Projection du film : « Alerte à Molenbeek »

Periferia, la maison de quartier Bonnevie et l'association La Rue, vous invitent à la projection du film "Alerte à Molenbeek", le mardi 17 septembre, de 18 à 20h. Il s'agit d'un film réalisé par la réalisatrice Joana Salles avec la participation des locataires du logement social. Cette projection est gratuite et elle sera diffusée à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale (4 rue Mommaerts, Molenbeek-Saint-Jean).

Le film retrace le parcours du groupe ULLS depuis sa création en 2022, qui se sont rassemblés pour questionner la gentrification en cours dans leur quartier mais aussi pour faire valoir leur droit à un logement digne.

Le programme de la soirée :

  • 18H-18H15 : Accueil
  • 18H15-18H30 : Présentation
  • 18H30- 19H : Projection du film
  • 19H - 20H : Moment convivial et discussions

Rencontre UniPopIA – La Fourchette accueillie par Terrain d’Entente 

Retour d’un weekend sur le thème de la précarité et de l’alimentation

Des collectifs et des personnes en galère investies dans des actions pour l’accès à l’alimentation se sont réunies le dernier week-end d’avril, à Saint Etienne, afin d’échanger sur leurs pratiques et partager leurs victoires et leurs difficultés.

Le collectif Terrain d’Entente est actif dans la ville de Saint Etienne et a accueilli les groupes venus de France, de Belgique et de Bolivie. Pendant le weekend, nous avons alterné entre des moments d’échange et de convivialité, notamment grâce aux repas délicieux et généreux cuisinés collectivement avec les bénévoles de la cantine solidaire de Terrain d’Entente !

C’est à partir d’expériences locales autour de quatre thématiques que nous avons questionné les liens entre alimentation et précarité :

  • La distribution alimentaire: à partir de l’expérience de Cœurs Résistants à Rennes, nous nous sommes interrogé·es sur les moyens pour démocratiser l’accès à l’alimentation et sortir des logiques de charité.
  • Les cuisines et cantines solidaires: ces expériences se développent en ville comme en campagne pour nourrir des personnes et des territoires mais à quelles difficultés font-elles face ? Qui cuisine et qui mange ? Des membres de la Cantine sociale et solidaire de Cavaillon ont nourrit ces réflexions.
  • Les liens à la terre: l’expérience de Coopsol à Saint Etienne nous a montré l’importance de reconnaître et soigner le travail de celles et ceux qui produisent des aliments de qualité et les mettent à disposition des publics précaires.
  • Les caisses de solidarité alimentaire: ce sont des initiatives locales conçues pour rendre accessibles des produits alimentaires de qualité aux personnes avec des revenus modestes tout en soutenant celles et ceux qui les produisent et les distribuent.

Sans chercher de réponses immédiates ou concrètes aux questions posées, le fait de se réunir permet aux collectifs de repartir avec de nouvelles énergies. Se retrouver est un moyen pour tisser des liens, s’inspirer d’autres manières de faire et d’être et ainsi d’imaginer des chemins pour avancer ensemble.

Pour continuer à croiser nos regards et nos récits, les groupes souhaitent poursuivre les échanges via de plus petites rencontres. De cette manière nos collectifs se renforcent.

« Et si on passait de la charité au droit ?

Qu’il n’y ait plus « celui qui donne » et « celui qui reçoit »

Que le droit à une alimentation digne et choisie

Devienne une clé pour passer de la survie à la vie »

 

Extrait de la saynette réalisée par le groupe La Fourchette sur la violence alimentaire.

Rencontre du groupe « Actions logement » à Montpellier

Cet article possède du contenu en lien à la FAP, retrouvez plus d'informations sur cette page.

En mars 2024, des collectifs de France et de Belgique qui travaillent sur les enjeux du droit au logement et engagés dans la démarche Capacitation avec la Fondation Abbé Pierre, ont été accueillis par Luttopia à Montpellier pour réfléchir et dessiner différentes manières de visibiliser, soutenir et renforcer l’action collective autour du logement.
Luttopia, c'est un collectif qui depuis 2014 a occupé plusieurs bâtiments publics et accueilli des centaines de personnes et familles. En 2021, Luttopia se structure en association et s'engage dans une nouvelle étape : poursuivre l'accueil de personnes en galère via des conventions d'occupation. Une expérience significative pour accueillir cette rencontre autour d'actions pour le logement.

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Parmi les thématiques abordées lors de cette rencontre, celle de l’(in)occupation des lieux est apparue comme étant centrale. C’est ainsi que les collectifs ont eu l’envie de se saisir des « Marches du vide », déjà expérimentées à Namur et dans d’autres villes de Wallonie, comme outil de sensibilisation au droit au logement et de lutte contre le vide locatif à une échelle locale. Il s’agit de promenades guidées dont l’idée est de repérer la vacance immobilière afin de la questionner et la dénoncer.  De cette manière, ce dispositif met en lumière les dimensions politiques, sociales et légales liées à cette problématique dans nos territoires.

Au-delà de la découverte des expériences des un·es et des autres, il est apparu évident de voir comment le groupe pouvait aider Luttopia à faire face à un contexte local complexe : la convention d’occupation signée avec la Mairie de Montpellier prenait fin le 4 juin et l'association n’avait reçu aucune nouvelle proposition de lieu pour poursuivre ses activités d'accueil de jour et d'hébergement. La rencontre est alors devenue un espace de brainstorming collectif où personnes concernées, associations et professionnel·les (de Montpellier, d'autres villes françaises et belges) ont imaginé des pistes d'action pour que Luttopia puisse poursuivre ses actions.

Aujourd'hui, après plusieurs semaines de mobilisations et d'actions, Luttopia vient d'obtenir une prolongation de la convention d'occupation des lieux jusqu’à l’été 2025 ! Une petite victoire pour que l'accueil continue, même si elle reste de court terme et continue de poser la question de la pérennité des actions d'un collectif reconnu !!! Mais aussi, de nombreuses autres initiatives - à Montpellier et dans d'autres villes - qui développent des alternatives pour des solutions de logement et d'accueil pour tou·tes.

Des politicien·nes en visite chez des locataires du logement social à Molenbeek

En octobre 2023, dans le cadre de la troisième Journée  des Quartiers Populaires, nous avons organisé un débat politique sur les enjeux du logement et de la gentrification à Bruxelles où des partis politiques régionaux ont pu réagir à des interventions d’habitant.es des quartiers populaires. Ça a été l’occasion pour les membres de l’Union des Locataires du Logement Social de Molenbeek (ULLS) d’exprimer des revendications concernant l’amélioration de leurs conditions de vie dans les logements sociaux où ils et elles habitent: stopper l’indexation des loyers, réduire les problèmes liés à la mauvaise isolation et au manque d’entretien des bâtiments, réduire les listes d’attente pour obtenir un logement, construire de plus grands logements …

Parmi les demandes du groupe, une invitation a été adressée aux politicien·nes pour passer une après-midi dans des logements insalubres afin de discuter avec les locataires des réalités qu’ils et elles vivent.

