Feminist approaches to habitat

Podcast du réseau Habitat international coalition (HIC). Le podcast est en anglais.

"Comment les membres de HIC et leurs alliés apprennent-ils à travers la région à renforcer leurs capacités de plaidoyer collectif sur les approches féministes de l'habitat ?

Pendant six mois, dans le cadre d'un processus d'apprentissage mutuel facilité, les membres du HIC se sont réunis pour discuter et apprendre les différentes manières et stratégies que les femmes du monde entier ont développées pour protéger et revendiquer leurs droits au logement et à la terre, ainsi que pour établir des liens sur la manière de les développer et de les compléter.

Toutes ces expériences et tous ces apprentissages seront désormais disponibles dans une série de podcasts qui sera diffusée au cours du mois de mars, afin d'inciter un plus grand nombre de personnes à participer à ce voyage d'apprentissage.

Les podcasts de l'espace de co-apprentissage sur le plaidoyer à plusieurs niveaux et de l'espace de co-apprentissage sur les droits fonciers seront bientôt disponibles."

Source : site internet de HIC

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La mobilité des femmes, une revue de littérature

Forum "Vies mobiles"

"Le Forum Vies Mobiles est un institut de recherche sur la mobilité qui prépare la transition vers des modes de vies plus désirés et durables.

Depuis des siècles, on attribue aux femmes et aux hommes des caractéristiques et des rôles sociaux différenciés : les femmes ont été associées à la gestion du foyer et des enfants et à la sphère privée, tandis que la sphère publique était plutôt l’apanage des hommes. Ces rôles sociaux différenciés s’accompagnent d’un rapport de pouvoir favorable aux hommes. Le Forum Vies Mobiles a voulu en explorer les conséquences sur leur mobilité à travers une revue de la littérature traitant de la mobilité des femmes. Ce travail s’appuie sur des références françaises et internationales."

Source : site internet du Forum Vies mobiles

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L’approche égalitaire de l’urbanisme. Outils et méthodes pour garantir l’accès à la ville pour tou·tes

L’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) est un établissement public industriel et commercial (EPIC). Elle finance et accompagne la transformation de quartiers de la Politique de la ville dans toute la France.

"Inauguré en 2020, le groupe de travail consacré à l’approche égalitaire de l’urbanisme a dû s’adapter aux nécessités liées à la crise sanitaire : une première séance de travail s’est tenue en février 2020, tandis que les suivantes ont été annulées en raison des mesures de confinement. Le cycle de travail a donc été arrêté prématurément.

À la suite, il a été décidé de poursuivre la réflexion par un premier travail exploratoire et de synthèse visant à rassembler les clés méthodologiques fondamentales, nourries d’expertises et de contributions d’acteurs ciblés, qui donne lieu au présent Carnet de l’innovation.

Ce document constitue à la fois un guide méthodologique et un recueil d’expériences à destination des porteurs de projets de renouvellement urbain, désireux de favoriser les projets égalitaires grâce à leur PRU, ainsi qu’à tou·tes leurs partenaires. Il est construit de la manière suivante :

  • Des fiches thématiques détaillant les points clés pour concevoir des quartiers égalitaires;
  • Des fiches projets illustrant les différentes approches méthodologiques, menées dans des contextes territoriaux différents, pour retours d’expérience et inspiration;
  • Des annexes : annuaire des membres du groupe de travail et des contributeurs, ressources bibliographiques."

 

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Genre et participation – Institut de la Concertation et de la participation citoyenne

"Institut de la concertation et de la participation

Les dispositifs participatifs ambitionnent de toucher, sans discrimination, un large public. Or, le constat est souvent fait que les femmes, qu’elles soient élues, participantes ou animatrices, n’y trouvent pas une place égale à celle des hommes.

Au sein de l’ICPC, de nombreuses personnes tentent de favoriser une plus large inclusion en particulier en termes de genre.

Ce cycle de rencontres vise à partager des connaissances concernant l’état des lieux mais aussi des expériences et pratiques face aux inégalités de genre dans les démarches participatives ou de concertation.

  • Aujourd’hui, quelle est la part des femmes et des hommes dans les temps participatifs et quel est leur poids dans les produits de la participation ?
  • Quels indicateurs peut-on mobiliser pour les mesurer ?
  • Les dispositifs reconnaissent-ils une plus grande variété de genre au delà de la distinction binaire femme/homme ?
  • Quels liens avec d’autres formes d’inégalités de participation observées ?
  • Des dispositifs spécifiques sont-ils plus propices à l’égalité de genre ?
  • Cette perspective conduit-elle à des changements de pratiques ?"

