« Silence, on parle ! » 2024 : Écoutez les quelques réactions et retours sur cette journée

Nous avons recueilli six réactions sur la journée du Silence, on parle ! de Namur. Vous pouvez les écouter une à une en cliquant sur le bouton play.

La transcription de chaque témoignage est inscrite à droite du média

20240706_SOP_Namur_067
20240706_SOP_Namur_076
20240706_SOP_Namur_077
20240706_SOP_Namur_031

Et vous comment avez-vous vécu cette journée du "Silence, on parle !" ?

Extrait 1 :

« J’ai trouvé ça émouvant. Ça m’a replongée dans les émotions que j’avais ce jour-là, parce que le public a été amené à s’exprimer. Ce sont des gens que l’on n’entend pas souvent et c’était justement le but. Et j’ai trouvé ça particulièrement émouvant que les gens viennent dire ce qu’ils ont dans les tripes sur la place publique. Je n’avais jamais vu ça en fait. Je n’avais jamais assisté à ça. Donc, j’avais limite les larmes aux yeux. Bon, je suis quelqu’un d’émotive. C’est facile de m’arracher des larmes. Mais là, ça m’a vraiment replongée dans les émotions que j’ai ressenties à ce moment-là. Je trouve que ça ouvre les yeux aussi, parce que l’on se dit que souvent, on est tous dans notre petite vie, avec nos petits problèmes, … et on prend rarement conscience des autres problèmes que d’autres personnes peuvent rencontrer. Et quand on se retrouve face à des gens qui sont porteurs de handicaps, qui ont vécu dans la rue, ou qui y vivent toujours, ça remet les choses en perspective. Et ça botte un peu le cul. »

Extrait 2 :

« On a terminé notre discussion avec une des phrases des Arsouilles. Je crois que ce que tu retraçais Nicole : ‘’C’est pas qu’on nous entend pas, c’est qu’on nous écoute pas ! ‘’ Quelque chose comme ça. Et que le Silence, on parle ! ça remettait ce truc-là dans le fait que c’est pas qu’on est sans voix, c’est juste qu’on nous écoute pas. Et j’aimais bien ton image : le Silence, on parle ! c’est ça aussi, c’est aussi dire qu’on a plein de manières de faire et de propositions que l’on rend visibles sur scène. Et ça a une portée politique un peu forte de dire ‘’Non seulement vous écouter pas nos colères mais en plus, vous ne voyez même pas les choses que l’on invente. ‘’ J’ai retenu ça et j’ai trouvé ça chouette. On a aussi parlé de ce côté diversité, de mélange, … Et on s’est rendu compte qu’on se souvenait même plus du thème global du Silence, on parle ! Si c’était les discriminations, mais en fait c’était pas important parce qu’il y a eu des saynètes, des paroles et des gens hyper divers qui se rejoignaient quand même autour d’un fil. Et puis, même si on se souvenait pas du bon mot, ça continuait de parler de justice, de dignité, … »

Extrait 3 :

« Et du coup, bah moi, je rejoins aussi le côté très touchant, très émouvant de revoir les images. Ça fait dresser les poils franchement de se replonger dedans. Parce que c’est vrai qu’il y a eu un été qui nous a séparé de l’événement. Et je salue aussi le courage de toutes ces personnes qui osent monter sur cette scène et qui préparent de manière appuyée cette intervention. C’est pas évident de mettre des mots sur tous ces vécus. Et qui nous permettent nous aussi d’avoir une certaine prise de conscience. Même si on se rend compte que ça existe, le fait d’avoir ces ‘’tripes’’ qui soient mises sur scène et qui soient partagées, ça fait un bien fou en fait de réaliser à quel point il y en a qui se battent comme des guerriers, au jour le jour. Franchement, quelle belle initiative de mettre ça sur la place publique. Et je trouve que ça devrait être plus souvent, que ce soit ‘’imposé’’ comme ça et que les gens puissent rejoindre l’événement, y participer et dans les témoignages qu’il y avait après chaque saynète. Les personnes qui partagent parce que ça leur fait écho, je trouve ça juste fou. Donc, oui, j’étais très heureuse d’y participer et surtout d’avoir accompagné le groupe du quartier, de voir leur fierté aussi d’avoir osé jusqu’au bout du processus parce que franchement, ça n’a pas été simple. De l’avoir fait, d’être passés en premier en plus sur la scène, c’est vraiment un sacré défi pour eux, et une sacré fierté d’avoir osé aller au bout, d’avoir réussi à mettre les mots, de ne pas avoir trop  bafouillé. Quand je vois les interventions du quartier dans la vidéo, je suis d’autant plus fière de ce qu’ils ont fait franchement. Merci à Periferia d’avoir permis ça. »

