Pas sans nous ! Épisode #4 : Participation dans les quartiers

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S’il y a toujours eu des habitant·es qui ont tenté de faire entendre leurs voix et d’influencer leur vie de quartier, l’arrivée de processus participatifs venus des élu·es en Belgique remontent à peu près aux années 90.

Quelles-sont les limites de ces dispositifs de participation  pour penser une meilleure distribution des pouvoirs ? Quel lien entre élu·es et non-élu·es est souhaitable selon nous ? Pourquoi penser la participation au niveau d’un quartier ? Quel potentiel politique y a-t-il dans les collectifs ou comité de quartier ?

Retrouvez la transcription bientôt ci-dessous.

Pas sans nous ! Épisode #3 : Capacitation citoyenne

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Cet épisode raconte la démarche « Capacitation Citoyenne », qui existe quasiment depuis l’existence de Periferia. En revenant sur des moments marquants de cette histoire, on explore les questions suivantes :

Quels groupes laissent des traces de leurs combats ? A quoi ça sert de se raconter ?

Comment, en tant que subalternes, issues de groupes minorisés, peut-on faire exister nos histoires, et les transmettre à d’autres ? Et enfin, comment se rencontrer, tisser des liens entre groupes minorisés ?

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Pas sans nous ! Episode #2 : Histoire de la participation citoyenne en Belgique

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Dans ce deuxième épisode de notre série « Pas Sans Nous ! », le politologue Min Reuchamps (UCL) nous aide à comprendre les différentes grandes étapes de la participation citoyenne depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Nous parcourons ainsi les grandes mobilisations des années 60-70 et les crises qui ont suivi, pour arriver à la phase d’institutionnalisation de processus participatifs que la Belgique connait en ce moment.

Cet épisode permet ainsi de replacer les actions de Periferia dans le contexte des évolutions liées à la participation citoyenne, et des réflexions sur notre système démocratique représentatif.

Pour soutenir les collectifs souhaitant réformer la constitution et permettre ainsi d’ouvrir la voie à des référendums en Belgique, c’est par ici : https://openconstitution.be/fr/

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Méthodologie

Ce podcast s’intéresse aux grandes évolutions de la participation en Belgique de la fin du XIXè siècle à nos jours. En suivant la présentation du politologue Min Reuchamps, il retrace les grandes étapes et les tournants qui ont permis à différents modèles de participation citoyenne d’émerger et d’être institutionnalisé.

Ce podcast peut faire l’objet d’une écoute collective comme individuelle – de manière séquencée ou continues. Il se veut didactique et est accompagné de plusieurs autres supports téléchargeables et mobilisables dans le cadre d’une animation avec un groupe :

  • différents schémas et notes qui résument et illustrent les contenus abordés et/ou clarifient des concepts
  • une retranscription du contenu
  • une série de questions permettant d’approfondir la réflexion et de nourrir un échange au sein d’un groupe
  • des références pour aller plus loin.
N'hésitez pas à cliquer sur les images pour les agrandir / les télécharger !

1. La Belgique et ses 3 piliers

Une société « pilarisée », c'est une société dans laquelle les trajectoires de vie des individus sont déterminées en grande partie par leur appartenance à un pilier. toute notre vie sociale et citoyenne tourne autour des organisations liées à notre pilier. Les individus côtoient donc majoritairement des personnes issues du même pilier qu'elles et eux, et seules les élites représentantes de chaque pilier débattent et décident des orientations que prennent la société.

2. Les corps intermédiaires

« Les corps intermédiaires » : l’ensemble des groupes sociaux qui se trouvent entre les individus et l’État.

3. Ligne du temps des évolutions de la participation en Belgique

4. Démocratie ≠ Participation

5. Être représentatif, c’est impossible en démocratie !

Choisir la démocratie – comprise au sens strict comme le pouvoir exercé directement par le peuple – comme système de gouvernance d’un pays est pratiquement impossible. (Cela requiert nécessairement de passer par un système de représentation mais qui ne sera jamais représentatif.) Face à ce constat – mêlé à une volonté des élites de ne pas répartir les pouvoirs de manière égale – nos pays se sont tournés vers la démocratie représentative.

