victoire pour que l'accueil continue, même si elle reste de court terme et continue de poser la question de la pérennité des actions d'un collectif reconnu !!! Mais aussi, de nombreuses autres initiatives - à Montpellier et dans d'autres villes - qui développent des alternatives pour des solutions de logement et d'accueil pour tou·tes.

Parcours-découverte de projets soutenus – Inspirons le quartier

Dimanche 23 juin de 14h00 à 16h30 - Anderlecht (Compas) et Molenbeek (centre historique)

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Des projets de quartier, portés par des groupes d’habitants, pour agir sur leur environnement de quartier, augmenter la cohésion entre les habitants, le lien à la terre, apaiser la mobilité dans leur quartier, ça vous intéresse ?

Le dimanche 23 juin en matinée, nous vous proposons de découvrir des projets accompagnés et soutenus financièrement par « Inspirons le Quartier ».

À partir de 14h00, les porteurs des projets vous présenteront au « Clos Zinneke » à Anderlecht, un projet de mobilité apaisée dans le quartier et au « Jardin Majorelle » à Molenbeek, un jardin nourricier urbain.

De quoi faire le plein d’inspiration et de conseils pour lancer un projet dans votre quartier en répondant à l’appel à projets Inspirons le Quartier !

Informations pratiques :
  • Quand :le dimanche 23 juni 2024 de 14h à 16h30
  • Où :Anderlecht quartier Compas (lieu exact de rendez-vous confirmé lors de l’inscription)

Les déplacements entre les projets se feront et à pied (25 minutes)

  • Attention : Nombre de places limitées à 20 personnes ; Inscrivez-vous vite et pensez à nous prévenir en cas de désistement.
Programme de la visite :
  • 14h00 – 15h00 :Accueil par les porteurs du projet « Clos Zinneke » et présentation de leurs réalisations : une chicane, un nouveau passage piéton, des jeux dans les venelles, un tableau d’information pour le quartier, un bac à sable / banc public, une fresque…
  • 15h00 – 15h25 : Trajet vers le second projet
  • 15h30 – 16h30  : Accueil par les porteurs du projet « Jardin Majorelle »: visite du jardin, découverte du poulailler, partage autour du potager collectif, des plantes aromatiques, des arbres fruitiers et de la pergola de raisins et kiwis, information sur le compost collectif…
  • 16h30 : Derniers échanges autour d’un café/thé, petits gâteaux..

Suite et fin de la campagne d’OpenConstitution. Quels résultats ?

Notre campagne d’Open Constitution auprès des partis politiques s’est clôturée mi-mai. Armés de notre conviction que la démocratie passe avant tout par le dialogue et la délibération, nous sommes allé·es à la rencontre des partis politiques dits traditionnels. Nous avons rencontré tous les partis flamands et francophones, exceptés Défi, le PTB et le Vlaams Belang restés sourds à nos appels.

Nous avons interrogé chacun d’eux sur leur vision de la démocratie et sur la manière de renforcer les droits politiques. Vous pouvez lire le résultats de nos échanges avec les partis, en bas de cet article.

Vous pouvez également voir la synthèse des positions de partis réalisée par Cap Démocratie à partir des programmes politiques en cliquant ici.

Pour rappel, 3 instances politiques interviennent dans le choix des articles de la constitution qui pourront être ouverts à la révision lors de la prochaine législature ; à savoir la Chambre des représentantes, le Sénat et le gouvernement. La liste des articles qui pourront être revus doit être commune à ces 3 instances, ce qui souvent se traduit par le fait que l’on retient uniquement les articles qui sont communs aux 3 listes.

Depuis la fin de notre campagne, la liste a été arrêtée et les élections ont eu lieu.

Si tous les articles que nous espérions n’ont pas été retenu ; nous notons que l’ensemble du Titre 2 et l’article 195 l’ont été, ce qui constitue un (maigre) espoir.

L’article 195 : espoir ?

Quand l’article 195 est ouvert à révision (ce qui semble se présager), il est déjà advenu qu’il soit utilisé pour rendre révisables d’autres articles qui n’avaient pas été ouverts avant les élections. Ce stratagème a déjà été utilisé en 2012 et 2019.

À l’issue des élections qui se sont tenues le week-end dernier, les partis qui devraient constituer la prochaine majorité politique seront très certainement parmi les moins ouverts à renforcer nos droits politiques. L’espoir subsiste…en tout cas, pour Cap Démocratie, OpenConstitution et Periferia, une chose est sûre : il reste du pain sur la planche !

La révision de la constitution pour renforcer les droits citoyens

Une constitution pour demain…

Il y a 4 mois, une plateforme d’associations de renouveau démocratique a lancé une mobilisation autour d’une révision de la constitution ouvrant de nouveaux droits citoyens.

