Qui sommes nous ?
Periferia est une association internationale sans but lucratif qui existe depuis 1998. Elle agit en Wallonie, à Bruxelles, dans le Sud-Ouest de la France et en Amérique Latine.
Née à partir d’expériences menées au Brésil, l’association Periferia porte le projet d’une démocratie participative, en veillant à promouvoir la diversité des capacités de chaque acteur et à rééquilibrer les pouvoirs d’influence des différents acteurs sur/dans les espaces de prise de décisions.
Pour ce faire, Periferia met en place et anime des espaces publics de débat, c’est-à-dire des ateliers et des rencontres multi-acteurs, qui visent à construire collectivement des projets, des actions, des démarches, toujours en lien avec la vie en société et les modes d’organisation collectifs. De cette manière, l’association cherche à influencer les décisions en intégrant divers points de vue et en veillant plus particulièrement aux acteurs généralement oubliés.
Elle agit également à travers des accompagnements et appuis méthodologiques de structures diverses (associations, collectifs, institutions et administrations publiques), des formations et la production de publications à vocation pédagogique dans le cadre du décret de l’Éducation Permanente.
Les derniers rapports d'activités
Nos racines
Depuis sa création en 1998 à partir d’expériences au Brésil, l’association vise l’élaboration de projets et politiques publiques, ancrés dans le projet d’une démocratie participative, en veillant à rééquilibrer les pouvoirs d'influence des différents acteurs. Ces politiques concernent principalement les domaines de l’action sociale et de l’évolution des villes, s’inspirant d’expériences latino-américaines et d’ailleurs.
D’où vient le nom de Periferia ?
Les idées et les méthodes qui nous animent sont nées en périphérie de villes latino-américaines, que ce soit Guadalajara au Mexique ou Fortaleza au Brésil. Le nom répondait à un parti pris de travailler aux marges de la ville formelle, avec ceux qui ne sont pas au pouvoir et qui n’y ont jamais eu accès, avec ceux qui sont privés du droit à la ville, avec ceux qui n’ont pas de logement décent et pour qui la survie au quotidien tient lieu de vie.
Un premier « Centre Periferia » a vu le jour à Guadalajara, au Mexique au cours des années 80, fondé par nos partenaires de l’époque. Puis au début des années 90, le « Cearah Periferia » fut à son tour créé par quatre assistantes sociales, actives dans les quartiers populaires d’une des capitales les plus pauvres du Brésil, Fortaleza.
Pourquoi Periferia en Belgique ?
Installer « Periferia » en Belgique, au cœur d’une Europe puissante, riche mais qui exclut, c’était notre manière de continuer à avancer sur les mêmes chemins de traverse. Tout en établissant Periferia à Bruxelles, nous affirmions aussi que nous restions en périphérie, là où se bâtissent des alternatives de démocratie participative, là où un autre monde possible est en construction, un monde et des villes où les citoyens et les citoyennes organisés sont au cœur de l’action et du changement. C’est donc bien ce lien centre-périphérie – dans ces dimensions physiques et symboliques – que nous questionnons sans cesse, en cassant les frontières et en faisant se croiser des mondes qui s’ignorent ou refusent de dialoguer.
Une influence sud-américaine qui nous aide à nous décentrer et regarder « ailleurs »
Periferia ayant été créée au sein d’une ONG brésilienne, la notion de « Sud » en est clairement à l’origine. Même si des actions continuent d’être menées par une personne en Amérique Latine, les liens Sud-Nord ne sont pas simples à entretenir : les expériences de budget participatif viennent du Sud, celles de Community Land Trust du monde anglo-saxon… Toutes sont porteuses de démocratie et de participation active, sans toutefois être transposables immédiatement en Europe. Les connaître, les analyser et s’en inspirer constitue une ressource essentielle pour la construction de dynamiques participatives en Europe.
Au-delà de ses origines, Periferia cherche à construire des liens basés sur l’échange de pratiques et la mise en œuvre de partenariats par-delà les frontières. C’est dans cette optique que nous souhaitons établir des alliances avec des organisations qui transforment la société et ses relations avec les pouvoirs publics.
Notre stratégie
A quels objectifs de changement Periferia veut contribuer ?
Depuis ses origines, Periferia cherche à réduire les inégalités au sein de la société, avec une attention plus particulière à ceux qui ont moins de facilité à prendre part aux débats publics, souvent parce qu’ils vivent des situations difficiles. De manière plus spécifique, réduire les inégalités pour Periferia passe par une recherche permanente de rééquilibre des pouvoirs d’influence et de promotion de la diversité de capacités.