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La place des femmes dans l’espace public. Seulement une question d’aménagement du territoire ?

"Officiellement, se déplacer dans l'espace public est accessible à tout le monde de manière égale. Tout le monde a un accès libre aux rues, transports en commun, espaces publics. Mais comment les femmes se retrouvent-elles dans cette mobilité qui paraît à première vue égalitaire? Quelles implications pour la vie quotidienne, l'emploi, la participation citoyenne ? Un regard genré sur ces questions va bien au-delà d'un réaménagement du territoire...

La ville a un genre en ce sens qu'elle joue un rôle dans les rapports sociaux femmes/hommes, elle participe aux rapports de pouvoir en donnant accès ou non aux différentes sphères de la vie en société.

La compréhension de la ville peut être abordée aujourd’hui de façon transversale par l’identification d’enjeux comme la domination masculine et l’émancipation sexuelle de différentes tutelles, depuis la sphère de l'intime jusqu’à la régulation politique des espaces publics. Il s'agit de repousser les limites c'est à dire de politiser ces questions. « Dire la rigidité des assignations de genre et lutter pour l’estomper dans les lieux publics, c’est changer, avec la ville, la vie sociale dans son ensemble. C’est modifier les rapports de force, les rôles sociaux, l’intimité, la vie familiale, les formes de pouvoir. C’est s’inscrire fondamentalement dans un projet politique global et non pas seulement proposer des politiques publiques urbaines. »"

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Être une femme dans une ville d’hommes

"La ville appartient aux hommes, nous apprennent sociologues, historiens et géographes. La plupart du temps, elle est conçue pour rappeler aux femmes que leur place est ailleurs. Au foyer. À la sortie des écoles. Les lieux publics, même les plus visibles, même les plus symboliques, sont très souvent monopolisés, en nombre, par ces messieurs. Vous en doutez ? « Wilfried » est allé compter."

Extrait du numéro 16 du magazine belge Wilfried.

Source image : site internet de Wilfried

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Vers un droit à la ville féministe : les expertes de la ville…les usagères

"Depuis quelques années les féminismes se sont invités dans les débats architecturaux et urbanistiques. Loin d’être une vision monolithique de ce que devrait être l’espace urbain, l’architecture et l’urbanisme féministes appellent plutôt à partir des usages et des pratiques des habitant·es pour construire une ville plus égalitaire.

En 1968, Henri Lefebvre publie Le Droit à la ville. Il y relève que l’espace est à la fois le produit des rapports sociaux et lieu de leur reproduction. Penseur critique marxiste, il replace les enjeux urbains dans une perspective sociale et politique qui jusqu’alors avait été laissée à la discrétion des techniciens et spécialistes (les urbanistes), de l’État (le gestionnaire) et des acteurs économiques capitalistes. Il appelle à s’emparer de ces enjeux pour se réapproprier la ville par la construction d’un débat public et d’un savoir scientifique à partir des usages, et par l’appropriation physique et l’autogestion de la ville.

Depuis, les mouvements féministes se sont saisis de la question urbaine et ont souligné les dimensions genrées de la ville construite par et pour les hommes".

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L’égalité sous conditions

Podcast

"Le premier épisode de l’émission mensuelle « Le genre en ville » questionne la mise en œuvre du principe républicain d’égalité en France. La politiste Réjane Sénac souligne comment son application se fait « sous conditions », sans réussir à endiguer les inégalités et les dominations de genre."

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Source : site internet de Métropolitiques

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La ville faite par et pour les hommes

"Des noms d'hommes sur les plaques à tous les coins de rues. Des loisirs qui profitent en priorité aux garçons. Des offres de transport insensibles aux spécificités de genre. Sans oublier la culture du harcèlement.La ville se décline surtout au masculin. Plusieurs études récentes le confirment. L'auteur décrit comment la cité renforce les inégalités entre les femmes et les hommes et en crée de nouvelles, et montre qu'il est possible de la rendre plus égalitaire.L'usage de la ville est mixte, et travailler sur le mieux vivre des femmes, n'est-ce pas travailler pour tous ?"
Vous pouvez vous procurer cet ouvrage d'Yves Raibaud en librairie.

Villes féministes, notes de terrain

"À qui appartient la ville ? Sûrement pas aux femmes. Souvent le théâtre des violences, la ville repose sur des fondations sexistes. Kern s’attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race et d’âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes ?

Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s’appuie sur les théories d’urbanisme,  des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s’embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d’une ville plus inclusive."

 

Pour vous procurez cet ouvrage de Leslie Kern, rendez-vous en librairie.

La ville est à nous AUSSI ! -Article

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Depuis 2017, Periferia travaille en collaboration avec la Maison de Quartier des Quatre Vents à Molenbeek sur les questions de mixités dans l’espace public, à partir du regard et du vécu de jeunes filles qui habitent le quartier. Après avoir réalisé un diagnostic du quartier (Étangs noirs/ Gare de l’Ouest), elles ont formulé quelques recommandations à destination de la Commune, des associations du quartier et des usagers du quartier.

Cette page vise à illustrer et donner voix au manifeste rédigé par le groupe.

On y retrouve des éléments de diagnostic sensible réalisé par le groupe, des extraits de podcast permettant une réflexion élargie des constats abordées et des premières propositions afin de prendre en compte les femmes dans l'aménagement et la gestion des espaces publics.  

Premiers constats

  1. Les hommes et les femmes ne semblent pas avoir le même comportement dans la ville
  2. Les hommes ont plus de droits et d'opportunités que les femmes
  3. Les hommes sont plus présents en ville, souvent en groupe, tandis que les femmes sont moins visibles et leur présence semble moins légitime
  4. Les femmes ont plus de tâches domestiques à faire que les hommes

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Aménager des espaces pensés par et pour tou·te·s

Les femmes ont une pratique de la ville spécifique, différente de celle des hommes. Leurs points de vue ne se limitent pas à un ressenti sur les questions d’insécurité mais bien à une vision globale sur l’accessibilité et l’appropriation des différents espaces publics (espaces verts, mobilité, loisirs, propreté...). Dans le quartier, un certain nombre d’espaces publics donnent un sentiment d’inconfort, de malaise.

« Des espaces où l’on passe, que l’on traverse mais où il n’est pas agréable de rester. » 

Parce que les espaces publics sont encore peu pensés par et pour les femmes, elles s’y sentent moins à l’aise et donc y passent moins de temps. Prendre en compte et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité pour aménager des espaces où les femmes se sentent bien, qu’elles ont envie d’occuper et de s’approprier !


PROPOSITIONS

  1. Diversifier l’aménagement des  espaces et questionner avec les femmes  l’équilibre entre espaces publics « à l’abri des regards » et « visibles de tou·te·s » à l’échelle de chaque quartier, chaque rue
  2. Aménager des espaces verts et paisibles

  3. Multiplier (et entretenir) les toilettes publiques gratuites et mettre à disposition des serviettes hygiéniques en libre accès

  4. Améliorer le confort des piéton·ne·s sur les trottoirs (diminuer la place de la voiture, des terrasses des cafés...) 

FORMER AUX MIXITéS

« Les garçons qui ont évolué dans des groupes de maisons de quartier mixtes où on débat, sont différents, plus respectueux car ils comprennent. »  

L’expérience des femmes et des hommes dans la ville est différente. Les un·e·s n’ont pas forcément conscience des réalités vécues par les autres. 

Les garçons ayant grandi dans des villes où l’espace public est dominé par des hommes  n’ont pas forcément conscience des conséquences de certains  de leurs comportements (attroupements, regards insistants, interpellations en rue...) et notamment de leurs effets sur la pratique de la ville par les femmes (trajectoires modifiées, stratégies d’évitement, résignations à ne pas sortir...).


PROPOSITIONS

  1. Multiplier les espaces de débat entre femmes, entre hommes et entre femmes et hommes : 

                    - dès le plus jeune âge 

                    - partout (au sein des maisons de quartier, des écoles, des espaces sportifs...)

     2. Analyser avec les lunettes du genre les programmes d’activités proposées au sein des maisons de quartier, des centres sportifs...

« Il faut tout bousculer ! »

SE RENforcer entre les femmes

« Quand on est toute seule on est gênée, quand on est en groupe on est plus fortes... Être en groupe, ça nous a protégé ! »  

On constate dans le quartier un manque d’espaces pour se retrouver entre femmes tant dans l’espace public que dans des locaux. 

Cela limite d’une part les possibilités de sociabilisation mais également les moments pour se renforcer, discuter des enjeux du quartier...