Extrait 4 :

« Ce qui finalement me manque dans la vidéo, parce que ça a été très fort, c’est les autres gens. Les gens qui ne sont pas montés sur scène. Et moi, j’ai ressenti énormément d’émotions aussi de la part d’autres personnes. Comme tu viens de le dire Vincent, il y en avait sur scène. J’ai été énormément touché par des personnes qui sont venues me trouver, une ou deux à la fin. Aussi des passants qui m’ont dit ‘’ Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez provoqué chez moi. ’’ Notamment, une jeune fille qui disait ‘’Mes parents ont vécu à la rue, ou vivent à la rue et vous m’avez fait vivre quelque chose en donnant de la valeur à ça aussi.’’ Franchement, je me dis qu’on ne se rend pas compte de ce que l’on provoque avec une journée comme ça. Et ça m’a énormément touché, d’entendre des réactions finalement que je n’attendais pas du tout. »

Extrait 5 :

« Comme Cécilia disait, ce qui m’a le plus marqué c’est l’émotion que ça m’a procuré et surtout le fait que cette émotion pouvait s’exprimer publiquement. Alors, moi je l’ai pas exprimé publiquement, mais c’est clair qu’il y avait aussi beaucoup d’émotions sur la scène. Et je trouvais que c’était quelque chose d’important à partager sur lequel on est pas souvent en fait. »

Extrait 6 :

« Je pense que quand tu traverses plein de moments quand tu es en galère, tu passes ta vie à raconter ta vie mais au guichet, aux administrations où tu expliques ta situation. Ensuite, tu dois justifier tel aspect de ta vie à telle administration, ou telle autre personne, tu dois le dire à tes voisins, tes amis, … Tu passes ton temps à raconter ta vie mais tu choisis pas ni ce que tu racontes, ni comment tu le racontes, ni si tu le dis en criant ou en chuchotant, … Là, tu as le droit de te mettre en colère sur un Silence, on parle ! C’est toi qui choisis ce que tu dis. »

Pour revenir sur la page principale du Silence, on parle ! de Namur, cliquez sur l'image ci-dessous :

Agriculture urbaine comme levier d’émancipation des femmes et de bien-être en ville : l’exemple gennevillois

"Cet article propose d’appréhender l’agriculture urbaine comme participant d’un projet collectif de développement d’une ville nourricière, respectueuse de l’environnement, support du bien-être des individus, mais également comme un levier potentiel d’émancipation des femmes. Notre propos s’appuie sur les résultats d’une recherche-action en cours à Gennevilliers (Hauts-de-Seine, France). Nous mobilisons les résultats d’observations et d’entretiens semi-directifs menés auprès des principaux acteurs gennevillois impliqués dans le développement de ces projets : personnes élues, professionnelles locales, associations de mise en œuvre et de gestion des jardins et leurs usagers et usagères. Une part importante des personnes rencontrées estime que venir au jardin « leur fait du bien ». Les jardins gennevillois constituent également des lieux de rencontre, des lieux (re)créateurs de liens sociaux de différentes natures.

De plus, inscrits dans un modèle social largement patriarcal, ces jardins apparaissent comme le support de rapports sociaux de genre inégalitaires. Cependant, à Gennevilliers, ces jardins, largement utilisés et gérés par des femmes, sont aussi le support d’une contestation, voire d’un renversement de certains stéréotypes de genre. Ces espaces apparaissent comme des outils d’auto-formation, de partage de savoir-faire, d’estime de soi et de bien-être entre femmes. Enfin, ces espaces constituent de véritables outils de construction de la ville (processus) dans lesquels (pour une fois) les femmes semblent avoir toute leur place."

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Better design suggestions for parks

La publication est en anglais. Voici un résumé en français.

"Le meilleur moyen de créer un parc qui convienne aux adolescentes est de leur parler.

Découvrir comment elles utilisent le parc, ce qu'elles ressentent et ce qui le rendrait plus attrayant pour elles.

Mais il est difficile pour les filles d'imaginer ce qui pourrait fonctionner, car elles n'ont probablement jamais vu un espace conçu pour elles. C'est là que ces images entrent en jeu.