Quelles stratégies mettre en œuvre pour contribuer à ce changement et auprès de qui ?
La notion de changement au niveau sociétal – ou transformation sociale – est complexe puisqu’elle dépend de nombreux facteurs et acteurs. Pour promouvoir une égalité de capacités, nous pensons que c’est justement par les changements de postures et d’attitudes des différents acteurs et entre eux que des modifications seront possibles en termes de réduction des inégalités et de rééquilibrage des pouvoirs d’influence.
Dès lors, nos actions chercheront toujours à générer des changements d’attitudes et de postures d’un ou plusieurs acteurs, selon les cas. C’est pour cela que nous parlons de différents types d’incidence :
- Incidence sur les personnes : même si d’autres acteurs sont plus impliqués que Periferia sur cette dimension, nous chercherons toujours à provoquer et accompagner des changements au niveau des personnes. Par exemple, en travaillant avec eux sur leur compréhension de l’organisation de la société, des modes de prise de décision, mais aussi sur le développement de leurs capacités d’agir et leur estime de soi pour contribuer à des changements. La démarche Capacitation Citoyenne nous a permis de développer une attitude et des modes d’action particulièrement orientés vers cette forme d’incidence.
- Incidence au niveau de la société civile : la notion de société civile est vaste et souvent mal définie, pourtant nos actions chercheront à avoir des répercussions en termes de nouvelles attitudes et perceptions de la part des organisations de la société. Par exemple, des associations de quartier ou d’autres acteurs organisés, mais également de manière plus générale l’opinion publique (qu’il s’agisse d’un échelon local de quartier, d’une région ou d’une échelle plus large), ainsi que des professionnels et bureaux d’études. Chaque fois, il s’agira de montrer la plus-value d’une prise en compte de tous pour construire des projets et solutions à des problèmes donnés.
- Incidence sur les politiques publiques : que ce soit en termes de nouvelles politiques à élaborer, de mise en œuvre du cadre légal existant ou de suivi de sa mise en application. Il ne s’agit pas nécessairement que Periferia assume cette capacité d’incidence, mais qu’elle encourage les individus et organisations de la société civile à faire évoluer les attitudes et mode de faire des pouvoirs publics (élus et services). Cela implique de donner de la place à la compréhension des dispositifs publics, à l’échange avec les acteurs publics pour, ensemble avec tous les acteurs, construire et mettre en œuvre des politiques qui réduisent les inégalités. C’est par exemple dans cette perspective que Periferia travaille sur les budgets participatifs, les Community Land Trusts…
Quels modes d’action pour y arriver ?
Pour atteindre ces différents types d’incidence et ainsi contribuer à la réduction des inégalités et la promotion d’une égalité de capacités entre tous les acteurs, Periferia a développé au fil des années une capacité centrale à provoquer la rencontre et l’action entre les différents acteurs grâce à des formes de diversité.
La société est composée d’acteurs de plus en plus diversifiés qui vivent dans des mondes souvent parallèles, qui s’évitent par la peur de l’autre, qui s’octroient des privilèges pour prendre des décisions qui ont des impacts sur les autres. Pourtant nous sommes tous habitants, usagers, bénéficiaires, mais aussi acteurs, capables de participer à l’élaboration d’idées ou de projets et de contribuer aux décisions à prendre. Chaque personne, chaque organisation a ses intérêts et une vision qui lui est propre ; chacun a aussi sa responsabilité de citoyen, d’élu, de spécialiste... Face à ces diversités, nous parions qu’il est possible de construire des perspectives collectives, des programmes d’action et des projets par la mise en commun des points de vue et la confrontation de ceux-ci. Cela exige une ouverture et une capacité d’analyse (auto)-critique de la société pour arriver à voir comment de manière collective nous pouvons faire évoluer nos manières d’agir et donc aussi nos perceptions des autres, nos modes de vie…
Il ne s’agit pas de favoriser ni développer d’autres modes de faire qui cherchent à contourner les mécanismes de société qui déconstruisent le collectif, le vivre ensemble et l’agir collectif. Sans quoi cela reviendrait à cautionner ou accepter ces dérives. Cette démarche doit se faire en portant un regard critique sur les logiques dans lesquelles les pouvoirs publics économiques et médiatiques nous entrainent.