Renforcer nos capacités

Au cours du dernier trimestre, les collectifs engagés dans la démarche Capacitation avec la Fondation Abbé Pierre se sont organisés en groupes de travail pour avancer sur 3 chantiers :

  • Se former ensemble en échangeant ses pratiques sur différentes questions ;
  • Se rendre visibles pour être davantage écouté·e·s et reconnu·e·s ;
  • Identifier des actions logement pour faire évoluer la question du mal-logement.

Chaque groupe mène des rencontres et développe des actions, tout en veillant à produire des éléments à partager avec les autres groupes et dynamiques lors des rencontres plénières. La prochaine se déroulera au premier semestre 2024.

Retrouvez les étapes précédentes de cette démarche sur cette page.

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Source Image : Arnaud Bilande

Pour rappel, la démarche Capacitation associe des groupes français et belges de personnes en galère, ainsi que des personnes des différentes directions et équipe de la Fondation Abbé Pierre. Toutes veulent faire évoluer leurs pratiques individuelles et collectives pour « mieux faire ensemble ».

Nous mettons ici le focus sur deux rencontres qui se sont passées en novembre et décembre.

Comment se rendre visible ?
Rencontre à la Fondation Abbé Pierre à Paris les 8 et 9 novembre 2023

Nous étions une quinzaine de personnes de différents groupes et de la Fondation Abbé Pierre.

Pour aborder l’idée de se rendre davantage visible, nous sommes partis de nos expériences. Chaque collectif et équipe de la fondation a partagé une expérience où il avait cherché à donner de la visibilité à une action, une situation, une revendication… Ensemble, nous avons analysé ces expériences sur la base de quelques questions :

  • Quel est le message? son contenu?
  • S'agit-il d'information, de valorisation d'une pratique, d'une dénonciation ou interpellation?
  • À qui ce message est-il adressé
  • Quel est son objectif, l'impact recherché?

Ensuite, l'équipe de l’association Vox Public nous a aidé·es à expérimenter la rédaction d’un communiqué de presse, la réalisation d’interviews vidéos ou d’une émission radio.Cela nous a décidés à nous engager dans la production de courtes vidéos, podcast pour nous raconter de manière plus publique, en nous adressant à d'autres qui ne nous connaissent pas.

Petit à petit, nous avons développé des références communes, en veillant à la clarté des messages et de leurs destinataires, en se fixant des objectifs atteignables. Cela nous a également permis d'envisager l'organisation d'un événement annuel de grande ampleur pour être davantage visibles tous ensemble.

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Source image : Benjamin Sourice

Accueillir et être accueilli·e
Échanges de pratiques avec l’association Magdala à Lille, les 6 et 7 décembre 2023

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Source image : Periferia aisbl

Début décembre, des groupes français impliqués dans différents lieux d’accueil de personnes sans-abris se sont réunis à Lille pour échanger sur leurs pratiques, leurs postures et les défis rencontrés dans leurs lieux respectifs. De Montpellier à Valenciennes, en passant par Grenoble, Toulouse, Strasbourg et Lyon, il s’agit de « refuges », de « cocons » ou de « lieux de passage » selon les expressions, mais qui tous cherchent à mettre en œuvre un « accueil inconditionnel ». Ces deux mots – accueil et inconditionnalité – ont tissé la toile de fond de deux jours de partages d’expériences et de questionnements, parfois sans réponse mais jamais sans intérêt.

Cette rencontre « Capacitation » a donné lieu à de riches échanges entre « accueillant·es » et « accueilli·es », questionnant d’ailleurs ces deux catégories, loin d’être hermétiques. En effet, nous étions reçu·es par Magdala, un lieu d’accueil lillois comprenant un espace auto-géré, et où les accueilli·es deviennent donc des accueillant·es une ou plusieurs fois par semaine. À partir de la visite de cet espace, beaucoup de questionnements ont traversé le groupe :

  • « Faut-il être professionnel·le pour accueillir ? »
  • « Quelles responsabilités viennent avec le statut de bénévole ? »
  • « Est-il possible de créer des relations tout à fait égales entre salarié·es et bénévoles / accueilli·es ? »
  • « Qui a la clé ? »
  • « Comment transmettre l’histoire et l’organisation d’un lieu ? Et qui décide de cette organisation ? »

Les 2 jours de rencontres ont également permis d’aborder des sujets variés et parfois difficiles, tels que l’accueil de personnes avec leurs addictions, ou la gestion de conflits dans des lieux collectifs. Si ces grands enjeux ne peuvent être résolus le temps d’une discussion, il s’agissait d’une première étape dans une réflexion collective sur l’accueil que souhaitent mener les différents groupes présents.

On se retrouve dans les prochains mois dans une autre ville, pour poursuivre les échanges et continuer de créer ces ponts entre accueilli·es, accueillant·es, et faire de nos territoires des lieux d’accueil inconditionnel.

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Source image : Linda Flecq