Ainsi, le 10 février passé, les membres de l’ULLS ont donné suite à cette demande en  accueillant chez elles et eux 6 politicien·nes : Martin Casier du PS, Latifa Aït-Baala du MR, Françoise de Smedt du PTB, Michael Vossaert de Défi, Safouane Akremi de Vooruit et Pierre-Yves Lux d'Écolo.

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Cette journée a démarré par un café de bienvenue chez une habitante de la rue Delaunoy où les locataires et les politicien·nes ont pu faire connaissance et commencer à échanger entre elles et eux. Le groupe s’est ensuite mis en route vers l’ensemble de tours à la rue De Roovere (près de l’arrêt de métro Beekkant) en s’arrêtant sur le chemin devant d’autres sites de logements des rues Decock, Saint Lazare et Machtens. Sur le site de la rue De Roovere, une autre locataire nous attendait pour nous faire part de son indignation face à la lenteur avec laquelle le Logement Molenbeekois intervient pour résoudre les grands problèmes d’humidité dans son immeuble qui nuisent à la santé des familles. La visite s’est terminée avec un repas collectif chez une autre locataire rue de l’Accord.

En interpellant de cette façon les partis politiques régionaux, l’Union des Locataires du Logement Social de Molenbeek espère que les revendications portées par ses membres seront entendues et prises en compte dans la prochaine législature. D’ici là le groupe de locataires continuera à se mobiliser afin de faire valoir leur droit à un logement digne.

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Renforcer nos capacités

Cet article possède du contenu en lien à la FAP, retrouvez plus d'informations sur cette page.

Au cours du dernier trimestre, les collectifs engagés dans la démarche Capacitation avec la Fondation Abbé Pierre se sont organisés en groupes de travail pour avancer sur 3 chantiers :

  • Se former ensemble en échangeant ses pratiques sur différentes questions ;
  • Se rendre visibles pour être davantage écouté·e·s et reconnu·e·s ;
  • Identifier des actions logement pour faire évoluer la question du mal-logement.

Chaque groupe mène des rencontres et développe des actions, tout en veillant à produire des éléments à partager avec les autres groupes et dynamiques lors des rencontres plénières. La prochaine se déroulera au premier semestre 2024.

Retrouvez les étapes précédentes de cette démarche sur cette page.

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Source Image : Arnaud Bilande

Pour rappel, la démarche Capacitation associe des groupes français et belges de personnes en galère, ainsi que des personnes des différentes directions et équipe de la Fondation Abbé Pierre. Toutes veulent faire évoluer leurs pratiques individuelles et collectives pour « mieux faire ensemble ».

Nous mettons ici le focus sur deux rencontres qui se sont passées en novembre et décembre.

Comment se rendre visible ?
Rencontre à la Fondation Abbé Pierre à Paris les 8 et 9 novembre 2023

Nous étions une quinzaine de personnes de différents groupes et de la Fondation Abbé Pierre.

Pour aborder l’idée de se rendre davantage visible, nous sommes partis de nos expériences. Chaque collectif et équipe de la fondation a partagé une expérience où il avait cherché à donner de la visibilité à une action, une situation, une revendication… Ensemble, nous avons analysé ces expériences sur la base de quelques questions :

  • Quel est le message? son contenu?
  • S'agit-il d'information, de valorisation d'une pratique, d'une dénonciation ou interpellation?
  • À qui ce message est-il adressé
  • Quel est son objectif, l'impact recherché?

Ensuite, l'équipe de l’association Vox Public nous a aidé·es à expérimenter la rédaction d’un communiqué de presse, la réalisation d’interviews vidéos ou d’une émission radio.Cela nous a décidés à nous engager dans la production de courtes vidéos, podcast pour nous raconter de manière plus publique, en nous adressant à d'autres qui ne nous connaissent pas.

Petit à petit, nous avons développé des références communes, en veillant à la clarté des messages et de leurs destinataires, en se fixant des objectifs atteignables. Cela nous a également permis d'envisager l'organisation d'un événement annuel de grande ampleur pour être davantage visibles tous ensemble.

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Source image : Benjamin Sourice

Accueillir et être accueilli·e
Échanges de pratiques avec l’association Magdala à Lille, les 6 et 7 décembre 2023

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Source image : Periferia aisbl

Début décembre, des groupes français impliqués dans différents lieux d’accueil de personnes sans-abris se sont réunis à Lille pour échanger sur leurs pratiques, leurs postures et les défis rencontrés dans leurs lieux respectifs. De Montpellier à Valenciennes, en passant par Grenoble, Toulouse, Strasbourg et Lyon, il s’agit de « refuges », de « cocons » ou de « lieux de passage » selon les expressions, mais qui tous cherchent à mettre en œuvre un « accueil inconditionnel ». Ces deux mots – accueil et inconditionnalité – ont tissé la toile de fond de deux jours de partages d’expériences et de questionnements, parfois sans réponse mais jamais sans intérêt.

Cette rencontre « Capacitation » a donné lieu à de riches échanges entre « accueillant·es » et « accueilli·es », questionnant d’ailleurs ces deux catégories, loin d’être hermétiques. En effet, nous étions reçu·es par Magdala, un lieu d’accueil lillois comprenant un espace auto-géré, et où les accueilli·es deviennent donc des accueillant·es une ou plusieurs fois par semaine. À partir de la visite de cet espace, beaucoup de questionnements ont traversé le groupe :

  • « Faut-il être professionnel·le pour accueillir ? »
  • « Quelles responsabilités viennent avec le statut de bénévole ? »
  • « Est-il possible de créer des relations tout à fait égales entre salarié·es et bénévoles / accueilli·es ? »
  • « Qui a la clé ? »
  • « Comment transmettre l’histoire et l’organisation d’un lieu ? Et qui décide de cette organisation ? »

Les 2 jours de rencontres ont également permis d’aborder des sujets variés et parfois difficiles, tels que l’accueil de personnes avec leurs addictions, ou la gestion de conflits dans des lieux collectifs. Si ces grands enjeux ne peuvent être résolus le temps d’une discussion, il s’agissait d’une première étape dans une réflexion collective sur l’accueil que souhaitent mener les différents groupes présents.

On se retrouve dans les prochains mois dans une autre ville, pour poursuivre les échanges et continuer de créer ces ponts entre accueilli·es, accueillant·es, et faire de nos territoires des lieux d’accueil inconditionnel.

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Source image : Linda Flecq

De nouveaux liens et messages Altoparlante

L’année 2023 a vu de nombreuses personnes en lien avec les espaces Altoparlante assumer de nouvelles initiatives et organiser des rencontres qui ont permis et continuent de permettre d'échanger, d'approfondir ensemble nos chemins de transformation soci(ét)ale, d'inspirer...