NB : On pourrait aussi imaginer d'autres formes de gouvernance que la représentation: comme le tirage au sort où les personnes ont des mandats décisionnels sans prétendre représenter un autre groupe que soi-même ou la  désignation de membres venu·es de multiples groupes à participer à des assemblées citoyennes.

Qu’il s’agisse d’assemblées citoyennes, de jurys ou d’élu·es politiques, on ne peut jamais atteindre une parfaite représentativité.

Nous parlons plus couramment de diversité des points de vue à impliquer dans le débat, ce qui reflète davantage la diversité de la société, sans pour autant la reproduire statistiquement, même dans un petit échantillon.

Via l'élection, la logique est de représenter dans nos parlements la diversité des opinions politiques, et non pas de nos identités. Et depuis l'origine de nos démocraties, les parlements n'ont jamais été à l'image de nos sociétés, bien que cela évolue (les profils socio-économiques, mais aussi l'âge moyen ou le genre des élu·es n'a jamais reproduit - à petite échelle - la société belge).

Sachant que nos manières de voir le monde, et donc d'exercer le pouvoir est influencée par qui nous sommes et notre position dans la société, la légitimité des élu·es à pouvoir parler "au nom de" est facilement remise en cause.

6. Quelques questions pour poursuivre la réflexion

  • Est-ce que les dispositifs de participation complémentaires au système actuel permettront de réellement partager les pouvoirs dans la société ?
  • Doit-on imaginer un tout autre modèle démocratique ? Lequel ? Sur quels principes le construire ?
  • Faut-il être expert·e ou professionnel·le pour participer au système politique ?
  • Pouvons-nous imaginer des mécanismes de participation sur des grands territoires où la réelle démocratie délibérative ne peut se faire qu'à des échelles locales ?
  • Et finalement, comment inventer un système politique dans lequel tout le monde a sa place et sur lequel chacun·e a une influence égale

Pas sans nous ! – Episode #1 : Naissance de Periferia

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Dans ce premier épisode, vous entendrez comment Periferia a pris ses racines à Bruxelles, à partir d'expériences ménées au Brésil dans les années 1990. On y entend 3 des fondateur·rices de l'association, Eliana Guerra, Yves Cabannes, et Patrick Bodart, nous expliquer d'où l'idée est venue, pourquoi Bruxelles, et surtout, les intuitions qui continuent d'influencer nos manières d'être et de faire.

Bonne écoute !

Retrouvez la transcription ci-dessous.

Méthodologie

Pour accompagner ce premier épisode concernant la naissance de Periferia, nous proposons de partir de ce que nous avons identifié comme étant des manières de notre association d’inverser, ou du moins mettre en tension l’équilibre inégalitaire entre les centres (de pouvoir) et les périphéries.

Nous revenons ainsi sur 6 aspects de ce qui guide notre travail, qui chacun questionne les rapports de pouvoir favorisant le centre au détriment des marges, des personnes et des groupes laissé·es de côté, tant géographiquement que politiquement.

Chaque fiche présentée ici propose une façon de sortir du modèle hiérarchique centre-périphérie et est accompagnée de questions pour tenter de creuser ces enjeux dans vos contextes, vos projets, et avec les publics que vous accompagnez.

1. « Nada sin nosotros » : choisir les périphéries pour construire la ville

Construire la ville avec et à partir des périphéries plutôt qu’en partant des centres
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Les projets qui ont mené à la naissance de Periferia ont pris la direction de construire des « morceaux de ville », situés en périphérie, avec les personnes qui y habitaient. Il s’agit d’un moyen de contrer une logique technocratique qui veut que ce soient des expert·es, extérieur·es aux lieux qu’iels imaginent qui se chargent de penser des plans et de faire construire ces quartiers.