#OpenConstitution veut sensibiliser les partis et de les inviter à se positionner : souhaitent-ils intégrer de nouveaux outils d’expression citoyenne dans la constitution ? Dans notre pays, l’initiative législative appartient toujours et exclusivement au gouvernement, à la Chambre et au Sénat. Seule la consultation populaire est envisageable, mais elle reste inutilisée depuis 1951 et la question royale. En Belgique, ni référendum, ni assemblée citoyenne ayant un pouvoir de décision.

Or, la population veut exprimer sa citoyenneté autrement qu’avec un vote tous les 5 ans. Elle veut agir sur la prise de décision. Il est donc temps de faire évoluer notre démocratie. De nombreuses initiatives [1] ont vu le jour au niveau des Régions et de l‘entité fédérale, mais aucune n’est contraignante. Elles ne laissent pas aux citoyen·ne·s la possibilité de participer directement à la création de la loi.

Nous avons donc interpellé les partis représentés au Parlement. Pourquoi eux ? Car ils ont le pouvoir de définir quels seront les articles de la constitution soumis à révision lors de la prochaine législature. Nous les avons interrogés exclusivement sur la question des outils démocratiques. Nous les avons également rencontrés et leur avons donné la possibilité de répondre par écrit à nos questions. Voici les questions :

  • Quels sont les principes généraux qui doivent guider cette révision de la constitution ?
  • Quels sont les articles, en lien avec de nouveaux droits démocratiques, que votre parti va proposer d’inscrire sur la liste pour être soumis à révision de la constitution ?
  • Quels articles sont “intouchables” ?
  • Y-a-t-il des articles que vous souhaitez changer dans le but d’impliquer plus les citoyen·ne·s dans la prise de décision, en permettant :
    • des référendums ?
    • des préférendums (possibilité de faire un choix entre plusieurs propositions autres que “oui-non”) ?
    • des assemblées délibératives mixtes (citoyen·ne·s & élu·e·s) ?
    • des assemblées délibératives non-mixtes (uniquement citoyen·ne·s) ?
    • autres ?
  • Les outils devraient-ils être uniquement consultatifs ? Si ces outils donnaient un pouvoir de décision aux citoyen·ne·s, selon quelles modalités celui-ci s'exercerait-t-il ?
  • Envisagez-vous d’autres outils pour permettre à la population d’exercer partiellement ou complètement une prise de décision ?
  • Votre parti associera-t-il les citoyen·ne·s à la révision de la constitution ? Si oui, comment?  Aura-t-il un pouvoir contraignant dans le processus décisionnel ?
  • D’autres commentaires ?

Défi, le PTB et le Vlaams Belang sont restés sourds à nos appels. Voici un résumé des informations que nous avons obtenues.

Constitution, je t’aime… moi non plus

La volonté de réviser en profondeur la constitution l’emporte. Il y a des clivages gauche-droite et néerlandophone-francophone classiques à l'œuvre, mais il y a le ressenti de devoir renouveler un outil qui peine à jouer son rôle de référence pour la population. Néanmoins, certaines peurs sont présentes à l’heure d’ouvrir les débats. Des craintes d’un élan séparatiste ou d’une porte ouverte à des solutions plus populistes traversent les partis traditionnels, de droite comme de gauche.

Ces craintes semblent, élections après élections, devenir plus importantes. Elles font aussi écho à des arguments souvent utilisés pour décrédibiliser l’appel à une démocratie intégrant plus les citoyen·ne·s dans la décision politique. Quid si une majorité (par exemple, linguistique) dictait ses volontés à une minorité ? Quid si des extrémistes prenaient le dessus dans une assemblée pour avancer des idées anti-démocratiques ?

L’article 195 est symbolique de ces “je voudrais bien mais…”. Il semble, d’une part, important de le réviser pour décadenasser la constitution et l’adapter à des réalités plus actuelles. D’autre part, certains partis craignent aussi qu’il ne soit utilisé par des partis situés aux extrêmes pour déconstruire nos acquis sociaux et démocratiques. Et par la suite, le cadre national.

Nous avons aussi posé la question de l’implication des citoyen·ne·s dans le processus de révision. Ecolo-Groen (parti écologiste francophone et néerlandophone) et l'Open VLD (libéraux flamands) sont les seuls à plaider pour une ouverture du 195 qui permette aux citoyen·ne·s d’avoir un impact décisionnel. Les autres partis sont pour une consultation large, hormis le Vlaams Belang, mais cette consultation laisse la décision finale au politique selon des procédures favorisant un certain entre-soi. Ainsi, si le PS plaide pour un Sénat citoyen ayant pour mission de faire des propositions de dispositions à inscrire dans la constitution, ce rôle reste consultatif.

Participation citoyenne, je t’aime… moi non plus

Il y a 5 ans, Agora.Brussels a questionné les partis au pouvoir. Étaient-ils d’accord d’intégrer dans leur programme la mise en place d'assemblées citoyennes tirées au sort et ayant un pouvoir de décision? Aucun parti en 2019 ne souhaitait cela. Le soutien à des assemblées consultatives était timide.