Tout au long du mois de décembre, le calendrier d'inspiration Altoparlante partage des messages formulés par les participant·es de ces différentes rencontres. Retrouvez-les sur instagram ou sur la page Altoparlante.

Ci-dessous quelques photos des dernières rencontres:

L’énergie jeune et féminine pour la transformation sociale - Medellín, Colombie - Octobre 2023
avec des jeunes de Colombie, d'Allemagne, du Salvador, de Costa Rica, d'Uruguay et de Bolivie

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Source image : Anahí Machicado

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Réaliser des interviews sur "qu'est ce que l'énergie jeune pour moi ?"
(disponibles sur Instagram)
Source image : Anahí Machicado

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Prendre soin de soi pour veiller à un autre futur - Cochabamba, Bolivie - Octobre 2023
avec des enfants et mamans du Village SOS

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Se (re)connaître et partager

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S'exprimer via le hip hop

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Les mamans découvrent ce que leurs enfants adolescents ont choisi de représenter pour le monde qu'elles / ils veulent habiter

« Le monde que nous voulons habiter » invite « la ville que nous voulons » - La Paz, Bolivie - Octobre 2023

avec des jeunes de Cosecha Colectiva, Chola Contenta et de Lima (Pérou)

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Une vue de La Paz
avec (à droite sur la photo) El Alto qui surplombe la ville depuis l'altiplano

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Une communauté paysanne aux marges de la ville de La Paz qui vit du maraichage (sans pouvoir utiliser l'eau du barrage voisin car elle est réservée aux gens de la ville)

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"Ce que j'ai vu, ce que j'ai senti, ce que j'ai fait lors de ces visites à La Paz et El Alto.
Comment je me situe et ce que je veux apporter à ce monde que nous voulons habiter."

Source image : Angela Guerra

Inviter de nouveaux collectifs pour préparer "la ville que nous voulons" - Lima, Perou - Novembre 2023
avec des jeunes de 21 collectifs et organisations de Lima

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Une visite de jardins collectifs à San Juan de Miraflores (Lima)... une oasis de verdure dans un contexte quasi sans eau !

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Pour commencer la rencontre "La ville que nous voulons", chaque collectif prépare sa manière de se présenter

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La rencontre "La ville que nous voulons" avec plus de 20 collectifs et organisations de jeunes

Source images : Periferia aisbl

Vers une gestion partagée du nouveau Centre de quartier de la Gare de l’Ouest

Depuis quelques mois, Periferia accompagne la commune de Molenbeek dans une réflexion sur la gestion du centre de quartier qui verra le jour à côté de la gare de l’ouest à la rentrée prochaine. Ce centre comprendra des locaux sportifs, associatifs, polyvalents et un petit espace de restauration. En s’inspirant du CLT et du Centre Communautaire Maritime de Molenbeek, l’objectif est de construire un modèle basé sur une gestion conjointe d’habitant·es, d’associations et de la commune. D’ici à la fin des travaux (le centre tant en construction), Periferia va ainsi accompagner la mise en place d’un groupe porteur, qui comprend à la fois des habitant·es du quartier, des associations qui y sont actives, et des représentant·es politiques et de l’administration molenbeekoise. Ce groupe aura pour mission de définir ensemble le fonctionnement du futur centre (quelles associations occuperont les locaux, quels horaires d’ouverture seront mis en place, quelles possibilités d’accès aux salles pour les habitant·es…) et de rédiger les statuts de l’ASBL gestionnaire du lieu.

Ce 29 novembre, Periferia a animé la Commission de Quartier du contrat de quartier Autour du Parc de l’Ouest, pour laquelle l’objectif était double :

  1. Présenter le projet de centre et le processus menant à une gestion collective ;
  2. Identifier des premières personnes et associations désireuses de prendre part au groupe porteur.

Cette soirée a également permis un premier échange entre les personnes présentes concernant les besoins et envies pour le centre (en termes d’activités, d’équipements…) et d’identifier les potentiels mais également les risques pressentis : des premiers pas pour prendre conscience des différents point-de-vue des personnes présentes, mais également des endroits où tous·tes se rejoignent.

Nous voilà donc parti·es pour un processus qui durera jusqu’à septembre prochain. Merci à toutes les personnes présentes ce soir-là. Nous avons été heureuses d’ouvrir le champ des possibles et nous nous réjouissons de continuer sur cette lancée !

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Source image : Periferia aisbl

Vous êtes une association active dans le quartier de la gare de l’Ouest, ou un habitant·e du quartier et vous êtes intéressé·e de rejoindre la réflexion collective sur le futur centre de quartier ? Il n’est pas trop tard, contactez-nous pour être tenu·e au courant des prochaines étapes !

Vous pouvez retrouver les informations concernant ce projet, à cette adresse.

Un accueil de jour revisité 2.0

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Source image : © Kat dem’s

Magdala, vous connaissez ? C’est un espace d’accueil de jour pour personnes en situation de grande précarité situé à Lille, dans le quartier de Wazemmes. Durant la covid, les restrictions de fréquentation du lieu ont obligé les équipes à choisir qui pourrait ou non venir prendre un café et un petit déjeuner à Magdala. Une situation insupportable pour plusieurs accueilli·es. Alors, iels se sont réunis et ont proposé à l’équipe d’ouvrir un 2e espace : l’accueil du bas, dont iels assumeraient l’organisation et le suivi… en auto-gestion. Et voilà l’aventure qui se lance !

Notre équipe a eu la grande chance d’aller à la rencontre de ces accueilli·es devenu·es accueillant·es et d’écrire avec elles et eux le récit de cette initiative peu habituelle. L’envie d’en faire un livre, illustré, coloré s’est rapidement imposée. Et grâce aux pinceaux et au talent de Kat, voilà qui sera bientôt chose faite. Le texte est prêt, les dessins aussi… Il ne reste plus qu’à tout assembler et passer à la presse.
Les plus chanceux·ses ont pu les découvrir lors d’une exposition début décembre. On vous en dévoile donc un peu…  et si vous êtes vraiment très curieux·ses, on vous invite à revoir leur présentation lors du dernier « Silence, on parle ! » de Charleroi.

À découvrir tout prochainement !