Les espaces entre femmes permettent d’avoir une parole libre, d’échanger sur des expériences vécues sans devoir se justifier mais aussi de se rendre compte de la dimension collective du problème, que l’on n’est pas seule à subir cette discrimination. 


PROPOSITIONS

  1. Créer des espaces pour prendre le temps de se renforcer entre femmes

  2. Encourager des projets associatifs à destination des femmes pour renforcer les capacités en vue de créer des espaces en mixité
  3. Encourager les activités à l’extérieur pour se rendre visible entre femmes

  4. Occuper en groupe les espaces publics et de décisions pour affirmer sa présence

  5. Encourager la mobilité hors du quartier

Développer le sport pour tou·te·s

On constate aujourd’hui que les terrains et infrastructures sportives sont principalement utilisés par des hommes.

« Y’a que des garçons qui jouent, c’est bizarre si on vient comme ça on s’incruste. On va dire qu’est-ce que tu fais là ? ça va être gênant... »

L’analyse budgétaire sous l’angle du genre montre que les investissements d’équipement de loisirs se font en majorité à destination des jeunes hommes : terrains multisports, skatepark... Se pose alors la question du partage de l’espace public et du droit aux loisirs pour les femmes.


PROPOSITIONS

  1. Offrir tant des créneaux réservés aux femmes que des programmes qui incitent à la pratique du sport en mixité
  2. Diversifier les sports et loisirs proposés au sein des équipements sportifs

  3. Inviter les femmes et filles du quartier pour penser l’aménagement des équipements sportifs (rues par lesquelles on accède aux bâtiments, emplacement des vestiaires...)
  4. Repenser la place et la taille donnée aux équipements généralement utilisés par des garçons (terrains de football, de basket...situés au centre des places, cours, espaces sportifs)

(Re)Penser le mobilier urbain au prisme du genre

Depuis plusieurs années, Periferia accompagne des groupes de jeunes femmes pour mener une réflexion sur leur place dans l'espace public. Comprendre les usages genrés de cet espace (c'est-à-dire comment notre genre conditionne notre appropriation des espaces extérieurs), c'est à la fois questionner les rôles de genre, et les décisions concrètes qui déterminent l'aménagement de nos places, nos parcs, nos rues...

Le postulat de départ de cette publication est celui là : l'espace public, et le mobilier urbain qui le compose ne sont pas neutres. En effet, l'aménagement de cet espace est issu de décisions politiques et influence notre manière de nous déplacer seule·e ou en groupe, de nous arrêter (ou non), de nous sentir bienvenu·es ou pas.

A partir de 3 jours d'ateliers menés avec un groupe de jeunes femmes à Molenbeek, cet outil pédagogique retrace les méthodologies d'animation que nous avons employées pour penser les espaces publics et le mobilier urbain au prisme du genre.

En plus du livret comprenant une mise en contexte des enjeux liant le genre et l'espace urbain ainsi que des fiches méthodologiques, un coffret d'animation reprend des cartes de jeu et d'inspiration.

 

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Usage de la ville par le genre

"Cette étude, initiée courant 2010, propose de mieux saisir l’enjeu républicain qui s’attache à la compréhension de l’usage de la ville par le genre. Il s’agit de déconstruire les représentations collectives qui présupposent que les usages urbains sont en général mixtes et peu différenciés entre hommes et femmes. En appliquant successivement le filtre du genre à l’étude statistique de la population, à l’écoute d’un panel de femmes & à la description de sites urbains, l’étude construit les bases d’une méthode jusqu’ici peu usitée en urbanisme".

Pour accéder à la publication, cliquez-sur l'image.

Atelier découverte du skate au Parc Ouest

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Source photo : Periferia aisbl

Atelier découverte du skate au Parc Ouest 🛹

Mercredi 11 octobre dernier, nous avons organisé un atelier découverte du skate pour les femmes, et plus largement, toutes les personnes sexisées* dans le quartier derrière la gare de l’Ouest (Molenbeek). L’objectif était à la fois de découvrir un sport souvent masculin, et d’occuper ensemble l’espace public, de s’autoriser à prendre de la place. Chutes, rires, un bon gouter et un instant de réflexions autour de la place des femmes et minorités de genre dans le sport et dans les parcs ont été les ingrédients essentiels de cette après-midi !

Les animatrices du collectif de skateuse Bx’Elles ont réussi à rendre le skate accessible à une trentaine de filles ce mercredi. Des plus à l’aise aux plus timides, toutes ont pu s’essayer à la ride et découvrir ce sport que l’on associe que peu aux jeunes filles et aux minorités de genre.