Au-delà de ça, il s’agit également de ne jamais faire « pour » des gens, sans elles et eux.

  • Connaissez-vous des expériences où des habitant·es de quartiers populaires / périphériques ont pu décider de l’aménagement de leur quartier ?
  • Avez-vous déjà pris part à la construction du territoire sur lequel vous habitez ?
  • La question de ne jamais faire « sans » les personnes concernées, comment se pose-t-elle dans vos actions ? quels défis cela pose ?

2. Inverser les liens entre l'Amérique Latine et l’Europe

Décentrer le « centre du monde » et la production de savoirs
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C’est une association brésilienne, le CEARA Periferia, qui a donné l’inspiration nécessaire à la création de Periferia en Europe. Faire venir en Europe des pratiques et des savoir-faires venus du Sud Global est une manière de rejeter le paradigme colonial encore bien ancré selon lequel l’Europe serait en « avance » sur le Sud et que le Nord aurait tout à lui apprendre.

Faire de l’Amérique Latine le centre d’où partent des savoirs et des expertises dont pourrait bénéficier l’Europe c’est décentrer notre regard, et faire un pas vers la décolonisation de nos savoirs.

  • Qu’est-ce que le fait de regarder cette carte du monde suscite en vous ?
  • Où vous situez-vous dans le monde ? êtes-vous habitué·e à ne pas être au centre ?
  • Où situez-vous les espaces de production des connaissances ? A quel point, vous inspirez-vous de ce qui s’écrit et se pense dans le monde non-occidental ?

3. Reconnaitre les savoir-faire et les pratiques : partir des savoirs empiriques

Partir de la pratique plutôt que de la théorie
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Un autre point abordé dans cet épisode est celui de la valorisation des savoirs empiriques, ceux qui viennent de nos expériences, de nos pratiques, et non de la théorie. Alors que nous avons tendance à partir de théories pour construire des projets, ou penser des solutions à des problèmes, il s’agit ici de partir de connaissances pratiques et de problèmes tels que les personnes concernées se les posent.

Il s’agit à nouveau de se décentrer, dans nos systèmes de pensées qui ont tendance à mettre sur un piédestal ce qui vient des intellectuel·les et théoricien·nes et à dévaloriser les connaissances pratiques des personnes marginalisées.

Sans dévaloriser les savoirs théoriques, il s’agit plutôt de ne plus hiérarchiser ces différents modes de connaissances et pouvoir passer de l’un à l’autre. Plutôt que d’invalider des connaissances pratiques si elles ne rentrent pas dans des théories, il s’agit de voir comment les expériences peuvent alimenter et renforcer les théories, et réciproquement.

  • Pensez à des expériences du quotidien où vous vous basez sur des savoirs pratiques et non théoriques pour résoudre des problèmes. Est-ce difficile à identifier ou pas ? Est-ce plus simple d’identifier une théorie (idée non remise en question) ou une pratique spontanée que vous faites sans savoir si cela se vérifie pour d’autres ?
  • Dans votre contexte, comment pourriez-vous valoriser les savoirs nés de l’expérience ?
  • Dans votre contexte, pourriez-vous facilement valoriser un apprentissage transmis par une personne marginalisée ? Devez-vous davantage justifier ou appuyer ce vécu que s’ils s’agissait d’une personne lambda ?
  • Comment pourriez-vous renforcer la construction de connaissances théoriques à partir de l’expertise du vécu des personnes concernées par des exclusions ?

Vous souhaitez lire la publication "Savoirs citoyens" ?
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4. Expérimenter dans les périphéries, sans attendre des centres qu’ils trouvent des solutions

Des périphéries résilientes où d’autres possibles existent, face à des centres rigides et figés
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Face à l’idée répandue de centres progressistes, modernes et favorisant l’innovation, nous opposons une vision des centres comme reproducteurs d’inégalités sociales, territoriales, économiques… et des périphéries comme espaces qui, face aux difficultés vécues, portent un potentiel d’expérimentation, d’imagination de solutions novatrices et répondant directement aux problèmes rencontrés.