Les dessins présentés dans ce document ne sont pas des "réponses" en matière de conception, mais des suggestions pour susciter des conversations et lancer le processus de consultation. Bien qu'ils aient été inspirés par d'autres conversations, il s'agit avant tout de suggestions. Les filles les aiment-elles ou les détestent-elles ? Que voudraient-elles garder ? Qu'est-ce qu'elles changeraient ?"

Pour avoir accès au document, cliquez ici.

Capture-decran-2023-12-11-a-10.06.16

Pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes dans les jardins de Cocagne

"L’égalité entre les femmes et les hommes, bien loin d’être un simple thème à la mode, « un marronnier » de plus servant à alimenter la une de nos journaux, est un véritable enjeu de nos démocraties modernes et l’une des priorités des politiques nationales et européennes actuelles et futures.

Les instances européennes définissent l’Égalité comme un « principe selon lequel tous, les hommes et les femmes, sont égaux en droits et doivent faire l’objet d’un traitement égal » et l’égalité des chances entre hommes et femmes comme « l’absence d’obstacles à la participation économique, sociale et politique en raison du sexe ».

Et qu’en est-il dans nos Jardins de Cocagne ? Comment se traduit cette égalité dans le quotidien de chacun, permanents, administrateurs, salariés en insertion ? Comment peut-on favoriser - ou améliorer - des pratiques, des propos, des attitudes, ce que Bourdieu nommerait des habitus.

Ce guide, qui au final n’en est pas un, n’a pas vocation à proposer des solutions toutes faites, encore moins des recettes permettant de faire valoir telle ou telle autre initiative, aussi intéressante soit-elle. En collaboration avec l’association Culture et Promotion, nous avons souhaité proposer un outil, qui a plus vocation à questionner qu’à apporter des réponses.

Nous souhaitions promouvoir une posture, un regard, un sens et des valeurs, générateurs de questionnements et étape préalable nécessaire à la mise en œuvre d’actions concrètes. Libre à chacun d’expérimenter selon son expérience, la situation locale, le contexte, l’expérience, les ressources disponibles...

Il nous est apparu enfin que, comme toute situation de changement, l’efficacité d’une telle démarche devait reposer sur un accompagnement personnalisé auquel ce travail ne saurait se substituer..."

Pour téléchargez le document, cliquez sur l'image.

La place Fontainas comme espace frontière. La production de la ville au regard de la sexualité, du genre, de l’ethnicité et de la classe sociale

"Depuis la rue du Marché au Charbon, une petite rue à pavés parsemée de boutiques et de cafés où se marient les tintements des cloches et le chahut pudique d’une petite venelle, s’ouvre la place Fontainas, une vaste place bruyante et disgracieuse. Celle-ci est située dans la commune de Bruxelles-Ville, à proximité directe du centre-ville, et fait la jonction des boulevards Anspach et Maurice Lemonnier, reliant les quartiers de la Bourse et de la Grand-Place à celui de la gare du Midi.

En l’espace de quelques pas, tout change : le bruit, les odeurs, le décor, les gens. Par ailleurs, sise à la lisière du quartier dit « gay » et du quartier Anneessens, la place Fontainas a été le lieu de multiples actes présumés homophobes, contribuant à la catégoriser (notamment médiatiquement) comme un espace dangereux, particulièrement pour les populations homosexuelles.

En outre, ces catégorisations interviennent dans un espace largement connecté, dans l’imaginaire collectif, aux populations musulmanes, consolidant une association entre cet espace, une population spécifique et certaines caractéristiques socialement dénoncées (comme l’homophobie).

Cette association est d’autant plus solide qu’elle est validée par certains discours politiques. Afin de prévenir et de combattre la discrimination et la violence contre les personnes LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi., Trans., Inter.), une semaine avant l’édition 2018 de la Belgian Pride, l’ancienne secrétaire d’État fédéral à l’égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), a élaboré un nouveau «Plan d’action interfédéral contre la discrimination et la violence à l’égard des personnes LGBTI ». Si un tel plan paraît nécessaire, celui proposé par l’ancien gouvernement fédéral s’inscrit dans une logique sécuritaire et cultive une image monolithique et vulnérabilisante des populations homosexuelles, tout en essentialisant certains groupes jugés plus ou moins homophobes. À titre d’exemple, nous pouvons y lire que « les personnes musulmanes ont une attitude plus négative envers les personnes homosexuelles que les personnes chrétiennes ». Le plan constitue entre autres « les musulmans » comme une population spécifiquement homophobe et cultive la stigmatisation d’un groupe ciblé, sans prise en compte d’autres groupes religieux ou sociaux, ou encore de l’intersection d'éléments tels que la classe sociale ou le genre. Conjointement à une catégorisation de la place Fontainas comme un espace dangereux, le nouveau plan suggère ainsi une approche sécuritaire de la gestion de l’espace public, en y associant une catégorie de personnes dangereuses. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une carte blanche signée par 103 signataires issus des sphères associatives et académiques, suscitant de multiples critiques.