Nous avons organisé cet atelier avec l’ASBL Curieus et le collectif de skateuse BX’elles dans le cadre du Contrat de Quartier Autour du Parc de l’Ouest. Une de nos missions pour ce contrat de quartier est de travailler sur l’appropriation des espaces publics et futurs équipements de la commune par les jeunes en général, et les jeunes femmes en particulier. Cette après-midi skate fait donc suite à différents ateliers, et est le fruit d’une discussion avec des adolescentes du quartier sur les espaces en (non-)mixité choisie qu’elles souhaitent ouvrir.

Le nombre de participantes et le sentiment d’empouvoirement qui s’est dégagé du groupe (« je n’avais jamais osé avant » , « maintenant je sais sauter sur un skate facilement ! ») confirme la nécessité de créer ces espaces semi fermés, comme étape vers une mixité totale et une égalité d’usages et d’appropriation et de nos espaces communs.

Merci à l’ASBL Curieus et au collectif Bx’elles pour ce travail d’équipe et à toutes les participantes pour ce beau moment de partage et de renforcement !

*Les personnes sexisées sont toutes les personnes pouvant être discriminées sur base de leur genre.

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Source photo : Periferia aisbl

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Source photo : Periferia aisbl

Repenser les espaces publics pour favoriser l’égalité de genre

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Depuis quelques années déjà, Periferia participe à plusieurs dynamiques autour de la place des femmes et des jeunes dans les espaces publics. En effet, prendre en compte les pratiques et reconnaitre l’expertise d’usage des femmes apparait comme une nécessité afin de garantir certains droits fondamentaux comme :

  • Un droit d’accessibilité ;
  • Un droit d’appropriation ;
  • Un droit à la participation au prise de décision et à l’exercice de la citoyenneté

Lors des diagnostics territoriaux participatifs réalisés, de marches exploratoires, d’ateliers en non mixité, le constat a été à chaque fois le même : celui d’une différence d’usages entre les hommes et les femmes de la ville et de ses espaces publics.  Les filles semblent moins occuper les espaces publics (notamment espaces sportifs et de loisir) que les garçons.

Pourtant, en région Bruxelloise, on constate que la question de l’égalité filles/garçons reste encore peu présente dans les réflexions sur l’aménagement des espaces et les investissements publics destinés aux loisirs des jeunes.

Mais comment prendre en compte les pratiques et le vécu des femmes dans l’aménagement ?

Nous sommes allés à la rencontre d’Edith Maruéjouls, autrice de la thèse : « Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes : pertinence d'un paradigme féministe » et directrice de l’ARObE, l’Atelier Recherche Observatoire Égalité, un bureau d’études spécialisé dans l’aménagement égalitaires des espaces et la lutte contre les stéréotypes de genre afin de tenter d’y répondre.

Les réponses d'Edith Maruéjouls aux 3 questions que nous lui avons posées

  1. Un exemple d’aménagement inégalitaire ?
  2. Des conseils pour des aménagements plus égalitaires ?
  3. Les aménagements égalitaires : tout le monde gagnant ?

Cliquez sur l'image ci-dessous pour voir la vidéo de l'entretien !

Pour aller plus loin avec Edith Maruéjouls :

Photo_Jeu_Egal

Faire je(u) égal

Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants

Description :
Véritables espaces publics miniatures, les cours de récréation sont le lieu des premières inégalités – en particulier entre filles et garçons. L’aménagement des espaces peut en effet jouer un rôle déterminant dans la reproduction de schémas discriminants. L’absence de mixité, par exemple, est souvent favorisée par la configuration des lieux et le type d’activités qui y sont proposées. En analysant ces espaces scolaires et les relations qui s’y nouent, Édith Maruéjouls aide les écoles à lutter concrètement contre les discriminations liées au genre. Elle nous invite dans cet ouvrage très abordable à découvrir ces «géographies scolaires du genre», sa méthode de travail et les solutions permettant de rendre l’école plus inclusive. Car il est essentiel pour la réduction des inégalités et des violences de genre dans nos sociétés que tous et toutes puissent faire, au moins à l’école, je(u) égal.

Éditions Double Ponctuation, Collection "Point d'interrogation" (études, recherche, questions de société) - ISBN : 978-2-490855-36-0
16€ - 126 pages, 21x14,8x1cm, 150g
Parution en France, Suisse et Belgique en Août 2022 ; Parution à l'automne au Québec - Version Epub à venir

Comment sortir des traditionnels street workout ou terrains de football utilisés presque exclusivement par des jeunes garçons ? Quels aménagements pour que les filles occupent et jouissent d’un droit à l’espace public et au loisir elles aussi ?