Aujourd’hui, bon nombre de partis ont évolué à propos de la démocratie participative, voire plus directe. L’exemple suisse revient souvent, même s’il ne semble pas toujours parfaitement connu. C’est un imaginaire souhaitable.

La consultation populaire à tous les niveaux de pouvoirs paraît acquise. Le traumatisme de la consultation royale de 1951 semble dépassé. L’ordonnance spéciale adoptée en fin de législature par le Parlement bruxellois montre que cet outil pourrait être intégré dans l’arsenal démocratique. Elle offre le droit d’initiative de lancer une consultation tant au Parlement qu’à la population.

Le référendum semble aussi être une réalité acceptable pour tous les partis. Le PS reste silencieux à ce propos tout au long des 1220 pages de son programme et dans les réponses qu’il nous a données. Les conditions pour le lancer varient selon les partis. Tous mettent en avant l’importance de cadrer la démarche. La question doit être formulée avec pertinence, dans le respect de la Convention européenne des Droits humains ou de la constitution. Il est aussi important de poser des cadres pour la campagne précédant le référendum afin de ne pas cliver la population et d’avoir un code régissant l’action des parties prenantes.

Des balises semblent importantes pour permettre notamment la prise en compte des communautés linguistiques. Il est important aussi pour les partis que les décisions soient légitimées par un nombre important de votant·e·s. Seuls Ecolo-Groen se prononce pour une prise en compte obligatoire du résultat. Le MR prône une approche laissant libre la participation et la sanction par le Parlement du résultat.

Des approches plus délibératives semblent aussi possibles. A ce propos,  le bicaméralisme fait l’objet d’une attention particulière. L’idée est de transformer le Sénat en Chambre citoyenne. Cela passe par une réforme en profondeur pour la plupart des partis. La N-VA plaide pour la suppression du Sénat et la fin de l’existence des deux chambres. Ecolo propose de supprimer le Sénat au profit d’une Chambre “Maison de la Démocratie” dans laquelle cohabiteraient le Parlement des représentant·e·s de la nation et des Assemblées de citoyen·ne·s tiré·e·s au sort.

Des commissions mixtes ou non-mixtes, au cours desquelles des citoyen·ne·s tiré·e·s au sort délibèreraient sont plus acceptées qu’il y a 5 ans. Leur rôle reste consultatif. Tous les partis s’accordent sur la nécessité d’accorder un statut spécifique aux personnes tirées au sort. Cela doit permettre au plus grand nombre de répondre positivement à l’invitation à participer et de favoriser la diversité des profils présents dans l’assemblée. La famille socialiste pose une contrainte de participation.

L’ensemble des partis voient dans cet outil une opportunité de dialogue avec la population.  C’est pourquoi ils insistent sur une prise en compte des résultats. Ainsi, la Chambre des représentants devrait faire la publicité des résultats et ses membres justifier en quoi une recommandation issue d’une commission citoyenne n’est pas prise en compte.

Un apprentissage de la démocratie à tous les niveaux

Les partis invitent à penser la participation au-delà de l’échelle fédérale. Les consultations, les (p)référendums ou les assemblées citoyennes doivent impliquer le plus grand nombre car elles sont perçues comme un outil d’apprentissage de la réalité politique. C’est pourquoi ils prônent leur mise en place aussi au niveau régional et local. Cela demande donc aussi une adaptation de la constitution pour donner l’autonomie d’actions à ces entités politiques.

Pour ouvrir le débat…

#OpenConstitution invite les partis à réviser la constitution en visant à long terme une réelle augmentation des droits citoyens dans la construction de la décision politique. Notre plateforme les invite aussi à ne pas faire de cette révision une sorte de “maintenant ou jamais” ou de rendez-vous pour “fixer le fonctionnement démocratique pour les 200 prochaines années”.

Notre pays fait souvent preuve d’une grande inventivité institutionnelle.

Veillons à faire de notre démocratie et de la constitution qui en établit les lignes de conduite des outils vivants, en construction et dans lesquels la société peut se projeter. C’est une nécessité pour que l’ensemble du pays se mette à souhaiter “un pays pour demain” qui soit caractérisé par un système politique décisionnel qui valorise un dialogue inclusif et équitable.

La question de la confiance est souvent au cœur des discussions lorsque l’on analyse la démocratie représentative. A travers le vote, la population exprime sa confiance envers les politicien·ne·s. A travers l’adoption de nouveaux modes d’implication des citoyen·ne·s dans la décision politique, il est l’heure pour les acteurs politiques de montrer qu’iels sont d’accord de faire confiance aux citoyen·nes.

[1] Il y a des commissions délibératives mixtes et un droit de consultation populaire citoyenne à Bruxelles. En Wallonie, une première commission mixte a vu le jour suite à une pétition portée auprès du Parlement. En Communauté germanophone, le Ostbelgien model a mis sur pied une Assemblée citoyenne et un conseil permanent.