Une recherche populaire

Développement pouvoir d'agir - Solenn Bihan
Développement pouvoir d'agir - Solenn Bihan

Source image : © Solenn Bihan

Durant toute l’année 2023, Periferia a accompagné le CAPEP, une association valenciennoise d’insertion sociale et professionnelle profondément ancrée dans des pratiques de développement du pouvoir d’agir. Leur slogan : « Agitateur de potentiels »

Le projet ? Un recherche populaire ! Une quoi ? Un processus de capitalisation et transmission de savoirs populaires « chauds » (en opposition aux savoirs froids et distanciés des approches scientifiques plus répandues). Nous sommes donc repartis de l’expérience et des témoignages d’une diversité de personnes en lien avec l’association : des personnes accompagnées et anciennement accompagnées, des professionne·les, des membres de la direction, des partenaires…

Sur quoi ? Après 50 ans d’existence, le CAPEP souhaitait faire un état des lieux de leur projet fondateur : en quoi le projet et les pratiques du CAPEP favorise le développement du pouvoir d’agir ? Quelles sont les conditions de ce développement ? Par quelles postures cela est-il favorisé ? Sur quelles pratiques cela repose ?… Autant de questions que nous avons exploré durant une année, lors d’ateliers mensuels menés avec un groupe mixte de chercheurs et chercheuses populaires.

L’étude sera disponible début 2024, dans une version illustrée que l’on a hâte de vous partager.
L’envie nous titille également de capitaliser autour de cette expérience, et d’autres, pour explorer davantage la démarche d’une recherche populaire. Qu’en dites-vous ?!?

Vous pouvez télécharger le document juste ici.

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(Re)Penser le mobilier urbain au prisme du genre

Depuis plusieurs années, Periferia accompagne des groupes de jeunes femmes pour mener une réflexion sur leur place dans l'espace public. Comprendre les usages genrés de cet espace (c'est-à-dire comment notre genre conditionne notre appropriation des espaces extérieurs), c'est à la fois questionner les rôles de genre, et les décisions concrètes qui déterminent l'aménagement de nos places, nos parcs, nos rues...

Le postulat de départ de cette publication est celui là : l'espace public, et le mobilier urbain qui le compose ne sont pas neutres. En effet, l'aménagement de cet espace est issu de décisions politiques et influence notre manière de nous déplacer seule·e ou en groupe, de nous arrêter (ou non), de nous sentir bienvenu·es ou pas.

A partir de 3 jours d'ateliers menés avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek, cet outil pédagogique retrace les méthodologies d'animation que nous avons employées pour penser les espaces publics et le mobilier urbain au prisme du genre.

En plus du livret comprenant une mise en contexte des enjeux liant le genre et l'espace urbain ainsi que des fiches méthodologiques, un coffret d'animation reprend des cartes de jeu et d'inspiration.

 

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Atelier découverte du skate au Parc Ouest

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Source photo : Periferia aisbl

Atelier découverte du skate au Parc Ouest 🛹

Mercredi 11 octobre dernier, nous avons organisé un atelier découverte du skate pour les femmes, et plus largement, toutes les personnes sexisées* dans le quartier derrière la gare de l’Ouest (Molenbeek). L’objectif était à la fois de découvrir un sport souvent masculin, et d’occuper ensemble l’espace public, de s’autoriser à prendre de la place. Chutes, rires, un bon gouter et un instant de réflexions autour de la place des femmes et minorités de genre dans le sport et dans les parcs ont été les ingrédients essentiels de cette après-midi !

Les animatrices du collectif de skateuse Bx’Elles ont réussi à rendre le skate accessible à une trentaine de filles ce mercredi. Des plus à l’aise aux plus timides, toutes ont pu s’essayer à la ride et découvrir ce sport que l’on associe que peu aux jeunes filles et aux minorités de genre.

Nous avons organisé cet atelier avec l’ASBL Curieus et le collectif de skateuse BX’elles dans le cadre du Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest. Une de nos missions pour ce contrat de quartier est de travailler sur l’appropriation des espaces publics et futurs équipements de la commune par les jeunes en général, et les jeunes femmes en particulier. Cette après-midi skate fait donc suite à différents ateliers, et est le fruit d’une discussion avec des adolescentes du quartier sur les espaces en (non-)mixité choisie qu’elles souhaitent ouvrir.

Le nombre de participantes et le sentiment d’empouvoirement qui s’est dégagé du groupe (« je n’avais jamais osé avant » , « maintenant je sais sauter sur un skate facilement ! ») confirme la nécessité de créer ces espaces semi fermés, comme étape vers une mixité totale et une égalité d’usages et d’appropriation et de nos espaces communs.

Merci à l’ASBL Curieus et au collectif Bx’elles pour ce travail d’équipe et à toutes les participantes pour ce beau moment de partage et de renforcement !

*Les personnes sexisées sont toutes les personnes pouvant être discriminées sur base de leur genre.

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Source photo : Periferia aisbl

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Source photo : Periferia aisbl

2ème Journée des Quartiers Populaires

Photo Inter Environnement Bruxelles

La deuxième journée des Quartiers Populaires a pris place à Park Ouest, près de la gare de l'Ouest. Elle fait suite à une année de travail de collectifs et associations qui se questionnent autour des transformations de leurs quartiers et aux processus de gentrification en cours. Un rendez-vous que l'on s'était fixé après la Première Journée des Quartiers Populaires afin de se retrouver ensemble, 1 an après, pour découvrir l'engagement des autres sur le sujet et sensibiliser les nouveaux venus lors de la journée.

Cela a permis de faire découvrir l'ampleur des mobilisations citoyennes. C'est notamment le cas de l'Union des Locataires du Logement Social, qui a ainsi pu visibiliser ses activités et montrer son soutien aux habitant·e·s des tours Machtens, en train d'être relogé·e·s.

Les 4 thématiques issues de la première journée - l'augmentation du prix des loyers ; les nouvelles constructions, trop chers pour les habitant·e·s des quartiers populaires ; la participation citoyenne, trop peu transparente ; les logements sociaux trop peu entretenus, rénovés et en trop petit nombre - ont été discutés et renforcées.

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Cela a donné lieu à une carte blanche, co-signé par toutes et tous et  parue dans le journal Le Soir.

Cliquez ici pour découvrir la carte blanche  

Un second article est aussi revenu sur la journée des quartiers populaires en analysant le départ des habitant·e·s de Bruxelles vers la Flandres et la Wallonie.
Cliquez ici pour en savoir plus

Une fête où la mobilisation a pris une forme positive et a permis de tisser des liens entre toutes et tous. En 2024, les élections seront cruciales pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers et s'organiser contre la gentrification, pour cela soyons uni·e·s et engagé·e·s.

Le mouvement des quartiers populaires se veut politique et engagé mais non partisan d’un quelconque parti.

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« Silence, on parle ! » à Charleroi : les échos de la journée

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Le 31 mai dernier, le « Silence,  on parle » se tenait sur la Place Verte de Charleroi, à côté du centre commercial rive gauche.

En installant un plateau de tournage sur cette place, "Silence, on parle ! " transforme l'espace public en véritable "espace de débat public".