L’exemple du groupe citoyen « La ville est à nous, AUSSI ! »

Après une phase de diagnostic sensible du quartier où habitent un groupe de jeunes filles, celles-ci cherchent des solutions en termes d’aménagement pour se sentir à l’aise dans l’espace public et pouvoir se l’approprier.

Pour en savoir plus et découvrir le Manifeste rédigé par le groupe, c'est par ici !

Pour elles, il est important d’avoir un espace ludique, un espace « agréable pour se poser », pour inciter les jeunes filles à l’occuper. Si les espaces ludiques sont souvent pensés pour les enfants, d’autres peuvent être conçus pour les plus grand·e·s. Certains espaces ludiques peuvent ainsi être appropriés par les adolescentes. Différentes dimensions à prendre en compte :

S'amuser/ jouer  : avoir des structures en bois/ hamacs / grandes balançoires / balancelles
Se retrouver / se rencontrer :  Tables et bancs, balancelles en face à face, filet géant
Se sentir en sécurité :

  • Planter des petits buissons autour pour être tranquilles, pas à la vue de tou·te·s quand on est assises.
  • Un système de lumières qui permette de pouvoir rester le soir/en fin d'après-midi

Quelques exemples d'aménagements plébiscités

Make Space for Girls pense les espaces publics avec les filles et jeunes femmes pour que les aménagements tiennent compte de leurs volontés et besoins, et "pas seulement ceux des jeunes hommes".

Plusieurs exemples d'aménagements sont repris. Celui sur l'image à droite a été très inspirant pour le groupe  'la Ville est à nous AUSSI'.

En effet, il reprend les différentes dimensions : ludique, où l'on peut être à plusieurs, notamment en face à face. Côté intimité, les arbres peuvent suffire, en fonction de où on se trouve et ce qui nous entoure.

Pour en savoir plus : https://makespaceforgirls.co.uk/about-us/

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Un groupe d'étudiant·e·s de Belgique et de France a aussi travaillé à la recherche de solutions en termes d'aménagements après avoir entendu parler du diagnostic réalisé par le groupe 'la ville est à nous, AUSSI.'

Sur la photo de gauche, le groupe a imaginé un espace qui soit accessible à tou·te·s, ludique pour tous les âges et convivial. C'est notamment le cas de la balançoire ronde et du filet pour se détendre.

A Copenhague, l'expérimentation sur les espaces publics est inspirante. Les balancelles ont largement étaient plébiscité par le groupe.

Au-delà des aménagements, inciter l’appropriation des espaces publics

Au-delà de l’aménagement des espaces, comme le rappelle Edith Maruéjouls dans la vidéo, se pose la question de qui occupe l'espace public. On constate que les jeunes femmes sont moins visibles et occupent rarement l'espace en groupe, à la différence des hommes.

Dès lors, il est aussi intéressant de développer des stratégies d’appropriation des espaces publics en groupe.

L’exemple des « Steph Girls » et de l’occupation temporaire du parc Stephenson (Schaerbeek)

A Schaerbeek, une occupation temporaire est mise en place dans un espace jusqu'alors privé, qui deviendra après travaux un parc ouvert à tou·te·s. La question de l'accès et de l'appropriation par les femmes et jeunes femmes de ce futur espace public est très vite apparue. Le groupe de jeunes femmes "les Steph Girls" ont voulu occuper cet espace en tant que groupe, et cela en non mixité. L'appel est lancé aux filles du quartier : "viens aménager un espace filles dans le quartier et réfléchir au futur parc !". Il s'agit d'abord d'occuper l'espace public en groupe et d'y faire les activités voulues par les Steph Girls. Derrière, la volonté de faire comprendre aux garçons : "le quartier n'est pas qu'à vous".

Une double stratégie à mettre en place

A la lumière de ces témoignages, il nous semble que favoriser l'égalité filles-garçons dans les espaces publics passe par un équilibre entre deux pratiques :

  • l'occupation au quotidien des espaces publics par les femmes, notamment en groupe afin de se les approprier ;
  • la mise en place d'aménagement et de plans d'aménagement égalitaire, à partir d'une réflexion sur le genre et de la participation des jeunes femmes aux processus de conception et de gestion de ces espaces.