« Silence, on parle ! » à Namur

Ce samedi 6 juillet, durant toute la journée, Periferia installera un plateau de tournage vidéo sur la Place d’Armes, transformant l’espace public en véritable « espace public de débat ». 

Le principe est de permettre à des personnes à qui on ne donne habituellement pas la parole, d’exprimer, face caméras, un point de vue, une revendication, un vécu devant un public composé de passant·es et de collectifs, associations et citoyen·nes réuni·es. Après chaque intervention sur scène, un dialogue avec le public permettra d’approfondir et échanger des points de vue.

La journée se déroulera autour du thème : « Villes excluantes, villes inclusives : nous sentons-nous à notre place dans nos villes ? ».
Une dizaine de collectifs partageront leurs coups de gueule et/ou coups de cœur : lutter contre la gentrification, se faire une place dans la ville en tant que femmes migrantes, revendiquer le droit d’habiter quand on est locataires de logements sociaux, trouver sa place comme personne en situation de handicap, lutter contre les discriminations et violences motivées par l’homophobie, défendre et promouvoir une alimentation digne pour les personnes en grande précarité, questionner le mobilier urbain excluant, etc…

Les groupes viennent de Namur, d’autres villes de Belgique, de France et de Bolivie.

Rejoignez-nous entre 11h et 18h pour écouter ces messages, réagir, partager votre regard et rencontrer des initiatives inspirantes d’ici et d’ailleurs !

Un événement ouvert à tous·tes, libre d'accès à tout moment et gratuit !

 

Vous souhaitez être présent·e dans le public et participer au repas de midi ?
Vous pouvez vous inscrire en remplissant notre formulaire en ligne.

À noter, que le repas est offert mais qu'il ne sera pas possible de tenir compte des allergènes particuliers. Nous proposerons toutefois une version végétarienne.

Programme de la journée

Matin

Mot de bienvenue


11h :
"Rien ne va plus, mais tout n'est pas foutu" présenté par les 'Arsouilles pas andouilles' de Namur

11h30 : "Les étiquettes, c'est pour les pots de confiture" présenté par le mouvement 'Personne d'abord' de Verviers

12h : "Quand la rue papote et dénonce" présenté par 'La joyeuse troupe de Molenbeek' de Bruxelles


12h30 : Pause

Après-midi


14h :
"Faire confiance à ses rêves" présenté par 'Dora Dorès' de Huy

14h30 : "Variations météosophiques" présenté par Voldwazo d'Eghezée

15h : "#STOPMOBILIEREXCLUANT : contre les J.O. du mobilier agressif" présenté par 'La cloche - Unipopia & Cabane' de Bruxelles


15h30 : Pause


16h :
"Bienvenue à tous·tes, vraiment ?" présenté par 'Design for everyone' de Charleroi

16h30 : "Depuis le 9 juin, je m'inquiète", une prise de parole individuelle de Charleroi.

17h : "La galère jusque dans l'assiette, marre de ramasser les miettes" présenté par Unipopia - Fourchette de Grenoble, St-Etienne et Paris

17h30 : Clôture dansée - Appropriez-vous la place d'Armes au son de DJ Ángela (Bolivie)

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Save the date et appel à candidat·es : Rencontre « Silence on parle !  » à Namur, le 6 juillet 2024 !

Par Alex VANDERWALLE | 12 mars 2024

Après l’enthousiasme et l’énergie suscitée par l’édition carolo de l’an dernier, Periferia, grâce au soutien d’Action vivre ensemble, organise une nouvelle rencontre à Namur. Celle-ci se tiendra le samedi 6 juillet de 10h à 18h sur la Place d’Armes de Namur. Le thème abordé tournera autour des enjeux du droite à la Ville, de la Ville […]

Quand les discriminations s’expriment… (vidéo)

Par Alex VANDERWALLE | 20 février 2024

Quand les discriminations s’expriment dans l’espace public En mettant en valeur des paroles trop souvent tues, cette publication cherche à souligner différentes formes de discriminations. La vidéo ci-dessous présente des collectifs de citoyen·nes qui s’expriment publiquement autour des discriminations dans le quotidien (validisme, précarité, âgisme, sexisme, etc.) et aux intersections qui se situent entre elles. […]

« Silence, on parle ! » à Charleroi : les échos de la journée

Par Fanny THIRIFAYS | 10 juillet 2023

Le 31 mai dernier, le « Silence,  on parle » se tenait sur la Place Verte de Charleroi, à côté du centre commercial rive gauche. En installant un plateau de tournage sur cette place, « Silence, on parle !  » transforme l’espace public en véritable « espace de débat public ». Le temps d’une journée, une douzaine de […]

HISTOIRES / Faire changer le regard sur le sans-abrisme avec le collectif C-Prévu à Charleroi

Par Deborah HOBE | 13 mai 2020

  Contacter C-Prévu : Téléphone : 0499/22.66.79. Mail : info@cprevu.be Siteweb : www.cprevu.be Page Facebook : @cprevu Récit de Maurice Assez, Sandra Bullido-Iglesias et Jean-Mi Lamy « L’aventure a débuté lorsque nous étions tous les trois à la rue… » Jean-mi, Sandra et Maurice c’est avant tout une histoire d’amitié qui est née au sein de l’asbl Comme chez Nous (lieu […]

Publication / Silence, on parle ! Faire débat dans l’espace public

Par Deborah HOBE | 19 décembre 2019

Pour télécharger la publication en format PDF, cliquez sur l’image !