Le temps d'une journée, une douzaine de collectifs et citoyen·ne·s peu visibles, peu entendu·e·s, peu considéré·e·s par la société… sont montés sur scène pour tourner en public un coup de gueule ou un cri du cœur sous la forme d'une saynète, d’un sketch, d’une chanson, d’un témoignage,….

Chaque présentation a été filmée en direct et suivie d’un temps de débat avec le public et les passant·e·s.

Dans la page qui suit, nous vous invitons à découvrir ces vidéos de la journée !

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Une rencontre.... "capacitation"

Depuis 25 ans, Periferia co-anime le Programme Capacitation Citoyenne pour mettre en valeur les énergies et intelligences collectives qui s'inscrivent dans l'intérêt général, tout en veillant plus particulièrement à la voix et aux points de vue de ceux qu'on entend moins. Bruxelles, Liège, Roubaix, Seine-Saint-Denis, Valenciennes, Dunkerque, Namur…vous en avez certainement déjà connues.

Pendant plusieurs années, ces rencontres n’ont plus eu lieu. Mais l’esprit est resté, les liens aussi… En 2022, nous avons redémarré les Rencontres « Silence, on Parle ! » pour permettre la rencontre entre des collectifs d’ici et d’ailleurs, le partage de pratiques, les croisements des luttes. Namur, Charleroi et en 2024...à Huy !

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Une édition consacrée aux discriminations

Cette édition 2023 a été pensée avec Jean-Mi et Sandra, deux habitant·e·s carolos qui ont connu un parcours de galère. Ensemble, iels ont fondé l'asbl « C-Prévu », qui cherche à venir en aide aux personnes laissées sur la carreau par des fractures numériques. Une problématique qui s'ajoute souvent à bien d'autres formes d'exclusion de la société, et qui les aura elleux-mêmes conduit à vivre en rue pendant quelques temps. 

Jean-Mi et Sandra ont découvert le "Silence, on parle!" à Grenoble en 2018 dont iels sont revenu·e·s transporté·e·s et profondément touché·e·s. Depuis, iels n'avaient qu'une envie : permettre qu'un tel espace existe aussi à Charleroi. Voilà qui est chose faite !

Soucieux·se que cet espace permette l'expression du plus grand nombre de personnes exclues de leur Ville et avec l'envie de décloisonner les luttes, Jean-Mi et Sandra ont voulu axer la journée autour des différentes formes de discriminations. Pour porter ce beau projet avec nous, iels ont constitué un groupe organisateur, appelé "groupe coeur" composé d'autres regards :

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  • Vinciane, Thierry et Willy de l'asbl Comme chez Nous (sans-abrisme)
  • Bénédicte et Manu de l'asbl ATD Quart-Monde (précarité)
  • Sandra et Jay de l'asbl Vie Féminine (féminisme)
  • Marcelle de l'asbl Cocad (racisme et intégration)
  • Noam de l'Eden (centre culturel et CEC)
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Durant toute la journée, plus de 150 personnes, passant·e·s et collectifs citoyens invités, ont pris part aux échanges. 

Merci à tou·te·s pour cette incroyable journée de partage et d'expression !

Redécouvrez-la sans plus attendre en cliquant sur la vidéo ci-dessous 😉

Douze prises de paroles se succèdent durant la journée

  • des bénéficiaires du Rebond de Charleroi, un lieu d’accueil de jour pour habitant·e·s de la rue… pour rebondir ;
  • du Gang des vieux en colère ;
  • de l’espace autogéré Magdala à Lille où les bénéficiaires sont elleux-mêmes accueillant·e·s et encadrant·e·s ;
  • du groupe féminin de slam, accompagné par Vie Féminine et Goslam city collectif, qui réclame notamment le droit de s’approprier et faire sien(ne) l’espace public ;
  • des membres français des collectifs Cabane (accès au logement) et Fourchette (alimentation saine pour tou·te·s) de l’université Populaire d’Ici et d’Ailleurs (Unipopia) ;
  • de Marianne, alias Mulakozé, qui milite avec la Collective FRIDA (Féministe Radicalement inclusive et Définitivement Antivalidiste) qui porte la voix de femmes vivant au quotidien des discriminations validistes, sexistes, racistes et classistes ;
  • des jeunes militant·e·s d’ATD Quart-Monde Charleroi qui agissent pour une vie digne pour celles et ceux qui connaissent des situations de grande pauvreté ;
  • des membres de la Maison Arc-en-Ciel qui luttent pour que toute personne concernée directement ou indirectement par l’homosexualité, préoccupée par son orientation sexuelle ou par son identité de genre puisse s'épanouir et trouver sa place dans la société;
  • des danseurs et danseuses de roues libres ou encore DJane d’Arc qui , chacun·e·s à leur manière, sensibilisent à un univers de la danse et du corps plus inclusif ;
  • des musicien·ne·s de la fanfare sauvage qui, avec un esprit différent du nôtre, ont inventé un orchestre de musique inhabituel.

 

Vidéos réalisées par Zoom Productions.

Cet événement est organisé en collaboration avec C-prévu asbl , le Théâtre de la parole, Vie féminine Charleroi-Thuin, ATD Quart Monde Charleroi, l'ASBL Comme Chez Nous, Cocad, l'Eden de Charleroi, UNIPOPIA et le soutien de la Maison pour associations, du CPAS, de la Ville de Charleroi et la Fédération Wallonie-Bruxelles

bannière SOP 2023

Si vous souhaitez en savoir plus sur les "Silence, on parle!"...

Découvrez la publication méthodologique interactive qui décrit le dispositif:

"Silence, on parle! : faire débat dans l'espace public"

 

 

 

 

 

Découvrez la publication de l'analyse :

"Quand les citoyen·nes exercent leurs droits de s'exprimer et...de faire ville!"

Girls Play The City

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

 

Du 10 au 14 mai 2023, nous avons co-animé 4 ateliers pour le projet "Girls Play The City" dans le parc de l'Ouest et ses alentours, avec un groupe d'adolescentes et de jeunes femmes pour penser leur place dans les espaces sportifs et de jeux dans la ville.

En partenariat avec les associations Zijkant, Wetopia, Molenbeek Rebels, et ATLEMO, nous avons voulu mettre en avant à la fois le manque d'infrastructures sportives pensées pour les femmes et leur absence des espaces extérieurs de jeux et de sport, mais aussi et surtout partir d'elles pour penser des nouvelles manières d'aménager ces espaces pour qu'elles s'y sentent bien et légitimes.

Avec le soutien de l'asbl Toestand, gestionnaire de l'occupation temporaire "Park Ouest", nous avons fait de ce lieu d'expérimentation notre terrain de jeux et de réflexion pendant ces quelques jours.

Agissant dans le cadre de notre mission « genre et jeunesse » pour le Contrat de Quartier (CQD) Autour du Parc de l’Ouest, Periferia a mis en avant les questions et opportunités qu'offrent les projets du CQD pour mettre au coeur les envies et besoins des jeunes femmes sur le sujet.

Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 1 : comprendre le lieu et le quartier

La première étape du processus "Girls Play The City" a consisté en une analyse du parc et du quartier pour identifier collectivement ce qui empêche les femmes d'occuper les espaces extérieurs, et sportifs notamment, mais aussi les opportunités qu'offrent le quartier pour les jeunes femmes. Il a ainsi s'agit de comprendre ce qui devrait changer, ce qui existe déjà, et là où se situent des leviers d'action pour une meilleure prise en compte des besoins genrés liés aux jeux et au sport dans le quartier autour du parc de l'ouest.

Girls Play The City
Girls Play The City
Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Etape 2 : voir le potentiel du lieu & du quartier

La deuxième étape de "Girls Play the City" avait pour but de souligner le potentiel de Molenbeek, du quartier autour du parc de l'ouest, et du parc lui-même pour créer des espaces sportifs par et pour les jeunes femmes.

Ensemble, nous avons ainsi identifié :

  • ce que les personnes aiment dans ce lieu / le quartier
  • ce qui est positif pour les adolescentes et les femmes
  • ce qui pourrait / devrait être amélioré
Girls Play The City

Photo : Lynn Delbeecke

Etape 3 : développer ce potentiel - qui & comment ?

Qui peut jouer un rôle pour développer tous les potentiels identifiés ? Comment mettre en oeuvre concrètement des interventions dans nos espaces publics pour que les jeunes femmes et les filles occupent plus et plus longtemps les espaces de jeux et sportifs ? Ce sont à ces questions que nous avons tenté de répondre lors des 3e et 4e ateliers.

Les participantes ont d'abord essayé de se mettre dans la peau de celles et ceux qui ont un rôle à jouer (les parents, les hommes, les politiques, les associations, les femmes...). Ensuite, elles ont pensé à l'organisation d'évènements et à l'aménagements d'espaces qu'elles aimeraient voir naitre dans leur quartier.

Girls Play The City
Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Et maintenant ?

Nous restons en lien avec les participantes et entre les associations organisatrices pour avancer dans la mise en oeuvre des propositions des jeunes femmes. Du côté de Periferia, nous continuons notre dialogue avec les différents acteur·rices du Contrat de Quartier pour inclure autant que possible les voix des jeunes femmes dans les projets de la commune.

Girls Play The City

Photos : Lynn Delbeecke

Pour en savoir plus...

Nous renvoyons les lecteur·rices intéressé·es vers d’autres production de Periferia sur ces sujets :

Nouvelle étape « Capacitation » avec des collectifs de France et de Belgique, en lien avec la Fondation Abbé Pierre

Cet article possède du contenu en lien à la FAP, retrouvez plus d'informations sur cette page.

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La Fondation Abbé Pierre soutient de nombreuses initiatives d’associations et collectifs qui « permettent à des personnes défavorisées d’accéder à un logement décent et une vie digne ». Elle est soucieuse de travailler davantage avec les personnes en galère, plutôt que simplement pour elles. Cela exige un changement de posture et c’est dans la démarche « capacitation » qu’elle a trouvé le chemin.

Periferia accompagne un ensemble de collectifs de France et Belgique qui cheminent avec la Fondation Abbé Pierre pour arriver collectivement à faire évoluer les pratiques et « se mettre en capacitation ». Cela se traduit par des rencontres semestrielles : la première a eu lieu fin septembre 2022 et la seconde fin mars 2023. Chaque rencontre est l’occasion d’échanger, mais surtout de voir comment chacun·e peut agir différemment. Depuis la 2ème rencontre plusieurs actions se dessinent pour se renforcer – notamment autour de la co-formation – et être davantage visibles via des podcasts pour des émissions radio, des actions autour du logement et la mise en place d’un festival.

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Des premières balises pour parler de Capacitation

Cette nouvelle démarche « Capacitation » rencontre beaucoup d’enthousiasme et un groupe s’est mis en place pour préparer les rencontres, affiner les concepts, organiser les traces de chaque temps collectif et accompagner les mises en action. Le tout en veillant à une co-construction entre la fondation et les collectifs.

Cliquez-ici pour découvrir le livret "Faire ensemble dans une perspective de capacitation ?", réalisé lors de la rencontre à la Fondation Abbé Pierre. 

Retour sur 4 ans d’implication avec les jeunes à Schaerbeek

Quelles valeurs pour le quartier

Dans le cadre du contrat de quartier durable Stephenson à Schaerbeek, nous avons soutenu et accompagné les jeunes du quartier dans leurs projets pendant 4 années. Petit à petit, ils prennent part à la gestion et à la vie de leur quartier et se rendent visibles de manière positive par tou·te·s les habitant·e·s.

Retour sur quelques moments clés !

Des échanges avec l'Amérique latine

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- Le tournoi de Football 3 -

Nous avons accueilli deux éducatrices spécialisées dans le football 3, venues du Salvador et du Costa Rica. Et ensemble nous avons organisé une formation avec et pour les jeunes de Stephenson ainsi que pour un groupe de jeunes en Argentine (à Tucuman). Des échanges ont eu lieu entre les 2 groupes (partages et visites virtuelles de leurs quartiers, échanges autour du football...). Ainsi, au-delà de la formation « technique » au football 3, l’ambition et les méthodologies ont permis d’avoir des échanges à propos des territoires et vécus de chacun·e des participant·e·s (Stephenson – Salvador – Costa Rica et Argentine), mais également sur la posture d’animateur·rice de quartier et de leader communautaire.

En juin 2021, les jeunes nouvellement formés ont organisé un tournoi de football 3 au sein du quartier Stephenson avec des moments de débats et des moments plus sportifs, pour tous les habitant·e·s du quartier ! En parallèle du tournoi, une exposition sur le football 3 à travers le monde était exposée sur la place Stephenson.

Un super moment d'échanges et d'expérimentation !

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 - La Guinguette à Mots -

Après le premier confinement lié à la pandémie, nous avons mis en place une guinguette dans le quartier. Celle-ci a permis aux habitant·e·s et plus particulièrement aux jeunes de construire des messages à travers l’envoi de cartes postales (symbole de vacances et de voyage) entre des habitant·e·s encore confinés au Brésil dans la ville de Fortaleza et des habitant·e·s du quartier Stephenson !

Chaque semaine, les cartes étaient « postées » sur notre compte Instagram. Les brésiliens pouvaient réagir et nous transmettre leurs cartes.

Cette dynamique a permis de tisser des premiers liens entre Stephenson et Fortaleza, le début d’allers-retours qui ont perduré…

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- Cycle autour du Droit à la Ville - Belgique / Brésil -

Un cycle de rencontres a été organisé entre le groupe de jeunes de Stephenson et plusieurs groupes de jeunes brésiliens sur la thématique du droit à la ville depuis les périphéries, et plus particulièrement sur les questions de racisme structurel et précarité du travail chez les jeunes.