Cet article propose d’approcher cet espace à partir d’une perspective alternative. En opposition à la lecture sécuritaire offerte par le plan, il suggère de recourir à la notion de frontière pour envisager cet espace dans lequel un changement de décor semble s’allier à un changement social-urbain et alimenter un régime de tension. Il entend dépasser les catégorisations simplistes « espaces dangereux/espaces sûrs ; personnes dangereuses/personnes vulnérables», et comprendre, à partir d’une autre catégorisation – celle d’un espace frontière –, les enjeux qui se déploient sur la place et qui permettent de saisir sa conflictualité. Le changement conceptuel et l’apport de la notion de frontière permettront de comprendre l'imbrication des ancrages socio- spatiaux se jouant sur et autour de la place Fontainas, immobilisée entre des espaces à caractères identitaires forts."

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Urbanisme, féminisme et empowerment. Regards croisés Amérique latine et France

Entretien avec la chercheure Marie-Dominique de Suremain. Elle est urbaniste sociologue et coordinatrice d'un programme européen aux politiques publiques égalité et genre pour l'Amérique latine.

Elle est spécialiste en recherche-action participative en genre et développement durable. Dans cet entretien, elle revient notamment sur la notion d'empowerment et de son influence dans son travail.

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Sport entre filles

Retour sur une expérimentation scolaire en Suisse.

"Face aux inégalités de sexe à l’école, une expérience en éducation physique et sportive montre que, pour les élèves, pratiquer en non-mixité dégage des marges de manœuvre par rapport aux normes de genre, sans pour autant les enrayer complètement.

À l’échelle internationale, face au maintien des inégalités entre les sexes à l’école, la mixité dans les établissements scolaires refait débat. Dans différents pays (Canada, Corée du Sud, Australie, États-Unis), le retour de la non-mixité est considéré comme une des stratégies susceptibles d’offrir les mêmes chances et opportunités aux filles et aux garçons. Aux États-Unis, depuis le vote de la Single Sex Regulation (2006), le nombre d’écoles et de classes qui séparent filles et garçons s’est multiplié, aussi bien dans l’enseignement privé que public. En Europe, sous l’impulsion notamment de l’European Association of Single-Sex Education (EASSE), la non-mixité est présente en Angleterre, en Irlande mais aussi en Espagne et en Suisse, où des expériences pilotes se sont développées. Parfois qualifiée de nouvelle option pédagogique, parfois décriée et plutôt vue comme une régression, la séparation des sexes à l’école s’accompagne de nombreuses controverses.

À partir d’une enquête qualitative par entretiens et observations (Bréau 2018) conduite auprès d’adolescents et d’adolescentes (14-15 ans) scolarisés dans des classes d’éducation physique et sportive en Suisse romande, cet article vise à saisir les effets de la non-mixité sur la formation des élèves. En se rattachant à l’approche du « doing gender », qui définit le genre comme une action (West et Zimmerman 1987), l’objectif de ce travail était de repérer des manières de « faire le genre » chez les élèves afin de questionner l’évolution des normes de masculinité et de féminité en contexte non mixte."

Pour télécharger le document, cliquez sur l'image.

Reporteros Altoparlante à Rottweil

Les espaces Altoparlante, présents en Amérique Latine depuis plusieurs années (www.altoparlante.org) le sont aussi en Europe. A l’occasion du séjour de Anahí en Belgique, nous avons organisé un voyage dans le sud de l’Allemagne. L’idée était de croiser des regards en allant à la découverte d’expériences aux alentours de Rottweil où habite maintenant Heike, une complice de la démarche Altoparlante.
Ci-dessous, quelques illustrations de ces 4 journées passées à la découverte d’initiatives passionnantes. Anahí en a aussi fait une vidéo qui transmet bien la dynamique ; elle est disponible ici (en espagnol, avec quelques passages en français et en allemand).

Reporteros_Altoparlante_Deborah
Reporteros_Altoparlante_Christophe
Reporteros_Altoparlante_Anahi
Reporteros_Altoparlante_Patrick

Un groupe improbable de reporters où personne ne connaît tout le monde et chacun apporte son point de vue et ses compétences !