Pas sans nous ! Episode #2 : Histoire de la participation citoyenne en Belgique

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Dans ce deuxième épisode de notre série « Pas Sans Nous ! », le politologue Min Reuchamps (UCL) nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Nous parcourons ainsi les grandes mobilisations des années 60-70 et les crises qui ont suivi, pour arriver à la phase d’institutionnalisation de processus participatifs que la Belgique connait en ce moment.

Cet épisode permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif.

Pour soutenir les collectifs souhaitant réformer la constitution et permettre ainsi d’ouvrir la voie à des référendums en Belgique, c’est par ici : https://openconstitution.be/fr/

Retrouvez la transcription en bas de cette page.

Méthodologie

Ce podcast s’intéresse aux grandes évolutions de la participation en Belgique de la fin du XIXè siècle à nos jours. En suivant la présentation du politologue Min Reuchamps, il retrace les grandes étapes et les tournants qui ont permis à différents modèles de participation citoyenne d’émerger et d’être institutionnalisé.

Ce podcast peut faire l’objet d’une écoute collective comme individuelle – de manière séquencée ou continues. Il se veut didactique et est accompagné de plusieurs autres supports téléchargeables et mobilisables dans le cadre d’une animation avec un groupe :

  • différents schémas et notes qui résument et illustrent les contenus abordés et/ou clarifient des concepts
  • une retranscription du contenu
  • une série de questions permettant d’approfondir la réflexion et de nourrir un échange au sein d’un groupe
  • des références pour aller plus loin.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir / les télécharger !

1. La Belgique et ses 3 piliers

Une société « pilarisée », c'est une société dans laquelle les trajectoires de vie des individus sont déterminées en grande partie par leur appartenance à un pilier. toute notre vie sociale et citoyenne tourne autour des organisations liées à notre pilier. Les individus côtoient donc majoritairement des personnes issues du même pilier qu'elles et eux, et seules les élites représentantes de chaque pilier débattent et décident des orientations que prennent la société.

2. Les corps intermédiaires

« Les corps intermédiaires » : l’ensemble des groupes sociaux qui se trouvent entre les individus et l’État.

3. Ligne du temps des évolutions de la participation en Belgique

4. Démocratie ≠ Participation

5. Être représentatif, c’est impossible en démocratie !

Choisir la démocratie – comprise au sens strict comme le pouvoir exercé directement par le peuple – comme système de gouvernance d’un pays est pratiquement impossible. (Cela requiert nécessairement de passer par un système de représentation mais qui ne sera jamais représentatif.) Face à ce constat – mêlé à une volonté des élites de ne pas répartir les pouvoirs de manière égale – nos pays se sont tournés vers la démocratie représentative.

NB : On pourrait aussi imaginer d'autres formes de gouvernance que la représentation: comme le tirage au sort où les personnes ont des mandats décisionnels sans prétendre représenter un autre groupe que soi-même ou la  désignation de membres venu·es de multiples groupes à participer à des assemblées citoyennes.

Qu’il s’agisse d’assemblées citoyennes, de jurys ou d’élu·es politiques, on ne peut jamais atteindre une parfaite représentativité.

Nous parlons plus couramment de diversité des points de vue à impliquer dans le débat, ce qui reflète davantage la diversité de la société, sans pour autant la reproduire statistiquement, même dans un petit échantillon.

Via l'élection, la logique est de représenter dans nos parlements la diversité des opinions politiques, et non pas de nos identités. Et depuis l'origine de nos démocraties, les parlements n'ont jamais été à l'image de nos sociétés, bien que cela évolue (les profils socio-économiques, mais aussi l'âge moyen ou le genre des élu·es n'a jamais reproduit - à petite échelle - la société belge).

Sachant que nos manières de voir le monde, et donc d'exercer le pouvoir est influencée par qui nous sommes et notre position dans la société, la légitimité des élu·es à pouvoir parler "au nom de" est facilement remise en cause.

