Héloïse Nez, « Nature et légitimités des savoirs citoyens dans l’urbanisme participatif. Une enquête ethnographique à Paris », Sociologie 2011/4 (Vol. 2), pp. 387-404.
Les expériences de démocratie participative posent la question des savoirs citoyens, en opposition aux savoirs des experts et des élus. Dans le domaine de l’urbanisme, précisez la nature de ces savoirs citoyens permet de légitimer les processus participatifs en montrant la plus-value qu’apporte la participation des citoyens à l’élaboration ou la construction du projet urbain. L’autrice classe ces savoirs citoyens en trois catégories : le savoir d’usage, lié à une expérience d’habitant, le savoir professionnel « diffus », c’est-à-dire la réutilisation d’un savoir appris dans sa sphère professionnelle au cours d’un processus participatif, et enfin le savoir militant, qui repose une connaissance du milieu politique et des rapports de force. Appuyée par une enquête de terrain à Paris, la construction de ces trois idéaux-types permet aussi de montrer que tous ces savoirs ne se valent pas lors d’un processus participatif. L’intérêt de cet article réside également dans la distinction que l’autrice fait entre savoir individuel et savoir collectif, le deuxième se construisant au cours de l’expérience de participation grâce au travail en groupe.