Reporteros_Altoparlante_Madita

Accueillis dans la région de Heike (et Christophe) pour rencontrer et faire connaissance avec des militants et des initiatives citoyennes.

Reporteros_Altoparlante_Heike

Reporteros_Altoparlante_01_FranzWerk

Reporteros_Altoparlante_02_Constance

Reporteros_Altoparlante_03_Agenda21

Reporteros_Altoparlante_04_AladinFrieda

Reporteros_Altoparlante_05_FDG

Reporteros_Altoparlante_06_PrimaHausen

Reporteros_Altoparlante_07_Coconstruire

Reporteros_Altoparlante_08_Citations

Les commissions de transparence au Honduras

Les commissions de transparence au Honduras

Une histoire peu commune d’une société civile qui se soucie de l’utilisation des ressources publiques

Suite au passage de l’ouragan Mitch au Honduras en 1998, puis surtout à la remise de la dette en 2002, d’importants montants sont arrivés jusque dans les communes du pays. Mais les pays « donateurs » y ont mis une certaine exigence : que la société civile puisse veiller à la bonne utilisation de ces ressources financières dans des projets portés par les municipalités. C’est de cette façon que sont apparues les premières commissions de transparence.

Les commissions sont composées de citoyens. Ce sont des organisations locales qui réalisent un contrôle par rapport aux dépenses publiques et formulent des recommandations pour améliorer l’utilisation des ressources publiques, veillent à la bonne utilisation du budget d’investissement et vérifient la qualité des services communaux comme les repas dans les écoles communales par exemple.

De nombreuses commissions existantes se sont organisées collectivement pour obtenir leur reconnaissance légale dans le cadre de la loi des communes de 2009.

Pense-pas-bête du gestionnaire citoyen

Expériences à Pont-de-Claix, France

Pense-pas-bête du citoyen gestionnaire : Renforcer la compréhension budgétaire
par la commune de Pont-de-claix, 2007

Le « pense-pas-bête du citoyen gestionnaire » est un outil, développé par la commune et destiné à tous. Il propose de se familiariser avec les mécanismes et les notions essentielles de la comptabilité publique. Il présente également le budget de la commune pour permettre de participer à la réflexion et au débat qui accompagne l’élaboration de celui-ci.

A Pont-de-claix, les finances publiques c’est l’affaire de tous !

Une commission consultative du budget a été mise en place où des citoyens tirés au sort et d’autres répondant à un appel relayé dans la presse locale suivent une formation de compréhension local – notamment grâce à la publication « pense pas bête du citoyen gestionnaire » pour faire des propositions aux élus.

Cette étape de compréhension budgétaire est indispensable dans la mise en place d’un budget participatif.

Article – L’organisation communautaire : une nouvelle approche du travail social ?

Par Yves Jouffe- Mouvements, 2016

Une expérience d’organisation communautaire a vu le jour en janvier 2014 dans les quartiers rennais : Si on s’alliait ?(SOSA). Cinq organisatrices et organisateurs s’y inspirent de la démarche de l’Alliance citoyenne de Grenoble. Deux d’entre elles décrivent ici quelques ficelles du métier d’organisateur. Des affinités mais aussi des tensions existent entre community organizing, éducation populaire et un travail social jugé trop paternaliste. Les formes de mobilisation expérimentées à Rennes par SOSA, aussi éprouvantes soient-elles, apparaissent comme de réels vecteurs de transformation sociale.

Disponible en ligne sur le site du CAIRN pour 3 euros en cliquant ici 

Article – Expériences de community organizing en France

Par Marion Carrel, Adeline de Lépinay- Mouvements, 2016

Le community organizing est une source d’inspiration pour certain.es militant.es. En amont de la table ronde de ce numéro, et à partir de courts entretiens réalisés avec ses participant.es, nous esquissons ici le portrait de trois organisations françaises qui s’inspirent de cette tradition : l’Alliance Citoyenne de Grenoble, Zonzon 93 et Studio Praxis.