6. Quelques questions pour poursuivre la réflexion

  • Est-ce que les dispositifs de participation complémentaires au système actuel permettront de réellement partager les pouvoirs dans la société ?
  • Doit-on imaginer un tout autre modèle démocratique ? Lequel ? Sur quels principes le construire ?
  • Faut-il être expert·e ou professionnel·le pour participer au système politique ?
  • Pouvons-nous imaginer des mécanismes de participation sur des grands territoires où la réelle démocratie délibérative ne peut se faire qu'à des échelles locales ?
  • Et finalement, comment inventer un système politique dans lequel tout le monde a sa place et sur lequel chacun·e a une influence égale

On est passé·es à la télé !

Periferia_TV

Vous l’avez peut-être vu le 7 février dernier, la RTBF a programmé une soirée spéciale « démocratie participative » qui a mis en lumière l’engagement de Periferia pour un renouveau démocratique.

Elle a diffusé le documentaire de François Gonce et Laurence Buelens « Elections, piège à cons » qui a suivi pendant un an l’engagement du collectif CAP Démocratie, dont Periferia fait partie, pour obtenir un dialogue citoyen·nes-élu·es permanent en région wallonne, comme il existe en communauté germanophone.

Le documentaire questionne le désenchantement pour la démocratie, le tirage au sort comme outil de revitalisation et interroge de nombreux·ses citoyen·nes sur leur rapport aux élections. Nous vous le conseillons tant il est intéressant et agréable à regarder.

Une émission QR le débat a suivi le documentaire, confrontant 4 partis traditionnels (PS, MR, Les engagés et Ecolo) à des initiatives citoyen·nes innovantes.
Fanny y est intervenue pour CAP Démocratie et Periferia, au côté du parti Blanco (prônant la prise en compte des votes blancs), de We Need to talk (assemblée de citoyen·nes tiré·es au sort qui ont débattu durant 6 jours d’une réforme du financement des partis…et dont aucune recommandation n’a été prise en compte par les élu·es politiques).
Le débat a démontré qu’il est primordial de faire évoluer notre démocratie et que ce changement de se fera pas sans pression de la société civile.

Si vous ne l’avez pas encore fait, nous vous invitons donc à soutenir notre pétition pour l’évolution de la Constitution. 😉

Vous pouvez encore voir le documentaire et l’émission via Auvio :

Save the date et appel à candidat·es : Rencontre « Silence on parle !  » à Namur, le 6 juillet 2024 !

Appel_SOP

Après l’enthousiasme et l’énergie suscitée par l’édition carolo de l’an dernier, Periferia, grâce au soutien d’Action vivre ensemble, organise une nouvelle rencontre à Namur. Celle-ci se tiendra le samedi 6 juillet de 10h à 18h sur la Place d’Armes de Namur. Le thème abordé tournera autour des enjeux du droite à la Ville, de la Ville excluante, comment lutter contre, comment la rendre plus inclusive…

C’est quoi un « silence, on parle ? », « à quoi ça sert ? » : (re)découvrez la page de l’édition 2023 en cliquant ici et notre analyse  « Silence, on parle ! » à Charleroi :  quand des citoyen·nes exercent leurs droits de s’exprimer et… de faire Ville ! »
   

Nous vous invitons à :

  1. Bloquer la date du samedi 6 juillet dans vos agendas !
  2. Informer autour de vous les groupes et organisations qui pourraient être intéressé·es de vivre cette journée d’expression et de débat dans l’espace public.
  3. Nous cherchons encore 5 collectifs pour monter sur scène et partager leur lutte. Vous en connaissez un super ? Parlez-en lui ou envoyez-nus leurs coordonnées !

Coffret d’animation « Design Inclusif »

1_Pack_Design_Inclusif

Pour avoir accès au coffret d'animation (qui comprend le livret et les cartes de jeux), envoyez-nous un mail à l'adresse contact@periferia.be.

Nous proposons un prix de 10€ (prix coûtant) pour le coffret. Néanmoins, n'hésitez pas à nous dire si ce prix est trop élevé pour vous et nous pouvons adapter le tarif ou rendre certains exemplaires gratuits ! 

Vous pouvez lire la publication accompagnant le coffret d'animation en cliquant sur cette image :

Quand les discriminations s’expriment… (vidéo)

Quand les discriminations s'expriment dans l'espace public

En mettant en valeur des paroles trop souvent tues, cette publication cherche à souligner différentes formes de discriminations.

La vidéo ci-dessous présente des collectifs de citoyen·nes qui s’expriment publiquement autour des discriminations dans le quotidien (validisme, précarité, âgisme, sexisme, etc.) et aux intersections qui se situent entre elles.

Conscients de l’importance des formes d’animation pour prendre en compte et donner leur place aux discriminations, nous proposons une note (accessible ci-contre) qui accompagne la vidéo pour penser des animations plus inclusives.

Pour visionner la vidéo, c'est juste ici.

Pour des animations plus inclusives

Vous pouvez retrouver le document destiné aux animateur·ices. Il s'agit d'un outil d'animation dont le but est de (re)donner la place à chacun·e dans l'espace public.