Sans romantiser la précarité ou l’exclusion, il s’agit plutôt de sortir de préjugés binaires sur les espaces non dominants (ruraux, populaires, …) : soit conservateur et rétrograde, soit intrinsèquement solidaires et chaleureux.

Nous pensons ces espaces comme ayant le potentiel de sortir de logiques dominantes desquelles ils ne profitent pas, habités par des personnes en capacité d’inventer constamment des plans B, des manières de résister et de (sur)vivre. Nous souhaitons partir de ces réalités pour penser de nouvelles formes d’habiter nos territoires.

  • Quelles représentations vous viennent en tête lorsque vous décrivez des personnes habitant dans les centres urbains et les valeurs qu’elles portent ? Et des personnes vivant dans les quartiers populaires ? De celles issues de l’immigration ?
  • Vous souvenez-vous de moments où ces représentations ont été contrecarrées ?
  • Connaissez-vous des manières de faire alternatives qui ont pu se développer dans des quartiers populaires ou périphériques pour résoudre des problématiques locales ?

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"A cidade que queremos", une publication disponible en portugais
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5. Être extérieur·es aux initiatives pour les valoriser et pousser aux transformations

Periferia comme acteur périphérique des groupes accompagnés
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Dans l’épisode écouté, nous situons Periferia comme un élément étranger, décalé, un facteur exogène qui vient perturber les groupes accompagnés et ainsi tente de les faire avancer. En intervenant dans des groupes a priori étrangers à nous (parce que situés dans un autre territoire, milieu ou confrontés à des enjeux qui ne sont pas nécessairement les nôtres), nous voulons jouer ce rôle de facteurs exogènes menant aux changements sociaux. S’il est clair que les transformations sociales significatives ne peuvent être portées que par des personnes concernées, nous savons que nous poser en tant que soutien externe permet la valorisation du groupe (« on s’intéresse à nous »), la mise en lien avec d’autres (voir point 6.), et la mise à disposition d’outils réflexifs et d’action.

  • Introduire une tierce personne dans une dynamique implique de penser à la place de celle-ci : sa légitimité, son champ d’autonomie, les potentiels d’alliances ou de rupture dont elle est porteuse, etc. Comment abordez-vous ces sujets dans vos luttes, dans vos projets ?
  • Quelles place ou postures de personnes extérieures vous semble intéressante pour soutenir un groupe?

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6. Tisser des liens entre périphéries pour générer des nouvelles centralités « périphériques »

De multiples centralités interreliées plutôt qu’un système binaire et hiérarchique
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En faisant se croiser les groupes, et en tissant des liens entre des expériences, nous souhaitons favoriser l’émergence de nouvelles centralités, où les périphéries échangent et se renforcent en autonomie par rapport aux pouvoirs dominants, tout en conservant leurs manières de faire et richesses propres aux périphéries.

Créer des espaces de rencontre permet de s’inspirer de ce qu’il se passe ailleurs, et ainsi de faire se multiplier les espaces collectifs d’entraide, de soin, et de lutte face aux inégalités. Par-là, nous espérons également intensifier et renforcer d’autres manières d’agir, de construire des savoirs et de résister.

  • Vos projets sont-ils inspirés de visites ou de rencontres ?
  • Provoquez-vous parfois des rencontres improbables entre des groupes et personnes issues d’horizons et réalités très diverses ? Si pas, quelle rencontre de ce genre pourriez-vous expérimenter ?
  • Prendre du temps pour sortir de son quotidien et voir ce qu’il se passe ailleurs n’est pas toujours facile. Quand avez-vous l’occasion d’échanger avec des personnes impliquées dans d’autres luttes ou d’autres espaces ? Dressez la liste des sujets sur lesquels vous ne parvenez pas à avancer ou manquer d’inspiration : qui pourrait avoir rencontré ces mêmes questionnements ? qui pourrait avoir tenter d’y répondre ?