Article disponible en ligne sur le site du CAIRN (3 euros), disponible en cliquant ici

Article – Construire le contre-pouvoir

Par Yves Jouffe, traduit par Hélène Balazard, Vincent Bourdeauet Yves Jouffe– Mouvements, 2016

De 1970 jusqu’à la fin des années 2000, Wade Rathke a dirigé ACORN (Association of Community Organizations for Reform Now), la plus importante fédération de community organizingdes États-Unis. Cette organisation comptait près de 500 000 membres issus de plus d’un millier de quartiers déshérités. Elle a été un important vecteur de changement social dans les domaines du logement social, de la régulation des activités bancaires ou de l’augmentation du salaire minimum. Wade Rathke a développé un modèle original de contre-pouvoir, en organisant les habitant.es des quartiers pauvres et non pas leurs organisations existantes comme le faisait Saul Alinsky. ACORN a su s’étendre en une fédération états-unienne qui mettait au service de chaque groupe local des organisateur.rices professionnel.les. Si celle-ci s’est fragmentée en 2010, ACORN International rassemble maintenant autant d’adhérent.es dans une trentaine de pays.

Disponible en ligne sur le site du CAIRN pour 3 euros en cliquant ici

Article – La production d’études comme instrument de mobilisation dans le cadre de la campagne pour un « revenu décent londonien » (London Living Wage)

Par Hélène Balazard - Géocarrefour, 2010

Une récente campagne menée par London Citizens - une coalition d’églises, de mosquées, de syndicats, d’écoles et d’autres associations - a mis sur le devant de la scène le problème des travailleurs pauvres de Londres. La production d’études est le pivot de cette campagne pour un revenu décent. C’est plus le processus de réalisation des études, lié aux méthodes du community organizing, que leur existence qui permit d’établir l’opportunité et la faisabilité de nouvelles politiques salariales. L’étude urbaine est considérée ici comme instrument de mobilisation. Ses auteurs, ses sujets et ses destinataires deviennent les acteurs de la campagne pour un revenu décent londonien.

Disponible en PDF en cliquant ici

Article – Le worker center et ses spectres : les conditions d’une mobilisation collective des travailleurs précaires à Chicago

Par Sébastien Chauvin – Sociologies Pratiques, 2007

L’auteur nous présente les modes d’action et de fonctionnement d’un « worker center » de Chicago, ONG ayant pour objet la mobilisation et la défense de travailleurs journaliers américains très précaires. Divisé en membres, « leaders » et « organizers », le centre fonctionne suivant un modèle communautaire, emprunté au sociologue Saul Alinsky, et s’oppose identitairement à 4 figures repoussoirs appelées « spectres »: l’activisme, l’advocacy, le travail social, la substitution à l’ennemi.

Disponible en PDF en cliquant ici

Article – La lutte pour un salaire décent (living wage). Force et faiblesse d’un mouvement progressiste face à l’offensive conservatrice

Par Isabelle Richet – Politique américaine, 2012

Le mouvement pour un salaire décent est apparu à Baltimore en 1996 et s’est rapidement répandu dans tout le pays pour diffuser la demande d’un salaire de base qui tienne compte du niveau de vie réel dans une communauté donnée. Les principales caractéristiques du mouvement tenaient de sa nature locale et populaire et de sa capacité à rassembler différentes forces progressistes, telles que les syndicats de gauche, les associations communautaires comme ACORN, et les forces religieuses progressistes. À mesure que le mouvement atteignit ses objectifs dans la plupart des collectivités, il devint la cible d’une campagne violente menée par des forces conservatrices d’extrême-droite déterminées à détruire tout mouvement progressiste dans le pays.

Disponible en PDF en cliquant ici

Article – La naissance du “community organizing” en France. Entretien avec Adeline de Lépinay

Par Vincent Gay – Contretemps, 2017

Adeline de Lépinay, qui se présente comme une artisane d’une éducation populaire politique et libertaire, est une des organisatrices de l’alliance citoyenne qui s’est créée en 2016 à Aubervilliers. L’alliance citoyenne est une des premières associations se réclamant explicitement du community organizing (CO) en France. Pour Contretemps, elle revient sur le début de cette expérience,à partir de son expérience à Aubervilliers et d’autres alliances citoyennes, notamment celle de Grenoble qui a été la première association de ce type.

Disponible en PDF en cliquant ici

Vidéo – Organisez-vous

Diffusé en avril 2016 sur la chaîne Public Sénat

Quel est le point commun entre Barack Obama, un sociologue qui a fait ses classes dans la Mafia d’Al Capone et deux jeunes activistes françaises issues des quartiers populaires ? Le Community Organizing. Ou l’art d’élaborer des groupes de pression citoyens, sorte de lobbies des « gens d’en bas », capables de se confronter au pouvoir lorsqu’il ne sert plus l’intérêt général. Ce documentaire raconte l’histoire de cette technique inventée aux Etats-Unis et comment quelques jeunes français essayent de l’introduire dans notre pays.