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Vers une gestion partagée du nouveau Centre de quartier de la Gare de l’Ouest

Depuis quelques mois, Periferia accompagne la commune de Molenbeek dans une réflexion sur la gestion du centre de quartier qui verra le jour à côté de la gare de l’ouest à la rentrée prochaine. Ce centre comprendra des locaux sportifs, associatifs, polyvalents et un petit espace de restauration. En s’inspirant du CLT et du Centre Communautaire Maritime de Molenbeek, l’objectif est de construire un modèle basé sur une gestion conjointe d’habitant·es, d’associations et de la commune. D’ici à la fin des travaux (le centre tant en construction), Periferia va ainsi accompagner la mise en place d’un groupe porteur, qui comprend à la fois des habitant·es du quartier, des associations qui y sont actives, et des représentant·es politiques et de l’administration molenbeekoise. Ce groupe aura pour mission de définir ensemble le fonctionnement du futur centre (quelles associations occuperont les locaux, quels horaires d’ouverture seront mis en place, quelles possibilités d’accès aux salles pour les habitant·es…) et de rédiger les statuts de l’ASBL gestionnaire du lieu.

Ce 29 novembre, Periferia a animé la Commission de Quartier du contrat de quartier Autour du Parc de l’Ouest, pour laquelle l’objectif était double :

  1. Présenter le projet de centre et le processus menant à une gestion collective ;
  2. Identifier des premières personnes et associations désireuses de prendre part au groupe porteur.

Cette soirée a également permis un premier échange entre les personnes présentes concernant les besoins et envies pour le centre (en termes d’activités, d’équipements…) et d’identifier les potentiels mais également les risques pressentis : des premiers pas pour prendre conscience des différents point-de-vue des personnes présentes, mais également des endroits où tous·tes se rejoignent.

Nous voilà donc parti·es pour un processus qui durera jusqu’à septembre prochain. Merci à toutes les personnes présentes ce soir-là. Nous avons été heureuses d’ouvrir le champ des possibles et nous nous réjouissons de continuer sur cette lancée !

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Source image : Periferia aisbl

Vous êtes une association active dans le quartier de la gare de l’Ouest, ou un habitant·e du quartier et vous êtes intéressé·e de rejoindre la réflexion collective sur le futur centre de quartier ? Il n’est pas trop tard, contactez-nous pour être tenu·e au courant des prochaines étapes !

Vous pouvez retrouver les informations concernant ce projet, à cette adresse.

En 2024, on fête les 25 ans de Periferia !

Periferia a vu le jour à Bruxelles, en septembre 1998. En septembre 2023, l'association a donc passé le cap des 25 ans. On ne pouvait pas ne pas fêter ça ! L'équipe planche sur l'organisation de cet événement spécial.

Gardez un oeil sur nos prochaines newsletters pour en savoir plus ! 🥳

 

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Source image : rawpixel.com sur Freepik.

La démocratie… va mal

Couverture publication démocratie

En 2022, Periferia s’est lancée dans l’aventure de CaP Démocratie : un collectif réunissant des citoyen·nes préoccupé·es par l’avenir de notre démocratie et désireux·ses de la renforcer. Au fil de nos discussions et pérégrinations sur les marchés et dans les festivals (pour collecter des signatures pour notre pétition), nous nous sommes rendu·es compte à quel point ce sujet de notre démocratie et de son affaiblissement continue d’intéresser les citoyen·ne,s mais reste un sujet complexe et peu clair.

 Nous nous sommes donc attelés, durant un an et sur base de nos échanges avec d’autres collectifs et défenseur·ses de la démocratie, à produire cette étude et explorer 3 socles importants:

  • D’abord, se doter d’une vision commune (mais pas trop complexe) des socles sur lesquels repose notre système démocratique :  « La démocratie »
  • Ensuite, à partir de critiques et faits régulièrement entendus, de pointer les mécanismes par lesquels notre système démocratique s’affaiblit : « La démocratie va mal… ?! »
  • Enfin, en analysant ces affaiblissements, nous tentons de mettre en évidence les comportements (de vigilance, de vote, d’implication, de contre-pouvoir) qui alimentent ces affaiblissements et/ou ceux que nous pouvons avoir pour les éviter ou les contrer : « En quoi ça me concerne ? »

En complément de cette étude, nous proposons une série de fiches (qui continuera d’être nourrie par la suite) qui repartent de faits politiques récents et cherche à en analyser les conséquences au-delà de la thématique dans lesquelles elles s’inscrivent directement. Nous vous invitons à les explorer, voire même à les nourrir !

Pour télécharger la publication, cliquez sur l'image.

Bientôt en fusion…

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Source image : Hunt-er de pixabay sur Canva.