Occuper et s'approprier des lieux différents

Tout au long des 4 ans, la thématique des "lieux des possibles" a été travaillée. Très rapidement après les premiers échanges avec les jeunes du quartier, la réflexion est lancée collectivement : existe-t-il des lieux qui sont co-gérés avec les jeunes ? Nous sommes donc partis ensemble à la recherche d'expériences inspirantes : nous présentons le mARTadero, en Bolivie (cliquez ici pour en savoir plus), allons visiter le Musée du Capitalisme, qui permet d'enrichir les réflexions, visitons et organisons des ateliers à la Cité de la Jeunesse, un espace créé récemment par et pour les jeunes et qui a pris ses quartiers tout près de Stephenson. Et puis, c'est finalement à travers l'occupation temporaire du futur parc Stephenson que nous expérimentons d'autres manières d'occuper un lieu... et commençons à co-gérer un espace public !

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-L'occupation temporaire du (futur) parc Stephenson -

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Et les filles, dans le quartier ? 

Nous constatons rapidement que peu de filles de viennent à nos activités. Moins présentes dans les espaces publics, nous avons eu plus de difficultés pour aller à leur rencontre et nous faire connaitre. Au fur et à mesure, et grâce aux partenariats locaux, un groupe de filles s'organise pour prendre part à l'occupation du parc Stephenson ! Nous les aidons à aménager un lieu pour les filles, qui manque cruellement dans le quartier. Un lieu de ressources et d'échanges entre filles du quartier se crée. C'est alors l'occasion de partager les vécus de chacune sur leurs pratiques de la ville.

Et quelle place pour les jeunes dans l'espace public ?

De nombreux ateliers menés ont permis aux jeunes de trouver un espace d'échanges autour des vécus dont l'objectif était aussi de se renforcer et de se questionner. Écoute de podcasts ou organisation de débats, la plupart des activités ont eu lieu sur la place centrale du quartier pour permettre à chacun·e d'y prendre part.

Ces échanges ont notamment permis d’alimenter un podcast que nous avons réalisé sur le droit à la ville et plus particulièrement sur la question des corps marginalisés par l’espace public (avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de nos activités d’Éducation permanente). L’épisode 2 reprend les voix de plusieurs jeunes du quartier qui s’interrogent sur l’influence de la présence policière dans leurs usages de la ville.

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Retrouvez l’épisode ici : https://periferia.be/decorps-urbains-episode-2-police-des-corps- mais-qui-proteges-tu/

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S'impliquer dans la vie du quartier

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Imaginer le réaménagement de la rue Navez

Tout au long de notre mission à Stephenson, nous avons aussi soutenu et accompagné les jeunes dans leur volonté prendre part à la vie de quartier... comme à travers l'implication dans le dispositif d'enveloppe citoyenne du contrat de quartier durable (pour financer la formation pour devenir animateur·rice de football 3 pour les plus jeunes du quartier, ou encore pour créer l'espace fille au sein de l'occupation temporaire), mais aussi pour donner son avis pour le futur du quartier : le réaménagement de la Rue Navez, les besoins liés au futur parc...

Pour que les jeunes, aussi, participent aux décisions dans leur quartier !

 

Stage Femmes & Espace Public

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Dans le cadre de notre mission « genre et jeunesse » pour le Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest, nous avons organisé un stage de trois jours pendant les congés de carnaval (21-22-23 février 2023).

Ce stage prévu en non-mixité (pour les jeunes femmes) avait différents objectifs :

  • Comprendre les usages genrés de l’espace public en mettant en dialogue les différentes expériences et ressentis des participantes ;
  • S’approprier en groupe des espaces pour se renforcer et avancer vers des usages plus égalitaires (des parcs surtout) ;
  • Réfléchir au mobilier urbain et son influence sur nos usages et expériences de l’espace ;
  • Apprendre à construire du petit mobilier en carton sur base de prototypes imaginés ensemble.

Chaque jour, nous étions entre 8 et 15 à nous retrouver dans la salle du jardin des quatre-vents, en majorité des jeunes femmes usagères du périmètre du contrat de quartier (habitant dans le périmètre et/ou ayant l’habitude de le fréquenter).

Beaucoup de moments très riches d’échange, de construction collective, de débat ont eu lieu pendant ces trois jours.

Jour 1

Le premier jour de stage, nous nous sommes promenées dans 2 parcs bruxellois, le L28 et la place Morichar. Pour chacun des parcs, nous avons proposé aux jeunes femmes de se promener (seule ou à plusieurs) et de prendre en photos tout ce qui les interpellaient.

Nous nous sommes posées des questions de type :

  • Quels-sont les parcs que je fréquente souvent et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui fait qu’un espace me fait me sentir bien ?
  • Quelles situations ou aménagements peuvent me mettre mal à l’aise ?
  • À quelle(s) condition(s) je viendrais faire du sport dans ce parc (seule ou accompagnée) ?
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JOUR 2

Lors du deuxième jour, nous avons à la fois réfléchi aux installations des parcs et les effets qu’ils ont sur notre usage de ces espaces (les cages de foot ; les lampadaires ; les toilettes publiques ;…) et nous avons débattu sur les aménagements que nous voudrions avoir dans l’espace public (espaces non-mixtes, degré de visibilité vis-à-vis des autres…).

L’après-midi, nous nous sommes appropriées un espace public, à l’aide de tags et de collages : le Park Ouest.

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JOUR 3

Le dernier jour du stage a permis de construire des prototypes – d’abord en argile, puis en carton – de mobilier urbain inclusif. Il s’agissait d’imaginer des bancs, cabanes, aménagements de parc en tout genre qui permettraient aux femmes, mais pas seulement, d’avoir envie de se promener et de passer du temps, seules ou en groupe.

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L’évolution des réflexions des participantes rien qu’en trois jours nous conforte dans l’idée qu’il est nécessaire d’ouvrir des espaces de discussions sur les questions d’appropriation genrée de l’espace public. A plusieurs reprises, des participantes nous ont dit que ce sont des sujets qu’elles abordent peu / pas en général, alors que les ressentis sont bien partagés. Pouvoir échanger et apprendre à mettre des mots sur des impressions est une étape essentielle dans l’empouvoirement et la mise en action.

Ce court stage s’ancre pour nous dans un travail plus long, à Molenbeek mais pas seulement, s’orientant autour de deux axes :

  • La capacitation des jeunes femmes dans l’espace public: partager des expériences, occuper ensemble l’espace, comprendre les enjeux structurels de construction de l’espace public et développer des méthodes et outils (tels que la construction de petit mobilier en non-mixité) pour se sentir actrices légitimes de l’espace urbain
  • La prise de recul et l’analyse d’actions locales pour viser une incidence politique et la prise en compte réelle des besoins et envies des personnes minorisées dans l’espace public (dont les jeunes femmes).

Envie d'en savoir plus ?

Nous renvoyons les lecteur·rices intéressé·es vers d’autres production de Periferia sur ces sujets :

Des visages et des histoires en Colombie

Dans le cadre de la démarche Altoparlante (haut-parleur), nous étions en Colombie en octobre. L’occasion d’aller à la rencontre de Con-Vivamos à Medellín, une organisation dont nous avions présenté une expérience dans la publication « Transformations soci(ét)ales » (pages 36-39). Nous y abordions l’importance de « se souvenir dans les quartiers pour construire la paix ».

Dans un contexte marqué par des conflits, de la violence et de nombreux·ses disparu·e·s, Con-Vivamos participe à la construction de territoires de paix, particulièrement à partir des enfants et des jeunes.

Ces quelques photos en sont le témoignage.

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Au centre de Bogotá, une devanture de magasin rappelle l’histoire de Nicolas Neira, mort à 15 ans. Il a été victime des violences policières lors des manifestations du 1er mai 2005.

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Dans le quartier de Moravia, emblématique pour les résistances citoyennes au centre de Medellín, le visage de cette leader anime une des façades du quartier.

Dans la région Nord-est de Medellín, pas loin du siège de Con-Vivamos, des jeunes ont décidé de faire revivre un lieu public en y proposant des activités culturelles, artistiques et de rencontres. L’objectif : permettre aux enfants du quartier de ne pas tomber dans les mailles des groupes armés. Sur la fresque, une phrase « Nos necesitamos vivos » (nous avons besoin de nous en vie).

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Wallon·ne·s, signez notre pétition!

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" Nous, citoyens et citoyennes de Wallonie demandons au Parlement Wallon l’instauration d’'un dispositif permanent d'assemblées citoyennes tirées au sort en Région Wallonne. Celui-ci sera largement inspiré du « Dialogue permanent en Communauté Germanophone » tel qu’il existe depuis le 25 février 2019. "

Periferia soutient activement le collectif CAP Démocratie formé par des citoyen·ne·s désireux·ses de revitaliser notre système démocratie actuel. Celui-ci a déposé le 12 juin dernier deux pétitions en ligne pour qu'une assemblée citoyenne semblable à celle du Burgerdialogue permanent en communauté germanophone puisse voir le jour aux côtés du Parlement wallon.

 

Nous avons besoin de votre soutien !

ATTENTION :
seules les personnes domiciliées en Wallonie et âgées de +16 ans peuvent signer.

Les autres : merci de relayer auprès de vos familles, ami·e·s et connaissances wallonnes ! 😉 

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Pour signer
la pétition 130bis

CLIQUEZ ICI

L'article 130  bis ?

 

L'article 130bis du règlement du Parlement wallon permet quant à lui aux ciotyen·ne·s wallon·ne·s de de suggérer la mise en place de commissions mixtes (10 parlementaires et 30 citoyen·ne·s) pour discuter d'une question. Le principe est donc similaire à celui d'une pétition classique, à cela près qu'il s'agit d'obtenir 2000 signatures (uniquement papier à ce stade!), et que la commission est mixte et non pas uniquement constituée de parlementaires.

Il est donc plus intéressant que l'on parvienne à obtenir ces 2000 signatures. 😉

 

D'où vient cette pétition ?

Une revendication issue d'une dynamique de convergence...

En juin 2021, Periferia a répondu à l'appel d'associations et groupes militants de Namur. A la sortie de deux années de pandémie et de restrictions sociales, les groupes de lutte sont affaiblis, avec des troupes en partie démobilisées. Malgré tout l'envie est encore là et les besoins criants : les luttes sont toujours à mener et restent plus que légitimes.

Quelques groupes locaux lancent alors un appel à converger, à unir nos forces et nos combats. Un lieu de convergence se met en place et plusieurs actions sont menées, parmi lesquelles, des assemblées citoyennes. Parce qu'il faut continuer à faire débat, parce qu'il faut inventer de nouvelles réponses, parce que celles et ceux qui vivent des situations difficiles sont des interlocuteur·trices incontournables pour les inventer...

"Nous voulons un dispositif permanent d'assemblées citoyennes"

La revendication d'assemblées citoyennes wallonnes est ressortie comme un trait commun à nos aspirations : une réappropriation du pouvoir politique par les citoyens et citoyennes afin d'assurer une transition vers un monde plus solidaire, juste et soutenable, un dispositif visant à revitaliser notre système politique actuel dont un nombre grandissant de citoyen·ne·s se détournent chaque année davantage.

Une première demande au Parlement déboutée

Dès l'automne 2021, une première demande est introduite auprès du Parlement Wallon. Celle-ci propose la mise en place d'une assemblée citoyenne "qui soit représentative de la population et transcende les intérêts partisans de la majorité des professionnels de la politique. Cette assemblée aura le mandat de déterminer des mesures pouvant être juridiquement contraignantes indépendamment de l'accord des élu·es en place afin d'orchestrer, nous l'espérons, une transition écologique et sociétale majeure, rapide et socialement juste."

Le caractère contraignant sollicité est alors pointé par le service public comme illégal. Celui-ci déboute donc notre demande. Purement et simplement. Le débat n'aura pas lieu.

Une seconde demande, inspirée de la Communauté germanophone

Le collectif ne se laisse pas démonter et décide donc de s'inspirer de dispositifs déjà existant en Belgique pour asseoir "légalement" sa proposition. En Communauté germanophone, un dialogue citoyen permanent existe depuis février 2019 et semble avoir généré de nouveaux rapports citoyen·ne·s - élu·e·s inspirants. Le collectif étudie ce dispositif et y retrouve une grande part de ses aspirations.

Une seconde pétition est rédigée, demandant qu'une commission composée de citoyennes et citoyens tiré·e·s au sort ainsi que d'élues et d'élus parlementaires soit mise sur pied pour étudier la possibilité d'instaurer en Région Wallonne un dialogue citoyen permanent en s'inspirant du modèle développé en Communauté Germanophone.

Dans la foulée, le collectif se structure, se renomme CAP Démocratie (CAP pour Citoyen·ne·s Au Parlement) et crée un site internet : www.capdemocratie.be

Nous sommes déterminé·e·s à aller jusqu'au bout pour générer ce débat, essentiel à nos yeux !

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---> Pour découvrir cette aventure, consultez le blog du collectif en cliquant ici !

Vous y retrouverez :

  • le récit du collectif,
  • les photos des actions,
  • les articles de presse.

Periferia a rejoint le collectif CAP Démocratie, un collectif de citoyen·ne·s engagé·e·s dans les questions de Démocratie et indépendant de toute formation politique actuelle, qui porte cette pétition..

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

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Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

Description :
Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.