Nous vous en avions déjà touché un mot lors d’une dernière newsletter... Periferia, grâce à l’aide précieuse de Stéphane Van Eede,  s’est lancée dans l’exploration de l’épineuse question d’un potentiel nouvel épisode de fusions des communes en Wallonie. Perspective improbable ? Ce n’est pas dit… Quoiqu’il en soit, nous nous sommes emparées du thème et finalisons une étude qui sera prochainement à votre disposition. A partir des leçons tirées des fusions des ’70 et de la plus récente expérience de Bastogne et Bertogne, nous tentons de tirer des fils pour mieux préparer les citoyen·nes afin qu’ils et elles puissent se faire entendre voire faire partie de futurs processus de ce genre.

Étude historico-politique et guide pratique pour comprendre ces enjeux… à découvrir bientôt !

Un accueil de jour revisité 2.0

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Source image : © Kat dem’s

Magdala, vous connaissez ? C’est un espace d’accueil de jour pour personnes en situation de grande précarité situé à Lille, dans le quartier de Wazemmes. Durant la covid, les restrictions de fréquentation du lieu ont obligé les équipes à choisir qui pourrait ou non venir prendre un café et un petit déjeuner à Magdala. Une situation insupportable pour plusieurs accueilli·es. Alors, iels se sont réunis et ont proposé à l’équipe d’ouvrir un 2e espace : l’accueil du bas, dont iels assumeraient l’organisation et le suivi… en auto-gestion. Et voilà l’aventure qui se lance !

Notre équipe a eu la grande chance d’aller à la rencontre de ces accueilli·es devenu·es accueillant·es et d’écrire avec elles et eux le récit de cette initiative peu habituelle. L’envie d’en faire un livre, illustré, coloré s’est rapidement imposée. Et grâce aux pinceaux et au talent de Kat, voilà qui sera bientôt chose faite. Le texte est prêt, les dessins aussi… Il ne reste plus qu’à tout assembler et passer à la presse.
Les plus chanceux·ses ont pu les découvrir lors d’une exposition début décembre. On vous en dévoile donc un peu…  et si vous êtes vraiment très curieux·ses, on vous invite à revoir leur présentation lors du dernier « Silence, on parle ! » de Charleroi.

À découvrir tout prochainement !

Une recherche populaire

Développement pouvoir d'agir - Solenn Bihan
Développement pouvoir d'agir - Solenn Bihan

Source image : © Solenn Bihan

Durant toute l’année 2023, Periferia a accompagné le CAPEP, une association valenciennoise d’insertion sociale et professionnelle profondément ancrée dans des pratiques de développement du pouvoir d’agir. Leur slogan : « Agitateur de potentiels »

Le projet ? Un recherche populaire ! Une quoi ? Un processus de capitalisation et transmission de savoirs populaires « chauds » (en opposition aux savoirs froids et distanciés des approches scientifiques plus répandues). Nous sommes donc repartis de l’expérience et des témoignages d’une diversité de personnes en lien avec l’association : des personnes accompagnées et anciennement accompagnées, des professionne·les, des membres de la direction, des partenaires…

Sur quoi ? Après 50 ans d’existence, le CAPEP souhaitait faire un état des lieux de leur projet fondateur : en quoi le projet et les pratiques du CAPEP favorise le développement du pouvoir d’agir ? Quelles sont les conditions de ce développement ? Par quelles postures cela est-il favorisé ? Sur quelles pratiques cela repose ?… Autant de questions que nous avons exploré durant une année, lors d’ateliers mensuels menés avec un groupe mixte de chercheurs et chercheuses populaires.

L’étude sera disponible début 2024, dans une version illustrée que l’on a hâte de vous partager.
L’envie nous titille également de capitaliser autour de cette expérience, et d’autres, pour explorer davantage la démarche d’une recherche populaire. Qu’en dites-vous ?!?

Vous pouvez télécharger le document juste ici.

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(Re)Penser le mobilier urbain au prisme du genre

Depuis plusieurs années, Periferia accompagne des groupes de jeunes femmes pour mener une réflexion sur leur place dans l'espace public. Comprendre les usages genrés de cet espace (c'est-à-dire comment notre genre conditionne notre appropriation des espaces extérieurs), c'est à la fois questionner les rôles de genre, et les décisions concrètes qui déterminent l'aménagement de nos places, nos parcs, nos rues...

Le postulat de départ de cette publication est celui là : l'espace public, et le mobilier urbain qui le compose ne sont pas neutres. En effet, l'aménagement de cet espace est issu de décisions politiques et influence notre manière de nous déplacer seule·e ou en groupe, de nous arrêter (ou non), de nous sentir bienvenu·es ou pas.

A partir de 3 jours d'ateliers menés avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek, cet outil pédagogique retrace les méthodologies d'animation que nous avons employées pour penser les espaces publics et le mobilier urbain au prisme du genre.

En plus du livret comprenant une mise en contexte des enjeux liant le genre et l'espace urbain ainsi que des fiches méthodologiques, un coffret d'animation reprend des cartes de jeu et d'inspiration.

 

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.